Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
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Vargas
Bergame
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Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
Extrait du 1er discours du nouveau locataire de la Maison Blanche :
"A ceux qui nous regardent ce soir d'au-delà de nos rivages, des parlements et des palais jusqu'à ceux qui se blottissent autour de postes de radio dans les coins oubliés du monde - nos histoires sont distinctes, mais notre destin est partagé [manifestement, une citation de Lincoln], et une nouvelle aube de leadership américain est arrivée. A ceux qui voudraient abattre ce monde - nous vous vaincrons. A ceux qui veulent la paix et la sécurité - nous vous soutenons. Et à tous ceux qui se demandent si le phare de l'Amérique brille toujours autant - ce soir, nous avons prouvé une fois de plus que la véritable force de notre peuple vient non pas de la puissance de nos armes ni de l'échelle de notre prospérité, mais du pouvoir endurant de nos idéaux : la démocratie, la liberté, l'opportunité, et l'espoir qui ne cède pas. Car tel est le vrai génie de l'Amérique - l'Amérique peut changer."
Qu'en pensez-vous ? La victoire d'Obama signifie-t-elle quelque chose selon vous ?
"A ceux qui nous regardent ce soir d'au-delà de nos rivages, des parlements et des palais jusqu'à ceux qui se blottissent autour de postes de radio dans les coins oubliés du monde - nos histoires sont distinctes, mais notre destin est partagé [manifestement, une citation de Lincoln], et une nouvelle aube de leadership américain est arrivée. A ceux qui voudraient abattre ce monde - nous vous vaincrons. A ceux qui veulent la paix et la sécurité - nous vous soutenons. Et à tous ceux qui se demandent si le phare de l'Amérique brille toujours autant - ce soir, nous avons prouvé une fois de plus que la véritable force de notre peuple vient non pas de la puissance de nos armes ni de l'échelle de notre prospérité, mais du pouvoir endurant de nos idéaux : la démocratie, la liberté, l'opportunité, et l'espoir qui ne cède pas. Car tel est le vrai génie de l'Amérique - l'Amérique peut changer."
Qu'en pensez-vous ? La victoire d'Obama signifie-t-elle quelque chose selon vous ?
Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
Bien sûr ! C'est un jour historique !
Non, il ne va pas révolutionner le monde, a des pouvoirs limités, reste un politicien, etc.
Mais ce ne sera plus comme avant.
D'autant que ça ne pouvait pas être pire qu'avec Bush Jr, et qu'il faut se féliciter que les USA sortent d'un isolationnisme que ne supportaient pas, ne cautionnaient pas la plupart des citoyens.
Non, il ne va pas révolutionner le monde, a des pouvoirs limités, reste un politicien, etc.
Mais ce ne sera plus comme avant.
D'autant que ça ne pouvait pas être pire qu'avec Bush Jr, et qu'il faut se féliciter que les USA sortent d'un isolationnisme que ne supportaient pas, ne cautionnaient pas la plupart des citoyens.
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L'effet dévore la cause, la fin en a absorbé le moyen.
Paul Valéry, Poésie et pensées abstraites
(cité par Herbert Marcuse, in L'homme unidimensionnel)
hks : On le sait bien, une fois que un tel est parti (faché) on se retrouve seuls comme des imbéciles.
Re: Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
À part être un orateur de bon niveau, les politiques qu'il a appuyé sont désastreuses.
Durant la campagne électorale, je ne l'ai vu faire que deux déclarations qui touchaient un contenu politique.
Premièrement, la ligue des démocraties (league of democracies). Ce qui est en pleine continuité avec la politique Bush-Cheney d'un affrontement avec le monde orientale ("démocracies" = l'ouest). Ce qui continue aussi le processus de transformation de l'OTAN en un organisme de guerre contre la Russie (allié à l'Inde, la Chine et d'autres pays mineurs).
