GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
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GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
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Il s'appelle Gilles, c'est son prénom. Je ne connais pas son nom.
Il parle de philosophie sur un site Youtube du nom de Parole de philosophe.
La pensée d'Antoine de Saint-Exupéry est par exemple donnée sur ce site. J'ai été très intéressé.
Le site de ce Gilles est meublé de courts laïus sur quelques penseurs. Le type de pédagogie de ce bonhomme méritait d'être signalée.
https://www.youtube.com/@paroledephilosophe
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Il s'appelle Gilles, c'est son prénom. Je ne connais pas son nom.
Il parle de philosophie sur un site Youtube du nom de Parole de philosophe.
La pensée d'Antoine de Saint-Exupéry est par exemple donnée sur ce site. J'ai été très intéressé.
Le site de ce Gilles est meublé de courts laïus sur quelques penseurs. Le type de pédagogie de ce bonhomme méritait d'être signalée.
https://www.youtube.com/@paroledephilosophe
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Dernière édition par Saint-Ex le Sam 6 Avr 2024 - 15:54, édité 1 fois
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2882
Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
Je ne savais pas que Saint-Exupéry avait écrit un ouvrage de philosophie .... on en apprend tous les jours !
Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
alain a écrit:Je ne savais pas que Saint-Exupéry avait écrit un ouvrage de philosophie .... on en apprend tous les jours !
Saint-Exupéry le disait lui-même. Son ouvrage, CITADELLE, qu'il avait commencé en 1936 et qu'il développait en permanence, mais qu'il n'a pas eu le temps de terminer, cet ouvrage, donc, représentait pour lui quelque chose de plus important que tous ses autres ouvrages.
Si on lit CITADELLE, on est porté à comprendre la profondeur philosophique de cet écrivain.
Si on lit LE PETIT PRINCE sans avoir lu CITADELLE, on risque de ne pas voir que le Petit Prince, c'est l'enfant indiqué par Nietzsche dans la progression spinozienne en trois époques vers une sagesse et une éternité du vivant humain au portail de l'instant.
1 ) le chameau, qui se charge comme une éponge de toutes les cultures.
2 ) le lion, qui exprime sa volonté en conquérant, volonté permise par la maîtrise de ses cultures.
3 ) l'enfant, qui danse sur les étoiles sans jamais se tromper grâce à un instinct de pensées et d'actions le mieux implanté dans son être et son devenir.
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Dernière édition par Saint-Ex le Dim 7 Avr 2024 - 10:36, édité 1 fois
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2882
Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
J' ai lu bien sûr le Petit prince.
Bon, étant enfant, je n'ai rien compris. Sinon que c'était un joli livre d'images.
Ensuite j'y ai vu une ode à l'amitié, au partage.
Le sens donné par le simple fait d'adopter les êtres et les choses. Ce qui leur donne une grande valeur à nos yeux.
Et je ne suis pas allé plus loin.
Je n'ai pas lu " Citadelle ".
Bon, étant enfant, je n'ai rien compris. Sinon que c'était un joli livre d'images.
Ensuite j'y ai vu une ode à l'amitié, au partage.
Le sens donné par le simple fait d'adopter les êtres et les choses. Ce qui leur donne une grande valeur à nos yeux.
Et je ne suis pas allé plus loin.
Je n'ai pas lu " Citadelle ".
Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
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Un autre sujet d'étude, plutôt inattendu mais combien juste de la part de ce philosophe :
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Un autre sujet d'étude, plutôt inattendu mais combien juste de la part de ce philosophe :
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2882
Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
Oui !!!
On peut les rencontrer ceux là. Celui où celle qui tend la main par simple désir d' aider, à un moment donné.
L' anonyme bienveillant.
Bonne réflexion aussi sur le " conformiste " et l " anti conformiste ".
Quel poète, Brassens.
On peut les rencontrer ceux là. Celui où celle qui tend la main par simple désir d' aider, à un moment donné.
L' anonyme bienveillant.
Bonne réflexion aussi sur le " conformiste " et l " anti conformiste ".
Quel poète, Brassens.
Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
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Avec une description sans défaut de l'allégorie de la caverne de Platon, Gilles, avec sa parole de philosophe indique une chose remarquable : Il ne trahit jamais la pensée de celui dont il parle. Il la restitue telle quelle avec une précision d'horloger. Gilles est un bon professeur de philosophie. De l'histoire de la philosophie. De l'histoire la plus exacte de la philosophie !
Mais une description aussi fidèle de la célèbre caverne ouvre les yeux de quiconque veut s'interroger sur le fond le plus profond de la pensée de Platon.
Platon développe toute une machine de guerre contre ses pires ennemis : les sophistes.
En commençant par la démence et le délire de sa théorie des idées …
Si tout est en perpétuel changement, si tout ce qui existe est soumis à un flux incessant et évanescent, apparences sensibles qui ne sont que de vaines images de la réalité et qui ne peuvent être objet de connaissance, comment expliquer les choses et comment expliquer ce qui, dans les choses, persiste à travers le devenir et le changement et demeure permanent ?
Réponse (il fallait y penser) : en conciliant les deux, l'immobilité et le changement, l'être et l'apparence, l'universel et le singulier, l'ontologie statique de Parménide et le mobilisme d'Héraclite !
1 ) Le monde sensible est fait d'instabilité et de changement. Il n'est pas fait de concepts, mais des choses que nous voyons, touchons, etc. Le monde sensible est le monde que nous habitons, fait d'opinions et de fausses croyances sur la réalité, d'ombres au sujet desquelles nous nous disputons sans cesse en nous disputant sur les apparences du vrai, du beau, du bien, etc.
2 ) Le vrai monde, ou le monde vrai, le monde intelligible échappe au devenir et au changement. Il contient les modèles exemplaires des choses ici-bas, qui ne sont que des imitations ou de pâles copies des choses intelligibles. Le monde vrai, le monde intelligible est formé des Essences véritables, Formes immuables et éternelles que Platon appelle Idées (avec une belle majuscule pour marquer leur transcendance).
Il y a donc selon Platon une idée de toutes choses, une idée du lit, une idée de la feuille, une idée de l'humain, une idée de ce qui est beau, bon, juste, etc. Chaque chose en soi qui lui préexiste et qui est son double éternel, qui lui confère son être, son essence, et qui nous permet de la désigner par son nom. Parménide (dans le dialogue du même nom) demande à Socrate « s'il y a une idée du poil, de la boue, de la saleté ou de toute autre chose insignifiante et sans valeur ». Socrate hésite, mais il est bien obligé d'accorder à Parménide que s'il y a une idée du beau, du bon et du vrai, il doit bien y avoir une idée du poux, de la boue et de la crasse !
Ne comportant rien de sensible, le monde intelligible est seul objet de connaissance, de science, et nous ne pouvons nous y élever qu'à l'aide des mathématiques et d'une dialectique ascendante. Chez Platon, les mathématiques servent d'auxiliaire à la dialectique en tant que propédeutique et science de la mesure. Elles donnent son premier mouvement à l'âme dans son élévation vers la région supérieure des Idées. Sur la porte d'entrée de l'Académie de Platon figurait la formule devenue légendaire : « Que nul n'entre ici s'il n'est pas géomètre ».
Le Timée nous renseigne aussi sur la dialectique ascendante comme effort du Logos dans sa participation aux Idées, c'est-à-dire la participation des Idées entre elles et avec l'Idée du bien, la plus grande de toutes, celle par laquelle toutes les autres Idées nous sont connues.
La participation des idées aux choses sensibles, et qui explique le mélange des deux mondes, est présentée dans La République et le Philèbe.
