La Semiotique
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La Semiotique
Ouvrant un "que sais-je" sur la sémiotique, devant ma cheminée, je pensais à la forte probabilité de le reposer tres vite. Erreur! , c'est assez passionnant et la collection sait choisir des auteurs de qualité.
Donc, j'y apprend que parmi le langage des signes, le langage des mots a un statut particulier. La plus part des signes sont monosémique ou faiblement polysémiques, ...alors que le langage et les mots sont exclusivement polysémiques (mis à part les langues scientifiques). Curieusement cette polysémie est réciproque puisque si un terme peut désigner plusieurs objets ou choses, ces choses peuvent etre désignés par plusieurs mots.... Il en résulte un bordel ambiant généralisé que le fil ontologie illustre à merveille.
Si un mot a plusieurs sens, un alignement de mots devrait être inaccessible en terme de sens ...Que nenni ! La complémentarité au contraire éclaircit la nébuleuse promise! C'est là un phénomène transcendant , n'est il pas ? ...On est dans la probabilité et les ensembles qui ne devrait etre accessible qu'au bac +5 , et pourtant pratiqué par le premier blaireau aviné.
Il apparait même que cette polysémie fractale peut être utilisée en tant que signifiante elle même. Connotée, la signifiance. Du sens dans les sens ...ou du "style" si l' on veut désenchanter le processus ...Sorte de sublimation, au sens physique du terme: passer du solide à la vapeur sans passer par la case liquide.
Donc, j'y apprend que parmi le langage des signes, le langage des mots a un statut particulier. La plus part des signes sont monosémique ou faiblement polysémiques, ...alors que le langage et les mots sont exclusivement polysémiques (mis à part les langues scientifiques). Curieusement cette polysémie est réciproque puisque si un terme peut désigner plusieurs objets ou choses, ces choses peuvent etre désignés par plusieurs mots.... Il en résulte un bordel ambiant généralisé que le fil ontologie illustre à merveille.
Si un mot a plusieurs sens, un alignement de mots devrait être inaccessible en terme de sens ...Que nenni ! La complémentarité au contraire éclaircit la nébuleuse promise! C'est là un phénomène transcendant , n'est il pas ? ...On est dans la probabilité et les ensembles qui ne devrait etre accessible qu'au bac +5 , et pourtant pratiqué par le premier blaireau aviné.
Il apparait même que cette polysémie fractale peut être utilisée en tant que signifiante elle même. Connotée, la signifiance. Du sens dans les sens ...ou du "style" si l' on veut désenchanter le processus ...Sorte de sublimation, au sens physique du terme: passer du solide à la vapeur sans passer par la case liquide.
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: La Semiotique
C'est ce qui fait la grande complexité de compréhension profonde d'un texte et les obstacles de la traduction. D'où l'erreur incroyable des traducteurs de Freud aux PUF : croire qu'il fallait toujours rendre le même mot allemand par le même mot français... on apprend le contraire dès le 1er jour en institut de traduction.Si un mot a plusieurs sens, un alignement de mots devrait être inaccessible en terme de sens ...Que nenni ! La complémentarité au contraire éclaircit la nébuleuse promise! C'est là un phénomène transcendant , n'est il pas ? ...On est dans la probabilité et les ensembles qui ne devrait etre accessible qu'au bac +5 , et pourtant pratiqué par le premier blaireau aviné.
Tiens : ton expression : "éclaire la nébuleuse promise" est très difficile à comprendre par un Allemand.. le dico ne lui sert plus à rien...
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Jans- Digressi(f/ve)
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Re: La Semiotique
Dans la théorie des ensembles, oui, c'est exactement l'angle qu'adoptait Stuart Mill dans ses recherches épistémologiques. Il parlait du concept défini par un "ensemble de sens", qui ouvrait aux notions de dénotation et connotation, (peu ou prou) analogues aux notions d'intension et d'extension en mathématiques.kercoz a écrit:Si un mot a plusieurs sens, un alignement de mots devrait être inaccessible en terme de sens ...Que nenni ! La complémentarité au contraire éclaircit la nébuleuse promise! C'est là un phénomène transcendant , n'est il pas ? ...On est dans la probabilité et les ensembles qui ne devrait etre accessible qu'au bac +5 , et pourtant pratiqué par le premier blaireau aviné.