Deuxièmement, il a endossé le "bail-out plan" qui ne fait que transférer la dette monumentale des organismes banquaires (aussi nommés parasites financiers) vers l'état. Donc, tout l'argent fictif que les organismes financiers ont créés simplement à partir d'argent (par un système de dettes, de prêts et de spéculation) est rendu à ces organismes financiers tandis qu'ils sont techniquement en faillite depuis que le marché financier n'arrive plus a croître constamment (donc, plus personnes ne peut payer ses dettes parce que tout le monde est en faillite et plus personne ne veut prêter de l'argent parce qu'ils savent tous qu'ils sont en faillite et donc que personne ne pourra rembourser).
Ainsi, selon ses déclarations, il devrait continuer exactement dans la ligne d'une confrontation militaire et d'une tentative de sauvegarde du système économique l'oligarchie financière. Malgré cela, il reste à voir quelles actions concrètes il prendra durant son mandat. Mais je n'ai pas d'appréhensions particulièrement positives face à ce président qui ne me semble pas être véritablement compétant pour faire face aux problèmes mondiaux actuels. J'étais beaucoup plus en faveur de voir Hillary Clinton à la présidence des États-Unis... D'ailleurs, il est fort probable que la raison pour laquelle un mystérieux sénateur avec 4 ans d'expérience politique, qui a fait ses étude à Harvard et a travaillé comme avocat dans un cabinet de Chicago (rien qui inspire confiance jusqu'ici), un charisme messianique adapté à ces temps de peur et qui reçoit la plus haute contribution financières, et de loin (ce qui soulève toujours le soupçon de grand donateur qui divisent leur contribution en petites parties, donc de support par les oligarques financiers), cette raison disais-je serait peut-être que certaines personnes ne voulait pas que Hillary Clinton soit présidente des U.S.A.. Car ces temps troubles ouvrent une brèche au démantèlement du système financier qui assure l'exploitation de la majorité et les intérêts en vue du pouvoir d'une très restreinte "élite"; ou au resserrement du pouvoir de cette élite par la concentration encore plus grande de ses richesses ainsi que grâce au chaos politico-économique dans lequel elle plonge le reste du monde.
Bref, Obama a, selon moi, beaucoup plus de chances de passer des cercles sociaux extérieurs à cette "élite" vers les cercles intermédiaires grâce à sa bonne coopération plutôt que de se faire le défenseur des masses, de ce côté il a beaucoup trop de chances d'être assassiné; cette dernière éventualité provoquerait un découragement culturel des plus puissants et des plus efficaces. Élever une idôle jusqu'à la vénération et vous la retirer violemment provoque un traumatisme découragant l'organisme à assurer sa propre survie. Quoi qu'il en soit, rien n'est certain.
Durant la campagne électorale, je ne l'ai vu faire que deux déclarations qui touchaient un contenu politique.
Premièrement, la ligue des démocraties (league of democracies). Ce qui est en pleine continuité avec la politique Bush-Cheney d'un affrontement avec le monde orientale ("démocracies" = l'ouest). Ce qui continue aussi le processus de transformation de l'OTAN en un organisme de guerre contre la Russie (allié à l'Inde, la Chine et d'autres pays mineurs).
Deuxièmement, il a endossé le "bail-out plan" qui ne fait que transférer la dette monumentale des organismes banquaires (aussi nommés parasites financiers) vers l'état. Donc, tout l'argent fictif que les organismes financiers ont créés simplement à partir d'argent (par un système de dettes, de prêts et de spéculation) est rendu à ces organismes financiers tandis qu'ils sont techniquement en faillite depuis que le marché financier n'arrive plus a croître constamment (donc, plus personnes ne peut payer ses dettes parce que tout le monde est en faillite et plus personne ne veut prêter de l'argent parce qu'ils savent tous qu'ils sont en faillite et donc que personne ne pourra rembourser).