Dans le Timée, et cette fois à partir d'une dialectique descendante, Platon montre que la génération des choses trouve sa cause et son explication dans la génération des essences, des Idées, qui s'achemine vers un terme ultime sur lequel le démiurge a les yeux fixés en modelant le monde sur l'Idée du Bien.
Le passage du monde sensible au monde intelligible est illustré dans l'allégorie de la caverne, qui explique comment se fait la conversion de l'âme vers les réalités supérieures.
Empruntant au pythagorisme et aux anciennes traditions orphiques, Platon bricole sa théorie :
Pour lui, connaître, c'est reconnaître, c'est se souvenir. Plus précisément se ressouvenir de ce que l'âme a contemplé dans sa pré-vie, alors qu'elle séjournait dans le monde des Idées :
« S'il est vrai, comme tu le dis souvent, que, pour nous, apprendre n'est pas autre chose que se ressouvenir, c'est une nouvelle preuve que, forcément, nous devons avoir appris dans un temps antérieur ce que nous nous rappelons à présent. » (Phédon)
Mais si « connaître, c'est reconnaître », cela présuppose que l'âme, qui habite le corps, préexiste au corps. Si l'âme préexiste au corps c'est convenir que l'âme est immortelle, c'est en conclure que, pour elle, habiter un corps, c'est participer au cycle des générations où tout ce qui vit meurt, puis renaît en quelque sorte de ce qui est mort, mais sous une autre forme.
La théorie de la réminiscence est exposée pour la première fois dans le Ménon, où un jeune esclave est amené par lui-même (c'est-à-dire par Socrate, qui le met sur la voie par le questionnement, son art, qui est la maïeutique) à redécouvrir des vérités mathématiques dont il peut se rappeler parce qu'il porte en lui des opinions droites qui, réveillées pas le questionnement, deviennent des connaissances.
Cette théorie de la réminiscence est reprise dans le Phédon à titre d'hypothèse servant à résoudre le problème de l'immortalité de l'âme. La théorie de la réincarnation est illustrée dans le Phèdre, qui assimile l'âme à un attelage ailé emporté dans un mouvement circulaire autour du ciel, où les âmes sont amenées à contempler les vraies réalités. Les âmes nourries d'intelligence qui se sont habituées à l'éclat éblouissant de ces réalités deviendront des âmes de philosophe !
Une existence antérieure, une âme immortelle, une incarnation de l'âme dans un corps …
Nous voilà déjà conduits très loin! …
En toute bonne logique, Platon, celui qui « rêve éveillé », comme le disait Voltaire, poursuit :
Notre âme comprend trois parties, ou trois principes d'actions, comme l'État lui-même, qui est divisé en trois classes.
Ces trois principes actifs sont :
1 ) La partie raisonnante (« la tête »).
2 ) La partie ardente (« le cœur »), reliée aux passions irascibles.
3 ) La partie désirante (« le bas-ventre »), celle des passions concupiscibles.
Seule la partie raisonnante de l'âme (l'intellect) est immortelle. Les deux autres, enchaînées et prisonnières du corps, disparaissent avec la mort du corps.
Dans le Phèdre, Platon compare l'âme à un « attelage ailé » attaché à deux coursiers, l'un docile, l'autre rétif aux ordres du cocher. Le cheval rétif est entraîné par les passions concupiscibles (les désirs et les appétits inférieurs). Il est mal bâti et indiscipliné. Le cheval docile, bon et généreux, est l'allié de la raison. Le cocher doit maintenir l'équilibre en dirigeant et guidant le bon cheval pour amener les deux chevaux sur le droit chemin. Par la raison, il doit détourner les désirs irascibles et concupiscibles pour les tourner vers la contemplation des idées. Les âmes pures peuvent s'élever à la connaissance des vraies réalités. Escortées par les dieux qui les accompagnent dans leur course, elles peuvent contempler la Beauté en soi, la Justice en soi, le Bien en soi. Les âmes impures, lourdes des désirs et des exigences de leur vie ici-bas, peinent à faire obéir leurs chevaux. N'ayant pu être initiées à la connaissance des vraies réalités, elles perdent leurs ailes et retombent sur terre, où elles viennent s'incarner dans un corps.
Le méchant, chez Platon, c'est donc celui qui a misé sur le mauvais cheval. Quelle rigolade ! ...
Morale du mythe, chez Platon (pour qui tous les mythes ont leur morale) : La rétribution des âmes est fonction de leur vie ici-bas : « Ceux qui ont vécu en pratiquant la justice obtiennent en échange une bonne destinée; ceux qui l'ont violée, une destinée mauvaise » Phèdre.
La carotte et le bâton ! … :
Seront récompensées les âmes des sages, des hommes vertueux, des philosophes.
Seront punies les âmes des déraisonnables, des concupiscents. Punies, c'est-à-dire à migrer et à subir des réincarnations successives ! Parfois en devant séjourner dans un corps d'animal :
« Ceux qui sont abandonnés à la gloutonnerie et à l'ivrognerie sans retenue entrent naturellement dans des corps d'ânes et de bêtes analogues. Ceux qui ont choisi l'injustice, la tyrannie, la rapine entrent dans des corps de loup, de faucon, de milan. En quelle autre place, à notre avis, pourraient aller des âmes de telle nature ? » (Phédon)
Platon croit à l'immortalité de l'âme et à sa réincarnation (métempsychose).
Il croit à la chute et au rachat des âmes selon le mode de vie auquel elles se sont abandonnées ici-bas dans leur combat contre l'élément charnel qui les rive et les enchaîne au corps.
Cette conception qui préfigure déjà le christianisme et dans laquelle se trouve tous les éléments à mettre en œuvre dans une doctrine chrétienne, les premiers chrétiens parviendront à l'acclimater à leur mystique de l'âme et à leur eschatologie.
« Platon pour disposer au christianisme », disait Pascal ...
Grâce à Platon et à son disciple Aristote, celui qui a fourni à la religion chrétienne sa puissante armature, la filiation spirituelle qui assure à l'humanité le règne pérenne de l'esprit sur le corps ne peut être plus clairement et plus nettement affirmée.
L'opération est lancée qui conduira à la floraison des doctrines idéalistes aux formes les plus vertigineuses qui vont s'épandre jusqu'à nous.
Il existe dans la Cité idéale de Platon la même hiérarchie que dans les âmes des individus. Trois classes dans la société qui correspondent aux trois parties de l'âme :
1 ) Les magistrats pour la partie raisonnante.
2 ) Les soldats pour la partie impulsive.
3 ) Les paysans et les artisans pour la partie désirante.
Prudence (Sagesse), Courage, Tempérance sont les vertus essentielles qui doivent assurer l'harmonie de la société, la justice étant réalisée dans la société comme dans l'âme quand chaque classe joue son rôle et s'acquitte convenablement de sa fonction :
« Une cité est juste quand chacune de ses trois classes s'occupe de ses propres tâches » (République).
Comme la société est hiérarchisée selon un ordre de subordination des parties et des facultés les unes aux autres, et comme c'est la tête qui doit commander, le plus apte à gouverner, celui qui doit devenir son premier magistrat, ce serait le plus excellent de ses hommes, le modèle du sage et du juste, l'adversaire impitoyable des sophistes et le seul possesseur du savoir philosophique, celui qui pourrait éduquer les autres hommes et faire régner l'ordre dans leur âme comme dans la cité.
Quand Platon nous parle d'un « gouvernement des philosophes », ou d'un « philosophe-roi », c'est toujours à son maître bien-aimé, Socrate, qu'il songe.
N'est-il pas celui qui, au péril de sa vie, s'oppose au tyran Critias et contrevient à ses ordres pour éviter que ne se commette une injustice ?
Celui qui tient son rang au siège de Potidée et qui se distingue par son courage en sauvant la vie d'Alcibiade ?
