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Langage et métaphysique 1/2 : glossolalie et messages venus "d'ailleurs"

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Message par Ataraxie Lun 27 Jan 2014 - 16:32

CES FOUS QUI PARLENT MARTIEN
A la fin 19e siècle, à Genève, une femme est l’objet de curiosité des milieux ésotériques et scientifiques. Hélène Smith possède le don de glossolalie. Elle parle spontanément le sanskrit, langue qu’elle n’a jamais entendue, et communique avec les Martiens dans leur propre langue. On se presse pour voir le phénomène. Hélène organise d’ailleurs des séances pour des cercles privés. Psychologues, journalistes, petits bourgeois gagnés par la mode du spiritisme, tous veulent admirer ses performances et tous veulent juger. En fait, entre 1890 et 1910, la communication extraterrestre devient une mode délirante. Une quantité remarquable de farfelus publie des récits jupitériens, vénusiens, martiens dans lesquels ils relatent leurs échanges cosmiques. Hélène en fait partie et elle connaîtra deux périodes  dans sa carrière : un cycle indien et un cycle martien.

Elle est d’abord médium et c’est dans le cadre de ses crises extralucides que les phénomènes glossolaliques apparaissent. Elle pratique bien sûr les voyages dans le temps et l’espace, l’écriture automatique, les prémonitions et la communication avec les morts. Elle a un ami imaginaire, Léopold, et se considère comme la réincarnation de Marie-Antoinette. Les séances se déroulent comme des numéros de transe, avec auto-hypnose et perte de contact avec le réel. Des êtres invisibles se manifestent par messages vocaux qu’elle se charge de répéter. Le psychologue qui la rendra célèbre, un certain Flournoy, y assiste et note scrupuleusement les propos de sa patiente.

Dans le cycle indien, les productions linguistiques d’Hélène ressemblent vraiment à du sanskrit. Mais comment aurait-elle appris cette langue reculée, elle qui n’est qu’une simple employée de commerce ? Flournoy décide de faire expertiser ses notes auprès de linguistes orientalistes. Ces derniers confirment ce que pensait déjà Flournoy : les échantillons observés sont des mélanges de syllabes fictives parsemés de sanskrit ou de mots qui y ressemblent à quelques sons près. Pour ce qui est du sens des mots fictifs, on dispose de peu de traductions : Hélène est « injoignable » en état de crise et au réveil elle est toujours amnésique. Malgré tout, Flournoy réussit à obtenir quelques traductions en questionnant Léopold, l’ami imaginaire, lors de séances ultérieures. Ces traductions en différé nous apprennent qu’il s’agit d’échanges amoureux entre une princesse indienne et son époux. Au fur et à mesure des séances, Hélène construit un roman d’amour. Pour expliquer la ressemblance avec le sanskrit, Flournoy avance l’hypothèse d’une imprégnation inconsciente suite à un contact éventuel avec des écrits dans cette langue. Quant aux voix qu’Hélène entend, il les considère comme des hallucinations auditives et les explique par une dissociation de la personnalité.

Dans le cycle martien, la langue martienne intervient, elle aussi, dans le cadre d’une trame romanesque réunissant plusieurs habitants de Mars. Le martien frappe par sa régularité, à tel point qu’il donne l’illusion d’une vraie langue. Cependant, on y trouve aussi des traces grossières de français. En fabriquant cette langue, Hélène avait bien créé un lexique inconnu mais elle avait conservé les mêmes polysémies et homonymies qu’en français. Par exemple le mot martien signifie le, à la fois l’article défini et le pronom masculin. Sur le plan de la phonologie, le martien ne possède aucune caractéristique que le français ne possède pas et s’apparente au babillage des enfants avec beaucoup de structures élémentaires et un contraste phonétique très faible : « i kiché tén ti si ké di évé dé étéché méné izé bénézé » (Oh pourquoi près de moi ne te tiens-tu, amie enfin retrouvée !). Ce retour au babillage est très fréquent dans les glossolalies. Enfin, pour ce qui concerne la syntaxe, la grammaire du martien est tout simplement un calque de celle du français. Flournoy finit donc par désavouer Hélène. Celle-ci tente un baroud d’honneur avec la création d’un « ultra-martien » mais peine perdue. Elle rompt avec lui et s’en va vivre aux frais d’une riche admiratrice américaine. Loin des critiques, elle achèvera son œuvre avec l’invention d’un uranien.