Ainsi, selon ses déclarations, il devrait continuer exactement dans la ligne d'une confrontation militaire et d'une tentative de sauvegarde du système économique l'oligarchie financière. Malgré cela, il reste à voir quelles actions concrètes il prendra durant son mandat. Mais je n'ai pas d'appréhensions particulièrement positives face à ce président qui ne me semble pas être véritablement compétant pour faire face aux problèmes mondiaux actuels. J'étais beaucoup plus en faveur de voir Hillary Clinton à la présidence des États-Unis... D'ailleurs, il est fort probable que la raison pour laquelle un mystérieux sénateur avec 4 ans d'expérience politique, qui a fait ses étude à Harvard et a travaillé comme avocat dans un cabinet de Chicago (rien qui inspire confiance jusqu'ici), un charisme messianique adapté à ces temps de peur et qui reçoit la plus haute contribution financières, et de loin (ce qui soulève toujours le soupçon de grand donateur qui divisent leur contribution en petites parties, donc de support par les oligarques financiers), cette raison disais-je serait peut-être que certaines personnes ne voulait pas que Hillary Clinton soit présidente des U.S.A.. Car ces temps troubles ouvrent une brèche au démantèlement du système financier qui assure l'exploitation de la majorité et les intérêts en vue du pouvoir d'une très restreinte "élite"; ou au resserrement du pouvoir de cette élite par la concentration encore plus grande de ses richesses ainsi que grâce au chaos politico-économique dans lequel elle plonge le reste du monde.
Bref, Obama a, selon moi, beaucoup plus de chances de passer des cercles sociaux extérieurs à cette "élite" vers les cercles intermédiaires grâce à sa bonne coopération plutôt que de se faire le défenseur des masses, de ce côté il a beaucoup trop de chances d'être assassiné; cette dernière éventualité provoquerait un découragement culturel des plus puissants et des plus efficaces. Élever une idôle jusqu'à la vénération et vous la retirer violemment provoque un traumatisme découragant l'organisme à assurer sa propre survie. Quoi qu'il en soit, rien n'est certain.
Pierre Rivière- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 150
Date d'inscription : 24/09/2007
Re: Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
Honnêtement, j'ai rarement vu un leader politique de la dimension d'Obama. Je veux dire : Je ne sais pas, et personne ne sait, ce qu'il va donner en tant que gouvernant, mais en tant que leader, il est assez impressionnant. J'ai toujours trouvé la notion de "charisme" un peu surfaite, mais avec Obama, je ne vois pas d'autre qualificatif. Il a en particulier une capacité à jouer, dans ses discours, à la fois sur l'émotionnel et sur la raison assez bluffante. Franchement, je ne me souviens pas avoir vu un meilleur orateur. Vous avez lu son discours au soir de l'élection ?
Et puis il y a autre chose, qui est que c'est, enfin, un "homme nouveau" comme disaient les romains. Bien sûr qu'il n'émerge pas de nulle part, bien sûr qu'il a des soutiens, mais il n'est pas issu de ces dynasties qui constituent la "power élite" américaine. Et rien que cela est remarquable.
Je n'ai pas envie pour ma part de bouder mon plaisir. Les Etats-Unis me semblaient tellement, depuis 25 ans, sur le chemin de devenir quelque chose de monstrueux, que l'élection d'Obama est surprenante et rassurante. Face aux difficultés majeures, réellement majeures, que les Etats-Unis rencontrent depuis 7-8 ans, il y avait deux grandes options. Après avoir essayé l'une, moi je suis plutôt heureux qu'ils aient la prescience d'essayer l'autre.
Non, vraiment, je pense que quelque chose change en Occident, une prise de conscience est en train de s'opérer. Les Etats-Unis étaient la patrie fantasmée de tous ceux qui, en Europe, prônaient le repli sur soi, l'individualisme outrancier, le bellicisme, les politiques sécuritaires, l'argent-roi, le darwinisme social, et le choc des civilisations, ceux qu'on appelait à tort des "libéraux". Et même si, bien entendu, les choses étaient plus contrastées, on pouvait croire sérieusement qu'au moins, c'est le chemin qu'empruntait les Etats-Unis. Il me semble qu'avec la crise, l'élection d'Obama pourrait rendre les choses moins aisées à tous ceux-là, en quelque sorte leur ôter leur socle idéologique. C'est à la fois peu et beaucoup.
Toutefois, il y a bien sûr le revers de la médaille qui est que nous risquons maintenant d'aimer les Etats-Unis. :) Moi-même, je me sens déjà beaucoup moins américanophobe, alors j'imagine ce que cela doit être pour beaucoup d'autres :) Il faut quand même bien voir que G.W. Bush a plus fait pour l'émergence d'une véritable puissance européenne que n'importe quel bureaucrate de Bruxelles.
