Nietzsche . C'est la certitude qui rend fou.
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Nietzsche . C'est la certitude qui rend fou.
Bonne émission sur Nietzsche ( la 1ere d' une série cette semaine) chez Adèle.
https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/quatre-nietzscheens-14-ce-nest-pas-le-doute-cest-la-certitude-qui-rend-fou
Elle m'a intéressé du fait que je lis en ce moment Valéry (Variété IV) et que j'y trouve en plusieurs endroits (chap sur Descartes et chap sur l'histoire), un thème rémanent :l'incommunicabilité du fait que l'opinion des individus est référée à des rigidités très proches de certitudes.
Il montre que dans des domaines comme l'histoire, aucun spécialiste ne s'accorde, hormis sur du factuel comme la date de la mort de L.XIV, sur l'interprétation de faits, interprétations que l'on croirait pourtant fixées par l'usage du temps.
Il y a donc ici un lien (même apparemment contradictoire) avec l'affirmation de F.N.
Le questionnement de Valéry m'avait interpellé du fait que jusqu'ici, j'attribuais les difficultés de communications ou les variances de points de vue sur un thème ou un événement, à notre modernité, à la saturation médiatique...à l'individuation croissante. Valéry écrivant ces textes vers 1930, il me faut réviser cette causalité. Me replier sur une individuation déja existante en 1930, est moins évident mais possible.
https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/quatre-nietzscheens-14-ce-nest-pas-le-doute-cest-la-certitude-qui-rend-fou
Elle m'a intéressé du fait que je lis en ce moment Valéry (Variété IV) et que j'y trouve en plusieurs endroits (chap sur Descartes et chap sur l'histoire), un thème rémanent :l'incommunicabilité du fait que l'opinion des individus est référée à des rigidités très proches de certitudes.
Il montre que dans des domaines comme l'histoire, aucun spécialiste ne s'accorde, hormis sur du factuel comme la date de la mort de L.XIV, sur l'interprétation de faits, interprétations que l'on croirait pourtant fixées par l'usage du temps.
Il y a donc ici un lien (même apparemment contradictoire) avec l'affirmation de F.N.
Le questionnement de Valéry m'avait interpellé du fait que jusqu'ici, j'attribuais les difficultés de communications ou les variances de points de vue sur un thème ou un événement, à notre modernité, à la saturation médiatique...à l'individuation croissante. Valéry écrivant ces textes vers 1930, il me faut réviser cette causalité. Me replier sur une individuation déja existante en 1930, est moins évident mais possible.
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 01/07/2014
Re: Nietzsche . C'est la certitude qui rend fou.
Tel que je comprends Nietzsche, je dirais que ce n'est pas la certitude qui rend fou, mais la permanence de cette certitude (il y a en effet quelque chose de désespérant dans le fait que parfois tout nous apparaît faux; mais heureusement cela ne dure pas trop longtemps pour qu'on devienne fou)
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La vie est belle!
maraud- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2464
Date d'inscription : 04/11/2012
Re: Nietzsche . C'est la certitude qui rend fou.
Lettre de Valery à Gide 13 janvier 1899 (18 mois avant la mort de Nietzsche, mais 10 ans après sa chute)
"Quant à Nietzsche, diable ! Il me semble (si j'ai saisi, ce qui n'est pas encore sûr) que tu te presses un peu de l'unifier. Pour moi, il est avant tout contradictoire. Par exemple, il éreinte A par méthode B, et puis il démolit B ; et conserve les deux éreintements tout de même.
Donc, dans son ensemble, il y a des choses admirables ou naïves ou inutiles ; donc, il faut choisir ce qui convient et revenir soit à Stendhal soit à Descartes, car il n'y a guère de milieu possible. Souvent des chapitres entiers sont, comme dirait ton garçon de café, d'une gratuité terrible. Son grand tort à mes yeux est de vouloir faire une philosophie de la violence. Le résultat, c'est Mauclair - c'est clair !
(...) Le plus amusant chez lui, c'est l'air convaincu et la préoccupation éthique - chose qui me fait toujours rigoler - car en somme c'est une affaire de cuisine. Il veut travailler dans la morale, et il ne voit pas que le fond moderne de cela, c'est l'indifférence bien présentée. D'ailleurs, as-tu remarqué le truc merveilleux que constitue le Superuomo ? Cela permet à la fois d'être optimiste et pessimiste, d'où pages diverses; etc., d'être romantique et classique, etc. ad libitum. (...)
Nietzsche, qui est beaucoup plus métaphysicien que moi, - car je crois l'être aussi peu que cela est décent, a refait son Dieu, sa Cause, sa Force, sa Vie,etc, et il a pris le bon chemin traditionnel : la contradiction. Seulement, chez lui, elle n'est pas tant dans les termes, in terminis, que dans les choses (...) "
"Quant à Nietzsche, diable ! Il me semble (si j'ai saisi, ce qui n'est pas encore sûr) que tu te presses un peu de l'unifier. Pour moi, il est avant tout contradictoire. Par exemple, il éreinte A par méthode B, et puis il démolit B ; et conserve les deux éreintements tout de même.
Donc, dans son ensemble, il y a des choses admirables ou naïves ou inutiles ; donc, il faut choisir ce qui convient et revenir soit à Stendhal soit à Descartes, car il n'y a guère de milieu possible. Souvent des chapitres entiers sont, comme dirait ton garçon de café, d'une gratuité terrible. Son grand tort à mes yeux est de vouloir faire une philosophie de la violence. Le résultat, c'est Mauclair - c'est clair !
(...) Le plus amusant chez lui, c'est l'air convaincu et la préoccupation éthique - chose qui me fait toujours rigoler - car en somme c'est une affaire de cuisine. Il veut travailler dans la morale, et il ne voit pas que le fond moderne de cela, c'est l'indifférence bien présentée. D'ailleurs, as-tu remarqué le truc merveilleux que constitue le Superuomo ? Cela permet à la fois d'être optimiste et pessimiste, d'où pages diverses; etc., d'être romantique et classique, etc. ad libitum. (...)
Nietzsche, qui est beaucoup plus métaphysicien que moi, - car je crois l'être aussi peu que cela est décent, a refait son Dieu, sa Cause, sa Force, sa Vie,etc, et il a pris le bon chemin traditionnel : la contradiction. Seulement, chez lui, elle n'est pas tant dans les termes, in terminis, que dans les choses (...) "
Dernière édition par hks le Lun 9 Sep 2019 - 17:21, édité 1 fois
hks- Digressi(f/ve)
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Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Nietzsche . C'est la certitude qui rend fou.
Je ne connais pas assez F.N. pour en parler, mais il me semble qu'il "navigue à l' estime", comme un chien de chasse, en tâtant toutes les pistes, acceptant de se tromper, de se contredire, privilégiant le gain petit certes, mais que la logique pure n'aurait pas rendu accessible.
Ce qui m' énerve c'est que j'accède plus à sa pensée par les gens qui en parle que par ses propres textes.
Ce qui m' énerve c'est que j'accède plus à sa pensée par les gens qui en parle que par ses propres textes.
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 01/07/2014
Re: Nietzsche . C'est la certitude qui rend fou.
Il me semble que ce que veux dire F.N., c'est que pour agir la certitude est impérative et que notre espèce, par la survenue de la "raison" ne peut que douter sur la raison d'agir. Il y a schizophrénie. En fait, le schizophrène est sain puisque refuse la certitude.
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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