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Message par Philippe Sam 5 Déc 2009 - 19:35

voici un extrait de mon blog qui est intéressant malgré le fait que je me contredis tout le temps et auquel je viens de rajouter des articles. On peut trouver le blog à l'adresse suivante: http://www.myspace.com/philippebraun


La révolution des grands espaces

Khalil Gibran écrivait dans le prophète : « ah , si je pouvais recueillir vos maisons dans ma main et, comme des poignées de semailles, les lancer sur les prés et les forêts ! Et si les vallées devenaient vos avenues et les sentiers vos rues, ainsi vous pourriez aller à la rencontre des uns et des autres à travers champs et vignes, puis revenir le soir avec les senteurs de la terre dans vos habits ! Hélas ! Cela n’est pas encore prêt à se réaliser. Dans leur crainte, vos ancêtres vous ont rassemblés trop près les uns des autres. Cette crainte ne se dissipera pas d’ici peu, et les murs de vos villes sépareront encore et encore vos cœurs de vos champs. ». Si je ne me trompe pas, Gibran écrivait cela dans le New-York des années 20, où on bâtissait des gratte-ciel(les célèbres fous qui prennent leurs casse-croûtes sur des poutres) . Est-ce que le monde d’aujourd’hui est prêt pour la révolution des grands espaces ? Apparemment, il l’est moins que jamais. L’exode rural a vidé les campagnes, et après le remplissage des villes se sont développés banlieues et bidonvilles. La révolution des grands espaces de Gibran est du romantisme tardif, et prêcher la révolution des grands espaces aujourd’hui, c’est du romantisme ultra-tardif. La réaction romantique à la révolution industrielle date du dix-huitième siècle. Alors que se développent les manufactures, des hommes vont se repaître de paysages et de grands espaces. Qui sont leurs héritiers aujourd’hui ? Je vous le donne en mille : les footballeurs. Ils sont des révolutionnaires qui s’ignorent. Quand j’avais dix ans et que je jouais au foot, j’avais une extraordinaire sensation des grands espaces quand je débordais sur l’aile gauche. C’était l’époque de Chris Waddle, réputé pour ses chevauchées fantastiques (et qui a aussi avoué avoir joué dopé). Je crois que tous les sports ont affaire aux grands espaces. Dans le film he got game de Spike Lee, le gamin joue au basket contre son père qui lui parle de la grande maison qu’il pourra s’offrir quand il aura réussi grâce au basket. C’est un rêve de grands espaces associé au sport, mais c’est un rêve individuel très américain, alors que ma révolution des grands espaces est collective, même si elle passe d’abord par des prises de conscience individuelles.
Quelqu’un m’a dit que le footballeur Lilian Thuram lisait le prophète de Gibran pendant la coupe du monde 98. L’écrivain alsacien René Ehni a écrit un livre où il loue la France Black-blanc-beur de 98. Il imagine aussi une nouvelle vague d’immigration qui viendrait peupler la diagonale du vide. Dans son livre, il y a le football, les grands espaces, mais pas le lien entre les deux, que je fais moi. Un slam dunk ; un débordement sur l’aile, un passing shot le long de la ligne : ne cherchez pas plus loin, les rêves de grands espaces sont là. Ce n’est sûrement pas un hasard si c’est des banlieues surpeuplées et des bidonvilles que sortent les plus grands sportifs : c’est là-bas qu’on a le plus besoin de rêver des grands espaces. D’autres successeurs, d’autres romantiques qui s’ignorent : les danseurs de break dance. Malgré le fait qu’ils habitent des espaces réduits, ils prouvent au monde qu’ils savent bouger, qu’ils sont les hommes les plus souples du monde. Ils n’ont pas eu besoin de beaucoup de place pour savoir se mouvoir avec grâce. La première fois que j’ai vu un spectacle de Break dance, je venais de marcher seul pendant deux semaines dans des espaces déserts dans les Vosges. Comment ne pas penser qu’avec l’énergie de ces jeunes on pourrait repeupler ces espaces ? Dans une annonce de publicité pour France 3, on voit un danseur de break dance qui fait ses pas sur un rocher au bord de la mer. Le rocher est très peu spacieux, il faut que le danseur soit très habile. Mais tout autour de lui, il y a les grands espaces. C’est une image quasi-parfaite de ce qu’est l’essence du danseur de break dance. D’autres romantiques qui s’ignorent : les skateurs, qui maîtrisent à fond un espace urbain surbétonné et hostile. Il y a eu aussi un film dont je ne me souviens plus du titre mais qui parlait de yamakasis ou quelque chose de ce genre, qui se déplacent en ville avec des sauts immenses. J’affirme que les cultures urbaines d’aujourd’hui, sport, hip-hop, skate, ont un inconscient quasi-paysan. Je sais l’énormité apparente de ce que je suis en train d’affirmer. Cela s’explique parce que j’ai été initié au hip hop par Saul Williams qui est un artiste altermondialiste très différent de ce qui se fait en général dans le hip-hop. La paysannerie est ce qu’il y a de plus lointain du style bling-bling. Les cultures urbaines sont le levier de la révolution des grands espaces.

Philippe
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