Bah ! Plus ça va, plus je pense que, dans le monde actuel, le leadership est fondamental. Et des leaders de la dimension d'Obama, encore une fois, je n'en avais jamais vu
Et puis il y a autre chose, qui est que c'est, enfin, un "homme nouveau" comme disaient les romains. Bien sûr qu'il n'émerge pas de nulle part, bien sûr qu'il a des soutiens, mais il n'est pas issu de ces dynasties qui constituent la "power élite" américaine. Et rien que cela est remarquable.
Je n'ai pas envie pour ma part de bouder mon plaisir. Les Etats-Unis me semblaient tellement, depuis 25 ans, sur le chemin de devenir quelque chose de monstrueux, que l'élection d'Obama est surprenante et rassurante. Face aux difficultés majeures, réellement majeures, que les Etats-Unis rencontrent depuis 7-8 ans, il y avait deux grandes options. Après avoir essayé l'une, moi je suis plutôt heureux qu'ils aient la prescience d'essayer l'autre.
Non, vraiment, je pense que quelque chose change en Occident, une prise de conscience est en train de s'opérer. Les Etats-Unis étaient la patrie fantasmée de tous ceux qui, en Europe, prônaient le repli sur soi, l'individualisme outrancier, le bellicisme, les politiques sécuritaires, l'argent-roi, le darwinisme social, et le choc des civilisations, ceux qu'on appelait à tort des "libéraux". Et même si, bien entendu, les choses étaient plus contrastées, on pouvait croire sérieusement qu'au moins, c'est le chemin qu'empruntait les Etats-Unis. Il me semble qu'avec la crise, l'élection d'Obama pourrait rendre les choses moins aisées à tous ceux-là, en quelque sorte leur ôter leur socle idéologique. C'est à la fois peu et beaucoup.
Toutefois, il y a bien sûr le revers de la médaille qui est que nous risquons maintenant d'aimer les Etats-Unis. :) Moi-même, je me sens déjà beaucoup moins américanophobe, alors j'imagine ce que cela doit être pour beaucoup d'autres :) Il faut quand même bien voir que G.W. Bush a plus fait pour l'émergence d'une véritable puissance européenne que n'importe quel bureaucrate de Bruxelles.
Bah ! Plus ça va, plus je pense que, dans le monde actuel, le leadership est fondamental. Et des leaders de la dimension d'Obama, encore une fois, je n'en avais jamais vu
Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5358
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
Clinton a été battue, Pierre Rivière (dont par ailleurs je partage complètement l'analyse) omet de le rappeler, sur un programme nettement plus à gauche (dans les normes américaines, naturellement, nous ne parlons pas de prise du Palais d'hiver), et battue largement. Sur ce plan il a raison de dire (ou à peu près) que l'enthousiasme gauchisant autour de sa victoire ne repose sur aucune réalité (de son programme). Et son statut de sauveur suprême dans la crise économique - sur laquelle il a autant de pouvoir, pour paraphraser Jules Romains, qu'un garde champêtre contre un tremblement de terre -, élément qui lui a un peu profité dans la campagne, relève de la haute mystification.
On est sans doute frappé - Bergame semble plus sensible à cet aspect "culturel" - de la signification raciale. Parce que là, c'est la question de la culture et de l'histoire, ce qui ne peut qu'enthousiasmer ceux qui veulent se mêler de philosophie. Tout ceci est beaucoup plus long et difficile, et je pensais à Françoise Giroud disant qu'on aura beaucoup progressé dans le féminisme lorsqu'on nommera à un poste important une femme incompétente.
Obama fut un candidat redoutable - mais en effet, les très bons candidats ne sont pas forcément les meilleurs présidents, on l'a vu aussi en France -, brillantissime, il a largement écrasé des opposants pourtant de valeur (Clinton d'abord, Mac Cain ensuite, qui n'était pas un faible candidat). Il a sans doute fallu cette supériorité évidente pour que ceci fut possible.
La prochaine étape est donc : à quand un Noir ou un Porto-Ricain abruti, un Jorge Bucho, bref un con, mais métèque, à la Maison Blanche? Pour l'Elysée, il faudra attendre encore plus, il semble.
