un extrait de mon roman
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neopilina
joseph curwan
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DIGRESSION :: Littérature et arts :: Traduction, création et théories littéraires :: Expression littéraire
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un extrait de mon roman
salut à tous et toutes , voilà un extrait de mon roman. merci d'avance pour vos lectures et avis !
*
Un soir de fermeture à la bibliothèque, Joseph était seul à son poste d’accueil dans la salle de lecture des étudiants en première année. La lumière du jour commençait à baisser et il n'allait pas tarder à fermer. Dans ces moments de désœuvrement, il pensait à sa situation avec Marianne Broch, ce qu'en dirait un sociologue ou un quelconque intellectuel médiatique. A vrai dire Joseph distinguait trois stades dans l'évolution du discours des idées dans leur forme la plus popularisée. On pouvait raconter cette histoire de la façon suivante : Mai 1968, première vague d'intellectuels. Ils sont tous plus ou moins issus de Sartre. Majoritairement matérialistes et marxistes. Leur principale préoccupation était d'émanciper les gens de la société de consommation aliénante et d'autres anciennes formes de domination, comme le patriarcat, la religion … Séparés en deux courants principaux, les hédonistes et les révolutionnaires, qui ne s'entendaient pas sur les méthodes à employer, tous recherchaient des formes de vie alternatives, utopiques et loin des malheurs de l'époque. Arrivèrent les années 80. Les «nouveaux philosophes» apparurent dans les médias français : jeunes, élégants, parlant bien et clair. L'échec des sociétés marxisantes était leur idée et argument principal. Parallèlement, les notions d'efficacité, de réussite et de résultats concrets furent exaltées au rythme accéléré de la mondialisation marchande. Les fameux yuppies ou golden boys sont arrivés. Bret Eston Ellis a écrit American Psycho. L'économie néolibérale a triomphé, et les inégalités sociales explosé. Au début des années 2000. Le changement majeur est l'apparition de nouvelles technologies numériques. Beaucoup de gens ont été déçus par le néolibéralisme cynique et creux, mais n'ont pas voulu revenir aux vieilles idées utopiques des années 70. On distinguait alors trois types de personnes : 1. Les damnés de la terre, s'efforçant seulement de survivre. 2. Les salariés ordinaires, qui ont un confort matériel relatif, mais peinent à trouver un sens à leur vie. 3. Les maîtres : ils vivent dans des zones séparées, apparaissent uniquement sur les médias de masse et prescrivent à la population ce qui est bon ou mauvais. Cette partition des sociétés a produit deux effets secondaires majeurs: 1. Le succès grandissant des organisations sectaires comme dernier espoir pour trouver un sens à la vie : Scientologie, Trans-humanisme, syncrétismes divers ... 2. L'augmentation exponentielle de toutes sortes de pathologies mentales, à tous les niveaux de la société. Dans ce contexte, apparut un nouveau et dernier type d'intellectuels médiatiques français connus sous le nom de «déclinistes». On ne savait pas clairement s’ils voulaient retourner dans un âge d'or mythique ou s'ils prétendaient juste observer la désintégration du monde occidental à partir de leur tour d'ivoire et sombrer dans la mélancolie, arguant qu'il n'y avait rien d'autre à faire. Leur seul message était que c'était mieux avant, et que tout irait plus mal avant d’aller mieux, pour autant que nous survivions. Fin de l'histoire. Il est temps d'éteindre les lumières, pensa Joseph, de fermer la bibliothèque et de vaquer aux occupations habituelles de la vie quotidienne.
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Un soir de fermeture à la bibliothèque, Joseph était seul à son poste d’accueil dans la salle de lecture des étudiants en première année. La lumière du jour commençait à baisser et il n'allait pas tarder à fermer. Dans ces moments de désœuvrement, il pensait à sa situation avec Marianne Broch, ce qu'en dirait un sociologue ou un quelconque intellectuel médiatique. A vrai dire Joseph distinguait trois stades dans l'évolution du discours des idées dans leur forme la plus popularisée. On pouvait raconter cette histoire de la façon suivante : Mai 1968, première vague d'intellectuels. Ils sont tous plus ou moins issus de Sartre. Majoritairement matérialistes et marxistes. Leur principale préoccupation était d'émanciper les gens de la société de consommation aliénante et d'autres anciennes formes de domination, comme le patriarcat, la religion … Séparés en deux courants principaux, les hédonistes et les révolutionnaires, qui ne s'entendaient pas sur les méthodes à employer, tous recherchaient des formes de vie alternatives, utopiques et loin des malheurs de l'époque. Arrivèrent les années 80. Les «nouveaux philosophes» apparurent dans les médias français : jeunes, élégants, parlant bien et clair. L'échec des sociétés marxisantes était leur idée et argument principal. Parallèlement, les notions d'efficacité, de réussite et de résultats concrets furent exaltées au rythme accéléré de la mondialisation marchande. Les fameux yuppies ou golden boys sont arrivés. Bret Eston Ellis a écrit American Psycho. L'économie néolibérale a triomphé, et les inégalités sociales explosé. Au début des années 2000. Le changement majeur est l'apparition de nouvelles technologies numériques. Beaucoup de gens ont été déçus par le néolibéralisme cynique et creux, mais n'ont pas voulu revenir aux vieilles idées utopiques des années 70. On distinguait alors trois types de personnes : 1. Les damnés de la terre, s'efforçant seulement de survivre. 2. Les salariés ordinaires, qui ont un confort matériel relatif, mais peinent à trouver un sens à leur vie. 3. Les maîtres : ils vivent dans des zones séparées, apparaissent uniquement sur les médias de masse et prescrivent à la population ce qui est bon ou mauvais. Cette partition des sociétés a produit deux effets secondaires majeurs: 1. Le succès grandissant des organisations sectaires comme dernier espoir pour trouver un sens à la vie : Scientologie, Trans-humanisme, syncrétismes divers ... 2. L'augmentation exponentielle de toutes sortes de pathologies mentales, à tous les niveaux de la société. Dans ce contexte, apparut un nouveau et dernier type d'intellectuels médiatiques français connus sous le nom de «déclinistes». On ne savait pas clairement s’ils voulaient retourner dans un âge d'or mythique ou s'ils prétendaient juste observer la désintégration du monde occidental à partir de leur tour d'ivoire et sombrer dans la mélancolie, arguant qu'il n'y avait rien d'autre à faire. Leur seul message était que c'était mieux avant, et que tout irait plus mal avant d’aller mieux, pour autant que nous survivions. Fin de l'histoire. Il est temps d'éteindre les lumières, pensa Joseph, de fermer la bibliothèque et de vaquer aux occupations habituelles de la vie quotidienne.
Re: un extrait de mon roman
Salut Joseph !
Malheureusement je ne me permettrais aucun commentaire d'ordre littéraire sur ton extrait. Je m'efforce d'écrire un français (une langue que j'aime profondément) correct, clair, buvable (1), et quand j'y arrive je suis très content. Second point, je ne lis pas de romans si cela n'est pas directement lié à mon activité philosophique (typiquement les romans du XVIII°), ce n'est pas comment c'est dit (ça c'est la littérature) qui m'intéresse (même si je peux bien sûr y être sensible) mais ce que ça dit.
Donc, juste un commentaire sur le diagnostic, le regard, sur l'époque : il est bon !
(1) Un de mes mentors m'a boxé pendant des années avec : " Soyez clair ! ", " Pas de jargon ! ", " Faites court ! ", etc.
Malheureusement je ne me permettrais aucun commentaire d'ordre littéraire sur ton extrait. Je m'efforce d'écrire un français (une langue que j'aime profondément) correct, clair, buvable (1), et quand j'y arrive je suis très content. Second point, je ne lis pas de romans si cela n'est pas directement lié à mon activité philosophique (typiquement les romans du XVIII°), ce n'est pas comment c'est dit (ça c'est la littérature) qui m'intéresse (même si je peux bien sûr y être sensible) mais ce que ça dit.