Celui qui dans le Banquet, préfère l'amour des belles âmes à l'amour des beaux corps ?
Celui qui, refusant de s'évader de sa prison malgré l'insistance de Criton, préfère mourir que d'enfreindre et de désobéir aux lois de la cité ?
Socrate, le meilleur, le plus sage, le plus excellent des hommes, que la démocratie, le pire des régimes selon Platon, a mis injustement à mort, elle dont le mot d'ordre est la liberté qui conduit à la dissolution des mœurs et finalement à l'anarchie qui cause la perte de la cité.
« Tant que les philosophes ne seront pas rois dans la cité, ou que ceux qu'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pas vraiment et sérieusement philosophes, il n'y aura de cesse, mon cher Glaucon, aux maux des cités, ni, ce me semble, à ceux du genre humain, et jamais la cité que nous avons décrite ne sera réalisée, autant qu'elle peut l'être, et ne verra la lumière du jour » (République)
La comparaison est intéressante avec le passage suivant de la Lettre VII :
« Les races humaines ne verront pas leurs maux cesser avant que, soit ait accédé aux charges de l'État la race de ceux qui pratiquent la philosophie de façon droite et authentique, soit que, en vertu de quelque dispensation divine la philosophie soit réellement pratiquée par ceux qui ont le pouvoir dans les États »
Pour préserver l'ordre dans la cité et éviter sa décadence, ce qu'il craint le plus au monde, Platon imposera à la classe des soldats un communisme intégral :
Les biens et les femmes devront être mis en commun,
leurs enfants seront nourris et élevés par l'État.
Des règles d'eugénisme seront appliquées :
« Il faut selon nos principes rendre les rapports très fréquents entre les hommes et les femmes d'élite et au contraire très rares entre les sujets inférieurs de l'un et de l'autre sexe » (République)
Les enfants handicapés et nés avec une déficience, la Cité devra s'en débarrasser :
« Pour les enfants des sujets inférieurs, et même ceux des autres qui auraient quelque difformité, ils les cacheront dans un lieu interdit et secret, comme il convient » (République)
Dans la cité idéale, écrivains et poètes seront surveillés de près :
Il faudra se méfier tout particulièrement des « poètes imitateurs », qui seront chassés.
« Si donc un homme en apparence capable par son habileté de prendre toutes les formes et de tout imiter venait dans notre ville pour s'y produire lui et ses poèmes, nous lui dirions qu'il n'y a point d'homme comme lui dans notre cité et qu'il ne peut y en avoir, puis nous l'enverrions dans une autre ville »
Nul doute ici que Platon a toujours présent à l'esprit le poète comique Aristophane, qui, dans Les nuées, raillant Socrate, colportait une image plutôt négative du philosophe.
Platon parle aussi dans les Lois de l'expulsion des poètes et des musiciens hors de la Cité idéale.
Cela dit, mentir ou tromper est interdit, certes, mais pas entre les mains des gouvernants, pour qui le mensonge et la tromperie peuvent être aussi utile qu'un médicament :
« Il y a chance pour que nos gouvernants soient obligés d'user largement de mensonges et de tromperies pour le bien des gouvernés et nous avons déjà dit que de pareilles pratiques étaient utiles sous formes de remèdes » (République)
Chaque classe enfermée dans son rôle naturel, qui correspond à son profil psychologique (la race « d'or », la race d'« argent » et la race de « bronze ») !
Un communisme intégral pour la race des gardiens !
Des règles d'eugénisme visant à maintenir la pureté des caractères !
La psychosociologie de Platon est franchement et proprement démentielle …
Même si dans les Lois Platon abandonne son communisme intégral, il est tout à fait légitime de voir dans la Cité idéale de Platon le creuset du totalitarisme.
La politique, la morale et la philosophie sont inséparables chez Platon. La plupart de ses œuvres insistent sur la mission sociale du philosophe.
Platon le réformateur, l'ennemi de la démocratie, celui qui caressait le rêve de devenir conseiller du prince, d'abord auprès de Denys l'ancien, puis auprès de son successeur, Denys le jeune, Platon n'a su imposer à sa cité ni sa morale, ni sa philosophie, ni sa politique.
Les derniers mots de Platon nous font part de son pessimisme face à l'action des humains :
« Nous sommes les marionnettes des dieux. Comme je l'ai dit à un moment antérieur de notre entretien, l'humain a été fabriqué comme un objet d'amusement pour la Divinité. Les choses humaines ne méritent pas d'être prises au sérieux » (Lois)
C'est Philippe de Macédoine, qui, en s'emparant de la Grèce, mettra fin à l'aventure politique athénienne : la démocratie.
Il faudra attendre plus de vingt siècles, pas moins, avant qu'un pays d'Occident ne se décide à tenter de nouveau l'aventure.
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Avec une description sans défaut de l'allégorie de la caverne de Platon, Gilles, avec sa parole de philosophe indique une chose remarquable : Il ne trahit jamais la pensée de celui dont il parle. Il la restitue telle quelle avec une précision d'horloger. Gilles est un bon professeur de philosophie. De l'histoire de la philosophie. De l'histoire la plus exacte de la philosophie !
Mais une description aussi fidèle de la célèbre caverne ouvre les yeux de quiconque veut s'interroger sur le fond le plus profond de la pensée de Platon.
Platon développe toute une machine de guerre contre ses pires ennemis : les sophistes.
En commençant par la démence et le délire de sa théorie des idées …
Si tout est en perpétuel changement, si tout ce qui existe est soumis à un flux incessant et évanescent, apparences sensibles qui ne sont que de vaines images de la réalité et qui ne peuvent être objet de connaissance, comment expliquer les choses et comment expliquer ce qui, dans les choses, persiste à travers le devenir et le changement et demeure permanent ?
Réponse (il fallait y penser) : en conciliant les deux, l'immobilité et le changement, l'être et l'apparence, l'universel et le singulier, l'ontologie statique de Parménide et le mobilisme d'Héraclite !
1 ) Le monde sensible est fait d'instabilité et de changement. Il n'est pas fait de concepts, mais des choses que nous voyons, touchons, etc. Le monde sensible est le monde que nous habitons, fait d'opinions et de fausses croyances sur la réalité, d'ombres au sujet desquelles nous nous disputons sans cesse en nous disputant sur les apparences du vrai, du beau, du bien, etc.
2 ) Le vrai monde, ou le monde vrai, le monde intelligible échappe au devenir et au changement. Il contient les modèles exemplaires des choses ici-bas, qui ne sont que des imitations ou de pâles copies des choses intelligibles. Le monde vrai, le monde intelligible est formé des Essences véritables, Formes immuables et éternelles que Platon appelle Idées (avec une belle majuscule pour marquer leur transcendance).
Il y a donc selon Platon une idée de toutes choses, une idée du lit, une idée de la feuille, une idée de l'humain, une idée de ce qui est beau, bon, juste, etc. Chaque chose en soi qui lui préexiste et qui est son double éternel, qui lui confère son être, son essence, et qui nous permet de la désigner par son nom. Parménide (dans le dialogue du même nom) demande à Socrate « s'il y a une idée du poil, de la boue, de la saleté ou de toute autre chose insignifiante et sans valeur ». Socrate hésite, mais il est bien obligé d'accorder à Parménide que s'il y a une idée du beau, du bon et du vrai, il doit bien y avoir une idée du poux, de la boue et de la crasse !
Ne comportant rien de sensible, le monde intelligible est seul objet de connaissance, de science, et nous ne pouvons nous y élever qu'à l'aide des mathématiques et d'une dialectique ascendante. Chez Platon, les mathématiques servent d'auxiliaire à la dialectique en tant que propédeutique et science de la mesure. Elles donnent son premier mouvement à l'âme dans son élévation vers la région supérieure des Idées. Sur la porte d'entrée de l'Académie de Platon figurait la formule devenue légendaire : « Que nul n'entre ici s'il n'est pas géomètre ».
