L' EUROPE

[kercoz]

Un débat passionnant sur Réplique avec J.L.Bourlange et et R. Debray
https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/quel-avenir-pour-leurope

On commence à voir apparaitre l' aspect structurel et l' importance de l' altérité pour moi essentiels.  Ces aspects, qui ont pu être occultés par les bénéficiaires de l' économisme triomphant, réapparaissent comme les dures réalités, à marée basse .

[Bergame]

Les débats sur l'Europe se développent exactement sur les mêmes thèmes depuis les années 70 et la "crise de démocratie" de Marquand. Tout a été dit et redit sur l'intégration à deux vitesses (économique vs sociale et politique), l'absence de "demos" européen et l'impossibilité conséquente d'une véritable démocratie européenne, la paralysie des institutions en particulier depuis l'élargissement à 25, la prééminence des considérations nationales sur les questions européennes -et l'hypocrisie bruxelloise à cet égard, puisqu'en fait la Commission ne redoute rien de pire que la "public scrutiny"- le déséquilibre des institutions avec un Parlement européen totalement dénué de pouvoir (c'était déjà la thèse centrale de Marquand), l'importance du lobbying industriel et affairiste dans le processus de rédaction des directives de la Commission, l'orientation très libérale de la Cour Européenne de Justice, l'orthodoxie de la Banque Centrale Européenne et le poids de l'Allemagne dans la politique monétaire de l'Europe, l'échec patent d'un système économico-politique singulier, unique dans l'histoire (une "Beast"), qui a été construit de toutes pièces avec une double vocation : La paix et la croissance, et qui a au moins échoué très largement sur le second objectif. Raison pour laquelle les derniers européistes convaincus nous rappellent que "la paix règne en Europe depuis 70 ans" : Même en admettant que ce soit vrai (tant qu'à faire, c'est bien plutôt le rôle des Etats-Unis qui a assuré la paix en Europe, mais bref), c'est leur dernier argument.

[kercoz]

l'absence de "demos" européen ,

Si tu écoute mon lien, il y est dit que l' Europe manque plus de cratos que de démos ( Kratos, frère de Niké).
Dans ce débat, il est fait allusion plusieurs fois à la possibilité d' une impasse dans le choix attrayant de la rationalité organisationnelle de notre modernisme. Il y a actuellement une inversion de la dynamique centralisatrice. C'est ce problème structurel qu' il faut interroger. Devant le désastre actuel de nos société, pour l' être humain, il me semble qu' il faut se demander si un rôle social valorisant pour chacun ne doit pas  passer devant qqs points de PIB. C'est le multilatéralisme, notamment commercial qui désenchante notre vie. Les jeunes que j'interroge commencent à trouver "normal" que les "sales" boulots comme la taille de la vigne ou les chantiers du batiment soient réservés à des étrangers....Nous remettons en place une forme d'esclavage qui se banalise. Par chez moi, des camps de polonais pour ramasser les myrtilles ou personne ne parle français, mais allemand comme leurs cadres... isolés mais pas enfermés ( premier village à 15 bornes) un voyage à Lourdes pour 3 mois de présence. On voit nos politique réclamer plus de globalisation présentée comme inéluctable, alors que cette dynamique s' inverse ( probablement pour des raisons de limites atteintes des ressources).
Régis Debray est un peu pédant, mais d' un niveau surprenant.

[kercoz]

Jean Claude Milner.
Pour élever les débats sur l' Europe:
https://www.franceculture.fr/emissions/avis-critique/un-nationalisme-rationnel-en-europe-par-jean-claude-milner-un-grand-saut-federal-pour-matthieu

Un avis intéressant qui semble dire que pour faire l' Europe, il faudrait ne pas vouloir la faire. La doxa serait que le pro-européanisme est indiscutable  ...alors que seuls les sceptiques réfléchissent réellement du fait qu' ils sont les seuls sommés à argumenter.
Poursuivre sa thèse serait de dire que le processus d'étatisation n'étant pas achevé du point de vue anthropo, il est plus que prématuré de passer au stade fractal supérieur. Les gens autorisés à discuter de l' europe sont DEJA individués  et n'auraient plus de raisons d' être en cas de repli étatique.
Au regard des évènements actuels ( pas seulement les G.J.) il semble évident que l' état-nation est contesté dans sa réalisation. La ruralité se rebelle contre l' urbanité alliée aux strates privilégiées. Il est d'ailleurs possible que ce passage à l' acte "réactionnaire" ait été déclenché par l' amorce du centralisme européen.

[Bergame]

Au regard des évènements actuels ( pas seulement les G.J.) il semble évident que l' état-nation est contesté dans sa réalisation.

C'est une analyse originale. Ce qui est contesté, au plus profond, me semble-t-il -et pas qu'à moi- c'est plutôt la dilution de l'Etat-nation, dans le Marché, dans la Communauté Européenne, dans les organisations internationales.
Même un "amoureux" auto-proclamé de l'Europe comme R. Glucksmann, ce qu'il réclame, c'est une "Europe politique et protectrice" et une Europe "sociale", en somme un Etat-nation élargi aux dimensions de l'Europe.
Et quand tu dis que ton extrait précédent réclame davantage de "kratos" que de "demos", cela sonne comme une autocontradiction assez flagrante : As-tu compris que "kratos", c'est le pouvoir, au sens (à proprement parler) jupitérien du terme ?

Je pense, Kerkoz, que tes rêves d'anarchie ne sont absolument pas partagés par tes contemporains -si ce n'est par une petite minorité radicale. Les gens ne veulent pas moins d'Etat et plus de libertés, aujourd'hui -ça, c'était la promesse du libéralisme- ils veulent au contraire plus d'Etat et de sécurité.

[kercoz]

Et quand tu dis que ton extrait précédent réclame davantage de "kratos" que de "demos", cela sonne comme une autocontradiction assez flagrante : As-tu compris que "kratos", c'est le pouvoir, au sens (à proprement parler) jupitérien du terme ?

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C'est le mépris qui vous perd, vous autres libéraux, avec wiki, peut accéder à ta culture, et si Kratos signifie pouvoir, il signifie aussi solidarité ( tu as du manquer ce cours de grec)
Tu utilise le terme anarchie avec des accents péjoratifs. Comme pour les religions, seules les utopies qui réussissent ont le droit d' éviter le mépris.
Mon analyse n'a rien d' originale. La fatalité de l' état, présentée comme inéluctable, voire comme étape suivante de l' évolution ( Même Sartre, et bien d'autre philo développent la thèse organiciste, à ma grande surprise !) est récemment contestée par les archéologues.
Maintenant que mes intérets ne soient pas partagés par mes contemporains, permets moi de pouffer....sur les intérets de mes contemporains au vu des dégâts que ces intérets occasionnent.
Les roquets aussi veulent plus de sécurité. Pour quelle raison les minorités devraient être veules plutôt que radicales...les plus désespérés sont les chants les plus beaux. Il faut des rétroactions fortes pour contrer un mégalo qui s' octroie tous ses délires avec un soutient de 20% de la population.
Ce qui est marrant et mathématiquement surprenant pour des cul terreux c'est de contrer un ppcm par un pgdc... ce qui est pourtant l' évidence. Il est intéressant de constater que celà rejoint l' idée d' une possibilité de censure par un vote blanc qui reste à étalonner : censure ( on revote ce qui oblige a modifier les alliances et surtout les programmes) à 50% , 60, .... la censure à la majorité étant à mon sens à exclure du fait qu' il faut un minimum de dictat pour éviter l' ornière audimat.

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