Donc, juste un commentaire sur le diagnostic, le regard, sur l'époque : il est bon !
(1) Un de mes mentors m'a boxé pendant des années avec : " Soyez clair ! ", " Pas de jargon ! ", " Faites court ! ", etc.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 31/10/2009
Re: un extrait de mon roman
merci pour votre lecture et appréciation neopilina.
c'est extrait d'un petit roman (environ 30p. a4) .
j'ai écrit la première partie en 2009, la deuxième et troisième en 2016, et la dernière récemment.
comme cela n'a aucune chance d'être publié, je pensais peut-être le mettre en feuilleton ici, si cela ne va pas trop contre les usages en vigueur ...?
c'est extrait d'un petit roman (environ 30p. a4) .
j'ai écrit la première partie en 2009, la deuxième et troisième en 2016, et la dernière récemment.
comme cela n'a aucune chance d'être publié, je pensais peut-être le mettre en feuilleton ici, si cela ne va pas trop contre les usages en vigueur ...?
Re: un extrait de mon roman
Si tu cherches à te faire publier je peux te donner des modestes (très modestes!) conseils.joseph curwan a écrit:merci pour votre lecture et appréciation neopilina.
c'est extrait d'un petit roman (environ 30p. a4) .
j'ai écrit la première partie en 2009, la deuxième et troisième en 2016, et la dernière récemment.
comme cela n'a aucune chance d'être publié, je pensais peut-être le mettre en feuilleton ici, si cela ne va pas trop contre les usages en vigueur ...?
J'ai un roman actuellement en vente sur Amazon qui se passe à New-York dans les années 74.
En vente sur Amazon et il arrive chez eux en 2 jours si les gens le commandent, bien qu'il soit imprimé à la demande en Pologne: hé oui, mondialisation + salaires bas + aussi le fait que le polonais est une langue slave écrite en caractères latins. La seule je crois...
Vu la galère que c'est de chercher un éditeur je pense pas que je recommencerai pour être franc et sincère!!
Même si j'ai eu quelques rares commentaires élogieux d'éditeurs, dont Le Dilettante à Paris.
axolotl- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 11/04/2018
Re: un extrait de mon roman
Le récit commence par une narration biographique puis devient un traité de sociologie ou philosophie historique, dense, touffu, sans aération ; il faudrait peut-être choisir la forme et le fond ?
pour ma part je suis très sensible au style, ce qui me fait apprécier Péguy, Barrès, et Julien Gracq, entre autres.
pour ma part je suis très sensible au style, ce qui me fait apprécier Péguy, Barrès, et Julien Gracq, entre autres.
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‚καλούμενός τε κἄκλητος θεὸς παρέσται'
Vocatus atque non vocatus deus aderit
Invoqué ou non, Dieu sera là.
Jans- Digressi(f/ve)
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Localisation : IdF
Date d'inscription : 27/09/2017
Re: un extrait de mon roman
Je me suis inspiré de Bret Easton ellis pour écrire le mien de roman. American Psycho et les lois de l'attraction...
J'ai pas encore lu les autres mais c'est très fort comme style, très puissant surtout dans sa critique sociale via la psychologie d'une jeunesse américaine qui a perdu ses repères.
Lunar Park ressemble trop à les lois de l'attraction paraît-il
Nous on a Michel Houellebecq haha! Bon il y en a qui aiment
Si tu veux je te mets le premier chapitre de mon roman pour te donner une idée, mais tout dépend de ce que tu veux faire
J'ai pas encore lu les autres mais c'est très fort comme style, très puissant surtout dans sa critique sociale via la psychologie d'une jeunesse américaine qui a perdu ses repères.
Lunar Park ressemble trop à les lois de l'attraction paraît-il
Nous on a Michel Houellebecq haha! Bon il y en a qui aiment
Si tu veux je te mets le premier chapitre de mon roman pour te donner une idée, mais tout dépend de ce que tu veux faire
- La dimension Omega:
La dimension Omega
(Texte de axolotl)
Chap. 1
NEW-YORK, 1972, 15 heures
Markus avait remarqué cet attroupement insolite devant la Chase Manhattan Bank sur la deuxième avenue. Un sentiment diffus lui intimait de ne pas se joindre aux badauds.
Pourtant, rien autour de lui ne justifiait cette hésitation. La journée était claire et ensoleillé ; une fin de printemps doux, loin encore des chaleurs étouffantes des étés new-yorkais. Tout allait de soi dans l’avenue bourdonnante. Les gens vaquaient à leurs occupations sans se soucier du regard des autres comme dans ces ruches bien ordonnées où chacun paraissait savoir quelle était sa place et ce qu’il devait faire… La circulation s’écoulait lentement, fluide, comme un ralenti cotonneux. Aucune menace nulle part. Des échos de la guerre en Asie lui parvenaient bien de temps à autre, mais sans troubler son esprit plus que ça. Cela se passait tellement loin…
Cette impression en face de la banque le troubla. Le temps lui sembla suspendu et une crainte soudaine le submergea : cela voulait-il dire que le danger était partout ? Foutaises ! Mise à part une guerre de plus en plus contestée au Vietnam, on vivait confortablement dans une Amérique où le chômage était à la marge. Néanmoins, comme ailleurs, le quotidien peut réserver des surprises : on risquait de se faire écraser en traversant une rue. On pouvait mourir subitement d’un arrêt cardiaque au cours d’un jogging. Ou en regardant le soir Jerry Lewis à la télé… Se faire assassiner pour quelques dollars en traversant Central Park ? Il y avait déjà songé… C’est le jeu et on connaît les règles. Si l’on devait penser à ça tout le temps, autant rester calfeutré chez soi. Avec si possible une infirmière à proximité...
Une vibration inhabituelle l’avait averti d’un danger. Markus eut un discret haussement d’épaules et cette mauvaise impression disparut tout aussi rapidement qu’elle était apparue. Mais la curiosité est un moteur puissant, parfois irrépressible.
Il traversa donc la rue, louvoyant prudemment entre les voitures, avançant mollement. À présent, les badauds lui semblaient être plus nombreux. Il se rehaussa sur la pointe des pieds et risqua un œil par-dessus le feutre mou d’un quidam en imperméable.
Des photographes braquaient leurs viseurs vers l’entrée de la banque, le flash au magnésium, prêt à se déclencher. De part et d’autre de la porte, des policiers hargneux ou nerveux, l’arme à la main et canon pointant vers le ciel. De gros flingues, des .38 Spécial police. Quelques inspecteurs serrant de puissants Colts, des Magnums 350 sans doute. Le grabuge, sourd, était tendu.
Markus tapota sur une épaule devant lui et demanda ce qui se passait. Sans se retourner, mais à haute et intelligible voix, il entendit : « Un meurtre va être commis. »
Une joggeuse passa rapidement à proximité sans s’arrêter ; il eut le temps de remarquer l’étrange emblème en pendentif. Était-ce une lettre grecque ? Il avança de quelques pas, à hauteur des photographes : l’un d’eux lui fit signe de monter quelques marches. Son geste, aimable, n’avait rien d’autoritaire : poliment, il le conviait à poser devant les objectifs.
Soudain, un brouhaha à l’intérieur de la banque.
Deux individus masqués, armes au poing, s’extirpèrent de l’édifice en tirant en l’air.
Une pensée s’imposa à lui comme une évidence : Markus avait déjà eu par le passé des intuitions. Des sortes de prémonitions qui se présentent à vous comme des flashs. Il croyait à une forme particulière de fusion entre le monde et ses habitants, laquelle fait anticiper des choses a priori singulières. Même impossibles comme des événements dont on ne prévoirait pas l’existence une minute avant.
Ces flashs surviennent comme ça, imprévisibles. On ne les voit pas venir et pourtant, ils se produisent !
Le meurtre qui devait avoir lieu était le sien. Tout cela était une mise en scène de sa propre mort et de son assassinat. Impossible de dire pourquoi, mais c’était ainsi !
