Le Bien Commun
5 participants
Page 1 sur 1
Le Bien Commun
C'est un concept souvent évoqué et rarement défini. Ca me semble pouvoir développer un fil de discussion.
Si les "enclosures" donnent au bien commun une connotation sociétalement positive, j' ai été plus que surpris de tomber sur ce texte :
http://www.leconomiste.com/article/terres-habous-il-serait-temps-de-mettre-de-l-ordrebrpar-zakya-daoud
( de façon anecdotique, je cherchais des renseignements sur un livre -étude de 1922 de Louis Milliot " Les terres collectives ( Blâd Djemâ'â), étude de législation Marocaine ". Le métier de bookiniste est fabuleux. On touche à tous les domaines. Au début je culpabilisait du fait que l' attrait initial est pécunier, mais en fait j' ai arrété de culpabiliser en décidant que cet attrait n'était que le moyen d'accéder à un éventail énorme de connaissances . Comme ex, en arrivant à situer la cote de ce livre à env 250 euros, j' ai été "forcé" d'accéder à des connaissances sur les trad agraires marocaines, sur le concept universel des "commun" , donc du bien commun, brièvement sur la vie de son auteur . Malheureusement le livre , broché , n' est pas coupé ce qui m' interdit d' en faire un livre de chevet. Le narrateur me parait un homme intelligence, qui à bien vu et alerté sda hierarchie sur les traumatismes que la colonisation des terres "communes" pouvaient engendrer.)
C'est au sortir de cette approche que l' on peut qualifier d'"humaine" bien que son origine colonialiste le classerait comme négatif, que j' ai été sidéré par le texte que j' ai mis en lien.
Si les "enclosures" donnent au bien commun une connotation sociétalement positive, j' ai été plus que surpris de tomber sur ce texte :
http://www.leconomiste.com/article/terres-habous-il-serait-temps-de-mettre-de-l-ordrebrpar-zakya-daoud
( de façon anecdotique, je cherchais des renseignements sur un livre -étude de 1922 de Louis Milliot " Les terres collectives ( Blâd Djemâ'â), étude de législation Marocaine ". Le métier de bookiniste est fabuleux. On touche à tous les domaines. Au début je culpabilisait du fait que l' attrait initial est pécunier, mais en fait j' ai arrété de culpabiliser en décidant que cet attrait n'était que le moyen d'accéder à un éventail énorme de connaissances . Comme ex, en arrivant à situer la cote de ce livre à env 250 euros, j' ai été "forcé" d'accéder à des connaissances sur les trad agraires marocaines, sur le concept universel des "commun" , donc du bien commun, brièvement sur la vie de son auteur . Malheureusement le livre , broché , n' est pas coupé ce qui m' interdit d' en faire un livre de chevet. Le narrateur me parait un homme intelligence, qui à bien vu et alerté sda hierarchie sur les traumatismes que la colonisation des terres "communes" pouvaient engendrer.)
C'est au sortir de cette approche que l' on peut qualifier d'"humaine" bien que son origine colonialiste le classerait comme négatif, que j' ai été sidéré par le texte que j' ai mis en lien.
_________________
TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4784
Date d'inscription : 01/07/2014
Re: Le Bien Commun
« Le bien commun » en tant que possession ou propriété est une notion qui fait référence à une gestion technique, et interrogeant ce type de droit.
Pour moi, le « bien commun » est bien plus large que cela, cela fait référence également à la politique, l'agir en commun. Il y a aussi un domaine du Droit technique autour de l'action, mais globalement cela interroge plus le contenu de ce bien commun, et transporte avec lui également des concepts moraux.
« Le bien commun » en tant que gestion des ressources ou possessions communes, c'est plutôt « les biens communs ». Ce sont des aspects techniques, même si également certains modes de gestion peuvent découler en partie de certains principes moraux ou de principes plus pragmatiques.
Si le Droit n'est plus interrogé, on ne sait plus sur quoi il repose, qu'elle aspect idéologique est derrière le droit : Plutôt utilitariste, pragmatique, moraliste, individualiste, capitaliste, aristocratique, méritocratique ?
C'est cela qui dit ce qui est « bien » pour tous.
Le bien en tant que possession n'interroge plus ce contenu, il interroge la gestion et la légitimité des possessions.
Si l'eau ou l'air ne sont pas en eux-même considérés comme des biens en tant que positifs pour tous, des bienfaits, leur régulation ou leur accaparement n'est alors pas à l'ordre du jour.
Si certains modes d'agissements ne sont pas considérés comme des valeurs, ou comme des enjeux, ils ne sont pas non plus à l'ordre du jour politiquement.
Le bien commun découle d'une certaine vision de la condition humaine, et interroge plusieurs aspects.
Pour moi, le « bien commun » est bien plus large que cela, cela fait référence également à la politique, l'agir en commun. Il y a aussi un domaine du Droit technique autour de l'action, mais globalement cela interroge plus le contenu de ce bien commun, et transporte avec lui également des concepts moraux.
