Vérité vs ...?

[maraud]

Qu'est-ce qui est le plus détestable , l'ignorance, l'erreur, ou la vérité tue ?

On oppose habituellement la vérité à l'erreur et la connaissance à l'ignorance, or ni l'ignorance ni l'erreur ne posent autant de problèmes que le mensonge.

A quoi devrions-nous opposer la vérité tue, le mensonge et le "foutage de gueule" ?

[hks]

Tu ouvres un fil ... mais sur quelle question en fait ?

[kercoz]

Qu'est-ce qui est le plus détestable , l'ignorance, l'erreur, ou la vérité tue ?

On oppose habituellement la vérité à l'erreur et la connaissance à l'ignorance, or ni l'ignorance ni l'erreur ne posent autant de problèmes que le mensonge.

A quoi devrions-nous opposer la vérité tue, le mensonge et le "foutage de gueule" ?

Le problème est faussé. Il y a une émission sur Kant ( chez Adèle), qui soulève ce problème. Kant soutient mordicus qu' il faut dire la vérité en toute occasion.... A cette affirmation, on oppose habituellement le cas du juif qu' on planque et le mensonge qu' on fait au flic à sa question....
Kant a donc le mauvais rôle... sauf que c'est un théoricien, et que, vu d' un point ( de vue) sociologique, il a raison !.... Dans son modèle originel, groupe restrein culturellement endogamique, ça fonctionne tres bien, de plus, le modèle n'acceptant pas l' état, il n' y a pas de répression genre circuit :long-uniformes. La répression est intégrée à l' individu et il n' y a pas de juif à dénoncer.

[Morologue]

...

Il serait bon de n'ostraciser personne, et de s'en tenir aux faits objectivement préjudiciables. J'allais dire scientifiquement ...

Vérité vs. paix sociale ? ... Mais il est normal que les équilibres évoluent. A tout le moins, la perturbation athénienne causée par Socrate s'est terminée par l'exil ou la ciguë, le concernant. Nous n'en sommes certes pas là, mais la philosophie en prend un coup. (Et ça n'est pas comme si le but d'un forum, c'est-à-dire vivre, n'était pas assuré.)

[maraud]

Le problème d'ostracisation que tu cites Morologue se fonde sur un sentiment de supériorité morale qui n'est en rien fondé à donner une quelconque mesure de valeur.

Socrate s'est " emballé" lorsqu'il apprit de l'un de ces nouveaux disciples que l'oracle de Delphes l'avait élu " plus sage et plus savant que tous"...C'est à la suite de cela qu'il se mis à hanter les rues et les places pour questionner et dialoguer avec les uns et les autres. La différence, c'est qu'à l'époque on pouvait encore dire " non merci" à Socrate qui n'était pas le premier venu. Or aujourd'hui avec la tyrannie du bon sentiment on ne peut échapper à l'amour des mouches venimeuses de la place publique, toujours promptes à vouloir nous inoculer je ne sais quelle vaccine.




Le philosophe dit qu'il aime la vérité et qu'il la cherche. Il aime donc quelque chose qu'il ne connaît pas...Or il fait de cette recherche un but qu'il bricole opiniâtrement au dépens des autres et notamment de la doxa; ce qui , au demeurant, n'est pas très démocratique puisque ne sachant ( pas encore) ce qu'est la vérité/sagesse, il "sait" déjà qu'au regard de cette hypothétique vérité, le peuple, la masse, le vulgaire, la doxa a tort.

Socrate, était, dit-on, la " mauvaise conscience de la cité". Et, à la lecture de certains propos, je me sens souvent être moi aussi une petite part de cette mauvaise conscience; sur ce, je vais aller boire une bière.

[Morologue]

C'est drôle, je souscris à ton propos entièrement, sinon que je ne comprends pas le sens de ceci, malgré mes efforts :

Le problème d'ostracisation que tu cites Morologue se fonde sur un sentiment de supériorité morale qui n'est en rien fondé à donner une quelconque mesure de valeur.

Comment décrirais-tu ce problème d'ostracisation, maraud ?

[maraud]

Imagine qu'on te dise: " je suis libre, ( donc) tu dois obéir".

Il y en a qui confondent l'impossibilité de résister à leur daimon, avec la liberté de penser. Le problème est que, se croyant libres de penser, il croient qu'ils ont, de ce fait, atteint par leurs efforts et leurs propres moyens un niveau éclairé de conscience morale. En langage populaire, on appelle ceux-là des " allumés".