A la décharge de cette femme, il faut rappeler que certains scientifiques de l’époque rêvent ouvertement de communication avec les extraterrestres. Les thèses de Camille Flammarion par exemple, sur la pluralité des mondes habités, enflamment les imaginations. Dans La planète Mars et ses conditions d’habitabilité, il écrit : « Nous osons espérer que le jour viendra où des moyens inconnus de notre science actuelle nous apporteront des témoignages directs de l’existence des habitants des autres mondes, et même, sans doute, nous mettront en communication avec ces frères de l’espace ». On connaît la passion de Flammarion pour le spiritisme mais que se passe-t-il lorsqu’un scientifique connu, astronome de surcroît, appelle de ses vœux la communication avec les Martiens ? Le spiritisme s’en trouve évidemment enhardi et conforté dans ses principes. Dans son livre, Des Indes à la planète Mars, Flournoy ironise sur le sujet : « (…) la seule chose dont il faille s’étonner, c’est qu’on n’ait point encore vu surgir le médium privilégié à qui reviendra la gloire, unique au monde, de nous avoir le premier servi d’intermédiaire avec les humanités des autres planètes ». Cette impatience scientifique pour d’autres réalités devient une ivresse générale avec l’avènement d’un nouveau genre romanesque, la science-fiction. Jules Verne et Herbert Wells publient des chefs d’œuvres d’anticipation : De la Terre à la Lune (1965), La machine à explorer le temps (1895), La guerre des mondes (1898), etc. Science et littérature font de la surenchère. D’un autre côté, le symbolisme fait son apparition et considère que la réalité est réseau de correspondances mystérieuses à déchiffrer. Enfin vient l’évènement majeur : la naissance de la psychanalyse. Alors que certains découvrent des ultra-mondes en visant Mars, d’autres découvrent des infra-mondes en sondant le territoire de l’inconscient.

Hélène est le fruit de cette société enchantée par les sirènes d’un outremonde. Pour ce qui concerne les mondes extraterrestres, il s’agit de pays idéalisés et de civilisations paradisiaques auprès desquels notre condition humaine trouve une bienveillance consolatrice. Il nous faudrait une sociologie de la métaphysique pour comprendre. J’ai l’impression que l’idée dominante est celle que tout se décide ailleurs, que l’essentiel n’est pas sous nos yeux, que nous ne sommes pas ce que nous croyons être et que d’autres réalités nous appellent. Evolution, code génétique, particules, microbiologie, rayons X, inconscient, vies extraterrestres, l’époque s’emballe pour une sorte d’équation inconnue de l’être. Il y a une fascination quasi-religieuse devant ce qui serait une sublogique de l’existence,  une vie sous la vie, insue, impensée, invisible et oubliée. En un laps de temps assez court, les preuves s'accumulent pour démontrer que la réalité visible est soupçonnable de toutes les dissimulations sur l’être.  

LE DON DES LANGUES
Il faut bien comprendre que la glossolalie et la communication avec d’autres mondes sont liées : un monde inconnu implique une langue inconnue. On ne peut pas être glossolale sans converser avec des interlocuteurs extraordinaires : des morts, des extraterrestres ou des anges. Le plus extraordinaire de tous reste bien sûr Dieu car la glossolalie est d’abord une tradition de communication avec le divin. Elle va d’ailleurs le rester longtemps avant de connaître deux évolutions importantes : sa reconversion dans les activités du spiritisme au 19e siècle puis sa déchéance en symptôme psychopathologique au 20e siècle. Je reviens dans la suite sur au moins deux valeurs théologiques de la glossolalie : le langage de l’évangélisation et le "langage de l’indicible".  

Matthieu l’a dit : « L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matthieu, 4.4). Malheureusement, avant d’être entendu de tous les hommes, Dieu devait se heurter à un obstacle inattendu pour une personne de sa dimension… la diversité des langues. Cette diversité, il faut rappeler que c’est le dieu de l’ancien testament qui en est directement responsable depuis l’épisode de Babel. Aussi, lorsque le dieu nouveau missionne Jésus et les apôtres pour répandre la « bonne nouvelle », il est rattrapé par les conséquences de cette fragmentation linguistique. Comment se faire comprendre de tous les hommes maintenant qu’ils parlent des langues différentes ? Une histoire d’arroseur arrosé. Voici donc comment, par une opération du Saint Esprit, les apôtres reçurent le don des langues : « Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer.  (…) Au bruit qui eut lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Ils étaient tous dans l'étonnement et la surprise, et ils se disaient les uns aux autres: "Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle ?" » (Actes des Apôtres, 2.1-8 ). Pierre prit alors la parole devant la foule et, ce jour-là, ce sont 3 000 âmes qui furent baptisées.  