Lorsqu’il sentit l’éclair de feu lui traverser la poitrine, il eut le temps de se demander qui pouvait bien lui en vouloir au point d’organiser une telle mise en scène de sa mort, parfaitement stupide et inutile. Dans un brouillard, Markus se vit allongé sur le sol et eut encore le temps d’apercevoir la grimace du policier qui, écartant le revers de sa veste, regardait la plaie au niveau de sa poitrine. Avant de sombrer…
Qui avait pu le haïr assez pour le tuer ?
Gratte-papier dans une compagnie d’assurances deux blocs plus loin, Markus ne se connaissait pas d’ennemi. Il n’était ni mal ni bien noté par ses supérieurs. Son cousin lui avait trouvé cet emploi grâce à ses relations.
Une enfance comme la plupart des jeunes Américains : Thanksgiving le quatrième jeudi de novembre avec la dinde farcie d’usage dans les familles protestantes. Regarder le dimanche tous les matchs de baseball à la télé avec son frère.
L’année de ses huit ans, il y avait bien eu ce vol à l’étalage. Le vieux Nick rentra dans fureur noire lorsqu’il l’apprit par sa mère, mais celle-ci, en bonne croyante, restitua l’objet du délit le lendemain en s’excusant. Elle invoqua aussi la grâce et la miséricorde de Dieu, ce qui toucha beaucoup sa domestique noire, Clara, originaire d’une famille paysanne de La Nouvelle-Orléans.
Il entendit un brouhaha, mais ne vit rien : un pansement sur les yeux l’empêchait de savoir où il se trouvait.
Une odeur forte et persistante parvint à ses narines. Il devait être dans un hôpital. Une infirmière au rire cristallin lui releva délicatement la tête pour ajuster sa position. La voix grave et nasillarde d’un médecin : « Peut-être le pire est qu’il va survivre à ses blessures. » Puis de nouveau le même rire.
Puis plus rien.
Le défibrillateur prêt, l’infirmier posa les deux plaques de métal sur sa poitrine. Il sentit une déflagration et imagina la blouse verte et le masque dans l’obscurité. Soudain, il se vit dans la jungle : un anaconda géant enroulait ses anneaux dorés autour d’un baobab. Mille papillons multicolores, tous de formes différentes, jaillirent en une explosion psychédélique. Il n’était donc pas mort !
Mais s’il était bien programmé pour mourir comme le photographe l’avait affirmé, son assassin viendrait obligatoirement à l’hôpital finir le travail : sinon quel sens à tout cela ? Quel était le but de cette mise en scène compliquée et qu’il avait dû falloir organiser dans les moindres détails ?
Une deuxième décharge.
Au bord d’un pont surplombant un fleuve tumultueux, prêt à se jeter dans le vide, il entendit le rire de cette petite fille au ballon rouge qui traversait la route à cloche-pied. Et soudain, il se vit reprendre goût à la vie. S’émerveiller de tous ces petits riens de l’existence à côté desquels on passe la plupart du temps sans les remarquer.
Puis plus rien.
La main qui tient le scalpel s’apprête à entamer la chair meurtrie.
Les gestes assurés de l‘infirmière qui l’aide à enfiler les gants et nouer le masque, les spots qui éclairent la zone à opérer tandis que le reste de la salle est plongé dans la pénombre... Quelques mots bienveillants du chirurgien avant la piqure d’anesthésique. Le silence oppressant, la concentration, le respect et l’admiration dus au chirurgien-chef : quatre entailles précises au millimètre viennent dessiner un espace de travail à deux dimensions autour de la plaie.
Lui, l’artisan, le Michel-Ange du bistouri n’a plus qu’à découvrir et extirper la zone malade d’un amas de tissus et de vaisseaux derrière des rubans de chair qu’il faudra savamment découper, des veines qu’il faudra éviter de cisailler en les maintenant surélevées et serrées dans des pinces... puis fouiller, charcuter, fouiner tout en restant attentif au décompte du goutte-à-goutte, à la pulsation régulière du pouls.
L’infirmière anesthésiste jette des regards furtifs et inquiets à l’électrocardiogramme.
Était-ce un mari jaloux qui avait organisé tout cela ? Il reprenait lentement ses esprits dans sa chambre d’hôpital.
Markus n’avait eu que des aventures sans lendemain, des noces sans suite ni célébration. Des flirts et des amourettes sans conséquence. Les filles rencontrées, pour la plupart des paysannes venues chercher fortune à Kansas City. Elles étaient surtout à la recherche d’un mari idéal... Comment aurait-il pu leur plaire, lui qui n’avait aucune ambition ? Ses conversations tournaient autour de sa mère et de ses problèmes d’argent ou de ménage. Pourtant, il savait bien qu’il avait des atouts : en particulier, il avait une excellente mémoire. Élève peu doué, mais doté d’une excellente mémoire, avaient dit les professeurs. Parfois insolent, avaient rajouté certains sur son carnet de notes.
Il était fier d’être capable de réciter dans l’ordre chronologique tous les matchs de l’année, ainsi que le nom de chaque joueur et ses remplaçants… Si ses camarades de classe l’écoutaient bouche bée, ça ne semblait guère captiver les jeunes filles qui néanmoins l’écoutaient avec patience. Elles acquiesçaient mollement, gloussaient devant une mémoire aussi prodigieuse : certaines poussaient même parfois des sifflements d’admiration.
Un moment, il pensa s’investir dans la politique en soutenant le candidat à la sénatoriale Bud Chambers, dit « Buddy ». Mais il se rendit vite compte que tout cela était profondément artificiel : les sympathisants se connaissaient tous entre eux et c’était à qui distribuerait le plus de tracts au carrefour. Ou devant le grand magasin. L’inanité du militantisme et de la politique…
Il comprit quand une dispute éclata au cours d’une discussion pour savoir qui poserait sur la photo du parti, à droite du candidat-sénateur pour le journal local. Mais Markus ne prit véritablement conscience de son statut que lorsqu’un des militants le traita devant tout le monde d’idiot fieffé et inculte. Aussi stupide que de mauvaise foi. Là il se dit que quand même, il faudrait prendre des mesures. Au moins, essayer de ne pas mourir idiot...
Il irait fréquenter les bibliothèques pour acquérir une culture générale.
axolotl- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 580
Date d'inscription : 11/04/2018
Re: un extrait de mon roman
Voilà un début bien intéressant ! c'est vivant, rythmé, il y a du souffle !
permettez-moi deux ou trois choses : pourquoi qualifier Markus de "gratte-papier" ? c'est péjoratif ? Pour les armes (j'ai eu plusieurs années un 357 magnum) : un 38 spécial n'est pas un gros calibre, c'est un revolver de 9mm de diamètre (38/100è de pouce), comme le 357 magnum (9,1mm, dérivé du 38. special), qui est avant tout une munition très puissante pour revolver (perce une carosserie). Un gros calibre, c'est le 11,43(mm) ou le 44 magnum (11mm de diamètre). Le 357 a l'inconvénient d'avoir un fort recul, d'où un manque de précision possible.
permettez-moi deux ou trois choses : pourquoi qualifier Markus de "gratte-papier" ? c'est péjoratif ? Pour les armes (j'ai eu plusieurs années un 357 magnum) : un 38 spécial n'est pas un gros calibre, c'est un revolver de 9mm de diamètre (38/100è de pouce), comme le 357 magnum (9,1mm, dérivé du 38. special), qui est avant tout une munition très puissante pour revolver (perce une carosserie). Un gros calibre, c'est le 11,43(mm) ou le 44 magnum (11mm de diamètre). Le 357 a l'inconvénient d'avoir un fort recul, d'où un manque de précision possible.
Jans- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 558
Localisation : IdF
Date d'inscription : 27/09/2017
Re: un extrait de mon roman
(
J'ai tiré en stand avec le 38 spécial, j'ai été très déçu. Aussi le 357 de Manurhin, beaucoup mieux. J'ai énormément tiré avec le Colt 45 M1911 (11,43 en système métrique), c'est une arme mythique, oui, mais extrêmement dangereuse à l'usage, il a été et est encore à l'origine de très nombreux accidents affectant le tireur lui-même. Il y a encore des imbéciles pour laisser une munition dans la chambre avec cette arme, et à cause de la conception du cran de sureté les risques de la retrouver à peu près n'importe où (cuisse ou pied du porteur, c'est fréquent) sont très élevés.
