Qu'est-ce qu'une communauté sur Internet ?

[Alcuinn]

Bonjour à tous,

Je me présente : Alcuinn, blogueur à temps partiel, mes centres d'intérêt gravitent autour de la politique, de l'histoire, des sciences, de l'informatique... Toutes choses sur lesquelles j'écris, à tort ou à raison. Vous saurez me trouver, le cas échéant ;-)

En ce moment, je m'intéresse -entre autres- à la notion de communauté, et de communauté "web". Projets communautaires, groupes de personnes, forumeurs... Le domaine est vaste. Logiquement, m'est venue l'idée de solliciter une ou plusieurs de ces "communautés". L'idée étant que, en brassant les idées de tous, le résultat puisse donner une idée des différentes formes, idées, idéaux, perceptions de la communauté sur la Toile.

Donc : qu'est-ce-que, pour vous, une communauté sur Internet ?


PS: Je ne vous demande surtout pas d'écrire un papier à ma place, ce qui serait ridicule et déplacé. Ce qui m'intéresse, ce sont vos idées... :-)

[Geo Rum Phil]

L'idée étant que, en brassant les idées de tous, le résultat puisse donner une idée des différentes formes, idées, idéaux, perceptions de la communauté sur la Toile.

Dans votre communauté de brasseurs vous brasseriez (agiter, mélanger) tout sorte d'opinions pour faire de la confusion alcoolisée (doxa-bière).

Sur un forum philo (moitié de concept) on essaie plutôt en faire la distinction entre une opinion et une idée. On n'y arrive pas toujours car nous avons été tous, comme vous, bouveurs de cette bière pendant nos études, chacun dans sa communauté spécifique.

[Courtial]

Bien vu et dit.
La philosophie comme passage de l'opinion à l'idée - ou ce que Deleuze, plus logicien, plus hégélien (!!), appelait un concept, cela me paraît un bon programme et surtout un excellent résumé.
Mais la question de notre ami semble plus sérieuse (ou plus question) que tu ne sembles croire.
J'en prends juste une partie :
La communauté internautique, ce n'est pas une évidence, et ce sur quoi elle repose ne recoupe peut-être pas mécaniquement des divisions sociales externes.
Evidemment, je peux monter un site spécial lesbiennes ou pour philathélistes, ou des fans de Gérard Lenormand. Dans tous les cas, il y a bien une communauté (=quelque chose de commun, que les gens partagent, etc., je prends ce terme au jeu qu'il implique), mais ce qui me semble intéressant, pas créé de toutes pièces, mais ravivé (le problème) par Internet, c'est que les "communautés" ne sont pas "communautés" dans le même sens - ou, en tous cas, peut-être pas - dans toutes ces communautés. Une communauté de nature (nous sommes tous nains, ou aveugles, on fait notre site, etc.), une communauté d'idée, de destin, de situation, une communauté liée à la conviction, ou à une attitude de croyance, etc. Ce sont aussi autant de figures de l'identité, naturellement.
Un morceau de la question me semble d'être d'étudier, comparer, critiquer les différents modes de l'être commun. Dans un second moment, je verrais bien une analyse (je veux dire une classification) des différents modes d'utilisation de l'outil Internet qui sont validés (ou au contraire interdits, ou déconseillés, etc.) dans ces approches.
Une troisième partie (je ne veux pas t'écrire ton mémoire, hein, c'est juste des remarques en passant...) pourrait s'interroger sur l'adéquation entre les définitions ou délimitations communautaires (mais en donnant à ce terme toute sa richesse, sans supposer qu'une "communauté" est forcément un donné évident dès le départ, que cela s'impose comme tel, dans on ne sait quelle intuition intellectuelle) et par ailleurs les réalisations effectives.

[Chut]

"... en nous associant, nous autres hommes, nous trouvons tous, en toute occasion, plus de ressources pour agir, parler et penser; ..." (Socrate à Protagoras)

[Vargas]

Une communauté sur Internet se retrouve généralement autour de quelque(s) chose(s) en commun. Ceci dit, la communauté ne trouve généralement son identité qu'avec le temps, même quand cette communauté est l'extension stricte voire un pur outil d'une communauté IRL.
On peut avoir un projet et un objectif clair en tête mais pas toujours anticiper comment les choses vont évoluer.
On peut savoir de quoi on veut discuter, mais pas ce qui va surgir de la discussion.
Il y a une formalisation venant des interfaces web, équivalent au départ à une situation de discours. Ces interfaces et leur fonctionnalité concourent à structurer les interactions possibles là où IRL, il peut s'agir de l'apparence physique, de la spatialité, du regard . Lorsqu'une communauté en vient à en jouer, les interfaces prennent leur pleine mesure : elles sont partie intégrante du processus de médiation.

A mon avis, il faut vraiment distinguer ce qui est différent d'une communauté réelle et ce qui s'y reproduit.
Pour prendre un exemple, la réponse de Geo Rum Phil donne un bon exemple d'une extension de l'acte de philosopher. C'est l'identité de la philosophie qui est centrale et s'applique dans un cadre différent. Ce n'est pas anodin et ça ne dit pas tout de ce qui pourtant est différent : les langues peuvent se délier plus facilement, des gens pouvant se sentir impressionnés par une situation spatiale particulière (café philo, discussion avec un professeur en classe, ne serait-ce que donner son avis au cours d'une discussion).
Imaginons maintenant une communauté axé autour de la gestion d'un webzine autour de la musique, par exemple, il y a une logique de création dédié à un format web particulier. On se retrouvera dans un cas où on créé quelque chose sous une forme avec un fonctionnement qui peut ne correspondre en rien à ce qui existe IRL (un journal comportant des performances musicales en direct, par exemple). Et pourtant, l'activité de journalisme autour d'un sujet précis, c'est ce qui créé cette communauté. On peut en dire autant d'un journal papier. C'est la même passion, le même objet, la même activité.

Bref, il y a autant de réponse que de communauté. Il n'y a pas de coupure nette avec les communauté réelles (certaines sont d'ailleurs nées sur internet). Les sujets sont souvent les mêmes mais les situations sont différentes. L'acte de communiquer est le même mais la façon de le faire change.
Là où l'écart peut être grand, c'est le fait que constituer une communauté sur un sujet intéressant un nombre peu élevé de personne dispersé à travers le monde n'était quasiment pas possible auparavant. Avec Internet, ça l'est.
Et de façon globale, les communautés ne sont pas forcément constitués en fonction d'une proximité spatiale ou d'un réseau de connaissance autarcique. La diversité des personnes augmente . Parfois cette diversité est difficile. C'est pourquoi les communautés internet se définissent au fur à mesure du temps en surplus du sujet ou de l'activité qui les rassemblaient au départ.
On peut dire brassage mais ce n'est pas une dissolution, plutôt une innovation de la communauté à partir de ce qui est véhiculé.

[EmmanuelGrand87900]

Bonsoir,
A partir du moment où plusieurs personnes parlent ensemble en ligne, c'est une communauté pour moi. Un forum est une communauté, comme un blog si les lecteurs sont actifs et accompagnent bien les posts avec des commentaires par exemple. Les réseaux sociaux créent beaucoup de communautés aussi, comme les groupes Facebook, ou même les Hashtags d'Instagram mine de rien. C'est un sujet qui va se développer certainement dans les années à venir.

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