Le philosophe et comment il grandit
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Le philosophe et comment il grandit
La petite histoire du philosophe ...
Il veut la liberté : s'affranchir.
Tantôt veut-il ne plus être tributaire du langage, alors il se tait, ou bien cherche-t-il un langage qui serait capable de traduire ce qui déborde des mots, ce qui s'y dérobe. Que ne dit-il pas "mon écriture fragmentaire traduit ma vie d'homme brisée, et la discontinuité de mon histoire ; son opacité traduit mon opacité et mon irréductibilité au langage, blablabla". ... Il love Rimbaud, peut-être Schelling, Kierkegaard pourquoi pas, Artaud et j'en passe.
Tantôt veut-il ne plus être tributaire de son temps, alors il cherche le dépassement. Il se penche du côté d'un relativisme historique "vous savez, au moyen-âge, l'épileptique était traité comme un démon ; à l'âge classic comme un fou ; et maintenant comme un malade au physique". Une ampule dans son cerveau : "merde alors, ça tourne comme le vent, c'est aussi inconstant que le vent ; je suis sûr que j'en n'ai pas besoin pour respirer ! Je vais faire sans !" ... Il pense ne plus être tributaire de son temps en s'instituant en emmerdeur du politiquement correct, en défenseur de l'irrégularité, en marginal ou en rétro, en nihiliste qui ne veut au fond qu'une tabula rasa. En taon qui pique son temps (sic).
Tantôt veut-il ne plus être tributaire de son milieu social, il cogite "si j'étais né en Inde, je serais bouddhiste ; ici je suis chrétien", et alors il va voir dans tous les pays du globe pour alimenter son relativisme ethnologique. Il ressemble beaucoup au relativiste historique, il agira de la même façon.
Tantôt veut-il dépasser sa condition de sujet (ça commence à devenir un peu vieillot mais bon) : il s'interroge. Il prend du recul par rapport aux choses et par rapport à lui-même. Il se sent comme jeté dans un monde de choses – d'objets – sans conversation ; ces choses mortes, il les dissèque. Car "plus en pense de façon objective, moins on existe" comme disait le Veilleur de Copenhague, et c'est ce qu'il recherche. Ne pas exister. S'affranchir de ... l'existence, parce que l'existence n'est pas entièrement liberté, elle est déchirure, tension ou ... que sais-je ?
Et on appelle ça ... un philosophe.
Il veut la liberté : s'affranchir.
Tantôt veut-il ne plus être tributaire du langage, alors il se tait, ou bien cherche-t-il un langage qui serait capable de traduire ce qui déborde des mots, ce qui s'y dérobe. Que ne dit-il pas "mon écriture fragmentaire traduit ma vie d'homme brisée, et la discontinuité de mon histoire ; son opacité traduit mon opacité et mon irréductibilité au langage, blablabla". ... Il love Rimbaud, peut-être Schelling, Kierkegaard pourquoi pas, Artaud et j'en passe.
Tantôt veut-il ne plus être tributaire de son temps, alors il cherche le dépassement. Il se penche du côté d'un relativisme historique "vous savez, au moyen-âge, l'épileptique était traité comme un démon ; à l'âge classic comme un fou ; et maintenant comme un malade au physique". Une ampule dans son cerveau : "merde alors, ça tourne comme le vent, c'est aussi inconstant que le vent ; je suis sûr que j'en n'ai pas besoin pour respirer ! Je vais faire sans !" ... Il pense ne plus être tributaire de son temps en s'instituant en emmerdeur du politiquement correct, en défenseur de l'irrégularité, en marginal ou en rétro, en nihiliste qui ne veut au fond qu'une tabula rasa. En taon qui pique son temps (sic).
Tantôt veut-il ne plus être tributaire de son milieu social, il cogite "si j'étais né en Inde, je serais bouddhiste ; ici je suis chrétien", et alors il va voir dans tous les pays du globe pour alimenter son relativisme ethnologique. Il ressemble beaucoup au relativiste historique, il agira de la même façon.