Weber, qui avait beaucoup lu Stuart Mill, disait quelque chose qui me semble très juste, là-dessus (comme sur tout le reste, bon ). Il avait forgé le concept d'Einverständnis (enfin, Jans me dira peut-être si c'est un concept antérieur à Weber) pour évoquer la capacité des locuteurs à se mouvoir dans ces ensembles de sens aux contours relativement mouvants. Mais qu'il en va de cette connaissance comme de toute connaissance quotidienne : L'individu du commun, le premier blaireau aviné, n'a pas besoin, par exemple, de savoir comment fonctionne un système d'électrification haute tension pour prendre le train ; il lui suffit de pouvoir réaliser des prédictions, fréquemment justes, sur le fait que le train arrivera à la bonne gare à la bonne heure. La plupart du temps, quand deux locuteurs se parlent, ils se comprennent, même s'ils n'ont pas la connaissance de ce que chacun d'entre eux vise précisément lorsqu'il utilise tel mot, ou l'ensemble des connotations que ce mot charrie pour eux.
Ce qui est compris dans ce concept d'Einverständis, c'est aussi l'adaptation réciproque de chacun des locuteurs. Il s'agit d'un process d'ajustement, pas à pas : Parfois, il faut expliquer afin que l'autre comprenne ce qu'on veut dire. Et moins on utilise des termes courants, dont la pratique quotidienne a à peu près fixé le sens, plus l'ajustement et l'explication peuvent être nécessaires et fréquents.
Mais lorsque deux locuteurs de la même langue s'engagent dans un acte de discussion, ils le font parce qu'ils s'attendent tous deux à pouvoir se comprendre. Autrement, si leur pratique quotidienne de l'interaction langagière leur apprenait qu'on ne peut pas comprendre un autre locuteur, ils ne s'engageraient tout simplement pas dans la discussion. Ce qui se passe typiquement lorsqu'on sait ou qu'on se rend compte que l'autre ne parle pas la même langue.
Donc une approche pragmatique, si j'ose dire, de l'interaction langagière (à ne pas confondre avec ce qu'on appelle "pragmatique" en linguistique) : La dénotation d'un mot peut se représenter comme un ensemble de significations, mais :
- Cet ensemble diffère relativement, marginalement, d'un locuteur à un autre.
- Et néanmoins, deux locuteurs de la même langue doivent trouver des correspondances entre les deux ensembles.
L'important étant que "ça marche".
Si on se questionne toutefois sur les conditions de la réussite de l'interaction, on identifie que la seconde assertion est rendue possible par le fait que les locuteurs aient précisément été socialisés dans le même environnement culturel, et conséquemment dans la même langue -pour ainsi dire, ils ont tous les deux appris la même langue à l'école et possèdent donc un fond commun.
Et pour introduire une réflexion contemporaine : C'est précisément le projet de la Big Data que de pouvoir réaliser des cartographies aussi précises et exhaustives que possible de l'"ensemble de sens" qu'un mot recouvre pour chaque locuteur.
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Bergame- Persona
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Re: La Semiotique
Bergame a écrit:Dans la théorie des ensembles, oui, c'est exactement l'angle qu'adoptait Stuart Mill dans ses recherches épistémologiques. Il parlait du concept défini par un "ensemble de sens", qui ouvrait aux notions de dénotation et connotation, (peu ou prou) analogues aux notions d'intension et d'extension en mathématiques.kercoz a écrit:Si un mot a plusieurs sens, un alignement de mots devrait être inaccessible en terme de sens ...Que nenni ! La complémentarité au contraire éclaircit la nébuleuse promise! C'est là un phénomène transcendant , n'est il pas ? ...On est dans la probabilité et les ensembles qui ne devrait etre accessible qu'au bac +5 , et pourtant pratiqué par le premier blaireau aviné.
