Dr Jekyll and Mr Hyde

[benfifi]

J'ignore si l'hypothèse a été évoquée.
Récemment j'ai ouvert un exemplaire du Coran qui se trouve dans une bibliothèque de la maison familiale. Il y avait longtemps que le livre dormait.
Dans la majorité des sourates du Coran il est question du croyant et du mécréant. Il m'est apparu l'hypothèse suivante. Moi même en lisant, tout en m'identifiant au croyant, j'ai le réflexe de distinguer cet autre comme étant un mécréant. Je le visualise bien. Autour de moi, dans les médias. Or je crois bien que c'est la première fois que je me suis dit : non, le Coran est la parole divine, dieu s'adresse directement à moi, je suis le croyant, et je suis le mécréant. Il y a des moments où je suis plutôt croyant, et d'autres où je suis plutôt mécréant. C'est à moi à balayer devant ma porte. Ne pas chercher la paille dans l'œil du voisin. M'occuper de la poutre qui est dans le mien.
C'est le b-a ba pourtant. Et je viens seulement de m'en rendre compte.

[Bergame]

Je regrette que ce que dit benfifi ici n'ait jamais été repris ou commenté, parce que cela me semble très intéressant. C'est exactement ainsi que fonctionnent les doctrines religieuses, tout comme les doctrines en général, philosophiques, politiques, ou idéologiques : Elles clivent l'individu en deux entités, une Bonne (qui correspond à ce qui est attendu du croyant) et une Mauvaise (qui correspond à ce qui est défendu au croyant) ; et promettent le salut -ou toute autre forme de rédemption- à celui qui s'efforcera d'ajuster son comportement à la Bonne entité, et la perdition à celui qui restera Mauvais. Etant entendu en effet que toutes ces doctrines se constituent sur l'idée que la Bonne conduite relève d'un enseignement théorique, d'abord -précisément celui de la doctrine-, et un effort pratique, ensuite.

Ce faisant, ces doctrines obscurcissent ce qu'il y a de dialectique en l'âme humaine, et même tendent à l'annihiler. Il s'agit de réduire la psyché à une seule dimension, la Bonne. La Mauvaise est alors typiquement projetée sur l'Autre -l'Autre, le hors-groupe, le différent. C'est ainsi qu'on constitue des Bons et des Mauvais, des Gentils et des Méchants.

A partir de là, la doctrine peut différer selon qu'elle enjoint aux Bons à convertir les Mauvais -ou non. La doctrine islamique, une doctrine de guerriers, est, de ce point de vue, radicale, puisqu'elle commande le prosélytisme, condamne l'apostasie, et promet au fidèle la victoire sur le mécréant, non seulement dans l'autre monde, mais déjà en ce monde-ci.

Mais quelle que soit la doctrine, le cheminement vers l'autonomisation cognitive de l'individu commence par la découverte de benfifi plus haut : Se reconnaître dialectiquement. C'est pour moi le sens du gnothi seauton, inscrit au fronton du temple.

Ce cheminement, néanmoins, débouche sur un autre problème. Lorsqu'on a reconnu et accepté que le Bon et le Mauvais cohabitent en soi, lorsqu'on se situe par-delà Bien et Mal, alors se pose la question : Que faire ?

Car les doctrines, religieuses, philosophiques et idéologiques, ont cet avantage, reconnaissons-le leur : Elles prescrivent au fidèle ce qu'il doit faire.


Dans un autre registre, je tombai ce matin sur ce texte amusant posté sur un réseau social :