Tantôt veut-il dépasser sa condition de sujet (ça commence à devenir un peu vieillot mais bon) : il s'interroge. Il prend du recul par rapport aux choses et par rapport à lui-même. Il se sent comme jeté dans un monde de choses – d'objets – sans conversation ; ces choses mortes, il les dissèque. Car "plus en pense de façon objective, moins on existe" comme disait le Veilleur de Copenhague, et c'est ce qu'il recherche. Ne pas exister. S'affranchir de ... l'existence, parce que l'existence n'est pas entièrement liberté, elle est déchirure, tension ou ... que sais-je ?
Et on appelle ça ... un philosophe.
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L'homme ordinaire est exigeant avec les autres.
L'homme exceptionnel est exigeant avec lui-même.
Marc-Aurèle
Re: Le philosophe et comment il grandit
Ben dis donc, il est mal en point, ton philosophe !
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Krou... Krouou... Prrrrrr...GROKROUK...; Krououou...
prgrokrouk- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 31
Date d'inscription : 14/10/2007
Re: Le philosophe et comment il grandit
Je ne te le fais pas dire. Heureusement que je ne suis pas philosophe.prgrokrouk a écrit:Ben dis donc, il est mal en point, ton philosophe !
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L'homme exceptionnel est exigeant avec lui-même.
Marc-Aurèle
Re: Le philosophe et comment il grandit
Marrrant , j'aurais parié au début qu'Adam parlait de lui .Adam a écrit:Je ne te le fais pas dire. Heureusement que je ne suis pas philosophe.prgrokrouk a écrit:Ben dis donc, il est mal en point, ton philosophe !
Mais "prgrokrouk", en quoi un philosophe qui doute , qui cherche , qui tente de se libérer est-il mal en point ?
Je ne suis pas vraiment certain que mes mots expriment fidèlelement ma pensée ; si philosopher consiste à s'accommoder de l'air du temps , est-il besoin de philosopher ? si le philosophe limite son regard à l'apparence de proximité dans le temps et l'espace quelles seront ses mesures ? Et s'il ne fait pas l'expérience de ses propres limites ne concède-t-il pas à un optimisme béat et stérile ?
Brutus- Digressi(f/ve)
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Localisation : en route
Date d'inscription : 29/11/2007
Re: Le philosophe et comment il grandit
Moi aussi, Brutus, surtout quand Adam a évoqué Artaud. Et la beauté de style est rarement absente de ses phrases. Eve ou la muse, semble l'accompagner sans le tromper. Toi, Brutus, au philo-sophe, tu voudrais retirer la sagesse. Il lui resterait moins que sa moitié. Ce serait peut-être un assassinat.
Pourvu qu'on retire de la description faite par Adam, le philosophe tout entier, c'est une sorte de Dandy aux marges de la littérature, perdu et englué dans un matériau dont un minimum de chaleur est encore, mais dont l'odeur n'engage à rien. Le philosophe ainsi perdu n'indiquerait que le sort de l'homme dans la civilisation que nous connaissons... encore, à moins que nous entretenions ce souvenir chacun pour soi, et virtuellement.
Pourvu qu'on retire de la description faite par Adam, le philosophe tout entier, c'est une sorte de Dandy aux marges de la littérature, perdu et englué dans un matériau dont un minimum de chaleur est encore, mais dont l'odeur n'engage à rien. Le philosophe ainsi perdu n'indiquerait que le sort de l'homme dans la civilisation que nous connaissons... encore, à moins que nous entretenions ce souvenir chacun pour soi, et virtuellement.
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prgrokrouk- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 31
Date d'inscription : 14/10/2007
Re: Le philosophe et comment il grandit
Certes on ne peut pas nier que sa Muse inspire Adam. Puisse-t-elle ne jamais lui faire défaut !!
Je crois comprendre que tu taxes le philosophe adamiste de romantique décadent . Tu n’as pas tout à fait tort : vestiges d’une culture imprégnée de la maladie mélancolique !!