On voit que tout commence par une langue dont le mode d’acquisition défie les capacités humaines. La stupéfaction et le désarroi devant ce miracle rendent la population disponible pour l’émerveillement métaphysique. En s’intéressant au message, les auditeurs se rendent compte qu’il porte sur des thèmes arcaniques : les injonctions et les vérités muettes de l’univers deviennent tout à coup audibles à leurs oreilles. De là, s’en suit une représentation du destinateur (celui qui envoie le message). Cet être doit nécessairement demeurer dans une dimension surnaturelle, une dimension qui atteste, là encore, que tout se décide ailleurs. Cet être sera donc Dieu. L’émetteur (celui qui prononce le message) est visiblement un élu. Il peut donc légitimement faire parler et agir Dieu à travers sa bouche. Le caractère miraculeux de son don ne sert d’ailleurs qu’à corroborer le caractère extraordinaire de ses propos (et vice versa). La population fait ainsi l’expérience du sacré, elle devient (ou se découvre) sensible à l’angoisse des finalités, à la nature intime de l’être et de l’existence, aux puissances invisibles qui sont à la manœuvre du monde, tous ces sujets dont parlent les messagers de l’au-delà. Hier comme aujourd’hui, pour gouverner les hommes il faut faire parler des dieux et les discours laïcs n’en manquent pas : « Démocratie », « Nation », « Liberté », « Egalité », etc. Parole de Dieu, parole du peuple ou parole du père, elles ont toutes cette indiscutable compétence à avoir toujours raison. Elles composent ces paroles qui, paradoxalement, ne sont jamais faites pour la discussion. Leur source est telle qu’elles ne peuvent pas être simplement dites mais doivent tomber du ciel comme des sentences impérieuses.

A côté de la glossolalie d’évangélisation (ou de prosélytisme) qui  résout des problèmes d’intercompréhension, il y a la glossolalie qui consiste en un dialogue privé avec Dieu. C’est une autre conception du phénomène qui apparaît également dans la Bible et qui est incompatible avec la première : « Celui qui parle en langues [lalein glosse] ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend. Sous l’influence de l’Esprit, il dit des choses inintelligibles » dit l’apôtre Paul dans sa Première épître aux Corinthiens (14.2-3). Je précise que le « parler en langues » est l’expression biblique pour désigner le don linguistique fait aux apôtres par le Saint Esprit le jour de la Pentecôte. D’après Paul, le « parler en langues » servirait donc à communiquer avec Dieu en un langage inintelligible pour les hommes. Il précise plus loin : « celui qui parle en langues, s’édifie lui-même [édifier = mener à la vertu] ; celui qui prophétise, édifie une assemblée. (…) À quoi donc vous serais-je utile, frères, si je venais vous parler en langues et si je ne vous communiquais ni révélation, ni science, ni prophétie, ni enseignement ? » (14.5-6). Le « parler en langues » ou le « don des langues » est donc parfaitement inefficace pour répandre la bonne parole. Une distinction s’opère entre une glossolalie de prophétie et une autre de prière.  

L’homme apte à des échanges indicibles avec Dieu est un homme qui fait l’expérience du Verbe créateur. Avant le Verbe créateur il n’y a rien, ni sens, ni matière, ni intelligence humaine. Le Verbe créateur est donc là qui correspond bien à quelque chose mais ce quelque chose n’est rien de ce que nous pouvons comprendre, nommer ou montrer du doigt. Voilà donc, je pense, là où veut en venir Paul : il parle et comprend la langue du Verbe créateur, c'est-à-dire une langue inintelligible parce qu’elle ne correspond à rien de notre monde. Et si elle ne correspond à rien de notre monde, elle n’est d’ailleurs même pas une langue, elle est innommable comme chose. Le "Verbe créateur" lui-même devrait aussi être innommable. Dans un épisode hautement métaphysique de la Bible, celui du buisson ardent, Dieu apparaît pour la première fois à Moïse et le missionne pour libérer les Hébreux. Moïse lui demande alors quel est son nom et Dieu répond : « Je suis celui qui est » (Exode 3.14) L’indicible rejoint l’innommable. "Celui qui est", ce n'est pas nom. Et en quelle langue pourrait bien parler l’être qui est ? Le langage finit par se dissoudre dans un silence de début du monde. L’autre possibilité, plus classique, est bien sûr d’expliquer cet indicible par le caractère supra-rationnel de l’expérience mystique, de la rencontre avec l’absolu. Alors que l’ineffable est incommunicable parce que la pensée est informe, l’indicible ici est incommunicable parce qu’il est « trop au courant de tout », trop éveillé pour se laisser appréhender dans les limites des mots ordinaires.

