Anthropomorphique..?

[maraud]

Vous avez dit anthropomorphisme..?

Trois points de vue possibles:
1) je me cherche dans le Monde, pour me connaître
2) je me projette, en image, dans le Monde, pour le connaître
3) je ne sais ni ce que je suis, ni ce qu'est le Monde et mon anthropomorphisme " apparent" est une interprétation fausse.

Quelle est donc cette sentence qui consiste à juger qu'il y a anthropomorphisme sans spécifier en quoi il y a effectivement anthropomorphisme; en admettant , bien sûr, que ce terme ait une quelconque pertinence ? Car, soit je sais quelque chose de moi, et je peux le plaquer, à la façon d'une grille de lecture, sur le monde; soit je sais quelque chose du monde et je le plaque sur moi pour me connaître, auquel cas il y a zoomorphisme.

L'homme peut-il être la mesure d'autre chose que de lui-même; de ce "lui-même" dont il ne se repose de douter que par lassitude ?

[maraud]

L'homme peut-il être la mesure d'autre chose que de lui-même ?

Pour que l'homme soit la mesure de quelque chose, il faut qu'il commence par se situer " quelque part" car on ne mesure une chose que par rapport à une autre.

Or la relativité des rapports que la conscience humaine entretient avec ce qui n'est pas lui, ne permet pas d'y voir assez clair pour prétendre affirmer autre chose que des banalités. L'être humain, spécialiste de l'évaluation, ne peut s'évaluer lui-même; pas plus qu'une balance à plateaux ne peut peser la tare qui l'équilibre et la rend apte à peser ce qui n'est pas elle.

Cela pose le problème de l'anthropocentrisme. Comment celui-là même qui ne sait comment il évalue peut-il prétendre être la mesure, le centre de la réalité qui , de toute évidence, le contient ?

Pourquoi le terme anthropocentrisme n'a-t-il pas d'antonyme ?

[maraud]

Pourquoi le terme anthropocentrisme n'a-t-il pas d'antonyme ?

Peut-être parce ,qu'en effet, l'homme est essentiellement évaluateur. Il est vrai que les animaux, voire même les végétaux évaluent à leur manière, mais il est vrai aussi que seul l'homme s'attarde sur le bleu du ciel qui n'est pourtant pas comestible. D'ailleurs, pourquoi le bleu du ciel , et la beauté en général sont-ils important pour l'homme ?
Peut-être encore, parce que cela ne soulève pas de question; et que cela se présente à nous comme une bonne réponse à une question que l'on ne se pose pas. Certaines croyances ( proches du Manichéisme), par exemple, se posaient la question du Bien vs le Mal, mais ils percevaient esthétiquement la présence du Bien dans la beauté. La problématique de la beauté naturelle/artistique se recoupe avec notre sujet qui est de souligner ( en bon évaluateur) que le bleu du ciel n'est plus si bleu depuis que nous le préférons tartiné sur une toile.)

L'image de JM Guyau qui nous compare à une lentille de verre au travers de laquelle se projette l'image du monde, est très juste. Car, en effet, on est en droit de penser que cette lentille peut croire que le monde émane d'elle. Et c'est d'ailleurs là le point de vue commun, voire philosophique, alors que selon toute vraisemblance, il faudrait inverser la perspective, pour admettre que c'est ce qui est avant la lentille qui est concentré, en quelque sorte dans la lentille "humaine".

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