« Le bien commun » en tant que gestion des ressources ou possessions communes, c'est plutôt « les biens communs ». Ce sont des aspects techniques, même si également certains modes de gestion peuvent découler en partie de certains principes moraux ou de principes plus pragmatiques.
Si le Droit n'est plus interrogé, on ne sait plus sur quoi il repose, qu'elle aspect idéologique est derrière le droit : Plutôt utilitariste, pragmatique, moraliste, individualiste, capitaliste, aristocratique, méritocratique ?
C'est cela qui dit ce qui est « bien » pour tous.
Le bien en tant que possession n'interroge plus ce contenu, il interroge la gestion et la légitimité des possessions.
Si l'eau ou l'air ne sont pas en eux-même considérés comme des biens en tant que positifs pour tous, des bienfaits, leur régulation ou leur accaparement n'est alors pas à l'ordre du jour.
Si certains modes d'agissements ne sont pas considérés comme des valeurs, ou comme des enjeux, ils ne sont pas non plus à l'ordre du jour politiquement.
Le bien commun découle d'une certaine vision de la condition humaine, et interroge plusieurs aspects.
quid- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1080
Date d'inscription : 04/08/2012
Re: Le Bien Commun
quid a écrit:
Pour moi, le « bien commun » est bien plus large que cela, cela fait référence également à la politique, l'agir en commun. Il y a aussi un domaine du Droit technique autour de l'action, mais globalement cela interroge plus le contenu de ce bien commun, et transporte avec lui également des concepts moraux.
« Le bien commun » en tant que gestion des ressources ou possessions communes, c'est plutôt « les biens communs ». Ce sont des aspects techniques, même si également certains modes de gestion peuvent découler en partie de certains principes moraux ou de principes plus pragmatiques.
Si le Droit n'est plus interrogé, on ne sait plus sur quoi il repose, qu'elle aspect idéologique est derrière le droit : Plutôt utilitariste, pragmatique, moraliste, individualiste, capitaliste, aristocratique, méritocratique ?
C'est cela qui dit ce qui est « bien » pour tous.
Ce que l' on oublie trop facilement, c'est que le "bien commun" résulte d' un acquis provenant de la socialisation du groupe. C'est à dire De l' abandon de l' agressivité individuelle CONTRE la protection du groupe. La mise en groupe de l' individu apporte un "gain de productivité " en terme physiologique ( nourriture, stress, confort, etc ..). De surcroit il y a du temps dégagé ( libéré) . Ce temps est réinvesti en productions culturelles dont l' unique but est d'améliorer la structuration du groupe. Cette production est un "bien commun", tout comme le partage des bénéfices matériels de la socialisation ( nourriture, outils, protections etc ..)
C'est de la socio-ethnologie ou ethologie. Mais ce qu'il faut retenir c'est que les conditions, toujours contraignantes et coercitives imposées par cette vie groupée, ne sont acceptable qu'en présence d' un bénéfice physiologique. Si les contraintes sont trop dures, le retour à l' agressivité intra-spécifique peut réapparaitre.
Le "Bien commun " est un du.
Les concepts comme ceux de l' état providence ou de l' assistanat sont un retournement de ce "du ". Le groupe ou l' état n'existent que parce que l' agressivité est inhibée. Faire croire aux gens qu'ils doivent racheter ce qui leur appartient déja est l' arnaque du système libéral.
_________________
TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4784
Date d'inscription : 01/07/2014
Re: Le Bien Commun
quid a écrit:« Le bien commun » en tant que possession ou propriété est une notion qui fait référence à une gestion technique, et interrogeant ce type de droit.
Si certains modes d'agissements ne sont pas considérés comme des valeurs, ou comme des enjeux, ils ne sont pas non plus à l'ordre du jour politiquement.
Le bien commun découle d'une certaine vision de la condition humaine, et interroge plusieurs aspects.
Effectivement, il faut distinguer ce qui relève d’une question juridique dont les contours sont connus depuis les romains de ce qui relève de la contemporanéité ; si ce mot est correct.
Nous agissons désormais que nous le voulions ou non dans la sphère du bien commun et notre niveau de consommation inclus dans cette sphère du bien commun les générations futures puisque chaque année nous prélevons plus de ressources que la planète en produit pendant la même période. Nous ne pouvons plus considérer la question du bien commun comme simplement une répartition plus ou moins équitable des ressources, il existe de plus en plus d'initiatives oeuvrant avec plus ou moins de bonheur à cette gestion des biens communs, nous oscillons entre altruisme et égoïsme pour faire référence à une autre discussion et la nécessité est un puissant moteur.
Nous abordons une période de profond bouleversements semblables à ceux que l'humanité à vécu à la renaissance mais pour la première fois de notre histoire nous savons que nous entrons dans une telle période de bouleversement, saurons nous gérer ou subirons nous ? Voila la question.
baptiste- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 3117
Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Le Bien Commun
Tout à fait d'accord.baptiste a écrit:Nous agissons désormais que nous le voulions ou non dans la sphère du bien commun et notre niveau de consommation inclus dans cette sphère du bien commun les générations futures puisque chaque année nous prélevons plus de ressources que la planète en produit pendant la même période.
Mais je parlerais alors de bien collectif plutôt que de bien commun. Il est évident que tu privilégies une morale conséquentialiste.
Je dirais que la morale déontologique, celle des principes a priori ne suffit plus.
Mais que d'un autre côté le conséquentialisme s'appuie sur une nature déontologique (une empathie pour autrui).
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12511
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Le Bien Commun
Collectif et commun sont-ils interchangeables?
Pour qu'une morale déontologique soit possible il me semble qu'il faudrait avoir pu identifier une intention dans la nature, si cela était possible tout deviendrait simple mais comment se conformer une intention inconnue et selon toute vraisemblance qui le restera encore longtemps. Ce fut la force unificatrice des religions du livre, fournir une intention unique mais aussi liante par une dimension sacré et eschatologique, ce que ne saura jamais faire une "religion laïque".
L'éthique s'interroge sur des finalités et des valeurs et effectivement elle ne peut faire abstraction de ce qu'elle est: une pensée issue d'un cerveau qui la pense et une parole d'homme qui la transmet.
Pour qu'une morale déontologique soit possible il me semble qu'il faudrait avoir pu identifier une intention dans la nature, si cela était possible tout deviendrait simple mais comment se conformer une intention inconnue et selon toute vraisemblance qui le restera encore longtemps. Ce fut la force unificatrice des religions du livre, fournir une intention unique mais aussi liante par une dimension sacré et eschatologique, ce que ne saura jamais faire une "religion laïque".
L'éthique s'interroge sur des finalités et des valeurs et effectivement elle ne peut faire abstraction de ce qu'elle est: une pensée issue d'un cerveau qui la pense et une parole d'homme qui la transmet.
baptiste- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 3117
Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Le Bien Commun
Je fais plus simple (et/ou au plus simple). S' il y a une nature commune (disons un ou des trais communs à tous) elle s'impose a priori. La sympathie envers autrui par exemple. L'empathie envers autrui et plus simplement encore, l'amour.baptiste a écrit:Pour qu'une morale déontologique soit possible il me semble qu'il faudrait avoir pu identifier une intention dans la nature,
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12511
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Le Bien Commun
hks a écrit:Je fais plus simple (et/ou au plus simple). S' il y a une nature commune (disons un ou des trais communs à tous) elle s'impose a priori. La sympathie envers autrui par exemple. L'empathie envers autrui et plus simplement encore, l'amour.baptiste a écrit:Pour qu'une morale déontologique soit possible il me semble qu'il faudrait avoir pu identifier une intention dans la nature,
C'est faire peu de cas des horreurs du XX siècle, si il est évident que l'empathie existe bel et bien sinon la question de l'éthique ne se poserait même pas, elle est à géométrie variable et une définition de l'autre, autrui comme tu dis, est peut-être ce qui nous distingue le plus du reste du monde animal. Nous sommes libre d'éprouver pour autrui de la haine autant que de l'amour, comme de fonder ce prétendu amour dans l'égoïsme bref de confondre le bien et le mal, toutes choses que ne peuvent faire les animaux.
baptiste- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 3117
Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Le Bien Commun
Nicolas de Cues disait que toute l' éthique se résumait à "aime ton prochain comme toi même "(je ne retrouve pas la citation, je l'ai lu dans individu et cosmos de Cassirer).
Mais bref...
je ne fais pas peu de cas des horreurs du XX siècle.
hein quand même!!!
Mais bref...
je ne fais pas peu de cas des horreurs du XX siècle.
hein quand même!!!
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12511
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Le Bien Commun
Pour revenir rapidement au " bien commun", je crois qu'il faut remonter à la propriété villageoise pour en dégager le sens premier. Le "bien commun" qui est aujourd'hui géré par l'Etat vient de ce que les villageois de l'Ancien Régime appelaient les "communaux", c'est-à-dire les terres, forêts etc qui appartenait à la communauté villageoise.( cela pouvait inclure, la paroisse, le four à pain communale etc
L'idée de bien commun s'oppose à l'idée de propriété privée, quand celle-ci prétend s'appliquer à tout.
Il me semble que l'anarcho-capitalisme est l’antinomie de bien commun.
L'idée de bien commun s'oppose à l'idée de propriété privée, quand celle-ci prétend s'appliquer à tout.
Il me semble que l'anarcho-capitalisme est l’antinomie de bien commun.
_________________
La vie est belle!
maraud- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2464
Date d'inscription : 04/11/2012
Sujets similaires
» Sens commun et mathématiques
» Kierkegaard, Ou bien... ou bien...
» Contribution de Kant, au distinguo aujourd'hui commun, entre la philosophie et la science
» Diên Biên Phu.
» nietzsche- bien et mal
» Kierkegaard, Ou bien... ou bien...
» Contribution de Kant, au distinguo aujourd'hui commun, entre la philosophie et la science
» Diên Biên Phu.
» nietzsche- bien et mal
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum