Schelling, Philosophie de l'Identité
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jean tardieu
Bergame
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Schelling, Philosophie de l'Identité
De Philautarchie
I. L'absolu
Au commencement, il n'y a que l'absolu, c'est-à-dire Dieu.
Mais qu'est-ce que Dieu ? Dieu est l'être en lequel le subjectif et l'objectif sont conciliés, en lequel la nature et l'esprit sont conciliés : il est un pur sujet-objet. Dieu est « un seul et même identique qui tient lieu de sujet et d'objet » dit Schelling. Son essence, c'est d'être absolument idéel & absolument réal. Dieu, c'est une identité en laquelle tous les opposés sont conciliés et ne font qu'un.
II. La rupture par la création
Schelling offre une vision trinitaire de la Philosophie de l'identité.
L'absolu est le Père de toutes choses, il s'enfante selon deux formes :
Il y a alors deux points à retenir :
Le premier, c'est que comme Dieu s'enfante, il se retrouve dans chaque choses de la nature et dans chaque chose de l'esprit. C'est le panthéisme Schellingien : « La nature est en Dieu et Dieu dans la nature ; l'esprit est en Dieu et Dieu dans l'esprit ».
Bref, c'est la même identité originaire (Dieu) qui est en tout et partout. La même force s'épanche dans la nature, avec la prédominance du réel, et dans les choses de l'esprit, avec la prédominance de l'idéel. Dieu est en toute chose, de sorte que ce qu'est essentiellement une chose, l'autre l'est aussi.
Le deuxième point, c'est qu'avec l'acte de création, l'esprit et la nature sont posés comme distincts l'un de l'autre : ils ne sont plus conciliés comme en Dieu le Père créateur, mais séparés, il y a rupture.
Dans cette rupture, il y a alors deux unités :
III. Le positivisme schellingien
Selon Schelling :
Un fait se défini comme "la réalisation d'une chose". Bref, un fait est une activité. Si je dis "cette pomme tombe" c'est un fait, une activité. Un état de fait est arrêté, comme par exemple "cette pomme est verte". Comme le dit Olaf dans les Ideens de Husserl, je synthétise.
Par exemple, je synthétise la pomme à un moment m1 de sa chute, puis à un moment m2 (différent de m1) de sa chute, et là seulement je dis : "cette pomme tombe". Mais on l'aura bien compris, je ne fais pas l'expérience de la pomme qui chute.
Le positiviste accepte de dire "la pomme tombe" parce qu'il systématise (ou il synthétise) les états de faits dont je fais l'expérience. Bref, il y a une alliance entre systématisation / synthèse et état de fait dans le positivisme.
Schelling se situe dans ce positivisme : la science des faits. Et il dit de l'empirisme "c'est la science des états de faits, c'est radical".
Le positivisme, qui s'intéresse aux faits, aux activités, il le nomme "positivisme de l'activité". On fait l'expérience d'états de faits qui constituent l'activitié : je fais l'expérience des moments du parler, des moments du vomir, des moments de la pomme qui chute, etc.
Ensuite, et voici le point fondamental : l'expérience est elle-même une activité. Quand je fais l'expérience de [...] je suis plongé dans l'expérience, traversé par elle. L'expérience elle-même est un fait.
Commentaires
Selon Schelling, il y a bien une pomme en soi et à l'extérieur de moi. C'est la pomme comme chose de la nature (comme unité réale). Il s'agit là d'un idéalisme dit objectif : chaque chose de la nature possède les mêmes propriétés que le moi (esprit et nature) et est fait de la même essence divine que moi :
Maintenant, "que puis-je connaître de cette pomme ?"
Et bien : "je peux connaître de cette pomme ce qui est pareil en moi, c'est-à-dire l'essence divine : l'en soi, l'ontologie, l'essence".
Oui, la pomme tombe en soi et je perçois subjectivement une pomme qui tombe. Comment l'expliquer, le justifier ? Je ne le sais pas encore précisément.
