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Hegel, la Dialectique

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Message par Bergame Dim 14 Oct 2007 - 20:13

Quelques mots sur la dialectique hégélienne



Voilà, d'après des trucs que j'ai lu ici où là, je me suis fait mon idée de la dialectique de Hegel, pas celle du maître et de l'esclave, la version générique.

*

Soit le monde donné en soi, investigons ma conscience d'un phénomène par trois termes dialectiques:

1 - Si je pose un concept, par exemple, que dans le champ de ma perception, je déclare que ceci est une fleur, je pose une négation sur tout ce que n'est pas la fleur, je néantise comme dit Sartre. Je pose la différence.

2 - Cependant, si ma fleur se définit par la négation de tout ce que n'est pas la fleur, tout ce qui n'est pas la fleur doit être pour définir la fleur. Il y a une identité entre la fleur et ce qui n'est pas la fleur, une identité nécessaire. Je pose l'identité.

3 - Or, au sein de cette discontinuité, il y a une necessité, telle la dialectique Fichtéenne, de rétablir la continuité originaire du monde, en posant l'Unité de l'identité et de la différence.

Ainsi, je ne peux penser un phénomène qu'en posant du négatif dans le champ de ma conscience. Donc, plus je veux réfléchir, plus je pose du négatif, plus je nie le monde, d'autant plus que pour penser l'unité du concept que je viens de créer, je dois poser du négatif... donc je m'en sors pas.

D'où, le concept d'Esprit Absolu, dont je ne connais pas la nature spécifique, mais qui peut être la religion, qui permet de poser la positivité, le Tiers nécessaire permettant de maintenir une cohésion.

*


Commentaire

Oui, c’est à peu près ça. Sauf qu’à mon sens, l’Esprit absolu n’est pas « le Tiers nécessaire permettant de maintenir une cohésion », mais est déjà de toute éternité LA cohésion. L’Absolu Hégélien est à la fois un advenir et un déjà-là éternel, comme l’arbre préexiste en germe à son effectivité concrète dans le gland. Le procès d’effectuation de l’En Soi infini se fait certes dans la douleur de l’affrontement des différences finies, qui constituent le Pour-Soi [et la philosophie consiste en l’exposé des différenciations déterminées immanentes au déterminant Dieu], mais ne se réalise dans la négation de la négation, i.e l’affirmation de l’Absolu réalisé, qu’en tant qu’il sous-tend toujours déjà le divers phénoménal, qu’en tant qu’il est l’Etre de l’étant fini et différencié. La révélation-manifestation de l’Esprit absolu devient l’En-soi-pour-soi, et fait se fondre la conscience de soi, par son dépassement (aufhebung), en l’Absolu.

*


Question


Si nous intercalons les notions d'en-soi et de pour-soi, qu'est-ce que cela donnerait ? La fleur avant d'être fleur est disons un germe. Ce germe se nie lui-même afin que la fleur puisse éclore (bien qu'avant d'être fleur elle traverse d'autres stades). L'unité de l'identité et de la différence est incarnée par la fleur qui reste elle-même tout en étant autre ?
En fait, ça n'est pas tout à fait ça. Tu comprends le premier moment comme une néantisation (à la Sartre). Mais en fait, il faut plutôt poser le premier moment comme le concept vide de sens. Je pose la fleur. Mais je ne sais pas encore vraiment ce que c'est.
Le concept "fleur" commence à avoir du sens en se remplissant de ses différences. La fleur s'oppose à la non-fleur (par exemple la poire ou le verre à dent) ou alors son concept abstrait à la variété infinie de ses manifestations sensible: (par exemple: telle fleur, c'est-à-dire une rose)
Le troisième moment sera le concept du début, rempli de sa différenciation et donc , ce sera le vrai concept, plein de sens. Le troisième moment dépasse le concept vide du début, et la simple différenciation, nécéssaire, mais insuffisante...

Ainsi, tu ne néantises rien dans le premier moment dialectique. Tu n'as encore qu'un concept abstrait CAR indifférencié.

*


Reformulation

Soit le monde donné en soi, investigons ma conscience d'un phénomène par trois termes dialectiques:

1 - Au départ, chaque chose est égale à l'autre, car ma conscience ne pose pas la différence... il y a une identité qui n'est pas vraiment une identité, mais une "équivalence".

2 - Dans un deuxième temps, ma conscience pous saisir un objet doit poser la différence. Ma conscience fixe une fleur, posant la négation sur tout ce qui n'est pas la fleur. C'est la différence qui pose mon concept.

