Le pétrole n'a pas d'odeur
2 participants
Page 1 sur 1
Le pétrole n'a pas d'odeur
L'une des raisons avancées pour expliquer le cheminement de la crise actuelle est la réponse négative que les fonds souverains du Golfe auraient cette fois opposée aux émissaires américains lorsque les premiers soubresauts se sont fait sentir. Pour fixer un peu ce dont on parle, il faut par exemple savoir que le fonds souverain d'Abu Dhabi, l'ADIA, réputé le plus important du monde, est estimé gérer un volume d'actifs compris entre 600 et 1.000 milliars de $ (il n'y a pas de chiffres officiels).
La crise agit à deux vitesses pour ces fonds d'investissement. D'un côté, comme tout le monde, ils perdent de l'argent, et sans doute, beaucoup d'argent. De l'autre, la crise est également génératrice d'opportunités. Après le rachat de Cegelec par le fonds souverain du Qatar en octobre dernier, il semblerait que les investisseurs du Golfe observent avec intérêt les entreprises qui commencent à manquer de financements.
Cela rentre aussi dans la stratégie de diversification de leurs partenariats stratégiques que semblent mener actuellement les Emirats. En particulier le Qatar encore, hôte de la base militaire américaine de Doha, manifesterait aujourd'hui la volonté de nouer des relations plus étroites avec la France. Il faut dire que dans les métiers d'infrastructures et de construction, BTP, Génie Civil, Transport, et à un degré moindre, Energie, les grands groupes occidentaux non-américains sont français. Et Allah sait comme on construit, à Dubaï et à Abu Dhabi...
Mais tout cela est connu, sans doute. En revanche, je viens de découvrir un fait que j'ignorais, et qui m'a semblé assez intéressant dans le contexte.
Même si la crise renforce leur position de prédateurs, les fonds souverains du Golfe perdent donc de l'argent. Mais comme ailleurs, ce sont surtout les banques du Golfe qui pâtissent de l'environnement financier. Au Qatar toujours, l'Etat a pris très rapidement entre 10 et 20% du capital de toutes les banques qatari. Mais dans le reste du Golfe comme partout dans le monde, la plupart des banques sont mal en point. Sauf... les banques islamiques. Qui, elles, dit-on, gagneraient plutôt des clients. Parce que soumises à la charia, elles se sont toujours refusées à investir dans les produits financiers qu'on appelle aujourd'hui "toxiques", et que leurs finances sont considérées comme saines. Et parce que, quoiqu'elles exercent une activité bancaire, leur réputation d'observation stricte des obligations coraniques leur confère aujourd'hui, dans le monde musulman, un surcroit de confiance.
Tout cela dit pour mettre en perspective le document suivant, qui me laisse tout de même perplexe. Il y a deux jours a eu lieu à Paris le Forum Français de la Finance Islamique :
Si vous avez été jusqu'au bout du document, vous avez entendu qu'il y était même question de la charia.
C'est tiré de cette page.
La crise agit à deux vitesses pour ces fonds d'investissement. D'un côté, comme tout le monde, ils perdent de l'argent, et sans doute, beaucoup d'argent. De l'autre, la crise est également génératrice d'opportunités. Après le rachat de Cegelec par le fonds souverain du Qatar en octobre dernier, il semblerait que les investisseurs du Golfe observent avec intérêt les entreprises qui commencent à manquer de financements.
Cela rentre aussi dans la stratégie de diversification de leurs partenariats stratégiques que semblent mener actuellement les Emirats. En particulier le Qatar encore, hôte de la base militaire américaine de Doha, manifesterait aujourd'hui la volonté de nouer des relations plus étroites avec la France. Il faut dire que dans les métiers d'infrastructures et de construction, BTP, Génie Civil, Transport, et à un degré moindre, Energie, les grands groupes occidentaux non-américains sont français. Et Allah sait comme on construit, à Dubaï et à Abu Dhabi...