PAPA, C’EST QUOI LA DISSONANCE COGNITIVE ?
- Comment t’expliquer ? C’est par exemple quand Harrison Ford (tu sais, Han Solo) vient nous engueuler à Cannes parce que nous ne faisons rien pour sauver la planète qui brûle… alors qu’il se déplace en jet privé, qu’il possède 9 avions et qu’il émet probablement plus de CO2 en une journée que la moitié de la population mondiale dans toute une vie. Pareil pour Leonardo DiCaprio ou plein d’autres.
- Ils mentent alors ?
- C’est plus compliqué que ça. Ils sont sincères quand ils parlent de sauver la planète mais ils ne veulent pas renoncer à leurs petits plaisirs. Ils préfèrent que ce soit les autres qui fassent les efforts.
- Ils sont égoïstes.
- Oui c’est sûr. Mais ils ne le voient pas comme ça. Ils se racontent que ce qu’ils font est plus important, que ça justifie leurs faramineuses émissions, que leur temps a plus de valeurs que celui des autres.
- C’est dégueulasse !
- Je suis d’accord mais le problème c’est qu’on est tous un peu pareils. C’est plus difficile de changer ses propres comportements que de dénoncer ceux des autres…
- Et c’est pour ça que rien ne bouge…
- Malheureusement oui. En plus, les dirigeants politiques aussi sont pareils. Emmanuel Macron veut rendre notre planète « Great Again » mais soutient, par exemple, le projet de Total en Ouganda, destructeur pour les populations locales et pour notre avenir. Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, passe, lui aussi, son temps à parler défense de l’environnement mais il vient d’accorder des permis de forage pétrolier dans des fonds marins protégés. Il y a des centaines d’exemples.
- Comment on s’en sort alors ?
- Euh… Comment dire… Euh… Il sort quand le nouvel Indiana Jones ? Ça te dirait d’aller le voir ? Je te paie un McDo après ?

[Vanleers]

On a un pape jésuite qui, en tant que tel, met le paquet sur la joie.
Dans ce sens, il a publié 2 exhortations apostoliques : Evangelii Gaudium et  Gaudete et exsultate.

Dans la conclusion d’une introduction aux Exercices spirituels d’Ignace de Loyola, fondateur de l’ordre des jésuites dont se réclame le pape :

« C’est le propre de Dieu […] de donner […] la véritable allégresse et joie spirituelle » (Exercices spirituels 329)

Dieu veut le bonheur de l’homme. Tel est le présupposé de base du discernement [et de la foi en l’Évangile]. Par son acte créateur il a suscité et il suscite tous les jours l’homme, chacun et tous, comme un être différent de lui pour pouvoir lui communiquer sa propre béatitude. L’homme est donc, en sa racine, capacité d’être heureux, possédé du désir d’un bonheur qu’il ne peut se donner, mais qui lui est réellement communiqué. Il lui faut donc faire sien ce bonheur reçu. A lui de s’engager dans l’accueil de la béatitude pour la laisser naître et s’épanouir.

On a là un résumé de la religion chrétienne.

« Et tout le reste est littérature » !

[Omer Desseres]

  Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, passe, lui aussi, son temps à parler défense de l’environnement mais il vient d’accorder des permis de forage pétrolier dans des fonds marins protégés.  

Petite anecdote confirmant le raisonnement de la sorte d'absurdité plaidée par ceux qui parlent de ce qu'il faut faire mais qui s'abstiennent de le faire. «faite ce que je dis, ne faite pas ce que je fais»

Il y a quelques années, Justin Trudeau, premier ministre du Canada, entretenait des relations dont on ne pouvait pas dire qu'elles étaient amicales, loin de là, avec Steven Guilbeault, citoyen ordinaire qui s'était lancé depuis longtemps dans une lutte écologique de la forme la plus extrémiste et qui s'était attachée une grande part de la population canadienne. Ce Steven Guilbeault accusait Justin Trudeau de parler en défendant l'écologie, mais agissait de façon contraire à ce qu'il disait.

Il y a quelque temps, Justin Trudeau a nommé Steven Guilbeault au poste de Ministre de l'écologie du gouvernement fédéral canadien.

Et qui a travaillé aux dossiers présentés par les compagnies pétrolières et a accordé en personne les permis de forage pétrolier dans des fonds marins protégés ?

Réponse : Le Ministre de l'écologie du gouvernement fédéral canadien, Steven Guilbeault.

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[Omer Desseres]

Dieu veut le bonheur de l’homme

Dieu veut le bonheur de l’homme agenouillé et même à plat ventre.

Allah veut le bonheur de l’homme prosterné.

« Et tout le reste est littérature » !

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