)
J'ai tiré en stand avec le 38 spécial, j'ai été très déçu. Aussi le 357 de Manurhin, beaucoup mieux. J'ai énormément tiré avec le Colt 45 M1911 (11,43 en système métrique), c'est une arme mythique, oui, mais extrêmement dangereuse à l'usage, il a été et est encore à l'origine de très nombreux accidents affectant le tireur lui-même. Il y a encore des imbéciles pour laisser une munition dans la chambre avec cette arme, et à cause de la conception du cran de sureté les risques de la retrouver à peu près n'importe où (cuisse ou pied du porteur, c'est fréquent) sont très élevés.
)
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: un extrait de mon roman
J'y connais rien en arme et c'est un copain qui m'a expliqué les bases pour l'écriture.
Aux Usa c'est très impressionnant de voir ces gros colts qu'ils portent à la ceinture 5 fois plus gros que les pistolets chez nous. J'ai vu cela à la Louisiane chez les flics et ça m'a vraiment impressionné. Mon père, bien qu'ayant fait la guerre, était phobique des armes et moi aussi je crois.
Mais bon. Je peux tirer à la carabine aux fêtes foraines: je l'ai fait parce que ça fait pas trop de bruit et il y a un prix à gagner, un nounours ou un panda.
J'ai jamais gagné tellement je vise trop mal... Et c'est ça qui me fait peur sur d'autres armes, que des gens oublient le cran de sûreté et c'est comme ça que des accidents arrivent. Même et surtout aux USA où là ils sont vraiment maniaques de la gâchette...
Si la suite de ce premier chapitre vous intéresse, mon roman est en vente (pas cher et livrable en 2 jours bien qu'imprimé à la demande en Pologne, je sais pas comment ils font chez Amazon mais ils le font!). 124 pages et suis assez content de la présentation de mon éditrice.
Je vous promets pas que ça vous plaira: c'est le risque évidemment dès qu'on écrit, surtout des romans et la concurrence est vraiment rude car énormément de gens écrivent. Ce qui est une bonne chose pour notre littérature je crois.
Un signe de santé.
La dimension Omega
Aux Usa c'est très impressionnant de voir ces gros colts qu'ils portent à la ceinture 5 fois plus gros que les pistolets chez nous. J'ai vu cela à la Louisiane chez les flics et ça m'a vraiment impressionné. Mon père, bien qu'ayant fait la guerre, était phobique des armes et moi aussi je crois.
Mais bon. Je peux tirer à la carabine aux fêtes foraines: je l'ai fait parce que ça fait pas trop de bruit et il y a un prix à gagner, un nounours ou un panda.
J'ai jamais gagné tellement je vise trop mal... Et c'est ça qui me fait peur sur d'autres armes, que des gens oublient le cran de sûreté et c'est comme ça que des accidents arrivent. Même et surtout aux USA où là ils sont vraiment maniaques de la gâchette...
La suite du roman explique et développe tout cela avec Markus, le personnage central.Jans a écrit:permettez-moi deux ou trois choses : pourquoi qualifier Markus de "gratte-papier" ? c'est péjoratif ?
Si la suite de ce premier chapitre vous intéresse, mon roman est en vente (pas cher et livrable en 2 jours bien qu'imprimé à la demande en Pologne, je sais pas comment ils font chez Amazon mais ils le font!). 124 pages et suis assez content de la présentation de mon éditrice.
Je vous promets pas que ça vous plaira: c'est le risque évidemment dès qu'on écrit, surtout des romans et la concurrence est vraiment rude car énormément de gens écrivent. Ce qui est une bonne chose pour notre littérature je crois.
Un signe de santé.
La dimension Omega
axolotl- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 580
Date d'inscription : 11/04/2018
Re: un extrait de mon roman
voici la fin de mon roman :
( Coda )
A ce stade du récit, le sympathique et miséricordieux lecteur imaginera peut-être Joseph dans un état de plénitude et de résilience, comme disent les psychanalystes, tel que le reste de sa vie ne puisse se dérouler que paisiblement, en une série de séquences sans grand éclat certes, mais non dénuées d'une calme brillance comparable à la lumière apaisante des soleils d'une fin d'après-midi d'automne, mixture de rouge, d'orange et de violet évoquant simplement l'idée que le jour avec ses tracas et ses devoirs est presque terminé et que l'âme de tout un chacun peut enfin, libérée des plus dures contraintes, vaquer à d'agréables rêveries et contempler avec satisfaction la lenteur des nuages à s’assombrir. Joseph avait trouvé une forme d'amour qui correspondait à ses attentes : ni trop exclusive, ni trop éthérée, dans laquelle son destin et celui de Marianne Broch pouvait se couler sans débordements ni sécheresses, à bonne distance du bonheur. Son travail, bien que répétitif, ne lui déplaisait pas, et la vie semblait pouvoir se continuer comme un murissement plutôt qu'un vieillissement, à mesure que les années passeraient, telles les longs et pesants wagons d'un train de marchandises traversant la campagne verdoyante.
Une fois par mois, les parents de Joseph venaient de leur banlieue lui rendre visite à son studio de Gambetta pour s'assurer que tout allait bien et qu'il ne retombait pas dans ses anciennes erreurs. Bien que Joseph vécût ces visites comme une inspection quelque peu contraignante, il ne les détestait pas car elles étaient l'occasion de voir ses vieux parents et d'échanger avec eux les dernières nouvelles lors d'un repas dans un petit restaurant du quartier, avant d'aller prendre le café au studio puis de les raccompagner à la station de taxi. A la Bibliothèque, il descendait souvent prendre des pauses café au jardin botanique de l'université, lieu de paix et de verdures épanouies dans lesquelles il aimait à se perdre, tout pensif devant la variété des fleurs, des plantes et des arbres qui parsemaient la vaste cours intérieure. Comme la simple contemplation d'une pâquerette jaune et blanche se détachant sur l'herbe verte avait le pouvoir quasi magique de faire s'évader son imagination vers d'autres mondes plus simples où les contrariétés matérielles de la vie ne seraient plus même concevables ! Il sirotait son chicoré café et fumait une cigarette en pensant à Marianne. La vie était là, calme et tranquille.
Parfois, ils allaient au restaurant dans le quartier des Goblins ou bien voir une exposition ou un film au cinéma et c'était toujours un plaisir de partager de tels moments. Cependant, une ombre grandissait à l'horizon du ciel de Joseph : il constatait avec une trouble insatisfaction sa stérilité presque totale en matière artistique. Il n'écrivait plus, pianotait un peu sur un clavier pour se consoler, mais n'avait plus de projet d'une quelconque envergure, ne se sentait plus poète ni artiste. Ne pouvait-on pas vivre tranquillement sans se torturer l'esprit pour créer une œuvre ? Ne suffirait-il pas de rêver cette œuvre parfaite plutôt que de se cogner la tête contre les murs à essayer de l'atteindre sans jamais y parvenir ? Quand il entendait des artistes confirmés s'exprimer sur leur création ou d'autres sujets, Joseph avait l'impression que leurs mots sonnaient faux et creux, ne rendaient pas compte de la violence aveugle et désespérante du désir de créer, n'étaient qu'un discours convenu chargé de donner le change à des journalistes ineptes. Marianne, elle, continuait régulièrement à écrire ses romans et ses poésies sans se décourager des refus et absences de réponse des éditeurs. Chaque jour, elle travaillait aussi consciencieusement son piano, utilisant au maximum le temps libre dont elle disposait, ce qui suscitait l'admiration de son compagnon, lui qui passait tant de temps à ne rien faire et à se plaindre de son ennui.