Mais tout cela est connu, sans doute. En revanche, je viens de découvrir un fait que j'ignorais, et qui m'a semblé assez intéressant dans le contexte.
Même si la crise renforce leur position de prédateurs, les fonds souverains du Golfe perdent donc de l'argent. Mais comme ailleurs, ce sont surtout les banques du Golfe qui pâtissent de l'environnement financier. Au Qatar toujours, l'Etat a pris très rapidement entre 10 et 20% du capital de toutes les banques qatari. Mais dans le reste du Golfe comme partout dans le monde, la plupart des banques sont mal en point. Sauf... les banques islamiques. Qui, elles, dit-on, gagneraient plutôt des clients. Parce que soumises à la charia, elles se sont toujours refusées à investir dans les produits financiers qu'on appelle aujourd'hui "toxiques", et que leurs finances sont considérées comme saines. Et parce que, quoiqu'elles exercent une activité bancaire, leur réputation d'observation stricte des obligations coraniques leur confère aujourd'hui, dans le monde musulman, un surcroit de confiance.
Tout cela dit pour mettre en perspective le document suivant, qui me laisse tout de même perplexe. Il y a deux jours a eu lieu à Paris le Forum Français de la Finance Islamique :
Si vous avez été jusqu'au bout du document, vous avez entendu qu'il y était même question de la charia.
C'est tiré de cette page.
Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5358
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Le pétrole n'a pas d'odeur
Suite :
1 000 milliards de dollars en 2010, c’est l’encours prévu par les économistes pour la finance islamique. Un chiffre en constante progression depuis de nombreuses années. De 2003 à 2007, il a enregistré une hausse de 15 %. Des résultats qui peuvent surprendre dans un contexte mondial où la finance est tellement décriée depuis la crise des subprimes. Si ce n’est que la finance islamique se base sur des règles éthiques et religieuses : interdiction des intérêts, de l’incertitude et de la spéculation, partage des profits. Ce qui fait dire à certain que ce concept inhérent au Coran est une des solutions pour moraliser la finance conventionnelle. Mais derrière ce vœu pieux, il y a surtout une volonté d’attirer les pétrodollars, et parmi ces nouveaux partisans de la charia, la France n’est pas en reste.
Le porte-drapeau de cette nouvelle cause n'est ni plus ni moins notre ministre de l’Économie, Christine Lagarde, qui lors d’un colloque en 2009 a annoncé que « les banques qui souhaiteraient réaliser des opérations conformes aux dispositions de la charia, le territoire français est évidemment prêt à les accueillir… Considérez le territoire français comme une terre d'accueil ».Terre d’accueil, qui pour l’instant est plutôt la City de Londres, et ce depuis une dizaine d’années. La France déroule donc le tapis rouge pour rattraper son retard. Il faut dire que l’enjeu est de taille : 120 milliards d’euros à l’horizon 2020. Une véritable bouffée d’oxygène pour l’état des finances publiques. Aujourd’hui, seuls les investisseurs institutionnels profitent de ce nouveau concept, dans l’Hexagone, par l’intermédiaire de fonds d’investissement « islamo-compatibles ». Les particuliers devront patienter encore un peu. En attendant, certains s’impatientent, et pas seulement les personnes de confession musulmane.
[...]
De toute évidence, l’argent halal a le vent poupe. Deux universités en France, Strasbourg et Dauphine, enseignent les us et coutumes de cette finance si particulière. Hervé de Charrette, ancien ministre des Affaires étrangères, court les médias afin de promouvoir ce concept, et les banques françaises pressent le gouvernement d’agir au plus vite pour mettre en conformité la législation française et la charia… Une fois n’est pas coutume un sujet issu de l’islam semble recueillir l’unanimité.
_________________
...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5358
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Le pétrole n'a pas d'odeur
Le pétrole n'a pas d'odeur, mais Bergame il fouette.
_________________
L'homme ordinaire est exigeant avec les autres.
L'homme exceptionnel est exigeant avec lui-même.
Marc-Aurèle
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum