L'intellectuel et ses façons
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Re: L'intellectuel et ses façons
à euthyphron
J' ai soulevé la question suivante : pourquoi suis-je aussi intéressé ( donc impliqué ) par la lecture de Spinoza et puis la lecture de Husserl enfin celle de Wittgenstein ( liste non exhaustive... mais je pose là des philosophes où le contraste apparait ) Est- ce que cela tient de mon tempérament "bon public"? Ou bien est- ce qu' après tout j' estime valide plusieurs manières d'aborder les choses?
Pourquoi ai- je la nature du caméléon ? Car pour répondre à l'injonction :"connais- toi toi -même", il me semble bien me savoir caméléon quelque part.
Hors du bestiaire ... j'ai cinq sens , cinq perspectives. En philosophie pourquoi privilégier ( exclusivement ) un sens ( analogiquement une manière de penser et poser les questions ) sur d'autres possibles ?
J' ai soulevé la question suivante : pourquoi suis-je aussi intéressé ( donc impliqué ) par la lecture de Spinoza et puis la lecture de Husserl enfin celle de Wittgenstein ( liste non exhaustive... mais je pose là des philosophes où le contraste apparait ) Est- ce que cela tient de mon tempérament "bon public"? Ou bien est- ce qu' après tout j' estime valide plusieurs manières d'aborder les choses?
Pourquoi ai- je la nature du caméléon ? Car pour répondre à l'injonction :"connais- toi toi -même", il me semble bien me savoir caméléon quelque part.
Hors du bestiaire ... j'ai cinq sens , cinq perspectives. En philosophie pourquoi privilégier ( exclusivement ) un sens ( analogiquement une manière de penser et poser les questions ) sur d'autres possibles ?
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'intellectuel et ses façons
à poussbois
Je réfléchis à ce que tu dis ... ( outils versus positionnement ontologique !). Ça interfère en fait.
exemple : Husserl est idéaliste, Chalmers n' est pas matérialiste ( pour la conscience du moins ).Il y a des phénoménologue "matérialiste" ( si on veut et à leur manière ) et des analytiques idéalistes ( si on veut et à leur manière ).
Je réfléchis à ce que tu dis ... ( outils versus positionnement ontologique !). Ça interfère en fait.
exemple : Husserl est idéaliste, Chalmers n' est pas matérialiste ( pour la conscience du moins ).Il y a des phénoménologue "matérialiste" ( si on veut et à leur manière ) et des analytiques idéalistes ( si on veut et à leur manière ).
hks- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 04/10/2007
Re: L'intellectuel et ses façons
Je pense que la seule raison de privilégier une pensée est que celle-ci, justement, n'en exclut aucune. Toute philosophie a raison dans ce qu'elle affirme et tort dans ce qu'elle nie, aurait dit Leibniz (je dis "aurait dit" car je n'ai pas réussi à retrouver la référence exacte).hks a écrit:En philosophie pourquoi privilégier ( exclusivement ) un sens ( analogiquement une manière de penser et poser les questions ) sur d'autres possibles ?
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euthyphron- Digressi(f/ve)
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Re: L'intellectuel et ses façons
euthyphron, qui sera suivit, introduit une distinction qui me travaille au corps depuis la contribution initiale de Courtial.
Sauf pour mon milieu socio-économique où je passerais pour un des intellos de service, bien malgré moi, spécimen qu'à circonscrit Bergame, je dis et sais que je ne suis pas un intellectuel.
Sartre est strictement " horizontal ", grand cartésien s'il en est, il s'y ancre, puis occupe, explore, à dessein ce terrain, cet étage, à des fins de postérité. J'aime beaucoup des penseurs contemporains ou de peu postérieurs à Sartre, la question ici, n'est plus d'aimer : c'est la dernière grande synthèse métaphysique, et l'homme très occupé, a pris grand soin à ce sujet.
A contrario, moi ( Désolé ! ), je " crame " les étages, du sol, voir en deçà ( Mer du Couchant, En-Soi, etc. ), au septième étage du ciel, métaphysique donc.
Et ce, avec avantages, et inconvénients : même pour tenter ce bond, ou, pour être plus exact, pour pouvoir le formaliser, il m'a fallu devenir un minimum " honnête homme ", intellectuel, généraliste. Pour savoir dans quel domaines, prioritairement, pour se faire, il suffit de regarder les titres des 4 textes de l'abrégé que j'ai donné. Sur les éléates, le Sophiste de Platon, le cogito, j'ai une bibliothèque pléthorique. Mais je n'ai pas lu Spinoza, Wittgenstein, ...
Sauf pour mon milieu socio-économique où je passerais pour un des intellos de service, bien malgré moi, spécimen qu'à circonscrit Bergame, je dis et sais que je ne suis pas un intellectuel.
Sartre est strictement " horizontal ", grand cartésien s'il en est, il s'y ancre, puis occupe, explore, à dessein ce terrain, cet étage, à des fins de postérité. J'aime beaucoup des penseurs contemporains ou de peu postérieurs à Sartre, la question ici, n'est plus d'aimer : c'est la dernière grande synthèse métaphysique, et l'homme très occupé, a pris grand soin à ce sujet.
A contrario, moi ( Désolé ! ), je " crame " les étages, du sol, voir en deçà ( Mer du Couchant, En-Soi, etc. ), au septième étage du ciel, métaphysique donc.
Et ce, avec avantages, et inconvénients : même pour tenter ce bond, ou, pour être plus exact, pour pouvoir le formaliser, il m'a fallu devenir un minimum " honnête homme ", intellectuel, généraliste. Pour savoir dans quel domaines, prioritairement, pour se faire, il suffit de regarder les titres des 4 textes de l'abrégé que j'ai donné. Sur les éléates, le Sophiste de Platon, le cogito, j'ai une bibliothèque pléthorique. Mais je n'ai pas lu Spinoza, Wittgenstein, ...
neopilina- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 31/10/2009
Re: L'intellectuel et ses façons
Il me semble que c'est un autre point important pour notre discussion. Oui, l'Intellectuel propose une grande synthèse. Et en cela, il s'oppose effectivement à l'Expert, au Spécialiste, qui analyse. Celui-ci prétend, en circonscrivant le périmètre de son champ d'investigation, parvenir à une connaissance plus ferme, plus valide. Microscopique, ultra-spécialisée, mais valide. Cela étant dit, à quoi peut servir cette connaissance ? Pas à grand chose, aussi longtemps qu'elle n'est pas mise en relation avec d'autres connaissances, càd aussi longtemps qu'elle n'est pas envisagée à un niveau plus général. Et cela, c'est le rôle de l'Intellectuel. Or, ce rôle est essentiel, car c'est cette synthèse qui donne du sens, qui rend le monde compréhensible. Du moins, elle en donne une représentation, sans doute une parmi d'autres possible, mais qui permet à Autrui d'appréhender le monde, de le saisir.hks a écrit:On a un défilé de points de vue spécialisés ... mais sans synthèse. Sans synthèse de haute tenue.
Plus exactement on se méfie de la synthèse, la synthèse est devenue douteuse. On ne fait plus du tout confiance à la vertu généralisante de l' esprit humain. On nous dit ( parole d' experts ) que le monde est devenu trop complexe et on le croit.
Les philosophes se spécialisent , non plus experts de tel grand système, mais spécialiste d'une question ou d' un domaine précis. Sur le modèle des sciences. On peut reprocher à cette philosophie américaine sa tendance à la spécialisation( c'est dans l'idée même d analyse! ). Il est bien évident que nous avons besoin de synthèse. Jusqu'à peu les philosophes continentaux y pourvoyaient encore.
Je pense à plusieurs choses.
D'abord, je pense qu'il y a une sorte de cercle assez remarquable dans l'argumentation de l'Expert : D'un côté, il procède par analyse, càd en découpant le réel en petites segments minuscules qu'il examine à la loupe, et de l'autre, il prétend que le monde est complexe, trop complexe. Question : N'est-ce pas lui qui le rend complexe ? Ou plus exactement, n'est-ce pas la multitude des petits experts, chacun travaillant sur un fragment minuscule du réel, fragment isolé, qui plus est, et érigé au rang d'"objet" en soi, qui, tous ensemble et chacun dans leur coin, offrent ainsi du monde une représentation particulièrement complexe ? Il y a là un paradoxe important, qui pourrait se formuler ainsi : Plus la connaissance du monde "progresse", et plus le monde nous devient incompréhensible.
Ensuite, question : Pourquoi donc la connaissance parcellaire de l'Expert obtenue par analyse est-elle jugée plus valide que la synthèse opérée par l'Intellectuel ? Ce qu'il y a derrière ce jugement, c'est la prévalence d'une épistémologie réaliste. En somme, on suppose qu'en réduisant le périmètre de ses recherches, "extensivement" disons, l'Expert peut "progresser" vers le réel, "intensivement". Or, l'épistémologie réaliste a peut-être (sans doute) du sens en sciences naturelles et physique. Mais en sciences sociales et politiques ? La présupposition de l'existence d'un réel social, d'un réel en soi qui s'imposerait aux individus et vers lequel on pourrait progresser par la recherche et l'analyse, me semble une complète aberration. L'empirie, en sciences sociales, ne peut justement être appréhendée que synthétiquement, précisément comme synthèse des représentations communément acceptées et d'après lesquelles s'oriente l'action. La prévalence d'une épistémologie réaliste en sciences sociales, que rien ne justifie si ce n'est qu'elle va de pair avec la prévalence de l'économie au sein des sciences sociales, a pour conséquence de rendre le monde social et politique (relativement) insaisissable et incompréhensible. Désormais, tout semble se passer loin au-dessus de nos têtes. Je dis que c'est en partie lié à la dévalorisation sociale de l'Intellectuel au profit de l'Expert.