La mère de Marianne avait le même âge que les parents de Joseph : 80 ans. Elle vivait paisiblement dans une petite maison de Clamart, sa vie ponctuée d'activités telles qu’en ont les vieilles personnes : cercle de lecture, un peu de bénévolat pour une radio locale catholique, plus les tâches quotidiennes du tout-venant. Joseph s'étonnait toujours du dynamisme de cette femme âgée et de son intérêt pour les affaires du temps présent. Sur tout ou presque, elle semblait avoir une opinion nette et bien tranchée, particularité lui venant peut-être de son défunt mari, militaire à la retraite décédé il y avait quelques années. Parfois Joseph venait à Clamart déjeuner avec Marianne et sa mère. Il se sentait un peu extérieur à cette vie comme en retrait, lui qui habitait un quartier populaire de la grande ville, et ne tardait jamais à revenir à Paris, pris par une sorte de manque de la sève vitale qui coulait si fort dans les artères de la capitale. Lorsque le mois de septembre 2017 arriva, Joseph et Marianne partirent cinq jours à la Baule en résidence dans un hôtel proche de la plage. Depuis plusieurs semaines, Joseph avait cessé de prendre ses médicaments psychotropes et pensait avoir laissé derrière lui une longue période de quinze années sous traitement.
Le trajet en TGV de Paris à la Baule s'effectua sans encombre en trois heures et rappela à Joseph quelques vers d'un poème de Houellebecq lu il y a longtemps :
Nous roulons protégés dans l'égale lumière
Au milieu de collines remodelées par l'homme
Et le train vient d'atteindre sa vitesse de croisière
Nous roulons dans le calme, dans un wagon Alsthom
A la Baule, l'hôtel se trouvait dans un quartier résidentiel dont l'architecture et la décoration kitsch des maisonnettes rappelait le Village, dans la série Le prisonnier, ou bien un dessin animé de Disney. Bonjour chez vous ! Il ne manquait que le Rodeur pour attraper des promeneurs récalcitrants. L'hôtel était très propre et convenable, mais malheureusement une musique d'ambiance électronique peu agréable diffusée dans les parties communes, salles à manger ... ne donnait pas envie de s'y attarder. Un matin Joseph s'assit dans un canapé de la salle de séjour principale et consulta quelques journaux et magazines posés sur une table basse. On y voyait toujours les mêmes têtes et y brassait toujours le même brouet de pensées et d'idées : Trump, Poutine, Macron, Mélenchon, réchauffement climatique, conflits en Syrie, Israël-Palestine, terrorisme, hausse des prix ... Comment, devant un tel magma, ne pas repenser à un haïku de Bashô, dans sa simplicité merveilleuse :
Poètes émus par les cris des singes
entendez-vous l’enfant abandonné
dans le vent d’automne ?
ou au triste constat d'Hölderlin :
Il ne peut vivre et demeurer dans le poème.
C’est dans le monde qu’il vit et demeure.
La plage d'une dizaine de kilomètres de long était presque déserte en ce milieu de septembre et on ne se lassait pas de contempler l'horizon nuageux transfiguré par la lumière du soleil froid de fin de saison, ainsi que les vagues se redéployant sans cesse et caressant le sable immaculé de leurs mains écumeuses et vaporeuses. Joseph repensa à un roman de Richard Matheson, Le jeune homme, la mort et le temps, un des premiers livres qui l'avait marqué durant son adolescence. Plus tard, il apprendrait qu'on appelle cette impression d'infini et de vertige : le Romantisme. Au casino il joua et perdit un billet de dix euros et pensa qu'il aurait mieux fait de le brûler sur la plage. Les cinq jours de vacance s'écoulèrent tranquillement, ponctués de ballades en bord de mer et de repas bien arrosés. De retour à Paris, Joseph reprit son travail à la bibliothèque et constata que des troubles psychiques recommençaient à se manifester en lui : idées fixes, insomnies, angoisses, paranoïa ... Il retourna donc au centre médical voir le docteur Doujet qui lui prescrivit de nouveaux médicaments et lui expliqua que ses troubles étant endogènes, il aurait probablement toujours besoin d'un traitement.
Un soir de fermeture à la bibliothèque, Joseph était seul à son poste d’accueil dans la salle de lecture des étudiants en première année. La lumière du jour commençait à baisser et il n'allait pas tarder à fermer. Dans ces moments de désœuvrement, il pensait à sa situation avec Marianne Broch, ce qu'en dirait un sociologue ou un quelconque intellectuel médiatique. A vrai dire Joseph distinguait trois stades dans l'évolution du discours des idées dans leur forme la plus popularisée. On pouvait raconter cette histoire de la façon suivante : Mai 1968, première vague d'intellectuels. Ils sont tous plus ou moins issus de Sartre. Majoritairement matérialistes et marxistes. Leur principale préoccupation était d'émanciper les gens de la société de consommation aliénante et d'autres anciennes formes de domination, comme le patriarcat, la religion … Séparés en deux courants principaux, les hédonistes et les révolutionnaires, qui ne s'entendaient pas sur les méthodes à employer, tous recherchaient des formes de vie alternatives, utopiques et loin des malheurs de l'époque. Arrivèrent les années 80. Les «nouveaux philosophes» apparurent dans les médias français : jeunes, élégants, parlant bien et clair. L'échec des sociétés marxisantes était leur idée et argument principal. Parallèlement, les notions d'efficacité, de réussite et de résultats concrets furent exaltées au rythme accéléré de la mondialisation marchande. Les fameux yuppies ou golden boys sont arrivés. Bret Eston Ellis a écrit American Psycho. L'économie néolibérale a triomphé, et les inégalités sociales explosé. Au début des années 2000. Le changement majeur est l'apparition de nouvelles technologies numériques. Beaucoup de gens ont été déçus par le néolibéralisme cynique et creux, mais n'ont pas voulu revenir aux vieilles idées utopiques des années 70. On distinguait alors trois types de personnes : 1. Les damnés de la terre, s'efforçant seulement de survivre. 2. Les salariés ordinaires, qui ont un confort matériel relatif, mais peinent à trouver un sens à leur vie. 3. Les maîtres : ils vivent dans des zones séparées, apparaissent uniquement sur les médias de masse et prescrivent à la population ce qui est bon ou mauvais. Cette partition des sociétés a produit deux effets secondaires majeurs: 1. Le succès grandissant des organisations sectaires comme dernier espoir pour trouver un sens à la vie : Scientologie, Trans-humanisme, syncrétismes divers ... 2. L'augmentation exponentielle de toutes sortes de pathologies mentales, à tous les niveaux de la société. Dans ce contexte, apparut un nouveau et dernier type d'intellectuels médiatiques français connus sous le nom de «déclinistes». On ne savait pas clairement s’ils voulaient retourner dans un âge d'or mythique ou s'ils prétendaient juste observer la désintégration du monde occidental à partir de leur tour d'ivoire et sombrer dans la mélancolie, arguant qu'il n'y avait rien d'autre à faire. Leur seul message était que c'était mieux avant, et que tout irait plus mal avant d’aller mieux, pour autant que nous survivions. Fin de l'histoire. Il est temps d'éteindre les lumières, pensa Joseph, de fermer la bibliothèque et de vaquer aux occupations habituelles de la vie quotidienne.
( Coda )
A ce stade du récit, le sympathique et miséricordieux lecteur imaginera peut-être Joseph dans un état de plénitude et de résilience, comme disent les psychanalystes, tel que le reste de sa vie ne puisse se dérouler que paisiblement, en une série de séquences sans grand éclat certes, mais non dénuées d'une calme brillance comparable à la lumière apaisante des soleils d'une fin d'après-midi d'automne, mixture de rouge, d'orange et de violet évoquant simplement l'idée que le jour avec ses tracas et ses devoirs est presque terminé et que l'âme de tout un chacun peut enfin, libérée des plus dures contraintes, vaquer à d'agréables rêveries et contempler avec satisfaction la lenteur des nuages à s’assombrir. Joseph avait trouvé une forme d'amour qui correspondait à ses attentes : ni trop exclusive, ni trop éthérée, dans laquelle son destin et celui de Marianne Broch pouvait se couler sans débordements ni sécheresses, à bonne distance du bonheur. Son travail, bien que répétitif, ne lui déplaisait pas, et la vie semblait pouvoir se continuer comme un murissement plutôt qu'un vieillissement, à mesure que les années passeraient, telles les longs et pesants wagons d'un train de marchandises traversant la campagne verdoyante.