On est sans doute frappé - Bergame semble plus sensible à cet aspect "culturel" - de la signification raciale. Parce que là, c'est la question de la culture et de l'histoire, ce qui ne peut qu'enthousiasmer ceux qui veulent se mêler de philosophie. Tout ceci est beaucoup plus long et difficile, et je pensais à Françoise Giroud disant qu'on aura beaucoup progressé dans le féminisme lorsqu'on nommera à un poste important une femme incompétente.
Obama fut un candidat redoutable - mais en effet, les très bons candidats ne sont pas forcément les meilleurs présidents, on l'a vu aussi en France -, brillantissime, il a largement écrasé des opposants pourtant de valeur (Clinton d'abord, Mac Cain ensuite, qui n'était pas un faible candidat). Il a sans doute fallu cette supériorité évidente pour que ceci fut possible.
La prochaine étape est donc : à quand un Noir ou un Porto-Ricain abruti, un Jorge Bucho, bref un con, mais métèque, à la Maison Blanche? Pour l'Elysée, il faudra attendre encore plus, il semble.
Courtial- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2030
Date d'inscription : 03/07/2008
Re: Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
Le fait d'être noir fournit surtout un prétexte de propagande à un possible assassinant politique... Ça ne lui est pas entièrement utile...
Pierre Rivière- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 150
Date d'inscription : 24/09/2007
Re: Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
Cette campagne fut pour moi la confirmation de nombreuses lectures. La réception française était tellement primaire qu'elle ne s'éloignait finalement que très peu de la forme d'anti-américanisme que nous nourrissions en France. Le critère de la couleur de peau a semble-t-il été très influent, mais dire qu'on vote pour un noir c'est pour la bien-pensance très différent d'avouer qu'on ne votera pas pour ce candidat parce qu'il est noir. Ce différentiel que l'on retrouve en fait partout (en dehors de l'argument de la beauté, du charme, parfois du charisme, de cet homme politique, pour les femmes.) est plutôt attrayant pour qui a intégré un tant sois peu l'instrumentation de l'antiracisme. Préférer Obama à Bush ? Un raisonnement minimal. Nous avions déjà intégré la vedétisation de la poltique avec Bill Clinton, maintenant une marche supérieure est franchie. La question de la compétence est évacuée complètement. On évoque les idoles, encore les droits plutôt que les devoirs. Suite à cette élection et à son euphorie très discutable, il me semble qu'un retour à certains mal-pensants en France soit intéressant. Genre Yves Roucaute, avec sa République contre la démocratie par exemple. Ouvrage fort intéressant rarement remarqué, et épuisé de nos jours.
nakor- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 9
Date d'inscription : 04/08/2008
Re: Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
Mais pourquoi ? pourquoi ? les gens de droite sont-ils systématiquement obligés de scinder le monde entre bien-pensants et mal-pensants ? Roucaute, un mal-pensant ? Normale Sup, agreg, prof de fac, chrétien bon teint, dans les cabinets ministériels depuis 20 ans, proche du pouvoir sarkozyste, il est juste de droite tendance "libérale", la plus orthodoxe des orthodoxies d'aujourd'hui. Tu appelles cela un "mal-pensant", toi ?
C'est quoi la thèse de ce Démocratie contre République ?
C'est quoi la thèse de ce Démocratie contre République ?
Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5358
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
Je ne suis pas obligé de scinder ainsi les intellectuels, c’est
juste que je m’adapte aux catégorisations de la gauche. En 2002 la
parution des Nouveaux réactionnaires a bien montré comment un classement était
ainsi fait. Roucaute est mal-pensant, surtout dans son livre la République
contre la démocratie. Il
s’en prend au peuple, le rend coupable de la naissance des fascismes. Il
dénonce le principe démocratique des peuples à disposer d’eux-mêmes en ce sens
qu’il favorisa le retour à la terre et au sang, puis aux communautarismes par
extension. Le génocide arménien par les turcs est tout à fait compréhensible
avec sa thèse, et son occultation par la majorité des démocrates montre bien l’ambiguïté
autour de ces horreurs. La voix du peuple a conduit à ces horreurs, et de façon
légitime grâce au principe démocratique martelé par Wilson. Roucaute préfère
donc les rares républicains qui ne voulurent pas céder à la voix passionnée du
peuple, et prône en ce sens un retour à la république qui agirait comme un
garde-fou.
