Mimesis et muthos (lecture de Ricoeur)
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Mimesis et muthos (lecture de Ricoeur)
Mimesis et muthos
(basé sur l'étude de Ricoeur dans Temps et récit,t.1)
(basé sur l'étude de Ricoeur dans Temps et récit,t.1)
Pour Ricœur, le concept de mise en intrigue (muthos) fonctionne comme la réplique inversée de la distension de l’âme d’Augustin
La discordance se fait concordante tandis que l’aporie du temps chez ce dernier évoque le constat de la discordance de l’esprit (distension) dans la concordance temporelle.
D’autre part, le muthos se confond la plupart du temps avec le concept d’activité mimétique (mimesis) dans la Poétique, c’est-à-dire l’agencement des faits avec la mise en représentation des actions.
L’action prime sur les personnages.
La théorie du muthos, abstraite de la définition de la tragédie, « s’élève comme la solution poétique du paradoxe spéculatif du temps dans la mesure même où l’invention de l’ordre est mise en place à l’exclusion de toute caractéristique temporelle. »
En somme, le lien interne de l’intrigue est logique, pas chronologique.
« L’un par l’autre » prime sur « l’un après l’autre ».
L’universalité de l’intrigue dérive de son schématisme, de son opération synthétique.
Une universalité reconnue, refigurée.
Le poète est donc autant faiseur d’intrigue qu’imitateur d’action.
Imiter étant ici une opération dynamique et active, non pas de simple reproduction passive.
Comme pour la métaphore, il s’agit d’une innovation sémantique.
C’est l’opération de médiation entre le texte « poétique » et le monde réel « éthique », rendu possible par le plaisir de la reconnaissance comme compréhension, dans les limites d’un vraisemblable, en accord avec un concept prospectif de vérité dont l’agir humain est le champ représenté : inventer, c’est retrouver.
Ricoeur a écrit:L’art de composer consiste à faire paraître concordante cette discordance : le « l’un à cause de l’autre » l’emporte alors sur le « l’un après l’autre ».
C’est dans la vie que le discordant ruine la concordance, non dans l’art tragique.
La mimesis a une fonction de liaison :
en tant que mimesis praxeos, elle conjoint pratique éthique et pratique poétique.
Elle a un statut de transposition pratique par le muthos, parallèle à la transposition métaphorique.
*
On peut compter 3 moments :
- celui en amont du de la composition : mimesis I
Seuls les traits éthiques du pré-savoir de l’action sont impliqués par l’activité narrative et le fond culturel (connaissance des genres auxquels Aristote participe à la définition).
De même, il est question de bassesse et de noblesse des caractères et des actions.
- Mimesis II
La mimesis-création. L’agencement poétique, l’opération de médiation entre éthique et poétique.
- Celui en aval du texte : Mimesis III
Il en est peu question en tant que tel dans la Poétique.
(la question de la réception, de l’effet produit, de l’auditoire se trouvent dans la Rhétorique)
Sauf comme structuration : en tant qu’opération, la composition poétique trouve son achèvement, son terme visé dans le spectateur/lecteur.
Le plaisir de retrouver, la catharsis, le possible persuasif se situent ici.
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L'effet dévore la cause, la fin en a absorbé le moyen.
Paul Valéry, Poésie et pensées abstraites
(cité par Herbert Marcuse, in L'homme unidimensionnel)
hks : On le sait bien, une fois que un tel est parti (faché) on se retrouve seuls comme des imbéciles.
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