Une fois par mois, les parents de Joseph venaient de leur banlieue lui rendre visite à son studio de Gambetta pour s'assurer que tout allait bien et qu'il ne retombait pas dans ses anciennes erreurs. Bien que Joseph vécût ces visites comme une inspection quelque peu contraignante, il ne les détestait pas car elles étaient l'occasion de voir ses vieux parents et d'échanger avec eux les dernières nouvelles lors d'un repas dans un petit restaurant du quartier, avant d'aller prendre le café au studio puis de les raccompagner à la station de taxi. A la Bibliothèque, il descendait souvent prendre des pauses café au jardin botanique de l'université, lieu de paix et de verdures épanouies dans lesquelles il aimait à se perdre, tout pensif devant la variété des fleurs, des plantes et des arbres qui parsemaient la vaste cours intérieure. Comme la simple contemplation d'une pâquerette jaune et blanche se détachant sur l'herbe verte avait le pouvoir quasi magique de faire s'évader son imagination vers d'autres mondes plus simples où les contrariétés matérielles de la vie ne seraient plus même concevables ! Il sirotait son chicoré café et fumait une cigarette en pensant à Marianne. La vie était là, calme et tranquille.
Parfois, ils allaient au restaurant dans le quartier des Goblins ou bien voir une exposition ou un film au cinéma et c'était toujours un plaisir de partager de tels moments. Cependant, une ombre grandissait à l'horizon du ciel de Joseph : il constatait avec une trouble insatisfaction sa stérilité presque totale en matière artistique. Il n'écrivait plus, pianotait un peu sur un clavier pour se consoler, mais n'avait plus de projet d'une quelconque envergure, ne se sentait plus poète ni artiste. Ne pouvait-on pas vivre tranquillement sans se torturer l'esprit pour créer une œuvre ? Ne suffirait-il pas de rêver cette œuvre parfaite plutôt que de se cogner la tête contre les murs à essayer de l'atteindre sans jamais y parvenir ? Quand il entendait des artistes confirmés s'exprimer sur leur création ou d'autres sujets, Joseph avait l'impression que leurs mots sonnaient faux et creux, ne rendaient pas compte de la violence aveugle et désespérante du désir de créer, n'étaient qu'un discours convenu chargé de donner le change à des journalistes ineptes. Marianne, elle, continuait régulièrement à écrire ses romans et ses poésies sans se décourager des refus et absences de réponse des éditeurs. Chaque jour, elle travaillait aussi consciencieusement son piano, utilisant au maximum le temps libre dont elle disposait, ce qui suscitait l'admiration de son compagnon, lui qui passait tant de temps à ne rien faire et à se plaindre de son ennui.
La mère de Marianne avait le même âge que les parents de Joseph : 80 ans. Elle vivait paisiblement dans une petite maison de Clamart, sa vie ponctuée d'activités telles qu’en ont les vieilles personnes : cercle de lecture, un peu de bénévolat pour une radio locale catholique, plus les tâches quotidiennes du tout-venant. Joseph s'étonnait toujours du dynamisme de cette femme âgée et de son intérêt pour les affaires du temps présent. Sur tout ou presque, elle semblait avoir une opinion nette et bien tranchée, particularité lui venant peut-être de son défunt mari, militaire à la retraite décédé il y avait quelques années. Parfois Joseph venait à Clamart déjeuner avec Marianne et sa mère. Il se sentait un peu extérieur à cette vie comme en retrait, lui qui habitait un quartier populaire de la grande ville, et ne tardait jamais à revenir à Paris, pris par une sorte de manque de la sève vitale qui coulait si fort dans les artères de la capitale. Lorsque le mois de septembre 2017 arriva, Joseph et Marianne partirent cinq jours à la Baule en résidence dans un hôtel proche de la plage. Depuis plusieurs semaines, Joseph avait cessé de prendre ses médicaments psychotropes et pensait avoir laissé derrière lui une longue période de quinze années sous traitement.
Le trajet en TGV de Paris à la Baule s'effectua sans encombre en trois heures et rappela à Joseph quelques vers d'un poème de Houellebecq lu il y a longtemps :
Nous roulons protégés dans l'égale lumière
Au milieu de collines remodelées par l'homme
Et le train vient d'atteindre sa vitesse de croisière
Nous roulons dans le calme, dans un wagon Alsthom
A la Baule, l'hôtel se trouvait dans un quartier résidentiel dont l'architecture et la décoration kitsch des maisonnettes rappelait le Village, dans la série Le prisonnier, ou bien un dessin animé de Disney. Bonjour chez vous ! Il ne manquait que le Rodeur pour attraper des promeneurs récalcitrants. L'hôtel était très propre et convenable, mais malheureusement une musique d'ambiance électronique peu agréable diffusée dans les parties communes, salles à manger ... ne donnait pas envie de s'y attarder. Un matin Joseph s'assit dans un canapé de la salle de séjour principale et consulta quelques journaux et magazines posés sur une table basse. On y voyait toujours les mêmes têtes et y brassait toujours le même brouet de pensées et d'idées : Trump, Poutine, Macron, Mélenchon, réchauffement climatique, conflits en Syrie, Israël-Palestine, terrorisme, hausse des prix ... Comment, devant un tel magma, ne pas repenser à un haïku de Bashô, dans sa simplicité merveilleuse :
Poètes émus par les cris des singes
entendez-vous l’enfant abandonné
dans le vent d’automne ?
ou au triste constat d'Hölderlin :
Il ne peut vivre et demeurer dans le poème.
C’est dans le monde qu’il vit et demeure.
La plage d'une dizaine de kilomètres de long était presque déserte en ce milieu de septembre et on ne se lassait pas de contempler l'horizon nuageux transfiguré par la lumière du soleil froid de fin de saison, ainsi que les vagues se redéployant sans cesse et caressant le sable immaculé de leurs mains écumeuses et vaporeuses. Joseph repensa à un roman de Richard Matheson, Le jeune homme, la mort et le temps, un des premiers livres qui l'avait marqué durant son adolescence. Plus tard, il apprendrait qu'on appelle cette impression d'infini et de vertige : le Romantisme. Au casino il joua et perdit un billet de dix euros et pensa qu'il aurait mieux fait de le brûler sur la plage. Les cinq jours de vacance s'écoulèrent tranquillement, ponctués de ballades en bord de mer et de repas bien arrosés. De retour à Paris, Joseph reprit son travail à la bibliothèque et constata que des troubles psychiques recommençaient à se manifester en lui : idées fixes, insomnies, angoisses, paranoïa ... Il retourna donc au centre médical voir le docteur Doujet qui lui prescrivit de nouveaux médicaments et lui expliqua que ses troubles étant endogènes, il aurait probablement toujours besoin d'un traitement.