Quel que soit les valeurs du parler en langue, il occupe une place importante dans la tradition chrétienne. En termes théologiques, il constitue un charisme, c'est-à-dire un don du Saint Esprit (parmi d’autres comme la prophétie, la guérison,  le discours de science). La croyance dans le miracle du parler en langues est en particulier très vivace dans le courant pentecôtiste. De façon générale, le pentecôtisme voue un culte inconditionnel au Saint Esprit. Les miracles charismatiques, et principalement le parler en langues, sont considérés comme des hiérophanies incontestables, les signes d’une communion entre l’homme et le Saint Esprit. Des légendes paroissiales existent d’ailleurs pour entretenir cette croyance. Ce sont souvent des histoires de femmes soudainement saisies de convulsions verbales au milieu d’un bouillonnement de fidèles. Des femmes-bacchantes, des pythies possédées, des Hélène Smith.
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Message par neopilina Lun 27 Jan 2014 - 17:08

Tes pavés sont toujours remarquables et denses. Toute première réaction courre le grand risque d'être prématurée voire intempestive. En plus tu précises bien 1/2.

Moi qui me pique de métaphysique, j'entends bien ta contribution. Il est aisé de savoir si j'ai la " forme ", suis inspiré, ou pas : je suis, par exemple, prodigieusement agaçant. Mais ce n'est qu'un exemple, le plus flagrant, je suis moins disert sur d'autres, par exemple ma proximité avec le Dieu, ce phénomène. C'est même à titre personnel un critère pour moi-même de juger de la dite " forme ". Je l'entends ou pas, plus. Et quand je touche le fond de cette médiocrité a priori, c'est tout juste si je peux encore respirer !
J'ai fait l'expérience de l'aliénation à plusieurs reprises. Notamment, hospitalisé, sous morphine, et chez beaucoup de sujets, les premiers troubles sont auditifs et/ou paranoïaques ( L'hypocondriaque se sait condamné, parce qu'il se " sait " coupable, etc. ). Mais on apprend toujours, ruminer a posteriori l'expérience de l'aliénation, c'est quelque chose. Et la fois suivante, hospitalisation et morphine à 6 ou 7 sur 10 ( Mortel. ), ça ne s'est pas reproduit.

Quant aux Verbes, je les récuse, comme la Tragédie grecque, ils traduisent déjà une " chute " d'ordre métaphysique. Je suis très très vigilant sur ce point, je flaire un " Verbe " de très loin, et je ne parle même pas des ésotérismes et autres hermétismes, jargons, rites, reliques, etc, etc, que de échecs métaphysiques. Des mots deviennent des Choses parce que on n'arrive pas à faire, dire, mieux. Si je commence à jargonner, je sais de suite que je rame. Le langage, les mots, sont des outils, des véhicules, et doivent le rester. Oui, " ici ", on a un mal fou à dire. Et il y a maintes façons de le faire, et la grande " forme ", ce n'est pas tous les jours. Il y a une Contrée métaphysique, et malheureusement elle n'est pas le Lieu de résidence habituel du Sujet critique, de la conscience, pour faire dans la métaphore " géographique ". A titre personnel, j'ai donc appris à faire avec le fait qu'il y a aléa, cette distance, qui est le lieu de la " chute ". Il faut entériner cette connaissance. Quand j'ai la " forme ", je documente, je bétonne, je jalonne, autant que je le peux, parce que je sais qu'il y aura " chute ". Tu as dit : " Il nous faudrait une sociologie de la métaphysique pour comprendre ". Ajoutes une psychologie, une histoire, des exaltés de tout acabit. Chacun de ses individus, toi, moi, avec, à les siennes, ça ressort de l'ontogenèse, des alchimies d'ordre intime, est un Fruit synthétique, et donc actualise cette " géographie " où la conscience occupe la place du cavalier, pas celle du cheval, qui lui habite cette Contrée, c'est la dichotomie toute relative, grandement (?) admise en philosophie, entre " Je " et " je ". De temps en temps, on y voit clair, mais le pain quotidien, c'est bien l'inverse.

