poème à paraître dans mon recueil

[joseph curwan]

le roi est nu


j'écris ce poème
au dos d'un tract syndical

on croit voyager seul mais
d'autres vous accompagnent en silence
d'autres vous regardent dans les couloirs du métro
leurs prières et leurs peurs
sont comme des petites lampes

quelles sont les conséquences de ma vie ?
petit fonctionnaire insignifiant
je sais maintenant que le temps et l'espace
succession et simultanéité
nombres et concomitance
mouvement et immobilité
n'ont pas d'être en soi
pas plus qu'un sempiternel paradis
qui planerait ici ou ailleurs

Amour et Haine sont deux sœurs amantes
dont les corps traversés véhiculent des affects
nous sommes agis plus que nous n'agissons
et quelque chose veut se connaître soi-même
dans les sensations des individus

tout cela est clair et pourtant
il reste un gouffre impossible à combler
écrire et lire sont deux planches de salut
puisse le dieu des croyants
m'accorder sa paix et sa miséricorde

*

[joseph curwan]

tiens, personne ne dit rien... vous n'aimez pas ?

[joseph curwan]

rêveur, un avis ?

[Rêveur]

On n'est pas obligés de répondre au quart de tour...

Le poème n'est pas mal... Mais il y a de fréquents retours à la ligne sans construction poétique apparente (ce ne sont pas des vers : leur nombre de pieds est irrégulier et il ne riment pas.)...  Et puis, de la ponctuation serait bien venue...
Les 2e et 4e paragraphes auraient bien plus de forces s'ils rimaient ou/et avaient une construction cohérente - c'est dommage, parce que :

nous sommes agis plus que nous n'agissons
et quelque chose veut se connaître soi-même
dans les sensations des individus

c'est pas mal...
Avec une construction classique, ce pourrait être :

L'amour et la haine, qui sont deux sœurs amantes,
Véhiculent des passions résultantes ;
Elles transcendent nos petites âmes blêmes :
Nous ne nous muons, mais sommes mus,
Et quelque chose veut se connaître soi-même,
Dans les sensations des individus.

Sinon, je trouve le poème trop dispersé, il n'a pas assez de cohérence, de cohésion.

[Rêveur]

Enfin, ma proposition a un problème au niveau du 4e vers...

[joseph curwan]

mais rêveur, j'écris en vers libres ! cela existe depuis longtemps !

enfin, merci pour ta lecture.

[joseph curwan]

rêveur, ferais-tu parti, comme hks, des intégristes du vers rimé et compté ?

[Rêveur]

mais Rêveur, j'écris en vers libres ! cela existe depuis longtemps !

Bon, bon...

Rêveur, ferais-tu parti, comme hks, des intégristes du vers rimé et compté ?

Vi, je préfère. Si je donne un nombre de pieds irréguliers à mes vers, je choisis ce nombre en fonction de ce que je veux exprimer, grâce au Cycle que j'ai conçu :

Un, point (l'élément, la focalisation)
Deux, l'humain (l'homme, l'individu)
Trois, le parfait (le Bon, l'essence divine)
Quatre, l'Humanité (l'Homme, l'essence de l'Homme)
Cinq, la stabilité (l'Ordre)
Six, Dieu fait homme, incarné (la figure de Dieu vue par l'Homme, Dieu tel qu'il se révèle à l'Homme)
Sept, désordre déconstruisant (le Chaos)
Huit, ensemble sociétal humain (la société)
Neuf, Dieu étant, Dieu pensant, Dieu vivant (l'existence divine, Dieu "en tant qu'être")
Dix, l'ordonnancement de la société (la construction sociale stable)
Onze, l'imparfait tendant vers la totalité (l'imparfait, le cycle imparfait)
Douze, Tout (le Cycle)

Treize, le Mal

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