Un soir de fermeture à la bibliothèque, Joseph était seul à son poste d’accueil dans la salle de lecture des étudiants en première année. La lumière du jour commençait à baisser et il n'allait pas tarder à fermer. Dans ces moments de désœuvrement, il pensait à sa situation avec Marianne Broch, ce qu'en dirait un sociologue ou un quelconque intellectuel médiatique. A vrai dire Joseph distinguait trois stades dans l'évolution du discours des idées dans leur forme la plus popularisée. On pouvait raconter cette histoire de la façon suivante : Mai 1968, première vague d'intellectuels. Ils sont tous plus ou moins issus de Sartre. Majoritairement matérialistes et marxistes. Leur principale préoccupation était d'émanciper les gens de la société de consommation aliénante et d'autres anciennes formes de domination, comme le patriarcat, la religion … Séparés en deux courants principaux, les hédonistes et les révolutionnaires, qui ne s'entendaient pas sur les méthodes à employer, tous recherchaient des formes de vie alternatives, utopiques et loin des malheurs de l'époque. Arrivèrent les années 80. Les «nouveaux philosophes» apparurent dans les médias français : jeunes, élégants, parlant bien et clair. L'échec des sociétés marxisantes était leur idée et argument principal. Parallèlement, les notions d'efficacité, de réussite et de résultats concrets furent exaltées au rythme accéléré de la mondialisation marchande. Les fameux yuppies ou golden boys sont arrivés. Bret Eston Ellis a écrit American Psycho. L'économie néolibérale a triomphé, et les inégalités sociales explosé. Au début des années 2000. Le changement majeur est l'apparition de nouvelles technologies numériques. Beaucoup de gens ont été déçus par le néolibéralisme cynique et creux, mais n'ont pas voulu revenir aux vieilles idées utopiques des années 70. On distinguait alors trois types de personnes : 1. Les damnés de la terre, s'efforçant seulement de survivre. 2. Les salariés ordinaires, qui ont un confort matériel relatif, mais peinent à trouver un sens à leur vie. 3. Les maîtres : ils vivent dans des zones séparées, apparaissent uniquement sur les médias de masse et prescrivent à la population ce qui est bon ou mauvais. Cette partition des sociétés a produit deux effets secondaires majeurs: 1. Le succès grandissant des organisations sectaires comme dernier espoir pour trouver un sens à la vie : Scientologie, Trans-humanisme, syncrétismes divers ... 2. L'augmentation exponentielle de toutes sortes de pathologies mentales, à tous les niveaux de la société. Dans ce contexte, apparut un nouveau et dernier type d'intellectuels médiatiques français connus sous le nom de «déclinistes». On ne savait pas clairement s’ils voulaient retourner dans un âge d'or mythique ou s'ils prétendaient juste observer la désintégration du monde occidental à partir de leur tour d'ivoire et sombrer dans la mélancolie, arguant qu'il n'y avait rien d'autre à faire. Leur seul message était que c'était mieux avant, et que tout irait plus mal avant d’aller mieux, pour autant que nous survivions. Fin de l'histoire. Il est temps d'éteindre les lumières, pensa Joseph, de fermer la bibliothèque et de vaquer aux occupations habituelles de la vie quotidienne.
Re: un extrait de mon roman
Si tu cherches des forums spécialisé "écriture" je pourrai t'en donner si tu veux.
Bonne suite
quelque citations marrantes (ou pas!) comme quoi l'idée ou le sentiment "décliniste" ne date pas d'hier. Je me souvenais surtout de Balladur, dit le mou Ier
Bonne suite
quelque citations marrantes (ou pas!) comme quoi l'idée ou le sentiment "décliniste" ne date pas d'hier. Je me souvenais surtout de Balladur, dit le mou Ier
Wikipedia a écrit:La thèse du déclin français existe chez les historiens, écrivains, journalistes ou hommes politiques dès la Révolution française. Publié en 1855, La fin du monde par la science par le philosophe Eugène Huzar présente la première philosophie catastrophiste du progrès technologique.
Au début du XIXe siècle, Chateaubriand se lamente : « Nous, l'état le plus mûr et le plus avancé, nous montrons de nombreux symptômes de décadence ».
En 1913, l'économiste Paul Leroy-Beaulieu redoute le déclin en raison de la baisse de natalité et du recours à l'immigration : « Avec le développement futur fatal de ces corps étrangers homogènes et imperméables à la mentalité française, on doit arriver, sauf relèvement prompt de la natalité en France ou cessation de son déclin, à la dénationalisation progressive, sinon de la France entière, du moins d'une notable partie de la France ».
La défaite française en 1870 et la montée en puissance de la grande Allemagne renforcent ce sentiment décrit par André Malraux dans La Tentation de l'Occident en 1926, par Robert Aron et Arnaud Dandieu dans La décadence de la nation française en 1931. La Grande Dépression, la Seconde Guerre mondiale, la décolonisation, les chocs pétroliers, le développement du chômage et la crise de l’État-providence accentuent cette vague décliniste malgré la période des Trente Glorieuses.
Nicolas Baverez, qui décrit un « déclin » de la France, est placé par certains dans ce courant.
Dans La fin de l'illusion jacobine écrit en 2005, Édouard Balladur constate le déclin du modèle français, affirmant dans le prologue « La France n'est plus le pays de l'esprit critique, de la liberté intellectuelle ».
En 2006, Dominique de Villepin a popularisé le terme de « déclinologue » en lui donnant le sens péjoratif de personnes voyant tout en noir.
« Je vois surgir une nouvelle population dans notre pays, de nouveaux experts : les "déclinologues". De grâce, il y a vingt siècles d’Histoire dans notre pays pour nous rappeler qui nous sommes et où nous allons. Alors, ce n’est pas en levant le doigt pour savoir dans quel sens va le vent que nous devons chercher à comprendre quel est le destin de la France. »
Le déclinisme est une littérature et un discours de droite (Nicolas Baverez, Éric Zemmour) mais aussi de gauche (Jacques Julliard). Cependant les sondages montrent que deux types de « déclinisme » existent dans l'électorat français au début du XXIe siècle : le « déclin-puissance » davantage ressenti par l'électorat de droite et le « déclin-valeurs » par l'électorat de gauche.
Selon un sondage CSA en 2013, 73 % des Français estiment que leur pays est « en déclin ».
axolotl- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 580
Date d'inscription : 11/04/2018
Re: un extrait de mon roman
oui, si tu as des adresses de forums d'écriture, avec plaisir.
quant au déclinisme, bien sûr, ce n'est pas nouveau.
quant au déclinisme, bien sûr, ce n'est pas nouveau.
Re: un extrait de mon roman
Forum des jeunes écrivains
Comme son nom l'indique ils sont jeunes: moyenne d'âge entre 18-25 ans alors si tu leur parles de sujets comme tu le fais ici, donc à ta façon que moi je comprends -et je pense les gens ici comprennent aussi-, je suis pas sûr que chez eux tu rencontreras un écho au moins pour t'aider. Ils sont (très) orientés au niveau écriture Fantasy: dark, heroïc, black, pink et SF surtout avec tendance gore comme dans les jeux videos. Harry Potter, le seigneur de Anneaux par exemple... Pas ma tasse de thé perso. Du tout!
Sinon plein de conseils utiles, des adresses d'éditeurs, un fichier mis à jour, des infos utiles etc.
Sympa, sauf que moi j'ai laissé tomber à la fin: trop jeune décidément et trop vélléitaires dans leur démarche
A vos plumes
Là c'est un peu plus intéressant mais par contre pas vraiment actifs ni réactifs...
Inconvénient: pas beaucoup d"activité alors que l'autre au-dessus, oui
Appels à texte, concours de nouvelles
Pas testé du tout
Voilà c'est tout: suis pas allé chercher plus loin. Avant d'envoyer mon manuscrit à des éditeurs, j'ai pensé que des correcteurs pourraient m'aider en corrigeant des trucs, et effectivement ils ont parfois des idées excellentes je trouve... Ils comprennent d'instinct ce que l'auteur veut raconter ou dire (leur métier) et ce qu'ils suggèrent va généralement dans ton sens. Seul inconvénient: c'est payant évidemment. Sinon il y a ce qu'on appelle les coachs littéraires, payant aussi mais ils t'accompagnent tout au long de ton travail d'écriture et donc te suivent en te donnant des conseils. Assez professionnels donc sérieux.
===================
Voilà c'est tout ce que j'ai prospecter mais chez les jeunes écrivains tu trouveras d'autres adresses et liens utiles pour tout ce qui concerne l'écriture
Comme son nom l'indique ils sont jeunes: moyenne d'âge entre 18-25 ans alors si tu leur parles de sujets comme tu le fais ici, donc à ta façon que moi je comprends -et je pense les gens ici comprennent aussi-, je suis pas sûr que chez eux tu rencontreras un écho au moins pour t'aider. Ils sont (très) orientés au niveau écriture Fantasy: dark, heroïc, black, pink et SF surtout avec tendance gore comme dans les jeux videos. Harry Potter, le seigneur de Anneaux par exemple... Pas ma tasse de thé perso. Du tout!
Sinon plein de conseils utiles, des adresses d'éditeurs, un fichier mis à jour, des infos utiles etc.
Sympa, sauf que moi j'ai laissé tomber à la fin: trop jeune décidément et trop vélléitaires dans leur démarche
A vos plumes
Là c'est un peu plus intéressant mais par contre pas vraiment actifs ni réactifs...
Inconvénient: pas beaucoup d"activité alors que l'autre au-dessus, oui
Appels à texte, concours de nouvelles
Pas testé du tout
Voilà c'est tout: suis pas allé chercher plus loin. Avant d'envoyer mon manuscrit à des éditeurs, j'ai pensé que des correcteurs pourraient m'aider en corrigeant des trucs, et effectivement ils ont parfois des idées excellentes je trouve... Ils comprennent d'instinct ce que l'auteur veut raconter ou dire (leur métier) et ce qu'ils suggèrent va généralement dans ton sens. Seul inconvénient: c'est payant évidemment. Sinon il y a ce qu'on appelle les coachs littéraires, payant aussi mais ils t'accompagnent tout au long de ton travail d'écriture et donc te suivent en te donnant des conseils. Assez professionnels donc sérieux.
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Voilà c'est tout ce que j'ai prospecter mais chez les jeunes écrivains tu trouveras d'autres adresses et liens utiles pour tout ce qui concerne l'écriture
axolotl- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 580
Date d'inscription : 11/04/2018
Re: un extrait de mon roman
joseph curwan a écrit:merci d'avance pour vos lectures et avis !
Ce texte présente beaucoup de phrase courtes avec une idée par phrase, c'est bien. C'est facile à comprendre car les phrases sont liées par une progression, ça aussi c'est bien.
Le héro doit-il être interprété par un dramaturge ou un tragédien ? En tout cas il a une identité et il pourrait être joué, mais vu sa situation il n'exprime pas assez sa douleur, il faut le voir bien plus souffrir.
Ou est le coup de théâtre ? Le héro s'ennui, et rien ne nous laisse suggérer que cela puisse changer. On voudrait le voir être sauvé ou bien crucifié mais on ne veut pas d'une histoire ou il ne se passe rien à la fin.
L'usage de la langue est bonne et l'ensemble montre que l'auteur à du potentiel.
En ajoutant plus d'émotions et plus d'évolution des situations émotionnelles vous pouvez faire des texte passionnants, en ajoutant à cela un peu plus de descriptions en de mise en scène vous pourriez faire de bons romans.
Magni- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1065
Localisation : 62100
Date d'inscription : 03/05/2016
Re: un extrait de mon roman
merci pour votre lecture, magni !
ce texte est la conclusion du roman. il se passe plein de choses avant !
ce texte est la conclusion du roman. il se passe plein de choses avant !
Re: un extrait de mon roman
axolotl- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 580
Date d'inscription : 11/04/2018
Re: un extrait de mon roman
Lapsus hein?
Le goblin je crois dans la mythologie anglo-saxonne c'est comme les elfes, trolls et autres génies maléfiques ou non, suivant les occasions
P.S. tu as été voir sur les sites d'écriture que je t'ai indiqués ?
Le goblin je crois dans la mythologie anglo-saxonne c'est comme les elfes, trolls et autres génies maléfiques ou non, suivant les occasions
P.S. tu as été voir sur les sites d'écriture que je t'ai indiqués ?
Dernière édition par axolotl le Dim 14 Oct 2018 - 10:05, édité 1 fois
axolotl- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 580
Date d'inscription : 11/04/2018
Re: un extrait de mon roman
exact pour les goblins.
j'ai regardé un peu les sites, le plus réactif me semble les jeunes écrivains, mais je ne crois pas être vraiment en phase avec leurs goûts littéraires. et puis c'est du boulot, commenter les textes des autres, corriger les coquilles, etc... enfin, je suis peut-être un peu trop vieux pour ce forum de "jeunes"...
j'ai regardé un peu les sites, le plus réactif me semble les jeunes écrivains, mais je ne crois pas être vraiment en phase avec leurs goûts littéraires. et puis c'est du boulot, commenter les textes des autres, corriger les coquilles, etc... enfin, je suis peut-être un peu trop vieux pour ce forum de "jeunes"...
Re: un extrait de mon roman
Oui moi aussi déjà à l'époque je me sentais pas en phase avec les "jeunes"
Surtout que ça fait un peu cafeteria où on cause de tout, mais c'est parfois intéressant de voir ce qu'ils pensent et disent.
Dialogue (ou pas dialogue) inter-générationnel...
De toute façon je les trouve vélléitaires (très) donc même si tu présentes ton projet de la façon la plus alléchante possible, on va te dire "oui envoie-le je vais le corriger et te dire ce que j'en pense"... et des fois ils vont l'oublier ou arrêter au bout de 10 pages parce que ça les branchera plus ou ils auront autre chose à faire genre s'occuper de leurs chats: ce que ma répondu une dame qui avait commencé à corriger mon œuvre!!!
Pas très narcissisant comme réponse
Surtout que ça fait un peu cafeteria où on cause de tout, mais c'est parfois intéressant de voir ce qu'ils pensent et disent.
Dialogue (ou pas dialogue) inter-générationnel...
De toute façon je les trouve vélléitaires (très) donc même si tu présentes ton projet de la façon la plus alléchante possible, on va te dire "oui envoie-le je vais le corriger et te dire ce que j'en pense"... et des fois ils vont l'oublier ou arrêter au bout de 10 pages parce que ça les branchera plus ou ils auront autre chose à faire genre s'occuper de leurs chats: ce que ma répondu une dame qui avait commencé à corriger mon œuvre!!!
Pas très narcissisant comme réponse
axolotl- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 11/04/2018
Re: un extrait de mon roman
joseph curwan a écrit: Un soir de fermeture à la bibliothèque, Joseph était seul à son poste d’accueil dans la salle de lecture des étudiants en première année. La lumière du jour commençait à baisser et il n'allait pas tarder à fermer.
1 ) La première phrase gagnerait à être plus percutante.
Un soir, à la bibiothèque, Joseph fût brusquement éjecté de lui-même par le hurlement de cet abruti de garde. « On feeerme ! » (Simple exemple à ne surtout pas reproduire tel quel, car ça entrerait en conflit avec le style narratif du reste du texte)
2 ) Attention à l'anacoluthe niché dans la seconde phrase.
Il y a discontinuité de sens entre la première proposition « La lumière du jour commençait à baisser » et la seconde « il n'allait pas tarder à fermer ». Dans cette phrase, c'est « la lumière du jour » qui « n'allait pas tarder à fermer », et le masculin de la seconde proposition peut perturber la lecture en entrant en conflit avec le féminin de la première au lieu d'effacer la discontinuité de sens en question.
Suggestion : « La lumière du jour commençait à baisser et la bibliothèque n'allait pas tarder à fermer »
Mon conseil, si toutefois je devais t'en donner un, ça serait de faire appel à un relecteur professionnel.
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Si je te dis tout ça sous cette forme, c'est parce que malgré le fait que je suis déjà à la retraite, je reste encore sous l'influence intellectuelle de l'entreprise de communication qui m'a permis de bien m'amuser en vivant de ma plume pour me faire mes cent à deux cent mille dollars par mois. Aucun texte n'est jamais sorti de mon entreprise sans être passé à la moulinette d'une sérieuse relecture professionnelle. Sache bien que la première et plus petite faute d'orthographe, de grammaire, de syntaxe ou d'idiomatique est mortelle, en littérature.
.
Emmanuel- Digressi(f/ve)
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