Le Timée nous renseigne aussi sur la dialectique ascendante comme effort du Logos dans sa participation aux Idées, c'est-à-dire la participation des Idées entre elles et avec l'Idée du bien, la plus grande de toutes, celle par laquelle toutes les autres Idées nous sont connues.
La participation des idées aux choses sensibles, et qui explique le mélange des deux mondes, est présentée dans La République et le Philèbe.
Dans le Timée, et cette fois à partir d'une dialectique descendante, Platon montre que la génération des choses trouve sa cause et son explication dans la génération des essences, des Idées, qui s'achemine vers un terme ultime sur lequel le démiurge a les yeux fixés en modelant le monde sur l'Idée du Bien.
Le passage du monde sensible au monde intelligible est illustré dans l'allégorie de la caverne, qui explique comment se fait la conversion de l'âme vers les réalités supérieures.
Empruntant au pythagorisme et aux anciennes traditions orphiques, Platon bricole sa théorie :
Pour lui, connaître, c'est reconnaître, c'est se souvenir. Plus précisément se ressouvenir de ce que l'âme a contemplé dans sa pré-vie, alors qu'elle séjournait dans le monde des Idées :
« S'il est vrai, comme tu le dis souvent, que, pour nous, apprendre n'est pas autre chose que se ressouvenir, c'est une nouvelle preuve que, forcément, nous devons avoir appris dans un temps antérieur ce que nous nous rappelons à présent. » (Phédon)
Mais si « connaître, c'est reconnaître », cela présuppose que l'âme, qui habite le corps, préexiste au corps. Si l'âme préexiste au corps c'est convenir que l'âme est immortelle, c'est en conclure que, pour elle, habiter un corps, c'est participer au cycle des générations où tout ce qui vit meurt, puis renaît en quelque sorte de ce qui est mort, mais sous une autre forme.
La théorie de la réminiscence est exposée pour la première fois dans le Ménon, où un jeune esclave est amené par lui-même (c'est-à-dire par Socrate, qui le met sur la voie par le questionnement, son art, qui est la maïeutique) à redécouvrir des vérités mathématiques dont il peut se rappeler parce qu'il porte en lui des opinions droites qui, réveillées pas le questionnement, deviennent des connaissances.
Cette théorie de la réminiscence est reprise dans le Phédon à titre d'hypothèse servant à résoudre le problème de l'immortalité de l'âme. La théorie de la réincarnation est illustrée dans le Phèdre, qui assimile l'âme à un attelage ailé emporté dans un mouvement circulaire autour du ciel, où les âmes sont amenées à contempler les vraies réalités. Les âmes nourries d'intelligence qui se sont habituées à l'éclat éblouissant de ces réalités deviendront des âmes de philosophe !
Une existence antérieure, une âme immortelle, une incarnation de l'âme dans un corps …
Nous voilà déjà conduits très loin! …
En toute bonne logique, Platon, celui qui « rêve éveillé », comme le disait Voltaire, poursuit :
Notre âme comprend trois parties, ou trois principes d'actions, comme l'État lui-même, qui est divisé en trois classes.
Ces trois principes actifs sont :
1 ) La partie raisonnante (« la tête »).
2 ) La partie ardente (« le cœur »), reliée aux passions irascibles.
3 ) La partie désirante (« le bas-ventre »), celle des passions concupiscibles.
Seule la partie raisonnante de l'âme (l'intellect) est immortelle. Les deux autres, enchaînées et prisonnières du corps, disparaissent avec la mort du corps.
Dans le Phèdre, Platon compare l'âme à un « attelage ailé » attaché à deux coursiers, l'un docile, l'autre rétif aux ordres du cocher. Le cheval rétif est entraîné par les passions concupiscibles (les désirs et les appétits inférieurs). Il est mal bâti et indiscipliné. Le cheval docile, bon et généreux, est l'allié de la raison. Le cocher doit maintenir l'équilibre en dirigeant et guidant le bon cheval pour amener les deux chevaux sur le droit chemin. Par la raison, il doit détourner les désirs irascibles et concupiscibles pour les tourner vers la contemplation des idées. Les âmes pures peuvent s'élever à la connaissance des vraies réalités. Escortées par les dieux qui les accompagnent dans leur course, elles peuvent contempler la Beauté en soi, la Justice en soi, le Bien en soi. Les âmes impures, lourdes des désirs et des exigences de leur vie ici-bas, peinent à faire obéir leurs chevaux. N'ayant pu être initiées à la connaissance des vraies réalités, elles perdent leurs ailes et retombent sur terre, où elles viennent s'incarner dans un corps.
Le méchant, chez Platon, c'est donc celui qui a misé sur le mauvais cheval. Quelle rigolade ! ...
Morale du mythe, chez Platon (pour qui tous les mythes ont leur morale) : La rétribution des âmes est fonction de leur vie ici-bas : « Ceux qui ont vécu en pratiquant la justice obtiennent en échange une bonne destinée; ceux qui l'ont violée, une destinée mauvaise » Phèdre.
La carotte et le bâton ! … :
Seront récompensées les âmes des sages, des hommes vertueux, des philosophes.
Seront punies les âmes des déraisonnables, des concupiscents. Punies, c'est-à-dire à migrer et à subir des réincarnations successives ! Parfois en devant séjourner dans un corps d'animal :
« Ceux qui sont abandonnés à la gloutonnerie et à l'ivrognerie sans retenue entrent naturellement dans des corps d'ânes et de bêtes analogues. Ceux qui ont choisi l'injustice, la tyrannie, la rapine entrent dans des corps de loup, de faucon, de milan. En quelle autre place, à notre avis, pourraient aller des âmes de telle nature ? » (Phédon)
Platon croit à l'immortalité de l'âme et à sa réincarnation (métempsychose).
Il croit à la chute et au rachat des âmes selon le mode de vie auquel elles se sont abandonnées ici-bas dans leur combat contre l'élément charnel qui les rive et les enchaîne au corps.
Cette conception qui préfigure déjà le christianisme et dans laquelle se trouve tous les éléments à mettre en œuvre dans une doctrine chrétienne, les premiers chrétiens parviendront à l'acclimater à leur mystique de l'âme et à leur eschatologie.
« Platon pour disposer au christianisme », disait Pascal ...
Grâce à Platon et à son disciple Aristote, celui qui a fourni à la religion chrétienne sa puissante armature, la filiation spirituelle qui assure à l'humanité le règne pérenne de l'esprit sur le corps ne peut être plus clairement et plus nettement affirmée.
L'opération est lancée qui conduira à la floraison des doctrines idéalistes aux formes les plus vertigineuses qui vont s'épandre jusqu'à nous.
Il existe dans la Cité idéale de Platon la même hiérarchie que dans les âmes des individus. Trois classes dans la société qui correspondent aux trois parties de l'âme :
1 ) Les magistrats pour la partie raisonnante.
2 ) Les soldats pour la partie impulsive.
3 ) Les paysans et les artisans pour la partie désirante.
Prudence (Sagesse), Courage, Tempérance sont les vertus essentielles qui doivent assurer l'harmonie de la société, la justice étant réalisée dans la société comme dans l'âme quand chaque classe joue son rôle et s'acquitte convenablement de sa fonction :
« Une cité est juste quand chacune de ses trois classes s'occupe de ses propres tâches » (République).