A suivre, aussi ! Poursuis amigo !

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Message par Axiome Mar 28 Jan 2014 - 0:00

Ça va ?! Qui qu’en veut ?  Langage et métaphysique 1/2 : glossolalie et messages venus "d'ailleurs" 963004078 

Ben ! Après cette lecture, je n’en ai même pas besoin …

Vous êtes pénible avec votre métaphysique. Métaphysique par si, métaphysique par-là ! Et puis un récit avec Dieu, Paul, Mathieu et Tintin c’est le pompon…

C’est étrange, à aucun moment je n’ai lu le mot subconscient pourtant il me semble important.

Mais avez-vous au moins vécu une expérience métaphysique ? Là, pour une fois je pense que ma question est très loin d’être idiote.

Personnellement, je pense « peut-être » l’avoir vécue mais je ne le saurai réellement jamais puisque c’est une expérience que j’ai réalisée seule en m’enfermant dans mon laboratoire d’expérimentation. Durée de l’expérience : 1 an car il m’a fallu au moins 6 mois de recul afin d’analyser, déchiffrer et/ou comprendre.

En très bref ! C’est Dur ! Froid ! Lourd ! On a l’impression de marcher sur une lame de rasoir, à chaque pas le risque énorme de chuter. C’est extrêmement dangereux. Rester dans cet état, je pense que c’est la mort assurée. Mais à côté de ça : WOUAH ! La puissance ! Quelle puissance ! Une force incroyable on a l’impression d’être Dieu ou de se prendre pour Dieu, je ne sais pas ?!... Mais on ressent en tout cas une puissance impressionnante et incroyable.

Dans mon laboratoire, j’ai également sur une autre année (avant l’expérience métaphysique d’ailleurs) expérimenté la Phénoménologie. Là encore, durée de l’expérience environ 1 an avec les conclusions. Toujours en bref, c’est doux, chaud, tout est convergence, harmonie, on a l’impression d’être au centre. Une agréable chaleur ressentie aussi au ventre ou aux tripes. Dans cet état, impossible de chuter puisque à chaque pas on trouve quelque chose de nouveau qui vous porte et vous fait sourire en plus. Tout est logique, limpide, tout coule de source, le moindre détail autour de vous et là nécessairement parce que c’est logique et essentiel. La notion de temps entre le passé, le présent et le futur est très étrange, c’est comme si ils ne faisaient presque plus qu’un car encore une fois tout est logique ! On pourrait rester bien plus longtemps dans cet état mais la vie courante vous oblige à couper.

J’ai également expérimenté la transcendance. Si vous êtes sage, une prochaine fois je vous raconte cette expérience.

Bon ! Je n’ai peut-être pas besoin de vous parler aussi de mon expérience de quand on tombe amoureux ! Tout le monde sait et connait déjà….

Je suis folle ? Affirmatif !

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Message par Ataraxie Mar 28 Jan 2014 - 2:16

"Vous êtes pénibles avec votre métaphysique" mais qui est "vous" ? Personnellement, la métaphysique me rebute (surprise...). Je trouve qu'elle est la branche de la philosophie la plus illusoire. Mais le fait est que mes humeurs n'ont aucune importance ici, en tout cas moins que les tiennes. On est dans une rubrique Théologie où, logiquement, tu ne devrais pas t'étonner de rencontrer de la "métaphysique par si [par-ci ?], de la métaphysique par-là" et encore moins d'y rencontrer "Dieu, Paul et Matthieu"... c'est quand même un minimum je dirai. Tu me donnes l'occasion de préciser que le but est de comprendre comment on a pu lier métaphysique et langage (c'est un peu la spécificité du sujet) et, à travers ce lien, pourquoi les gens ont "besoin" de métaphysique, comment ils la pensent et comment elle se niche dans certains phénomènes sociaux. Je me mets à leur place, je cite leur référence et j'essaye de suivre le même cheminement de pensée qu'eux. Ca n'aurait aucun intérêt de faire le procès de la métaphysique en général (et je n'en ai d'ailleurs pas les moyens). Malgré tout, j'ai la désagréable impression que ça va encore finir de cette façon.
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Message par neopilina Mar 28 Jan 2014 - 14:37