[Morologue]

Mais si la morale n'avait rien à voir là-dedans ?

[maraud]

Qu'est-ce qui est le plus détestable , l'ignorance, l'erreur, ou la vérité tue ?

On oppose habituellement la vérité à l'erreur et la connaissance à l'ignorance, or ni l'ignorance ni l'erreur ne posent autant de problèmes que le mensonge.

A quoi devrions-nous opposer la vérité tue, le mensonge et le "foutage de gueule" ?

Le problème est faussé. Il y a une émission sur Kant ( chez Adèle), qui soulève ce problème. Kant soutient mordicus qu' il faut dire la vérité en toute occasion.... A cette affirmation, on oppose habituellement le cas du juif qu' on planque et le mensonge qu' on fait au flic à sa question....
Kant a donc le mauvais rôle... sauf que c'est un théoricien, et que, vu d' un point ( de vue) sociologique, il a raison !.... Dans son modèle originel, groupe restrein culturellement endogamique, ça fonctionne tres bien, de plus, le modèle n'acceptant pas l' état, il n' y a pas de répression genre circuit :long-uniformes. La répression est intégrée à l' individu et il n' y a pas de juif à dénoncer.

J'ai longtemps cru que la vérité devait être partagée pour avoir une valeur. Or, je croyais que cette "valeur" était synonyme de "vrai"...Je posais, alors, que le plus haut critère ( encore un mot pour "valeur") de vérité ne pouvait être que l'unanimité chez les meilleurs ( sensée inspirer le mimétisme des autres). Le problème que me pose la vérité est que cette exigence pour la vérité est un chèque en blanc tiré sur le compte de l'existence elle-même, car qu'est-ce que ce but lointain sinon celui du mieux ennemie du bien.

Il y en a qui , à les écouter, voient la vérité comme un outil merveilleux qui, lorsqu'on a la chance de le trouver, nous permet grâce à son pouvoir magique d'accéder à une vie bonne et heureuse... Sauf qu'il y a un petit problème: " c'est quand on a fini de construire sa maison que l'on sait enfin par où il fallait commencer" ( cf Nietzsche) ou comme dirait un autre: " la vie est un chemin qui se termine avec celui qui l'empreinte". Et pour rester dans la construction, imaginons un groupe d'hommes qui construiraient leurs maisons de manière non concertée, on obtiendrait probablement un agglomérat de constructions distinctes, mais pas nécessairement "anarchique", or avec un point de vue partagé sur cette construction, on obtient un " programme pavillonnaire", une verrue urbaine.

La vérité, il faut la taire! Et avoir la pudeur de ne pas en faire un but commun.

[lanK]

Placebo pour tous !

[maraud]

Chez Nietzsche: " on ment avec la bouche mais on dit la vérité avec la gueule qu'on fait".

[lanK]

Chez De Funès : " elle ment en allemand, ..."

D'accord,je vais trolley plus loin ...

Winston travaillait au Ministère de la Vérité, opérateur des mises à jour.
2 et 2 font 5.
N'est-il pas ?

[Emmanuel]

Le philosophe dit qu'il aime la vérité et qu'il la cherche.

Il y en a au moins deux qui disent le contraire.

Friedrich Nietzsche, il y a à peu près 150 ans, dans ses Dithrambes de Dionysos.

Aurélien Barrau, aujourd'hui, dans son De la vérité dans les sciences.

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[Emmanuel]

Chez Nietzsche: " on ment avec la bouche mais on dit la vérité avec la gueule qu'on fait".

Cette petite remarque a fondé la psychomorphologie, discipline pseudo-scientifique qui permet aux agences de recrutement de personnels d'entreprise de déconner à plein tube sur fond de discrimination où le diplôme n'a plus aucun poids et où la sélection d'un employé vise surtout à faire plaisir au patron faisant appel à ces agences.

(Je tiens ça d'un de mes meilleurs amis, qui a dirigé une grande agence de recrutement en France).

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[maraud]

Oui, je me souviens avoir biffé un passage de Nietzsche que je rapprochais alors de la Phrénologie; faut dire que tenant " son pourquoi" ( dézinguer Socrate) il s'est accommodé d'un " comment" de trop; encore que je ne suis pas insensible à ce que l'on nomme en herboristerie la " signature" d'une plante.

Une " sale-gueule" n'est pas finalement, nécessairement un visage laid physiologiquement, mais plutôt un visage laid moralement. Nietzsche n'avait peut-être pas si tort que ça..?

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