Comme la société est hiérarchisée selon un ordre de subordination des parties et des facultés les unes aux autres, et comme c'est la tête qui doit commander, le plus apte à gouverner, celui qui doit devenir son premier magistrat, ce serait le plus excellent de ses hommes, le modèle du sage et du juste, l'adversaire impitoyable des sophistes et le seul possesseur du savoir philosophique, celui qui pourrait éduquer les autres hommes et faire régner l'ordre dans leur âme comme dans la cité.
Quand Platon nous parle d'un « gouvernement des philosophes », ou d'un « philosophe-roi », c'est toujours à son maître bien-aimé, Socrate, qu'il songe.
N'est-il pas celui qui, au péril de sa vie, s'oppose au tyran Critias et contrevient à ses ordres pour éviter que ne se commette une injustice ?
Celui qui tient son rang au siège de Potidée et qui se distingue par son courage en sauvant la vie d'Alcibiade ?
Celui qui dans le Banquet, préfère l'amour des belles âmes à l'amour des beaux corps ?
Celui qui, refusant de s'évader de sa prison malgré l'insistance de Criton, préfère mourir que d'enfreindre et de désobéir aux lois de la cité ?
Socrate, le meilleur, le plus sage, le plus excellent des hommes, que la démocratie, le pire des régimes selon Platon, a mis injustement à mort, elle dont le mot d'ordre est la liberté qui conduit à la dissolution des mœurs et finalement à l'anarchie qui cause la perte de la cité.
« Tant que les philosophes ne seront pas rois dans la cité, ou que ceux qu'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pas vraiment et sérieusement philosophes, il n'y aura de cesse, mon cher Glaucon, aux maux des cités, ni, ce me semble, à ceux du genre humain, et jamais la cité que nous avons décrite ne sera réalisée, autant qu'elle peut l'être, et ne verra la lumière du jour » (République)
La comparaison est intéressante avec le passage suivant de la Lettre VII :
« Les races humaines ne verront pas leurs maux cesser avant que, soit ait accédé aux charges de l'État la race de ceux qui pratiquent la philosophie de façon droite et authentique, soit que, en vertu de quelque dispensation divine la philosophie soit réellement pratiquée par ceux qui ont le pouvoir dans les États »
Pour préserver l'ordre dans la cité et éviter sa décadence, ce qu'il craint le plus au monde, Platon imposera à la classe des soldats un communisme intégral :
Les biens et les femmes devront être mis en commun,
leurs enfants seront nourris et élevés par l'État.
Des règles d'eugénisme seront appliquées :
« Il faut selon nos principes rendre les rapports très fréquents entre les hommes et les femmes d'élite et au contraire très rares entre les sujets inférieurs de l'un et de l'autre sexe » (République)
Les enfants handicapés et nés avec une déficience, la Cité devra s'en débarrasser :
« Pour les enfants des sujets inférieurs, et même ceux des autres qui auraient quelque difformité, ils les cacheront dans un lieu interdit et secret, comme il convient » (République)
Dans la cité idéale, écrivains et poètes seront surveillés de près :
Il faudra se méfier tout particulièrement des « poètes imitateurs », qui seront chassés.
« Si donc un homme en apparence capable par son habileté de prendre toutes les formes et de tout imiter venait dans notre ville pour s'y produire lui et ses poèmes, nous lui dirions qu'il n'y a point d'homme comme lui dans notre cité et qu'il ne peut y en avoir, puis nous l'enverrions dans une autre ville »
Nul doute ici que Platon a toujours présent à l'esprit le poète comique Aristophane, qui, dans Les nuées, raillant Socrate, colportait une image plutôt négative du philosophe.
Platon parle aussi dans les Lois de l'expulsion des poètes et des musiciens hors de la Cité idéale.
Cela dit, mentir ou tromper est interdit, certes, mais pas entre les mains des gouvernants, pour qui le mensonge et la tromperie peuvent être aussi utile qu'un médicament :
« Il y a chance pour que nos gouvernants soient obligés d'user largement de mensonges et de tromperies pour le bien des gouvernés et nous avons déjà dit que de pareilles pratiques étaient utiles sous formes de remèdes » (République)
Chaque classe enfermée dans son rôle naturel, qui correspond à son profil psychologique (la race « d'or », la race d'« argent » et la race de « bronze ») !
Un communisme intégral pour la race des gardiens !
Des règles d'eugénisme visant à maintenir la pureté des caractères !
La psychosociologie de Platon est franchement et proprement démentielle …
Même si dans les Lois Platon abandonne son communisme intégral, il est tout à fait légitime de voir dans la Cité idéale de Platon le creuset du totalitarisme.
La politique, la morale et la philosophie sont inséparables chez Platon. La plupart de ses œuvres insistent sur la mission sociale du philosophe.
Platon le réformateur, l'ennemi de la démocratie, celui qui caressait le rêve de devenir conseiller du prince, d'abord auprès de Denys l'ancien, puis auprès de son successeur, Denys le jeune, Platon n'a su imposer à sa cité ni sa morale, ni sa philosophie, ni sa politique.
Les derniers mots de Platon nous font part de son pessimisme face à l'action des humains :
« Nous sommes les marionnettes des dieux. Comme je l'ai dit à un moment antérieur de notre entretien, l'humain a été fabriqué comme un objet d'amusement pour la Divinité. Les choses humaines ne méritent pas d'être prises au sérieux » (Lois)
C'est Philippe de Macédoine, qui, en s'emparant de la Grèce, mettra fin à l'aventure politique athénienne : la démocratie.
Il faudra attendre plus de vingt siècles, pas moins, avant qu'un pays d'Occident ne se décide à tenter de nouveau l'aventure.
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Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
Ce qui m' ennuie dans Platon, c est le mot : Esclave.
Il désigne clairement le sous homme.
C' est à dire celui qui, éventuellement, servira de" faire valoir ".
Là, il y a un " hic ".
Les femmes aussi, qui sont souvent reléguées au rang de simples " pleureuses ", incapables des saisir les notions profondes de la philosophie.
Bon ...
Je reste un idéaliste.
Je rêve de perfection tout en sachant que celle ci nous est a jamais insaisissable.
Et je m' en méfie ...de ce désir de perfection.
Il désigne clairement le sous homme.
C' est à dire celui qui, éventuellement, servira de" faire valoir ".
Là, il y a un " hic ".
Les femmes aussi, qui sont souvent reléguées au rang de simples " pleureuses ", incapables des saisir les notions profondes de la philosophie.
Bon ...
Je reste un idéaliste.
Je rêve de perfection tout en sachant que celle ci nous est a jamais insaisissable.
Et je m' en méfie ...de ce désir de perfection.
Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
alain a écrit:Je reste un idéaliste.
Rien de mieux que le matérialisme pour éclairer l'idéalisme ...
(De même que l'humain est indissociablement corps & esprit, il est indissociablement matériel & idéel)
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alain a écrit:Ce qui m' ennuie dans Platon, c est le mot : Esclave.
Il désigne clairement le sous homme.
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On se doit de ne jamais oublier que Platon, de son vrai nom Aristocles, faisait partie de la noblesse grecque soi-disant «choisie par les dieux».
Ce phénomène a été de tout temps la marque des dictateurs totaliitaristes parmi les absolutistes les plus racistes soi-disant «choisi par Dieu et ses représentants auto-pcoammés papes, évêques et archevêques» ...
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Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
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Gilles et sa parole de philosophe donne une explication exceptionnelle de l'éternel retour de Nietzsche.
La pensée de ce philosophe est parfaitement respectée par Gilles. Comme d'habitude.
Qui me connaît saura que j'adhère complètement à la teneur de cette pensée de Nietzsche.
J'adhère par ailleurs au fond le plus profond de l'ensemble de sa pensée.
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Gilles et sa parole de philosophe donne une explication exceptionnelle de l'éternel retour de Nietzsche.
La pensée de ce philosophe est parfaitement respectée par Gilles. Comme d'habitude.
Qui me connaît saura que j'adhère complètement à la teneur de cette pensée de Nietzsche.
J'adhère par ailleurs au fond le plus profond de l'ensemble de sa pensée.
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Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
Je n' adhère pas à ce concept de l' Eterrnel retour.
Par contre, la vidéo - comme toutes les autres - est, une fois de plus, excellente.
Si tu veux, je n'ai pas besoin de tout cette philosophie pour aimer l'instant présent, ni aimer la vie.
Je ne vois pas non plus comment aimer cet instant dont on parle ...s'il n'est pas aimable. Si je me retrouve en pleine guerre et qu'un char me passe dessus, je ne pense pas avoir le désir que cela se reproduise éternellement.
Ou autrement dit, n'étant pas un " fou de Dieu " je n'ai pas non plus envie d' être un fou du Retour éternel et de l'absence de Dieu.
Je ne crois pas d'ailleurs qu'il soit parfaitement démontrable que le libre arbitre n'existe pas. Ni non plus son inverse : l' absolue détermination.
Je ne fais pas une fixation sur le Christianisme, je n'ai pas ce désir d'être au delà du bien et du mal. J'ai des valeurs morales.
Je vois plutôt le monde comme une éternelle création, ou certaines choses reviennent et d'autres sont éternellement différentes.
Je répondrais au génie : non, je n'ai pas envie de recommencer la même histoire ! Qu'il me soit donné plutôt une nouvelle vie, différente, et je verrai ce que je peux en faire.
C'est mon côté poète et perfectionniste. J'ai le désir profond de faire mieux.
Les paroles de Nougaro me parlent davantage que celles de Nietzsche parce que je suis certainement plus poète et artiste que philosophe.
Je n'ai pas besoin d'une explication Totale du monde.
Je suis celui qui cherche et qui découvre, pas celui qui sait.
Par contre, la vidéo - comme toutes les autres - est, une fois de plus, excellente.
Si tu veux, je n'ai pas besoin de tout cette philosophie pour aimer l'instant présent, ni aimer la vie.
Je ne vois pas non plus comment aimer cet instant dont on parle ...s'il n'est pas aimable. Si je me retrouve en pleine guerre et qu'un char me passe dessus, je ne pense pas avoir le désir que cela se reproduise éternellement.
Ou autrement dit, n'étant pas un " fou de Dieu " je n'ai pas non plus envie d' être un fou du Retour éternel et de l'absence de Dieu.
Je ne crois pas d'ailleurs qu'il soit parfaitement démontrable que le libre arbitre n'existe pas. Ni non plus son inverse : l' absolue détermination.
Je ne fais pas une fixation sur le Christianisme, je n'ai pas ce désir d'être au delà du bien et du mal. J'ai des valeurs morales.
Je vois plutôt le monde comme une éternelle création, ou certaines choses reviennent et d'autres sont éternellement différentes.
Je répondrais au génie : non, je n'ai pas envie de recommencer la même histoire ! Qu'il me soit donné plutôt une nouvelle vie, différente, et je verrai ce que je peux en faire.
C'est mon côté poète et perfectionniste. J'ai le désir profond de faire mieux.
Les paroles de Nougaro me parlent davantage que celles de Nietzsche parce que je suis certainement plus poète et artiste que philosophe.
Je n'ai pas besoin d'une explication Totale du monde.
Je suis celui qui cherche et qui découvre, pas celui qui sait.
Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
alain a écrit:Je n' adhère pas à ce concept de l' Eterrnel retour.
À mon avis, il te manque la raison exacte de l'expérience de pensée de Nietzsche, qui n'a d'ailleurs jamais affirmé que l'éternel retour existait.
L'expérience de pensée de Nietzsche, c'est la question de savoir si tu consentirais à revivre une fois de plus ta vie à l'identique parfait. Et tu as répondu non. Et ta réponse a exactement la même valeur que si tu avais dit oui. Albert Camus avait eu la même idée que toi. Il y a des choses qu'on ne peut pas supporter et qu'on ne désire pas revivre.
Mais un oui à l'éternel retour, ce n'est pas un oui fondé sur l'adhésion à un événement du type de l'écrasement de soi par un char d'assaut ou du souvenir d'une vie passée dans un camp de la mort nazi. C'est un oui à l'instant déjà vécu et chargé de la plus grande félicité, celui qui ne crée aucune raison de ne plus l'avoir vécu et donc de ne plus jamais le revivre.
L'éternel retour, ce n'est pas l'éternel retour, c'est une question. Une question dont la réponse est l'INSTANT, dont la réponse est l'ÉTERNITÉ de l'INSTANT.
C'est aussi un transfert de l'éternité promise dans la mort par les religions vers une éternité vécue immédiatement dans sa propre vie par la sélection du propre instant de sa félicité
Cela dit, il est évident qu'un matérialiste radicalement athée comme moi sera sensible à ce transfert d'éternité, qui, par définition, avec Nietzsche comme avec Spinoza, possède sa raison d'exister au sein de sa vie et pas de sa mort.
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En attendant, je me suis fait un cadeau (objets inanimés avez-vous donc une âme, qui s'attache à notre âme et la force d'aimer).
Je me suis procuré les trois tomes des œuvres complètes de Nietzsche dans la collection La Pléiade de Gallimard, avec l'intention de les lire une fois de plus en entier pour le plaisir que ce penseur donne à ma carcasse bien aimée.
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Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
Saint-Ex a écrit:alain a écrit:Je n' adhère pas à ce concept de l' Eterrnel retour.
À mon avis, il te manque la raison exacte de l'expérience de pensée de Nietzsche, qui n'a d'ailleurs jamais affirmé que l'éternel retour existait.
L'expérience de pensée de Nietzsche, c'est la question de savoir si tu consentirais à revivre une fois de plus ta vie à l'identique parfait. Et tu as répondu non. Et ta réponse a exactement la même valeur que si tu avais dit oui. Albert Camus avait eu la même idée que toi. Il y a des choses qu'on ne peut pas supporter et qu'on ne désire pas revivre.
Mais un oui à l'éternel retour, ce n'est pas un oui fondé sur l'adhésion à un événement du type de l'écrasement de soi par un char d'assaut ou du souvenir d'une vie passée dans un camp de la mort nazi. C'est un oui à l'instant déjà vécu et chargé de la plus grande félicité, celui qui ne crée aucune raison de ne plus l'avoir vécu et donc de ne plus jamais le revivre.
L'éternel retour, ce n'est pas l'éternel retour, c'est une question. Une question dont la réponse est l'INSTANT, dont la réponse est l'ÉTERNITÉ de l'INSTANT.
C'est aussi un transfert de l'éternité promise dans la mort par les religions vers une éternité vécue immédiatement dans sa propre vie par la sélection du propre instant de sa félicité
Cela dit, il est évident qu'un matérialiste radicalement athée comme moi sera sensible à ce transfert d'éternité, qui, par définition, avec Nietzsche comme avec Spinoza, possède sa raison d'exister au sein de sa vie et pas de sa mort.
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En attendant, je me suis fait un cadeau (objets inanimés avez-vous donc une âme, qui s'attache à notre âme et la force d'aimer).
Je me suis procuré les trois tomes des œuvres complètes de Nietzsche dans la collection La Pléiade de Gallimard, avec l'intention de les lire une fois de plus en entier pour le plaisir que ce penseur donne à ma carcasse bien aimée.
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S' il s'agit de dire oui à l' instant- et donc à la vie - c' est bien ce que je fais puisque j' aime toujours la vie, malgré ses malheurs.
Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
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Marc Aurèle a été simultanément le plus puissant du monde connu des Romains de l'antiquité et un penseur hors pair de sa propre psychologie, de son propre monde intérieur.
Son stoïcisme ne se limitait pas aux dogmes enseignés par son philosophe préféré, Épictète, cet esclave qu'il admirait sans se soucier des rangs qui les séparaient incontestablement dans leur vie de tout les jours.
Malgré qu'il ait été un fervent croyant des dieux de l'époque Il était capable d'associer ses pensées à celle d'Épicure, qui vivait sans dieux.
Dommage quand même qu'en plus de mener une guerre sans merci sur le front de toutes les luttes contre les barbares, il ait été un des pires sanguinaires de la crucifixion des chrétiens vus à tort ou à raison comme des ennemis intérieurs de Rome et de ses mythes fondateurs d'une religion qu'il respectait incontestablement.
Le contraste entre sa vie militaire et son stoïcisme est à la fois incompréhensible et remarquable. Un empereur philosophe, ça n'a jamais couru les rues ...
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Marc Aurèle a été simultanément le plus puissant du monde connu des Romains de l'antiquité et un penseur hors pair de sa propre psychologie, de son propre monde intérieur.
Son stoïcisme ne se limitait pas aux dogmes enseignés par son philosophe préféré, Épictète, cet esclave qu'il admirait sans se soucier des rangs qui les séparaient incontestablement dans leur vie de tout les jours.
Malgré qu'il ait été un fervent croyant des dieux de l'époque Il était capable d'associer ses pensées à celle d'Épicure, qui vivait sans dieux.
Dommage quand même qu'en plus de mener une guerre sans merci sur le front de toutes les luttes contre les barbares, il ait été un des pires sanguinaires de la crucifixion des chrétiens vus à tort ou à raison comme des ennemis intérieurs de Rome et de ses mythes fondateurs d'une religion qu'il respectait incontestablement.
Le contraste entre sa vie militaire et son stoïcisme est à la fois incompréhensible et remarquable. Un empereur philosophe, ça n'a jamais couru les rues ...
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Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
alain a écrit:S' il s'agit de dire oui à l' instant- et donc à la vie - c' est bien ce que je fais puisque j' aime toujours la vie, malgré ses malheurs.
Si en plus de le dire tu le penses vraiment, alors tu seras peut-être surpris d'apprendre que tu es le représentant emblématique du surhomme de Nietzsche, comme une multitude d'humains qui l'ignorent en se trompant sur la question ! ...
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
Saint-Ex a écrit:alain a écrit:S' il s'agit de dire oui à l' instant- et donc à la vie - c' est bien ce que je fais puisque j' aime toujours la vie, malgré ses malheurs.
Si en plus de le dire tu le penses vraiment, alors tu seras peut-être surpris d'apprendre que tu es le représentant emblématique du surhomme de Nietzsche, comme une multitude d'humains qui l'ignorent en se trompant sur la question ! ...
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Ok, d'accord, bon ...
C'est compliqué cette histoire !
Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
alain a écrit:Saint-Ex a écrit:alain a écrit:S' il s'agit de dire oui à l' instant- et donc à la vie - c' est bien ce que je fais puisque j' aime toujours la vie, malgré ses malheurs.
Si en plus de le dire tu le penses vraiment, alors tu seras peut-être surpris d'apprendre que tu es le représentant emblématique du surhomme de Nietzsche, comme une multitude d'humains qui l'ignorent en se trompant sur la question ! ...
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Ok, d'accord, bon ...
C'est compliqué cette histoire !
C'est d'autant plus compliqué que l'instant de ta plus grande félicité, qui te tombe dessus sans que tu ne t'y attendes jamais, il se manifeste à ton entendement sous la forme de la plus grande excitation de plaisir, de bonheur et de joie de toute ton existence. Cet instant, tu le chériras tant, que tu n'hésiteras pas à revivre tous les éléments les plus positifs et les plus négatifs de ta vie pour le revivre.
Dans son roman, L'immortalité, Milan Kundera parle de l'instant de la plus grande excitation de plaisir, de bonheur et de joie de toute l'existence de son personnage Il s'agit d'un élément de la vie de la plus grande insignifiance pour tous.
C'est une fille plaisante mais sans plus qui s'éloigne du personnage en le quittant d'une conversation ordinaire, mais arrivé à 25 ou 30 mètres, elle se retourne et lève le bras en l'air pour lui faire un signe de la mains en souriant avec insistance. Ce mouvement, c'est ce que Kundera nomme «le mouvement de l'éternité».
Cette expression de l'éternité, c'est le portail de l'instant dont parle Nietzsche.
C'est la soudaine expression de l'éternité du portail de l'instant et le poids insoutenable d'une légèreté de la plus grande excitation de plaisir, de bonheur et de joie de toute l'existence qui n'hésite pas à te faire souhaiter l'existence de l'éternel retour qui n'existe pas.
Pourquoi, j'aime cette pensée (compliquée) de Nietzsche ?
Réponse : Parce que j'ai ressenti deux fois dans ma vie le poids insoutenable de la plus grande légèreté de la plus puissante excitation de plaisir, de bonheur et de joie de toute mon existence. Ces deux choses me sont tombées dessus comme la foudre, comme la foudre la plus silencieuse, à 2 ou 3 minutes d'intervalle. Ajourd'hui, au souvenir de ces deux événements de ma vie, qui se sont si bien imprimés dans ma mémoire, hé bien je n'hésiterai pas à revivre toute ma vie dans le moindre détail pour les revivre grâce à l'éternel retour qui n'existe pas.
Permets-moi de ne pas en dire plus ...
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Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
Saint-Ex a écrit:alain a écrit:Saint-Ex a écrit:alain a écrit:S' il s'agit de dire oui à l' instant- et donc à la vie - c' est bien ce que je fais puisque j' aime toujours la vie, malgré ses malheurs.
Si en plus de le dire tu le penses vraiment, alors tu seras peut-être surpris d'apprendre que tu es le représentant emblématique du surhomme de Nietzsche, comme une multitude d'humains qui l'ignorent en se trompant sur la question ! ...
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Ok, d'accord, bon ...
C'est compliqué cette histoire !
C'est d'autant plus compliqué que l'instant de ta plus grande félicité, qui te tombe dessus sans que tu ne t'y attendes jamais, il se manifeste à ton entendement sous la forme de la plus grande excitation de plaisir, de bonheur et de joie de toute ton existence. Cet instant, tu le chériras tant, que tu n'hésiteras pas à revivre tous les éléments les plus positifs et les plus négatifs de ta vie pour le revivre.
Dans son roman, L'immortalité, Milan Kundera parle de l'instant de la plus grande excitation de plaisir, de bonheur et de joie de toute l'existence de son personnage Il s'agit d'un élément de la vie de la plus grande insignifiance pour tous.
C'est une fille plaisante mais sans plus qui s'éloigne du personnage en le quittant d'une conversation ordinaire, mais arrivé à 25 ou 30 mètres, elle se retourne et lève le bras en l'air pour lui faire un signe de la mains en souriant avec insistance. Ce mouvement, c'est ce que Kundera nomme «le mouvement de l'éternité».
Cette expression de l'éternité, c'est le portail de l'instant dont parle Nietzsche.
C'est la soudaine expression de l'éternité du portail de l'instant et le poids insoutenable d'une légèreté de la plus grande excitation de plaisir, de bonheur et de joie de toute l'existence qui n'hésite pas à te faire souhaiter l'existence de l'éternel retour qui n'existe pas.
Pourquoi, j'aime cette pensée (compliquée) de Nietzsche ?
