La prochaine crise économique, " encore mieux " que 2008.

[neopilina]

Comme mise en bouche, je poste juste un fil. Mais si j'ouvre un sujet c'est parce que depuis plusieurs mois je lis des choses aussi inquiétantes que convergentes à propos de " la prochaine " (inévitable, c'est systémique, rien de sérieux n'a été fait depuis celle de 2008, et on voit même que le très peu qui a été fait est détricoté).

- Crise économique, lorsque l’inimaginable se profile :
https://blogs.mediapart.fr/jean-luc-ginder/blog/010419/crise-economique-lorsque-l-inimaginable-se-profile

[Invité]

C'est vieux comme le monde et la question d'une crise renvoie toujours au même thème d'en finir, c'est-à-dire de n'avoir plus rien à supporter. Je ne dis pas que ça ne se motive, si on l'entend d'une certaine façon. Je pointe juste que c'est une redondance comme un mouvement de l'âme, à savoir de ce que j'appelle « la fin de toutes choses » (du nom d'un opuscule de Kant), qui reste d'abord et avant tout une motivation satisfaisante en arrangeant la pulsion de mort. Confer Hamlet, par exemple, dont la teneur des propos excepte en substance de l'idée de crise : et si elle (dit-il en somme) ne défaisait aucun des symptômes du réel ? Quoi dire de l'idée des tentacules du réel qui s'enfoncent par le trou de balle jusqu'après-vie ? Ça vaccine totalement, du dégoût dont se démontre l'« inimaginable » qui se profile alors que seul le Père connaît l'heure, même si on a l'heur mauvais de se penser comme sujets d'une crise arrivant au débotté. Le millénarisme recèle de l'archaïque à ce compte-ci de prendre ses rêves pour la réalité, ce qui est un infantilisme pur jus. Celui qu'on indique sous le nom de Père l'a vu, ce pourquoi il a rendu l'Apocalypse impénétrable. Le vrai Dieure nous garde donc de cette épidémie.

Témoin la civilisation romaine par exemple qui voyait la dégénérescence du mos maiorum comme de quoi s'en faire, à quel titre l'Etat se gonflait d'un tel déconfort. Vois-tu où je veux en venir ? Que l'homme mature ne parle jamais de crise, sinon de celle de la science, sans quoi il tombe dans le versant du millénarisme et donne du biscuit à la politique ; les petits malins guettent l'occasion en or de ne pas réfléchir.

[alain]

Je trouve que les sociètés modernes régressent et que nous avons perdu un peu de notre humanité au profit de la technologie.
Que penser d' un monde ou l' argent n' est plus un moyen mais une fin en soi ?
Un société ou les personnes agées sont de trop et tout juste bonnes à faire du profit via les maisons de retraite.
Ou tout dailleurs n ' est que profit !
Bref.
Bien sur , une autre crise économique est possible, ainsi que d' autres guerres et révolutions.
Il semble malheureusement que l' homme soit incapable de trouver un réel équilibre d' ensemble.

[neopilina]

à Agathos,

Billet de bonne facture, mais hors-sujet. Tu as bien raison de dire que le millénarisme et consorts, éminemment polymorphes, recèle de " l'archaïque ", effectivement " ça " vient de loin, en profondeur, d'où le polymorphisme. Mais je suis exempt de ce genre de travers. Pas de méprise : des travers d'origine névrotique, j'en ai des tas, constitutivement, comme tous le monde, et ça fera 20 ans cette année que je les traque (les 12 premières années avec un psychiatre également psychanalyste et depuis en solo), d'où, malgré l'honorable billet, ma qualification d'hors sujet.
Comme dit dans le post qui ouvre le sujet, j'ai pris tout mon temps parce que justement je me méfie de la collapsologie, qui a bien souvent des fondements sous-jacents relevant justement du dit " archaïque ". En clair, j'ai pris des précautions, des pincettes, mon temps, attendu d'être bien convaincu par des éléments objectifs, avant de me décider à lancer le sujet.
Le problème de la littérature économique, c'est que dés que ça devient trop précis c'est vite incompréhensible, alors que c'est essentiel : c'est grâce à la mise sous tutelle de l'économie par la vénalité (et maintenant elle s'attaque même à la politique, aux institutions, etc.) que celle-ci est devenue le maître du monde.
Un exemple tout frais. Il y a quelques semaines (mois ?), Micron I° s'est auto-investi héros de la lutte contre la progression de l'extrême droite, des démagogues, des populistes, au sein de l'U.E., ça serait comique si ça n'était pas tragique : le premier pourvoyeur de ces ennemis déclarés c'est les ravages du néolibéralisme !
Lors de l'affaire du bouclier fiscal que Sarkozy s'empresse de faire voter à peine élu (façon ordonnances macroniennes, on a les " urgences " qu'on veut bien se donner), c'est un député UMP, oui, oui, Gilles Carrez, qui incidemment relève que sans tous ces cadeaux fiscaux toujours au profit des mêmes le budget de la France serait à l'équilibre depuis au moins 2008 (et on peut quasiment remonter jusqu'à Mitterrand), et avec quoi accable t-on le citoyen, pour justifier le saccage néolibéral ? La dette publique (comme en son temps avec le " trou de la sécu ").

L'U.E. protectrice de l'évasion fiscale qui ruine les états :

https://blogs.mediapart.fr/et-maintenant-le-peuple/blog/030419/3-ans-apres-les-panama-papers-l-evasion-fiscale-toujours-au-coeur-du-systeme-europe

Même Chirac avait osé en toucher un mot à Juncker, il l'avait jeter comme le dernier des gueux.

[Invité]

Je te remercie de ces précisions, mais pas d'affubler ensuite de surnoms les politiques : c'est de mauvais goût. Et j'ai pavloviennement associé le mauvais goût à ces tenants du millénarisme. Il faut donc s'en garder à l'avenir (s'il te plaît).

[Bergame]

Un exemple tout frais. Il y a quelques semaines (mois ?), Micron I° s'est auto-investi héros de la lutte contre la progression de l'extrême droite, des démagogues, des populistes, au sein de l'U.E., ça serait comique si ça n'était pas tragique : le premier pourvoyeur de ces ennemis déclarés c'est les ravages du néolibéralisme !

Oui, j'en ai une autre, dans la même veine comique : Macron contre la technocratie ! Ils ont tout fait pour neutraliser la politique, réduire le gouvernement à l'administration, niveler les positions à droite et à gauche pour rassembler au centre et excommunier les extrêmes, ériger le "principe de réalité" et la saine gestion au rang de vertus cardiales, et voila qu'ils conspuent maintenant la technocratie !

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