LE MONSTRE

[Omer Desseres]

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Ci-dessous une publicité du Canadian Tire le plus près de chez moi et où je viens de me procurer de belles marmites (importées de Chine par bateau pour bien réchauffer la planète) en vue de me permettre de cuisiner français, notamment par une belle et bien bonne soupe aux poireaux (importés de France par avion pour bien réchauffer la planète), pommes de terre (importées du Chili par avion pour bien réchauffer la planète) et d'oignons (importés de Californie par avion pour bien réchauffer la planète)

(Aujourd'hui, nous avons une bonne centaine d'incendies au Québec à cause du réchauffement de la planète, avec évacuation de dizaines de milliers de gens.)

«Grâce» au commerce international je suis persuadé d'être devenu un monstre !



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[aliochaverkiev]

Il peut y avoir un certain plaisir provocateur à accélérer la fin du monde pour quiconque a le sentiment qu’il va mourir bientôt. Ce n’est pas une question de morale ou d’éthique. Ça prend en fait aux tripes un tel plaisir provocateur. Celui qui jouit ainsi vit en fait sa mort dans ses tripes parce qu’elle approche suffisamment près pour qu’il la « sente ».

[Omer Desseres]

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Je risque d'étonner, mais peut-être pas non plus, en disant que plus je m'approche de ma mort et plus je me sens éternel !

Bon, il ne s'agit évidemment pas de l'éternité d'un arrière-monde d'essence néantisée à mort, mais de l'éternité propre à celles dont nous parle chacun à sa façon Spinoza, avec ses trois paliers de progression bien posés, et Nietzsche, avec son ERMVPS (Éternel Retour du Même Volonté de Puissance Surhumain). J'ai une certaine préférence pour l'éternité du camarade Nietzsche, qui n'a même pas besoin d'exister pour s'imposer à tout lecteur du Sage de Sils-Maria. Quel paradoxe, une telle éternité !

Ces deux éternités ne peuvent se vivre que si l'on est vivant. C'est par définition une nécessité absolue.

Pour le dire autrement il y a certes un plaisir provocateur dans ce que je dis, mais cela n'a rien à voir avec la proximité de ma mort, ni de celle des autres, au demeurant, mais tout à voir avec ma propre sagesse, si tant est que j'en ai une ... ...

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[Omer Desseres]

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J'avais aussi et surtout l'idée de présenter la monstruosité sous l'angle d'un humour (noir?) particulier.

(Dans le monde de la consommation dépassant les bornes de la sagesse la plus élémentaire, CHACUN est un monstre.)

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