Réponse : Parce que j'ai ressenti deux fois dans ma vie le poids insoutenable de la plus grande légèreté de la plus puissante excitation de plaisir, de bonheur et de joie de toute mon existence. Ces deux choses me sont tombées dessus comme la foudre, comme la foudre la plus silencieuse, à 2 ou 3 minutes d'intervalle. Ajourd'hui, au souvenir de ces deux événements de ma vie, qui se sont si bien imprimés dans ma mémoire, hé bien je n'hésiterai pas à revivre toute ma vie dans le moindre détail pour les revivre grâce à l'éternel retour qui n'existe pas.
Permets-moi de ne pas en dire plus ...
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Ça reste difficile à comprendre pour mon entendement.
Bien sûr il y a des moments merveilleux dans une vie.
Mais pourquoi faudrait il signer un contrat de retour éternel pour avoir le privilège de les revivre indéfiniment ?
Puisque la vie fera que tu revivras des moments un peu différents mais tout aussi merveilleux ?
Pourquoi donc chercher à se sécuriser dans un schéma éternellement reproductible à l' identique ?
C' est un peu comme chercher à figer le temps.
Ou bien encore, comme dans la damnation de Faust, vendre son âme au diable pour vivre la plus belle des existences.
C' est pour ça que j' opte plutôt pour l' idée de transcendance et non pour celle de l' immanence.
Car l' immanence m' apparaît comme une fermeture du monde. Pour penser l' infini il devient nécessaire de penser l" éternel retour puisque tout est en vase clos. Tandis que la transcendance permet de penser la différence. Tout est ouvert puisque tout est éternellement nouveau.
Pas besoin de traîner avec soi l' ensemble de son existence pour espérer revivre ces instants merveilleux.
Tu peux revivre d'autres moments, tout aussi merveilleux. autrement, ailleurs. Peut être même avec les " mêmes " personnes puisque rien alors n' est exclu dans un monde absolument ouvert.
Je préfère ce genre de monde qui reste voilé et mystérieux à cet autre genre de monde qui me donne toutes les réponses et me condamne à demeurer prisonnier de ces réponses, à tout jamais.
Cependant je pense comprendre ton point de vue.
Et c' est vrai que ce n' est pas necessaire de discuter indéfiniment la dessus puisque de toutes façons on n' en sait rien.
Et puis on ne peut pas comprendre l' intensité de la chose vécue par quelqu' un d' autre. On ne peut comprendre en réalité que son propre vécu.
Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
alain a écrit: Ça reste difficile à comprendre pour mon entendement.
Je vais entreprendre de tenter de faire comprendre à ton entendement ce que que ton entendement trouvera peut-être des plus faciles.
As-tu entendu parler d'Éric-Emmanuel Shmitt au point de savoir son brusque passage de l'athéisme à la croyance en Dieu lors d'une nuit passée dans une montagne d'Afrique du Nord où il a failli mourir ?
As-tu entendu parler de Pascal et de sa nuit de feu après laquelle il est devenu ce qu'on pourrait nommer aujourd'hui un exact fou du Dieu Chrétien ?
As-tu entendu parler de la chute de cheval de Paul de Tarse immédiatement passé de persécuteur de chrétiens à père du christianisme et qui se nomme Saint Paul aujourd'hui ?
As-tu une explication, pour ces trois phénomènes ?
Si tu en as une, je te serais très reconnaissant de me la communiquer, car moi je ne la sais pas.
Par contre, ce que je sais, c'est que l'instant du passage de Schmitt, Pascal et Paul à travers la foudre de leur croyance en Dieu, c'est exactement le même que l'instant du passage à travers le poids insoutenable d'une légèreté de la plus grande excitation de plaisir, de bonheur et de joie de toute l'existence de ma petite personne, qui n'hésitera pas une seconde à me faire souhaiter l'existence de l'éternel retour qui n'existe certainement pas, sauf au plus profond des pensées de Leucipe, Démocrite, Épicure, Diogène, Aristippe, Thales, Anaximène, Anaximandre, Lucrèce, Bruno, Gassendi, Hobbes, Helvétius, Holbach, La Mettrie, Spinoza, Nietzsche, Beauvoir, Rosset, Camus, Onfray.
Les philosophes-penseurs pensant la pensée se pensant elle-même sur fond des idées reines de tous les intellects s'intellectant eux mêmes, je pourrais en citer encore plus, ils pullulent parmi toutes les crédulités conscientes et inconscientes depuis Platon et Aristote, mais ils ne m'intéressent pas.
Ils sont d'une autre foudre que la mienne.
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Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
Oui j'ai vu pour les trois ... leur " révélation ".
Certainement des expériences " foudroyantes " pour leur personne et je pense bien que ca a dû être la même chose pour toi aussi !
Et sur ce, j'avoue ne plus rien avoir à dire sur ce thème.
Certainement des expériences " foudroyantes " pour leur personne et je pense bien que ca a dû être la même chose pour toi aussi !
Et sur ce, j'avoue ne plus rien avoir à dire sur ce thème.
Re: GILLES - PAROLE DE PHILOSOPHE
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J'ai toujours choisi d'opposer Démocrite à Platon, le matérialisme à l'idéalisme, les pieds sur terre aux idées de fou furieux, mais en fait je pense que Démocrite philosophait sans trop s'occuper de Platon. En enseignant l'atomisme je pense aujourd'hui qu'il se foutait en réalité pas mal de ce qu'élucubrait Platon avec ses délires idéels et sa démence politique.
Je pense avec l'éclairage de Gilles et sa «Parole de philosophe» que le véritable ennemi de Platon, ça a été Diogène de Sinope, ce philosophe de la lignée des philosophes avec qui je suis pratiquement toujours d'accord surtout parce qu'il n'ont pas été d'accord avec Platon créateur de toutes les conneries généalogiques des pensées se pensant elles-même sur les cimes apocalyptiques de l'idiotie parfaite.
Mais comment peut-on encore considérer Platon comme LE maître précurseur de toutes les pensées philosophiques ? Mais comment !? ..
Diogène est l'antithèse de Platon. La lutte que mène Diogène contre Platon est une sorte de procès en légitimité. Diogène conteste à Platon le droit de dire ce qu'est la vertu, tout simplement parce que pour Diogène, Platon a corrompu la vocation première de la philosophie. Il l'a corrompue en transformant la philosophie qui est une méthode de vie en une méthode de pensée abstraite.
Vas-y, continue, tu as la parole, Diogène mon ami !
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J'ai toujours choisi d'opposer Démocrite à Platon, le matérialisme à l'idéalisme, les pieds sur terre aux idées de fou furieux, mais en fait je pense que Démocrite philosophait sans trop s'occuper de Platon. En enseignant l'atomisme je pense aujourd'hui qu'il se foutait en réalité pas mal de ce qu'élucubrait Platon avec ses délires idéels et sa démence politique.
Je pense avec l'éclairage de Gilles et sa «Parole de philosophe» que le véritable ennemi de Platon, ça a été Diogène de Sinope, ce philosophe de la lignée des philosophes avec qui je suis pratiquement toujours d'accord surtout parce qu'il n'ont pas été d'accord avec Platon créateur de toutes les conneries généalogiques des pensées se pensant elles-même sur les cimes apocalyptiques de l'idiotie parfaite.
Mais comment peut-on encore considérer Platon comme LE maître précurseur de toutes les pensées philosophiques ? Mais comment !? ..
Diogène est l'antithèse de Platon. La lutte que mène Diogène contre Platon est une sorte de procès en légitimité. Diogène conteste à Platon le droit de dire ce qu'est la vertu, tout simplement parce que pour Diogène, Platon a corrompu la vocation première de la philosophie. Il l'a corrompue en transformant la philosophie qui est une méthode de vie en une méthode de pensée abstraite.
Vas-y, continue, tu as la parole, Diogène mon ami !
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 01/07/2023
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