Seulement... ce temps n'est pas une vraie connaissance, car il suffit que je regarde l'unité du concept créé par négation pour que je doives encore poser une négation... bref, je vais un édifice de négation.

3 - Je pose l'absolu, l'Unité de l'identité et de la différence, c'est-à-dire que je repose cette fleur, créée par négation, dans son contexte originaire d'indifférenciation.

Ainsi 3 temps:

    1 - Indifférenciation.
    2 - Conscience, donc je pose du négatif.
    3 - Je ressaisis le tout dans ce fond originaire Absolu.

Par contre... si je comprend métaphysiquement le 3e temps... j'ai du mal à le saisir de manière concrête. Suffit-il que je me dise que ma conscience n'est pas terrible car je dois poser du négatif, alors qu'en fait, il n'y a pas de négatif ?

*


Commentaire

Personnellement, à chaque fois que j'ai cherché à expliquer la dialectique Hégélienne, j'ai utilisé une comparaison qui vaut ce qu'elle vaut mais qui a le mérite de pas être trop compliquée (comme c'est de mon jus, je garantis rien non plus) :

Imagines que tu te réveilles un jour totalement amnésique ; tu ne peux pas savoir à quoi tu ressembles, car tu es en toi, c'est l'étape du sujet, insatisfaisante au niveau de la connaissance.
Tu trouves un miroir, et dedans tu vois une forme : Pour l'instant, à défaut de relations entre l'image de toi que tu cherches et l'image que tu vois, c'est encore insuffisant pour répondre à ta question : c'est l'étape de l'objet.
Pour que cette expérience t'amène une vraie connaissance, il faut que tu prennes conscience d'une identité entre l'image que tu vois à l'extérieur et celle que tu ne peux percevoir que de l'intérieur: c'est l'étape du sujet-objet.

Cela dit, j'admets que Hegel est extrèmement difficile à comprendre avec certitude. En fait, la lecture de ses textes me fait penser à un exercice d'équilibriste : parfois on ressent la petite excitation "j'y arrive! je comprends !" mais si l'espace d'un instant on se déconcentre, on tombe et on n'a plus qu'à tout recommencer...
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Message par Pierre Rivière Lun 15 Oct 2007 - 23:31

Voici un exemple pour comprendre la dialectique hegelienne (du moins telle que je la comprends).

Un bon matin Ptolémée se lève et mange ses cornflakes en se disant que, selon ce qu'il peut apercevoir dans le ciel, le soleil, les planètes, les étoiles doivent tourner autour de la terre. Eureka!!! Ptolémée a inventé la théorie du géocentrisme.

Plusieurs siècle plus tard, Copernic, de son côté, regardant de jolies jeunes polonaises, se dit que selon ce qu'il a pu comprendre du mouvement des astres et autres données cosmologiques, le géocentrisme doit être faux et que la bonne théorie pour rendre compte des phénomènes astronomiques doit être l'héliocentrisme.

Ceci était le déploiement épistémologique de la dialectique.

Premier moment: Nous prenons pour acquis un savoir (géocentrisme).
Deuxième moment: À l'intérieur de ce savoir apparaît des contradictions, i.e. des négativités (des données qui ne cadre pas avec le savoir en place). BANGGG!!!!! : souffrance universelle du prolétariat (négativité du capitalisme).
Troisième moment: Ces négativité doivent être dépassées par le réajustement de notre savoir (héliocentrisme) ou de notre société (société sans classe).

Thèse: ce qui est su ou cru à un moment donné dans l'histoire d'une société humaine.
Anti-thèse: ce qui ne cadre pas dans ce savoir, les contradictions.
Synthèse: dépassement de ce savoir par l'instauration d'une nouvelle unité qui résout les contradictions antérieure.

Dans le reste du système d'Hegel, il y a d'autres notions qui viennent se greffer à la dialectique (esprit, infini, en-soi, pour-soi, etc.).
Mais, à la base, la dialectique c'est ça et je ne sais pas si ce que Bergame a dit est juste, simplement parce que je n'ai pas lu "La science de la logique" qui est le développement dialectique du concept (ou le concept du concept). Et c'est ce à quoi il semble majoritairement faire référence.
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Message par Bergame Mar 16 Oct 2007 - 1:14

Ah oui, j'ai oublié de préciser cette fois, mais ces différentes parties sont autant de contributions à un débat de la défunte Philautarchie sauvé des flammes : Je n'en suis pas l'auteur.
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Message par Pierre Rivière Mer 17 Oct 2007 - 0:48

Haaaa! D'où mon étrange impressiont selon laquelle tu te répondais à toi-même. Ça donnait une belle forme au message par contre...
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