Pourtant , je suis plus pragmatique quand je prends son parti. (du philosophe, pas d’Adam qui n’en a que faire !)
Je ne crois pas le priver de sa sagesse pour douter des mots et du sens de l’existence
Extraire de la démarche philosophique toute préoccupation métaphysique témoigne-til d’une réelle lucidité ou d’une fuite ?
Aucun système n’a jamais apporté de réponses à ces questionnements alors notre « civilisation » , dédaigneuse des états d'âmes, trop soucieuse de sa rentabilité , ne fait que les éluder pour se réfugier dans son matérialisme scientifique.
Epuisé par trop de silence, par les impasses, l’homme se détourne de lui-même et objective l’Homme dans l’humanité au travers du social , du biologique, du physiologique, du mécanique , du cyber- machin et tout le reste…. C’est plus raisonnable et plus accessible.
Ecrasé par sa responsabilité dans le désastre écologique et conscient de l’imminence d’un nouvel exil de l’Eden, il révise ses priorités existentielles et cherche son salut dans le positivisme des sciences exactes qui lui permettront , peut-être, de sauver quelques meubles et sa misérable carcasse . .
N’est-ce pas son dépit de ne pouvoir changer l’homme en Dieu , ou lire Dieu en l'homme qui , lorsqu'il consent à se regarder, lui fait choisir de définir ses contours par l’unique merde qu’il se sait en mesure de produire ?
C’est plus sage , mais est-ce vraiment plus exaltant ?
Soit l'odeur est plus forte !
Je crois comprendre que tu taxes le philosophe adamiste de romantique décadent . Tu n’as pas tout à fait tort : vestiges d’une culture imprégnée de la maladie mélancolique !!
Pourtant , je suis plus pragmatique quand je prends son parti. (du philosophe, pas d’Adam qui n’en a que faire !)
Je ne crois pas le priver de sa sagesse pour douter des mots et du sens de l’existence
Extraire de la démarche philosophique toute préoccupation métaphysique témoigne-til d’une réelle lucidité ou d’une fuite ?
Aucun système n’a jamais apporté de réponses à ces questionnements alors notre « civilisation » , dédaigneuse des états d'âmes, trop soucieuse de sa rentabilité , ne fait que les éluder pour se réfugier dans son matérialisme scientifique.
Epuisé par trop de silence, par les impasses, l’homme se détourne de lui-même et objective l’Homme dans l’humanité au travers du social , du biologique, du physiologique, du mécanique , du cyber- machin et tout le reste…. C’est plus raisonnable et plus accessible.
Ecrasé par sa responsabilité dans le désastre écologique et conscient de l’imminence d’un nouvel exil de l’Eden, il révise ses priorités existentielles et cherche son salut dans le positivisme des sciences exactes qui lui permettront , peut-être, de sauver quelques meubles et sa misérable carcasse . .
N’est-ce pas son dépit de ne pouvoir changer l’homme en Dieu , ou lire Dieu en l'homme qui , lorsqu'il consent à se regarder, lui fait choisir de définir ses contours par l’unique merde qu’il se sait en mesure de produire ?
C’est plus sage , mais est-ce vraiment plus exaltant ?
Soit l'odeur est plus forte !
Dernière édition par le Lun 3 Déc 2007 - 12:29, édité 1 fois
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"Le seul argument contre l'immortalité est l'ennui. De là dérivent d'ailleurs toutes nos négations."
(Emile - Michel Cioran)
Brutus- Digressi(f/ve)
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Localisation : en route
Date d'inscription : 29/11/2007
Re: Le philosophe et comment il grandit
Si le philosophe recherche la liberté, il est toutefois conscient qu'on est jamais libre: on le devient éternellement.
Cela ne te fait-il pas penser à un certain veilleur? Qui peut-être se fait veilleur en tant qu'il allume une lumière vacillante dans la nuit.
Cela ne te fait-il pas penser à un certain veilleur? Qui peut-être se fait veilleur en tant qu'il allume une lumière vacillante dans la nuit.
Pierre Rivière- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 150
Date d'inscription : 24/09/2007
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