Philosophie de l’identité
I. L'absolu
Au commencement, il n'y a que l'absolu, c'est-à-dire Dieu.
Mais qu'est-ce que Dieu ? Dieu est l'être en lequel le subjectif et l'objectif sont conciliés, en lequel la nature et l'esprit sont conciliés : il est un pur sujet-objet. Dieu est « un seul et même identique qui tient lieu de sujet et d'objet » dit Schelling. Son essence, c'est d'être absolument idéel & absolument réal. Dieu, c'est une identité en laquelle tous les opposés sont conciliés et ne font qu'un.
II. La rupture par la création
Schelling offre une vision trinitaire de la Philosophie de l'identité.
L'absolu est le Père de toutes choses, il s'enfante selon deux formes :
- 1- La Nature, le fini qui est le Fils de Dieu.
2- L'Esprit, l'infini qui est L'Esprit Saint
Il y a alors deux points à retenir :
Le premier, c'est que comme Dieu s'enfante, il se retrouve dans chaque choses de la nature et dans chaque chose de l'esprit. C'est le panthéisme Schellingien : « La nature est en Dieu et Dieu dans la nature ; l'esprit est en Dieu et Dieu dans l'esprit ».
Bref, c'est la même identité originaire (Dieu) qui est en tout et partout. La même force s'épanche dans la nature, avec la prédominance du réel, et dans les choses de l'esprit, avec la prédominance de l'idéel. Dieu est en toute chose, de sorte que ce qu'est essentiellement une chose, l'autre l'est aussi.
Le deuxième point, c'est qu'avec l'acte de création, l'esprit et la nature sont posés comme distincts l'un de l'autre : ils ne sont plus conciliés comme en Dieu le Père créateur, mais séparés, il y a rupture.
Dans cette rupture, il y a alors deux unités :
- 1- Les unités idéales (l'Esprit, d'un point de vue trinitaire).
2- Les unités réales (le Fils, d'un point de vue trinitaire).
III. Le positivisme schellingien
Selon Schelling :
- 1- Il y a la philosophie transcendantale dont l'objet est la condition de l'expérience.
2- Il y a l'empirisme, science des états de faits, qui s'attache à ce dont je fais l'expérience sensible.
3- Il y a le positivisme, science des faits, qui systématise les états de faits dont je fais l'expérience.
Un fait se défini comme "la réalisation d'une chose". Bref, un fait est une activité. Si je dis "cette pomme tombe" c'est un fait, une activité. Un état de fait est arrêté, comme par exemple "cette pomme est verte". Comme le dit Olaf dans les Ideens de Husserl, je synthétise.
Par exemple, je synthétise la pomme à un moment m1 de sa chute, puis à un moment m2 (différent de m1) de sa chute, et là seulement je dis : "cette pomme tombe". Mais on l'aura bien compris, je ne fais pas l'expérience de la pomme qui chute.
Le positiviste accepte de dire "la pomme tombe" parce qu'il systématise (ou il synthétise) les états de faits dont je fais l'expérience. Bref, il y a une alliance entre systématisation / synthèse et état de fait dans le positivisme.
Schelling se situe dans ce positivisme : la science des faits. Et il dit de l'empirisme "c'est la science des états de faits, c'est radical".
Le positivisme, qui s'intéresse aux faits, aux activités, il le nomme "positivisme de l'activité". On fait l'expérience d'états de faits qui constituent l'activitié : je fais l'expérience des moments du parler, des moments du vomir, des moments de la pomme qui chute, etc.
Ensuite, et voici le point fondamental : l'expérience est elle-même une activité. Quand je fais l'expérience de [...] je suis plongé dans l'expérience, traversé par elle. L'expérience elle-même est un fait.
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Commentaires
Est-ce qu'il y a redoublement subjectif du fait empirique ou s'agit-il d'un seul et même phénomène vécu ? En d'autres termes, est-ce que la pomme tombe en soi et je perçois subjectivement une pomme tombée, ou est-ce seulement un vécu empirique de pomme qui tombe ?
