Re: Quelle langue parles-tu ?

[Vanleers]

Oui : la mesure, le temps et le nombre sont des auxiliaires de l’imagination (lettre 12 à Louis Meyer, dite « lettre sur l’infini »)
Dans le scolie d’Ethique I 15, Spinoza montre que l’attribut Étendue n’est pas divisible.

[Omer Desseres]

Dans L’œuvre de Spinoza (Vrin 1978) :

Le recours du scolie de la proposition 36 [de la partie V de l’Ethique] à l’idée de gloire souligne de manière très significative la transposition de la gloire des élus en une gloire des sages, et de la gloire de Dieu en gloire des hommes : le salut est en effet défini comme n’étant pas autre chose que notre satisfaction intérieure – acquiescentia in se ipso – ou comme « joie qui naît de ce que l’homme se considère lui-même et sa puissance d’agir », et la gloire comme « une joie qu’accompagne l’idée d’une quelconque de nos actions que nous imaginons louée par les autres ». Mais comme on sait d’autre part que la considération de notre puissance d’agir, dans la connaissance du troisième genre, identifie, ou du moins rattache ontologiquement, celle-ci à la puissance de Dieu, il est évident qu’il s’agit d’une sorte de communion des sages dans leur connaissance du lien qui les unit à Dieu, et que cette communion transpose l’image traditionnelle de la béatitude des élus » (pp. 303-304)

Pour être conforme à la pensée de Spinoza, ce texte n'aurait pas dû suggérer l'existence du Dieu de la bible.

Le terme Dieu employé partout dans les textes de Spinoza n'est pas celui que croient consciemment ou inconsciemment les chrétiens ou les théologiens fixés sur la seule pensée chrétienne.

En conséquence ce texte aurait dû s'écrire et se lire comme suit :

Le recours du scolie de la proposition 36 [de la partie V de l’Ethique] à l’idée de gloire souligne de manière très significative la transposition de la gloire des élus en une gloire des sages, et de la gloire de la Nature Naturante en gloire des hommes : le salut est en effet défini comme n’étant pas autre chose que notre satisfaction intérieure – acquiescentia in se ipso – ou comme « joie qui naît de ce que l’homme se considère lui-même et sa puissance d’agir », et la gloire comme « une joie qu’accompagne l’idée d’une quelconque de nos actions que nous imaginons louée par les autres ». Mais comme on sait d’autre part que la considération de notre puissance d’agir, dans la connaissance du troisième genre, identifie, ou du moins rattache ontologiquement, celle-ci à la puissance de la Nature Naturante, il est évident qu’il s’agit d’une sorte de communion des sages dans leur connaissance du lien qui les unit à la Nature Naturante, et que cette communion transpose l’image traditionnelle de la béatitude des élus »

...

Pour mémoire, Nietzsche a été simultanément le penseur de deux éléments bien particuliers:

Il a été un sérieux démolisseur du christianisme.

Il a été un fervent admirateur de Spinoza.

Ces deux éléments indiquent à l'évidence que Nietzsche savait que le terme Dieu employé partout dans les textes de Spinoza n'était certainement pas celui de la Bible ...

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[Omer Desseres]

Dans les domaines où il y aurait un sens à vouloir [..] donner une finalité à ce que l’on fait

Sur la question du sens capable d'émerger d'une action et de s'intégrer au plus profond d'une âme ou d'une personnalité, j'ai eu la chance d'observer le phénomène de la création d'un sens par une action artistique de nature ultra personnelle, pour ne pas dire égotiste.

Ça c'est passé et ça se passe encore à l'institut Douglas de Montréal, où l'on traite des patients psychologiquement stressés en leur demandant de peindre un tableau, de jouer d'un instrument de musique ou d'apprendre par cœur des poèmes à réciter comme des acteurs de théâtre ou de cinéma.

L'action consistant à créer la moindre œuvre d'art est une action créatrice de sens profond.

«La musique a une fin, mais la fin de la musique, ce n'est pas la musique.»  Nietzsche

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http://douglas.research.mcgill.ca

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