Toujours en attendant avec impatience la deuxième partie de la contribution d'Ataraxie, à ce sujet donc, Ataraxie a écrit : " Tu me donnes l'occasion de préciser que le but est de comprendre comment on a pu lier métaphysique et langage (c'est un peu la spécificité du sujet) et, à travers ce lien, pourquoi les gens ont "besoin" de métaphysique, comment ils la pensent et comment elle se niche dans certains phénomènes sociaux ", que je traduis " comment traduire du métaphysique ", Verbe et autres extases, ce qui m'intéresse au plus haut point. A tort ou à raison, j'ai le sentiment d'être confronté à cette difficulté. Et Ataraxie a bien montré si besoin était, que la philosophie était un des modes d'expression de celle-ci, qu'elle n'en avait pas l'apanage, etc.

En attendant donc, je constate.
Qu'Axiome est passée. Ze compte. 30 lignes. C'est Noël !   Langage et métaphysique 1/2 : glossolalie et messages venus "d'ailleurs" 3537522841  ,   Langage et métaphysique 1/2 : glossolalie et messages venus "d'ailleurs" 1829881047   .

Je vous assure Axiome, ce n'est ni froid, ni lourd. Dur, oui, quant au risque de " chute ", notamment religieuse, il est malheureusement permanent : on est même clairement plus souvent en bas qu'en haut, c'est ainsi, constitutif. Mais c'est comme l'alpinisme, ça peut s'apprendre, " ici ", conquérir les sommets profite à la vie dans la vallée. Votre expérience de la phénoménologie m'a bien interpellé : moi, je n'ai tout simplement pas pu. Vous relevez qu'Ataraxie n'a pas utilisé le mot " subconscient ", c'est étrange : il a fait toute la place qu'il fallait à la psychiatrie, via la découverte de l'inconscient, que le philosophe entérine dans sa langue par En-Soi, A priori.
P.S. Avez-vous retrouvez votre pyjama !?

à Ataraxie,

Tu as dit : " Ca n'aurait aucun intérêt de faire le procès de la métaphysique en général (et je n'en ai d'ailleurs pas les moyens). Malgré tout, j'ai la désagréable impression que ça va encore finir de cette façon ". Ha non ! En plus tu élargis judicieusement le champ. Des fois, quand je suis en très grande " forme ", je m'inquiète beaucoup quant à ma santé mentale ! Alors que ma femme se dit seulement qu'il va falloir racheter du papier ! Le dit champ, tu me corrige si besoin est, " traduire du métaphysique " et " les états inhabituels corrélatifs ", c'est un très chouette sujet. Et qu'après une telle contribution, tu dises que la métaphysique te rebute, qu'elle est, je cite : " la branche de la philosophie la plus illusoire ", m'interpelle aussi ! Pourtant, à l'aune de ta contribution, j'ai cru comprendre que tu avais admis que la métaphysique, cette branche de la philosophie, était un des modes d'expression de ce besoin si atavique. Ce ne serait donc pas celui que tu privilégies ? Trop désincarné ? Ce qui constitue, chez moi, une des qualités de ce mode d'expression.

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Message par Axiome Jeu 30 Jan 2014 - 23:30

@Ataraxie : « Le vous » était destiné aussi à Néo. Dans un autre topic, il a même écrit : « La métaphysique recrute, engagez-vous ! ». Il a répété par exemple à plusieurs reprises et à divers endroits qu’il allait se remettre à la métaphysique.

Mais cette fois, j’ai bien compris le but de votre topic avec la précision apportée.

« « Mais le fait est que mes humeurs n'ont aucune importance ici, en tout cas moins que les tiennes. » »

Ah Bon ! Pensez-vous vraiment que mon intervention relevait simplement de mon humeur ? Et pourquoi moins que les miennes ? C’est parce que j’ai une écriture, une orthographe et un vocabulaire minable que vous dites ça ? Excusez-moi alors pour mon accent. Je dois bien admettre qu’il est rare de l’avoir à l’oral et à l’écrit.

Si ! C’est bien [par-ci] par-là. Merci ! (En musique personne ne l’aurait vu …. Langage et métaphysique 1/2 : glossolalie et messages venus "d'ailleurs" 2838363678 )

@Néo : A l’affichage de mon côté, je compte 19 lignes et non 30. Mais dans quelle résolution êtes-vous ? Vous avez un ordi datant de la préhistoire ? lol
La prochaine fois compter les mots, le compte sera au moins juste ! Mais vous avez raison, c’est un exploit sur ce forum !