Selon Schelling, il y a bien une pomme en soi et à l'extérieur de moi. C'est la pomme comme chose de la nature (comme unité réale). Il s'agit là d'un idéalisme dit objectif : chaque chose de la nature possède les mêmes propriétés que le moi (esprit et nature) et est fait de la même essence divine que moi :
- "Cela même qu'est l'un, l'autre l'est aussi."
*
Maintenant, "que puis-je connaître de cette pomme ?"
Et bien : "je peux connaître de cette pomme ce qui est pareil en moi, c'est-à-dire l'essence divine : l'en soi, l'ontologie, l'essence".
Oui, la pomme tombe en soi et je perçois subjectivement une pomme qui tombe. Comment l'expliquer, le justifier ? Je ne le sais pas encore précisément.
Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5358
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Schelling, Philosophie de l'Identité
Qu'il me soit permis de signaler le N° 147 de Philosophie Magazine et un entretien avec Bruno LATOUR en lien avec l'identité, où il pose la question :
Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu'elles ne reprennent pas ?
Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu'elles se développent (reprennent) ou celles qui devraient être inventées en remplacement ?
J'aurais volontiers copié-collé la totalité de l'article mais je ne sais pas faire. Si Denis, qui me paraît équipé pour... pouvait s'y coller...
Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu'elles ne reprennent pas ?
Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu'elles se développent (reprennent) ou celles qui devraient être inventées en remplacement ?
J'aurais volontiers copié-collé la totalité de l'article mais je ne sais pas faire. Si Denis, qui me paraît équipé pour... pouvait s'y coller...
jean tardieu- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 995
Date d'inscription : 26/09/2020
Re: Schelling, Philosophie de l'Identité
oui jean, j'ai un scanner à mon travail,
mais je ne lis ni n'achète "philosophie magazine",
et l'article en ligne est payant, bien sûr ...
mais je ne lis ni n'achète "philosophie magazine",
et l'article en ligne est payant, bien sûr ...
denis_h- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 682
Date d'inscription : 24/11/2020
Re: Schelling, Philosophie de l'Identité
Mon gendre qui, lui, touche sa belbe, m'a fait le boulot :
https://drive.google.com/file/d/1s3vK9FI0I_6vQfHUsu1it9HriSlKCU4n/view?usp=sharing
Désolé Denis, de t'avoir sollicité un peu vite.
https://drive.google.com/file/d/1s3vK9FI0I_6vQfHUsu1it9HriSlKCU4n/view?usp=sharing
Désolé Denis, de t'avoir sollicité un peu vite.
jean tardieu- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 995
Date d'inscription : 26/09/2020
Re: Schelling, Philosophie de l'Identité
Merci d’avoir diffusé ce texte.
J’ai bien aimé lorsque Bruno Latour dit qu’il considère Nietzsche comme un Père de l’Église.
J’ai bien aimé lorsque Bruno Latour dit qu’il considère Nietzsche comme un Père de l’Église.
Vanleers- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4214
Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Schelling, Philosophie de l'Identité
merci jean.
je lirai ça tranquillement.
je lirai ça tranquillement.
denis_h- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 682
Date d'inscription : 24/11/2020
Re: Schelling, Philosophie de l'Identité
Pour l'eau qui bout à 100°c comme constante, il faut répondre "sauf si l' on veut faire cuire des nouilles à 2000 m" ...perso, j'ai vidé mon butane sans pouvoir les cuire.
_________________
TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4784
Date d'inscription : 01/07/2014
Re: Schelling, Philosophie de l'Identité
Merci Jean pour l'article.
Chronique de ce matin
[size=63][/size]
Chronique de ce matin
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Soyez patient envers tout ce qui n'est pas résolu dans votre cœur et essayez d'aimer les questions elles-mêmes
lanK- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 458
Date d'inscription : 12/09/2007
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