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L'absurdité du don par l'impossibilité de tout(s) sauver

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L'absurdité du don par l'impossibilité de tout(s) sauver Empty L'absurdité du don par l'impossibilité de tout(s) sauver

Message par Rêveur Mer 6 Mai 2015 - 17:07

Mes grands-parents disposent d'une piscine où on se baigne l'été...pas toujours tout seuls. On trouve souvent avec nous dans l'eau...des insectes qui avaient peut-être vraiment envie de se baigner ou de se désaltérer, mais auxquels manifestement il n'arrive vite plus ce qu'ils souhaitaient.
Dès que j'en vois alors que je comptais me baigner ou simplement m'approcher de la piscine, je les recueille dans ma main pour les redéposer sur la terre ferme (enfin sur les pavés).

Je me suis quelquefois posé une question qui pourra paraître farfelue, mais à laquelle je n'avais pas de réponse définitive : pourquoi ne resterais-je pas ici éternellement à sauver ces êtres qui sans moi se noieraient ?
Je me suis dit plusieurs fois que je devrais leur laisser cette épreuve pour qu'ils apprennent à ne pas venir dans la piscine mais n'ai évidemment pu m'y résoudre, étant plutôt sceptique quant à cette idée, que je trouvais qui plus est un peu cruelle.
Finalement, je me résolvais toujours sans vraiment trouver de légitimité à cela, à vaquer à mes occupations, ne me préoccupant des insectes en danger que quand je passais à côté.

Aujourd'hui, je remarque heureusement une forte diminution du nombre de noyés ; il semble qu'ils aient finalement compris.
Mais la question ne se pose pas seulement dans ce contexte. Elle est en fait bien plus générale : pourquoi ne passerais-je pas ma vie à aider et sauver les autres ? Je m'interroge en ce sens notamment quand je croise une personne en difficulté (désolé pour cet euphémisme) : pourquoi ne lui donnerais-je pas tout l'argent de poche dont je dispose, en sachant qu'il serait plus utile à lui qui n'a presque rien qu'à moi qui dîne chez mes parents, y déjeune presque tous les jours de la semaine, et suis habillé, logé etc. par eux ?
Le problème est que ce que j'ai à proposer demeure dérisoire, rien que de l'argent de poche... Dans tous les cas, je me sens honteux, en sachant que je ne peux rien pour lui. Devant lui, c'est par honte que je baisse la tête.
Depuis longtemps, je me rassure en songeant à un possible avenir où je lui serais utile, où, indépendant, émancipé, j'aiderais et donnerais vraiment ce que j'ai. Mais en attendant...
En attendant, je vis un éternel paradoxe.

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