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...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
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Re: L'intellectuel et ses façons
à bergame
Du point de vue du sociologue tu développes très bien , je ne puis qu' acquiescer.
Je me plaçais aussi du point de vue de tout un chacun qui n'est pas d'emblée nécessairement scientifique. Nous avons besoin de synthèses ...en général , et je dirais in fine. C' est le mouvement classificatoire naturel de la pensée en espèces et genre. Chaque concept est une synthèse.
La finalité ordinaire de l'analyse c'est la synthèse et non la poursuite indéfinie de l 'analyse. L 'analyse de la multiplicité du détail à fin d' en tirer une vue synthétique (cf une loi en science ).
En métaphysique cela a pu s'appeler la recherche du premier principe, en phénoménologie l' explicitation de l' ego transcendantal. Bref on recherche l' idée vraie. La plus générale, la plus synthétique.
En philosophie analytique on a plutôt la recherche de l'expression parfaitement dénotante. On recherche l' expression langagière vraie. Donc qu' en est- il du langage, de la logique, de l'expression en général? On focalise sur l'expression plus que sur le sens. Ce qui exprimé le plus crûment par Quine:
le mythe de la signification : la croyance en un noyau commun à toutes les langues, dont chacune ne serait qu'une "expression" différente.
...................................................
Paradoxalement dans sa dispute avec Searle je vois Derrida jouer le jeu de la philosophie analytique. Analyse du langage et critique de l' idée. Contestation de la validité des thèses de l'antériorité du sens sur l' expression langagière.
Du point de vue du sociologue tu développes très bien , je ne puis qu' acquiescer.
Je me plaçais aussi du point de vue de tout un chacun qui n'est pas d'emblée nécessairement scientifique. Nous avons besoin de synthèses ...en général , et je dirais in fine. C' est le mouvement classificatoire naturel de la pensée en espèces et genre. Chaque concept est une synthèse.
La finalité ordinaire de l'analyse c'est la synthèse et non la poursuite indéfinie de l 'analyse. L 'analyse de la multiplicité du détail à fin d' en tirer une vue synthétique (cf une loi en science ).
En métaphysique cela a pu s'appeler la recherche du premier principe, en phénoménologie l' explicitation de l' ego transcendantal. Bref on recherche l' idée vraie. La plus générale, la plus synthétique.
En philosophie analytique on a plutôt la recherche de l'expression parfaitement dénotante. On recherche l' expression langagière vraie. Donc qu' en est- il du langage, de la logique, de l'expression en général? On focalise sur l'expression plus que sur le sens. Ce qui exprimé le plus crûment par Quine:
le mythe de la signification : la croyance en un noyau commun à toutes les langues, dont chacune ne serait qu'une "expression" différente.
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Paradoxalement dans sa dispute avec Searle je vois Derrida jouer le jeu de la philosophie analytique. Analyse du langage et critique de l' idée. Contestation de la validité des thèses de l'antériorité du sens sur l' expression langagière.
Derrida\" a écrit:
Tous les métaphysiciens ont procédé ainsi, de Platon à Rousseau, de Descartes à Husserl: le bien avant le mal, le positif avant le négatif, le pur avant l’impur, le simple avant le compliqué, l’essentiel avant l’accidentel, l’imité avant l’imitant, etc. Ce n’est pas là un geste métaphysique parmi d’autres, c’est la requête métaphysique la plus continue, la plus profonde et la plus puissante.
hks- Digressi(f/ve)
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Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: L'intellectuel et ses façons
A toute vitesse, pour ne pas briser le fil : on attend du métaphysicien qu'il fasse système.
Et si dans son effort pour se faire il vient à se départir de son Bien et de son Mal initiaux, à les faire varier, voire changer, il y a fort à parier que l'effort a été conséquent. J'ai bien découvert un altruisme, induit, qui n'est pas tout à fait le Mien, ontogéniquement.
Et si dans son effort pour se faire il vient à se départir de son Bien et de son Mal initiaux, à les faire varier, voire changer, il y a fort à parier que l'effort a été conséquent. J'ai bien découvert un altruisme, induit, qui n'est pas tout à fait le Mien, ontogéniquement.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 31/10/2009
Re: L'intellectuel et ses façons
Je me demande bien de quoi on se sert pour déterminer la taille, la hauteur, la grandeur, le poids, la qualité, l'importance d'un philosophe ...a écrit:je demande si c'est un grand philosophe.
C'est pas subjectif à mort, un truc pareil ?
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Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. (Ainsi soit-il.)
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victor.digiorgi- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 23/04/2013
Re: L'intellectuel et ses façons
En philosophes américains il y a aussi Rorty, Schusterman, Cavell qui sont des philosophes notables... Beardsley et Caroll en esthétique analytique.
Certains considèrent Frankfurt et Avital Ronell comme incontournables.
Certains considèrent Frankfurt et Avital Ronell comme incontournables.
Dewey- Digressi(f/ve)
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