Weber, qui avait beaucoup lu Stuart Mill, disait quelque chose qui me semble très juste, là-dessus (comme sur tout le reste, bon ). Il avait forgé le concept d'Einverständnis (enfin, Jans me dira peut-être si c'est un concept antérieur à Weber) pour évoquer la capacité des locuteurs à se mouvoir dans ces ensembles de sens aux contours relativement mouvants.
Ce qui est fascinant, c'est qu'un terme polysémique (par nature) ne prend "son" sens que dans le contexte, qui lui même est formé de termes eux mêmes polysémique. Il y a là, une rétroaction dynamique (bouclée) qui semble indiquer qu'il y a 2 lectures quasi simultanée: Une lecture d'approche pour un sens général, puis une 2e lecture plus ciblée.
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: La Semiotique
Analogie ou homologie ?
Jankélévitch (L' ironie): """S' il n' y a qu'un objet, il n' y a pas d' objet du tout. L' objet, telles la qualité et la couleur, implique immédiatement le pluriel. Comme l' être participe du non être dans le sophiste de Platon, ainsi l' objet se détermine par tous les autres qui ne sont pas lui et dessine ses contours "". ....On pense aussi à Descola avec les non humains qui participent à définir l' humain.
Jankélévitch (L' ironie): """S' il n' y a qu'un objet, il n' y a pas d' objet du tout. L' objet, telles la qualité et la couleur, implique immédiatement le pluriel. Comme l' être participe du non être dans le sophiste de Platon, ainsi l' objet se détermine par tous les autres qui ne sont pas lui et dessine ses contours "". ....On pense aussi à Descola avec les non humains qui participent à définir l' humain.
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: La Semiotique
Ca, c'est du très classique. Définir un objet, c'est dire à la fois ce qu'il est, et ce qu'il n'est pas. Autrement dit, et pour reprendre la théorie des ensembles, l'identité, c'est l'appartenance à un ensemble E et la non-appartenance à non-E.
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Bergame- Persona
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Re: La Semiotique
Le "glissement" sémantique est un phénomène curieux et, semble t il, inéluctable, systémique. Les mots s'usent, évoluent dans leur signifiant, et comme le champ magnétique terrestre, arrivent à inverser ce signifiant.
Le glissement se ressent déja dans des terme que l' on pourrait juger rigides, comme le terme "certainement", ....alors que lorsqu'on est invité à une réunion et que l' on répond "certainement", l'interlocuteur comprend qu'il y a de fortes chances que l' on ne vienne pas. L' implication de l'affect et du jeu du respect des "faces" seraient intéressant à fouiller, mais il est déja intéressant de retenir l'importance cette implication dans l'évolution du langage.
Pour les inversions de pôle, on peut citer le concept de sérendipité utilisé comme synonyme du hasard qui ferait bien les choses alors qu'au contraires, les 3 princes de Sérendip faisaient preuve de perspicacité poussée dans le domaine de conjectures.
Le concept du "syndrome de Diogène", qui voudrait caricaturer la manie e l'accumulation d'objet comme palliatif à un manque de sécurisation, me semble aussi complètement faux pour ce pauvre SDF, qui bien qu'il ait inventé le tonneau, aurait bien été incapable de stocker la moindre poupée gonflable.
Le glissement se ressent déja dans des terme que l' on pourrait juger rigides, comme le terme "certainement", ....alors que lorsqu'on est invité à une réunion et que l' on répond "certainement", l'interlocuteur comprend qu'il y a de fortes chances que l' on ne vienne pas. L' implication de l'affect et du jeu du respect des "faces" seraient intéressant à fouiller, mais il est déja intéressant de retenir l'importance cette implication dans l'évolution du langage.
Pour les inversions de pôle, on peut citer le concept de sérendipité utilisé comme synonyme du hasard qui ferait bien les choses alors qu'au contraires, les 3 princes de Sérendip faisaient preuve de perspicacité poussée dans le domaine de conjectures.
Le concept du "syndrome de Diogène", qui voudrait caricaturer la manie e l'accumulation d'objet comme palliatif à un manque de sécurisation, me semble aussi complètement faux pour ce pauvre SDF, qui bien qu'il ait inventé le tonneau, aurait bien été incapable de stocker la moindre poupée gonflable.
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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