Par ailleurs Roucaute est l’un des seuls intellectuels
français a s’être prononcé en faveur de l’intervention en Irak. Il est aussi le
théoricien de Néo conservatisme américain (son livre : le néo
conservatisme est un humaniste), et ses publications ne suscitent pas vraiment
d’engouement.
Pardon pour la brièveté de la réponse, j’ai eu encore des
problèmes de connexion et mon message a disparu :triste: . Excusez-moi si j’ai dévié du
sujet initial.
:lut:
juste que je m’adapte aux catégorisations de la gauche. En 2002 la
parution des Nouveaux réactionnaires a bien montré comment un classement était
ainsi fait. Roucaute est mal-pensant, surtout dans son livre la République
contre la démocratie. Il
s’en prend au peuple, le rend coupable de la naissance des fascismes. Il
dénonce le principe démocratique des peuples à disposer d’eux-mêmes en ce sens
qu’il favorisa le retour à la terre et au sang, puis aux communautarismes par
extension. Le génocide arménien par les turcs est tout à fait compréhensible
avec sa thèse, et son occultation par la majorité des démocrates montre bien l’ambiguïté
autour de ces horreurs. La voix du peuple a conduit à ces horreurs, et de façon
légitime grâce au principe démocratique martelé par Wilson. Roucaute préfère
donc les rares républicains qui ne voulurent pas céder à la voix passionnée du
peuple, et prône en ce sens un retour à la république qui agirait comme un
garde-fou.
Par ailleurs Roucaute est l’un des seuls intellectuels
français a s’être prononcé en faveur de l’intervention en Irak. Il est aussi le
théoricien de Néo conservatisme américain (son livre : le néo
conservatisme est un humaniste), et ses publications ne suscitent pas vraiment
d’engouement.
Pardon pour la brièveté de la réponse, j’ai eu encore des
problèmes de connexion et mon message a disparu :triste: . Excusez-moi si j’ai dévié du
sujet initial.
:lut:
nakor- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 9
Date d'inscription : 04/08/2008
Re: Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
Non, je ne trouve pas que tu aies dévié. L'une des bonnes nouvelles de l'élection d'Obama, à mon sens est, après des décennies de novlangue, la remise à l'endroit des catégories politiques. Je trouve qu'anecdotiquement, tu en es un bon exemple. Dans ce forum, tu as défendu l'idéologie libérale la plus orthodoxe, et tu défends maintenant l'élitisme politique, l'anti-démocratie et le conservatisme. Je trouve que c'est très salutaire. A mon humble avis, chacun a le droit d'avoir les opinions qui sont les siennes -il faut dire que je suis démocrate- mais en revanche, il est très dommageable de faire oeuvre de confusion -tandis que, bien évidemment, les thuriféraires plus ou moins avoués de la dictature ont tendance à s'efforcer d'entretenir cette confusion dans les masses. Cela fait 25 ans, depuis Reagan, que les neo-conservateurs américains -et européens- nourris au Carl Schmitt et au Léo Strauss, prétendent servir la cause de la paix et de la démocratie à coups de guerre et de restriction des libertés civiles. Cela fait 25 ans que les "libéraux" prétendent défendre les valeurs de l'humanisme -tout en fustigeant le fameux "droit-de-l'homisme". Cela fait 25 ans que les conservateurs se présentent publiquement comme de grands réformateurs, et qu'on fait passer des reculs sociaux et économiques pour des avancées progressistes. Il me semble que l'élection d'Obama, qui semble même vouloir appliquer un programme économique d'inspiration keynesienne, pourrait aider à remettre clairement les choses à leur place, et chacun dans son camp. Et c'est très bien comme ça -pour la démocratie, évidemment.
Au fait, je suis en train de penser que j'adorerais faire un philofight pour / contre la démocratie. Et cette fois, je prendrai le "pour", je serais vraiment intéressé à tester les arguments d'un anti-démocrate. Tu serais partant ?
