Race humaine, génétique et culture.

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Nous sommes tous de "race" africaine !

De nos jours, les tests ADN ont le vent en poupe et je connais deux personnes de mon entourage qui s'y sont soumis. Or on le sait, la génétique, c'est bien plus complexe que ce que ces entreprises un brin mercantiles font miroiter au bon peuple. Pis, certains n'hésitent pas à voir dans la génétique des marqueurs d'intelligence ( Gène et QI ) quand ce ne sont pas les rabbins qui se persuadent de l'existence d'un "gène juif" ( Juifs russes ).

On estime couramment que sur 100 différences pour des marqueurs génétiques pris au hasard, plus de 90 sont des différences entre individus, et moins de 10 correspondent à des différences entre populations [1]. Si l’on s’en tient à cette définition, il n’existe pas de races dans l’espèce humaine

Il y a bien plus de différences entre deux Allemands au pedigree reconnu bien comme il faut, teutons bien entretenus, qu'entre l'un de ces Allemands et... un Chinois (j'aurais pu, pour frapper les esprits marquer, sémite) ! On peut aussi remarquer que, partout dans le monde, on retrouve les mêmes variations génétiques, et qu'il est - au vu de la taille de notre génome - possible de dénicher pour n'importe quel groupe arbitrairement défini, une variation génétique statistiquement représentative.

Alors, bien sûr, on ne connaît pas encore tous les tenants et aboutissants de la génétique, même si l'on s'oriente nettement pour une génétique de potentialité (faibles au demeurant) qui s'exprime surtout par l'environnement (l'épigénétique) et peut-être aussi un troisième élément propre à notre conception humaine de liberté, mais cette tension instinctive du quidam à désirer connaître son "appartenance" m'interpelle, au regard de la factualité scientifique.

[kercoz]

Il y a bien plus de différences entre deux Allemands au pedigree reconnu bien comme il faut, teutons bien entretenus, qu'entre l'un de ces Allemands et... un Chinois

C'est une interprétation qui peut se discuter. Exemple sur la tolérence au lactose, pistée génétiquement :
http://acces.ens-lyon.fr/acces/thematiques/evolution/accompagnement-pedagogique/accompagnement-au-lycee/terminale-2012/un-regard-sur-levolution-de-lhomme/evolution-dans-la-lignee-humaine/quelques-aspects-genetiques-de-levolution-des-populations-humaines-homo-sapiens-sapiens/culture-et-selection-naturelle-au-cours-de-lhistoire-des-populations-humaines/lactase

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Est ciblée ici une différence génétique isolée, la tolérance au lactose, qui fait partie des 10% évoqués. On peut faire la même constatation avec les maladies génétiques des populations Ashkénazes.

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Pour illustrer autrement les difficultés qui s'opposent aux tentatives d'assimilation des cultures aux natures, cet article qui évoque les ancêtres des populations sémites actuelles du Proche-Orient. Il semblerait d'abord que les cananéens au sens large, ceux qui vécurent dans cette région entre 3000BC et 1000BC, soient tous très proches en termes génétiques. Autrement dit, il n'est pas impossible, il est plutôt même très probable, que la distinction moabite, ammonite et judéens traditionnelle soit surfaite (au plan biologique). La population libanaise moderne, est-il dit, partage 90% de son patrimoine génétique avec ces lointains cananéens. Et il semblerait que les populations arabes/palestiniennes et juives n'échappent pas à la règle. Tous partagent une origine très étroite (Caucase, Iran entre autres).

L'héritage surprenant des Cananéens, mystérieux peuple de l'âge du bronze

Comment les Cananéens ont conservé leur intégrité génétique


Autre donnée intéressante, la diffusion du néolithique à partir de 7000BC. A ce propos, je ne peux que conseiller ce magnifique bouquin : "Les Chemins de la protohistoire: Quand l'Occident s'éveillait (7000-2000 avant notre ère)", de Jean Guilaine, chez Odile JAcob. Une perle (pour ceux qui aiment) Les chemins.... Les populations européennes ont été très progressivement "colonisées", sur plusieurs millénaires, par les populations du Levant qui maîtrisaient l'agriculture, la céramique et, de manière générale, la sédentarité. Où, là encore, un brassage génétique (qui rappelons-le reste fort marginal au regard des différences infimes qui existent chez Homo Sapiens) offrant des marqueurs proche-orientaux que l'on retrouve jusqu'à Mourmansk.

Diffusion néolithique en Europe

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Un lien intéressant qui montre à quel point les dérives actuelles nous mènent droit dans le mur d'une régression des Lumières...

"Pour combattre efficacement le racisme, il faut reconnaître la difficulté : bien que socialement construite, la domination de « race » n’en demeure pas moins réelle".

https://www.philomag.com/articles/alain-policar-le-decolonialisme-renonce-au-dialogue-avec-les-oppresseurs

[Bergame]

Ben c'est exactement le point de vue que je tenais dans notre discussion sur le sujet.
Non, je disais "pire" encore, puisque le sentiment d'appartenance -à la race ou à toute autre catégorie sociale- n'est pas que socialement construit. Il ressort aussi d'un besoin psychologique de définition de soi-même, ce qu'on appelle l'identité.
Ce qui est construit socialement, c'est la catégorie, en quelque sorte le réceptacle de ce besoin. Mais ceux qui ne se définissent pas par la race, se définissent par l'ethnie, la nation, la région, la ville, la communauté culturelle, religieuse, politique, idéologique, etc. etc.

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"Entre nous, il y aura toujours ça ! "

[kercoz]

L' émission d'archéologie Carbonne 14 de Fr. Cult. d' hier, aborde (curieusement) de façon intéressante la philo et la phénomènologie et se posant le problème de la "trace". La surreprésentation de la pierre comme trace, parcequ' indestructible pose la question des biais d'interprétation .....après la mn 20:
https://www.franceculture.fr/emissions/carbone-14-le-magazine-de-larcheologie/et-si-les-prehistoriens-avaient-tout-rate-la-part-de-linvisible-en-prehistoire

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