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Message par Courtial Ven 31 Jan 2014 - 12:54

ataraxie a écrit:A côté de la glossolalie d’évangélisation (ou de prosélytisme) qui  résout des problèmes d’intercompréhension, il y a la glossolalie qui consiste en un dialogue privé avec Dieu. C’est une autre conception du phénomène qui apparaît également dans la Bible et qui est incompatible avec la première : « Celui qui parle en langues [lalein glosse] ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend. Sous l’influence de l’Esprit, il dit des choses inintelligibles » dit l’apôtre Paul dans sa Première épître aux Corinthiens (14.2-3). Je précise que le « parler en langues » est l’expression biblique pour désigner le don linguistique fait aux apôtres par le Saint Esprit le jour de la Pentecôte. D’après Paul, le « parler en langues » servirait donc à communiquer avec Dieu en un langage inintelligible pour les hommes

Il y a une secte protestante, appelée "pentecôtiste" (ce que tu viens de dire explique pourquoi) qui comporte comme principale pratique le parler "en langue". Ce sont des charismatiques entièrement condamnés par les Réformés "officiels", canal historique. L'un d'entre eux, un luthérien pur sucre, m'a appris qu'ils donnaient à cette secte le surnom drôlatique de "dévisseurs d'ampoules" (le parler en langues s'accompagne d'une gestique qui y fait furieusement penser).
Mais moi j'avais compris qu'il s'agissait d'une langue (au singulier) qui serait celle qui aurait existé avant que Dieu n'instaura la confusion des langues, dans le fameux épisode de la Tour de Babel, une langue pré-babélienne, si on veut. C'est que ce m'avait dit un "repenti" de cette secte (assez craignos, à ce qu'il m'en a dit).
Apparemment, ce n'est pas tout à fait cela, : peux-tu en dire plus sur cette question ? Il y en a plusieurs (langage privé) ? Une seule ? C'est celle de Dieu ou elle a un lien privilégié avec Lui ? Pourquoi, etc?

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Message par Ataraxie Sam 1 Fév 2014 - 8:13

Courtial a écrit:
ataraxie a écrit:A côté de la glossolalie d’évangélisation (ou de prosélytisme) qui  résout des problèmes d’intercompréhension, il y a la glossolalie qui consiste en un dialogue privé avec Dieu. C’est une autre conception du phénomène qui apparaît également dans la Bible et qui est incompatible avec la première : « Celui qui parle en langues [lalein glosse] ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend. Sous l’influence de l’Esprit, il dit des choses inintelligibles » dit l’apôtre Paul dans sa Première épître aux Corinthiens (14.2-3). Je précise que le « parler en langues » est l’expression biblique pour désigner le don linguistique fait aux apôtres par le Saint Esprit le jour de la Pentecôte. D’après Paul, le « parler en langues » servirait donc à communiquer avec Dieu en un langage inintelligible pour les hommes

Il y a une secte protestante, appelée "pentecôtiste" (ce que tu viens de dire explique pourquoi) qui comporte comme principale pratique le parler "en langue". Ce sont des charismatiques entièrement condamnés par les Réformés "officiels", canal historique. L'un d'entre eux, un luthérien pur sucre,  m'a appris qu'ils donnaient à cette secte le surnom drôlatique de "dévisseurs d'ampoules" (le parler en langues s'accompagne d'une gestique qui y fait furieusement penser).
Mais moi j'avais compris qu'il s'agissait d'une langue (au singulier) qui serait celle qui aurait existé avant que Dieu n'instaura la confusion des langues, dans le fameux épisode de la Tour de Babel, une langue pré-babélienne, si on veut. C'est que ce m'avait dit un "repenti" de cette secte (assez craignos, à ce qu'il m'en a dit).
Apparemment, ce n'est pas tout à fait cela, : peux-tu en dire plus sur cette question ? Il y en a plusieurs (langage privé) ? Une seule ? C'est celle de Dieu ou elle a un lien privilégié avec Lui ? Pourquoi, etc?
Je parle des pentecôtistes et des charismes dans le dernier paragraphe et, au début, je raconte l'épisode du don des langues dans les Actes des Apôtres (le jour de la Pentecôte). Je n'ai pas trouvé que le parler en langues se rapportait au mythe de la langue adamique mais sur ce genre de sujet les gens sont si imprécis et les interprétations si diverses que pourquoi pas.
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