Phèdre
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Phèdre
L'espace qui s'étend au-dessus du ciel n'a pas encore été chanté par aucun des poètes d'ici-bas et ne sera jamais changé dignement. Je vais dire ce qui en est ; car il faut oser dire la vérité, surtout quand on parle sur la vérité. L'essence, véritablement existante qui est sans couleur, sans forme, impalpable, uniquement perceptible au guide de l'âme, l'intelligence, et qui est objet de la véritable science, réside en cet endroit. Or la pensée de Dieu, étant nourrie par l'intelligence et la science absolue, comme d'ailleurs la pensée de toute âme qui doit recevoir l'aliment qui lui est propre, se réjouit de revoir enfin l'être en soi et se nourrit avec délices de la contemplation de la vérité, jusqu'à ce que le mouvement circulaire la ramène à son point de départ. Pendant cette révolution, elle contemple la justice en soi, elle contemple la sagesse en soi, elle contemple la science, non celle qui est sujette à l'évolution ou qui diffère suivant les objets que nous qualifions ici-bas de réels, mais la science qui a pour objet l' Être absolu. Et quand elle a de même contemplé les autres essences et qu'elle s'en est nourrie, l'âme se replonge à l'intérieur de la voûte céleste et rentre dans sa demeure ; puis, lorsqu'elle est rentrée, le cocher, attachant ses chevaux à la crèche, leur jette l'ambroisie, puis leur fait boire le nectar.
( p.143-144 )
Nous sommes ici mis en présence d'une caractérisation quasiment topographique du lieu où se situent les réalités, les âmes qui se meuvent en elles-mêmes. Et cette localisation désigne l'espace qui s'étend au-dessus du ciel, c'est à dire au dessus de la voûte céleste, du point de vue toujours de la conception géocentrique d'alors, qui sera « reprise » par Aristote et pour quelques siècles encore. Selon cette conception, la terre est au centre de l'univers et ce sont toutes les étoiles et tous les astres qui, seuls, bougent, selon un mouvement circulaire ( qui en réalité désigne la rotation de la terre sur elle-même ).
Socrate situe au sein de cet endroit « physique » mais mystérieux - puisqu'alors on y avait aucun accès et une connaissance insuffisante – l'existence des essences, sans forme, sans couleur et uniquement perceptibles à l'intelligence qui est le guide de l'âme, objet de la véritable science ou science absolue ( donc l'ontologie – ou métaphysique - désigne la véritable science ).
Donc l'âme qui s'est élevée au delà du ciel et se meut dans ce lieu où se trouvent les essences, les vérités dans leur pureté, l'être en soi que désigne ces « structures immatérielles », contemple la vérité qu'incarne ce lieu jusqu'à ce qu'elle opère une révolution céleste, qui semble correspondre à une rotation de la terre, à partir du moment où les astres ne sont plus visibles pour un observateur, et au moment où ces astres redeviennent visibles pour ce même observateur, c'est à dire jusqu'à ce que le mouvement circulaire la ramène à son point de départ.
Pendant cette révolution céleste, l'âme est donc dans la contemplation de la vérité des essences, et une fois revenue à son point d'origine, Socrate nous dit qu'elle replonge à l'intérieur de la voûte céleste.
Ce passage est intéressant car il nous montre le lien intime entre la métaphysique que semble mettre à jour Socrate, touchant la nature de l'âme, et la cosmologie de l'époque, liée à la connaissance astronomique d'alors, et qui fonctionne a priori selon le système géocentrique que décrira Ptolémée.
( p.143-144 )
Nous sommes ici mis en présence d'une caractérisation quasiment topographique du lieu où se situent les réalités, les âmes qui se meuvent en elles-mêmes. Et cette localisation désigne l'espace qui s'étend au-dessus du ciel, c'est à dire au dessus de la voûte céleste, du point de vue toujours de la conception géocentrique d'alors, qui sera « reprise » par Aristote et pour quelques siècles encore. Selon cette conception, la terre est au centre de l'univers et ce sont toutes les étoiles et tous les astres qui, seuls, bougent, selon un mouvement circulaire ( qui en réalité désigne la rotation de la terre sur elle-même ).
Socrate situe au sein de cet endroit « physique » mais mystérieux - puisqu'alors on y avait aucun accès et une connaissance insuffisante – l'existence des essences, sans forme, sans couleur et uniquement perceptibles à l'intelligence qui est le guide de l'âme, objet de la véritable science ou science absolue ( donc l'ontologie – ou métaphysique - désigne la véritable science ).
Donc l'âme qui s'est élevée au delà du ciel et se meut dans ce lieu où se trouvent les essences, les vérités dans leur pureté, l'être en soi que désigne ces « structures immatérielles », contemple la vérité qu'incarne ce lieu jusqu'à ce qu'elle opère une révolution céleste, qui semble correspondre à une rotation de la terre, à partir du moment où les astres ne sont plus visibles pour un observateur, et au moment où ces astres redeviennent visibles pour ce même observateur, c'est à dire jusqu'à ce que le mouvement circulaire la ramène à son point de départ.
Pendant cette révolution céleste, l'âme est donc dans la contemplation de la vérité des essences, et une fois revenue à son point d'origine, Socrate nous dit qu'elle replonge à l'intérieur de la voûte céleste.
Ce passage est intéressant car il nous montre le lien intime entre la métaphysique que semble mettre à jour Socrate, touchant la nature de l'âme, et la cosmologie de l'époque, liée à la connaissance astronomique d'alors, et qui fonctionne a priori selon le système géocentrique que décrira Ptolémée.
cedric- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 02/06/2008
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