Au fait, je suis en train de penser que j'adorerais faire un philofight pour / contre la démocratie. Et cette fois, je prendrai le "pour", je serais vraiment intéressé à tester les arguments d'un anti-démocrate. Tu serais partant ?
Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5358
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
Mes positions sont délicates je ne peux que l’admettre, d’ailleurs
très peu de jeunes partagent mes idées et les étincelles sont nombreuses. Tu as
très bien saisi le paradoxe que j’essaie de surmonter actuellement, à la fois
un attrait évident pour le libéralisme, mais aussi un souci conservateur qui naît
et commence à prendre de l’importance. Pas évident…
Pour ce qui est du débat que tu proposes, il me semble tout
à fait intéressant en effet. Je vais devoir décliner ton invitation pour deux raisons
majeures : La première est que je ne suis pas un farouche anti-démocrate,
ni même un anti-démocrate tout court. J’ai dû mettre trop de passion dans ma
présentation du livre de Yves Roucaute, ma fougue juvénile a tendance à faire
cet effet et mes interrogations qui portent parfois sur des sujets brûlants me
font régulièrement passer pour un « Méchant ». J’ai trouvé la thèse
de Roucaute fort éclairante, et ça n’élimine en rien mes idéaux démocrates. Mais
c’est édifiant dans le sens où je peux être un peu plus critique quant à la
ferveur démocratique ainsi qu’à l’écriture de l’histoire très teintée
idéologiquement (dans le sens du peuple). Outre les quelques connaissances
acquises au lycée sur ce sujet, notamment Tocqueville et sa tyrannie de la
majorité, je dois avouer être dans l’incapacité de défendre la partie « Contre ».
Cette interrogation précise est trop récente et pas assez documentée pour que
je puisse être un tant soi peu catégorique et prendre position clairement.
Deuxième raison, c’est très honnêtement le niveau qui me
fera défaut. Et je préfère que quelqu’un d’autre prenne cette délicate
position.
Cela ne réduit pas l’attrait que j’ai pour ce potentiel
débat, c’est d’ailleurs une très bonne idée que le philofight, tout à fait
stimulant.
:impec:
très peu de jeunes partagent mes idées et les étincelles sont nombreuses. Tu as
très bien saisi le paradoxe que j’essaie de surmonter actuellement, à la fois
un attrait évident pour le libéralisme, mais aussi un souci conservateur qui naît
et commence à prendre de l’importance. Pas évident…
Pour ce qui est du débat que tu proposes, il me semble tout
à fait intéressant en effet. Je vais devoir décliner ton invitation pour deux raisons
majeures : La première est que je ne suis pas un farouche anti-démocrate,
ni même un anti-démocrate tout court. J’ai dû mettre trop de passion dans ma
présentation du livre de Yves Roucaute, ma fougue juvénile a tendance à faire
cet effet et mes interrogations qui portent parfois sur des sujets brûlants me
font régulièrement passer pour un « Méchant ». J’ai trouvé la thèse
de Roucaute fort éclairante, et ça n’élimine en rien mes idéaux démocrates. Mais
c’est édifiant dans le sens où je peux être un peu plus critique quant à la
ferveur démocratique ainsi qu’à l’écriture de l’histoire très teintée
idéologiquement (dans le sens du peuple). Outre les quelques connaissances
acquises au lycée sur ce sujet, notamment Tocqueville et sa tyrannie de la
majorité, je dois avouer être dans l’incapacité de défendre la partie « Contre ».
Cette interrogation précise est trop récente et pas assez documentée pour que
je puisse être un tant soi peu catégorique et prendre position clairement.
Deuxième raison, c’est très honnêtement le niveau qui me
fera défaut. Et je préfère que quelqu’un d’autre prenne cette délicate
position.
Cela ne réduit pas l’attrait que j’ai pour ce potentiel
débat, c’est d’ailleurs une très bonne idée que le philofight, tout à fait
stimulant.
:impec:
nakor- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 9
Date d'inscription : 04/08/2008
Re: Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
En te lisant, je me remémorais un trait de notre Président (loué soit son nom) dans l'interview qui l'opposait à Michel Onfray durant la campagne (victorieuse, béni soit le Seigneur). Il était évident qu'avec Onfray, ils n'avaient pas nécessairement les mêmes opinions sur un certain nombre de choses, mais il disait aimer le "style" du philosophe (bienheureux le ver de terre). Et il avait donc à peu près ce mot : "On ne part pas en vacances avec un gars qui partage votre avis sur la privatisation des caisses de retraite, mais avec un gars dont on aime le style." Un mot assez "nietzschéen", d'ailleurs. En tous cas, ça me parait pas faux (et comment cela pourrait-il être ?).
Mais je ne crois pas qu'il y ait paradoxe. Je crois, encore une fois, qu'il y a surtout beaucoup de confusion à propos de ce qu'est le "libéralisme" -tel en tous cas que tu l'entends, càd anglo-saxon- et qui est fondamentalement, historiquement, une doctrine aristocratique -et par conséquent non-démocratique. Tocqueville, à nouveau, me semble effectivement un très bon exemple de ces aristocrates qui, plutôt que de lutter contre tel un Maistre ou un Barrès, préfèrent tenter de s'accomoder du régime en place et de ce qui peut leur apparaitre -manifestement, et pour l'instant à juste raison- comme un sens de l'histoire, mais qui, par atavisme, par culture, éducation, valeurs, convictions, intérêts, sont viscéralement des opposants à la démocratie. Ce qui n'enlève rien, en revanche, au talent d'analyse de Tocqueville (quoique... cette ambiguïté est source d'autocontradictions profondes, comme l'a très bien montré Jon Elster dans l'analyse remarquable qu'il lui consacre dans Psychologie Politique, mais enfin...) Disons simplement qu'a minima, il faut, je crois, appeler les choses par leur nom.
Mais je ne crois pas qu'il y ait paradoxe. Je crois, encore une fois, qu'il y a surtout beaucoup de confusion à propos de ce qu'est le "libéralisme" -tel en tous cas que tu l'entends, càd anglo-saxon- et qui est fondamentalement, historiquement, une doctrine aristocratique -et par conséquent non-démocratique. Tocqueville, à nouveau, me semble effectivement un très bon exemple de ces aristocrates qui, plutôt que de lutter contre tel un Maistre ou un Barrès, préfèrent tenter de s'accomoder du régime en place et de ce qui peut leur apparaitre -manifestement, et pour l'instant à juste raison- comme un sens de l'histoire, mais qui, par atavisme, par culture, éducation, valeurs, convictions, intérêts, sont viscéralement des opposants à la démocratie. Ce qui n'enlève rien, en revanche, au talent d'analyse de Tocqueville (quoique... cette ambiguïté est source d'autocontradictions profondes, comme l'a très bien montré Jon Elster dans l'analyse remarquable qu'il lui consacre dans Psychologie Politique, mais enfin...) Disons simplement qu'a minima, il faut, je crois, appeler les choses par leur nom.
Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
Pour Angkor,ça te dis pas d'essayer de mettre 2 pas au niveau contre 1 au niveau,à nos mesures ,de là où nous sommes,si bien sûr l'administration ou l'arbitrage le permettrai ,voir ce que ça peut donner ?
Par avance,je ne suis pas initié à la manipulation rhétorique .
A priori je suis pour,mais est-ce définitif ?
Par avance,je ne suis pas initié à la manipulation rhétorique .
A priori je suis pour,mais est-ce définitif ?
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Soyez patient envers tout ce qui n'est pas résolu dans votre cœur et essayez d'aimer les questions elles-mêmes
lanK- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 12/09/2007
Re: Barack H. Obama, 44e président des Etats-Unis d'Amérique
2 contre 1, 2 contre 2, un pour tous et tous sur un...
Pourquoi pas :impec:
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L'effet dévore la cause, la fin en a absorbé le moyen.
Paul Valéry, Poésie et pensées abstraites
(cité par Herbert Marcuse, in L'homme unidimensionnel)
hks : On le sait bien, une fois que un tel est parti (faché) on se retrouve seuls comme des imbéciles.
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