La question métaphysique
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La question métaphysique
Quel est le statut de la question métaphysique dans la pensée de Heidegger ?
Il s'agit de la question : « Pourquoi y a-t-il l’étant et pas plutôt rien ? »
Dans l'Introduction à la Métaphysique, H. propose deux réflexions à partir de cette question :
- Que la limite de cette question est le néant, ce qui n'est jamais ni d'aucune façon. Et finalement, continue-t-il, le néant lui-même tombe sous le coup de la question, non parce qu'il serait quelque chose du fait que nous en parlons (donc, non pas parce qu'il serait quelque chose pour les hommes) mais parce qu'il est le néant.
- Qu'en ce qui concerne l'étant, la question pourrait très bien ne pas être posée, ça ne changerait rien à l'étant. Autrement dit, l'étant est, indépendamment de l'existence des hommes.
Ma question est double :
1. Est-ce que je comprends bien si je comprends qu'il y a là, pour la pensée de H., le dégagement de la possibilité d'une ontologie ?
2. Est-il possible de discuter les réflexions de H. à ce sujet ? En particulier -et sous réserve que je comprenne bien de quoi il s'agit- je ne suis pas sûr d'adhérer à l'idée selon laquelle "la question métaphysique pourrait très bien ne pas être posée, ça ne changerait rien à l'étant".
Imaginons un instant que nul homme n'ait jamais vécu sur cette planète, et que par conséquent, cette question n'ait jamais été posée en aucune manière. En quoi pourrait-on dire que cela ne changerait rien à l'étant ? En quoi pourrait-on dire que, néanmoins, l'étant est ? "Etant" et "être" ne sont-ils pas des concepts spécifiquement humains ?
Il s'agit de la question : « Pourquoi y a-t-il l’étant et pas plutôt rien ? »
Dans l'Introduction à la Métaphysique, H. propose deux réflexions à partir de cette question :
- Que la limite de cette question est le néant, ce qui n'est jamais ni d'aucune façon. Et finalement, continue-t-il, le néant lui-même tombe sous le coup de la question, non parce qu'il serait quelque chose du fait que nous en parlons (donc, non pas parce qu'il serait quelque chose pour les hommes) mais parce qu'il est le néant.
- Qu'en ce qui concerne l'étant, la question pourrait très bien ne pas être posée, ça ne changerait rien à l'étant. Autrement dit, l'étant est, indépendamment de l'existence des hommes.
Ma question est double :
1. Est-ce que je comprends bien si je comprends qu'il y a là, pour la pensée de H., le dégagement de la possibilité d'une ontologie ?
2. Est-il possible de discuter les réflexions de H. à ce sujet ? En particulier -et sous réserve que je comprenne bien de quoi il s'agit- je ne suis pas sûr d'adhérer à l'idée selon laquelle "la question métaphysique pourrait très bien ne pas être posée, ça ne changerait rien à l'étant".
Imaginons un instant que nul homme n'ait jamais vécu sur cette planète, et que par conséquent, cette question n'ait jamais été posée en aucune manière. En quoi pourrait-on dire que cela ne changerait rien à l'étant ? En quoi pourrait-on dire que, néanmoins, l'étant est ? "Etant" et "être" ne sont-ils pas des concepts spécifiquement humains ?
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Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
Re: La question métaphysique
Cette question n'est pas la question de la métaphysique mais la question de l'être . L'étant n'est pas en soi un probléme pour la métaphysique qui prétend le prendre tel qu'il se donne ( voir Aristote ) au bon sens commun . Autrement dit, la métaphysique ne pose pas la question de ce que c'est que l'étant mais seulement de ses formes multiples dans le discours usuel .
La métaphysique prétend répondre à la question de l'être , sur son sens, en interrogeant à partir de l'étant naturel en en recherchant, le fondement, le sens et la fin . Pour Heidegger la métaphysique accepte des présupposés ,qui peuvent évoluer elle n'est donc qu'un moment de l'histoire de l'être , notamment sa forme moderne ,positiviste, scientiste et expansion de la volonté de puissance .
La question du sens de l'être et de l'étant est une question qui concerne l'ontologie et non la métaphysique qui elle est une science seconde sur l'étant .
On n'avance pas si on ne distingue pas les niveaux .
La métaphysique prétend répondre à la question de l'être , sur son sens, en interrogeant à partir de l'étant naturel en en recherchant, le fondement, le sens et la fin . Pour Heidegger la métaphysique accepte des présupposés ,qui peuvent évoluer elle n'est donc qu'un moment de l'histoire de l'être , notamment sa forme moderne ,positiviste, scientiste et expansion de la volonté de puissance .
La question du sens de l'être et de l'étant est une question qui concerne l'ontologie et non la métaphysique qui elle est une science seconde sur l'étant .
On n'avance pas si on ne distingue pas les niveaux .
philodingue- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 07/06/2008
Re: La question métaphysique
Au temps pour moi, appelons-la donc "question de l'être".
Mais peu importe le nom que tu lui donnes, la question reste la même.
Cela étant dit, ma réflexion n'est sans doute pas pertinente. Pour l'instant, il semble assez clair en effet que même si l'homme n'avait jamais foulé le sol de cette planète, l'étant serait. Il y a pourtant quelque chose qui me gêne, dans cette idée, mais je ne parviens pas à mettre le doigt dessus.
Peut-être le rôle de "berger de l'être" attribué à l'homme. Il est vrai sans doute que c'est à l'homme que l'être se dévoile, mais en quoi peut-il y avoir là un destin quelconque ? Et si l'homme n'était pas, et n'avait jamais été ?
J'ai le sentiment que l'homme et l'être sont intimement liés, chez H., plus que de raison, et qu'il y a le Da-sein autant qu'il y a l'être, et inversement. Ce qui me manque, en fait, c'est la contingence.
En disant que le néant est, H. n'a-t-il pas éliminé la possibilité de la contingence radicale ?
Je ne sais pas, ça ne me semble pas avoir de sens, "le néant est". Ca me semble une résolution grammaticale.
Mais peu importe le nom que tu lui donnes, la question reste la même.
Cela étant dit, ma réflexion n'est sans doute pas pertinente. Pour l'instant, il semble assez clair en effet que même si l'homme n'avait jamais foulé le sol de cette planète, l'étant serait. Il y a pourtant quelque chose qui me gêne, dans cette idée, mais je ne parviens pas à mettre le doigt dessus.
Peut-être le rôle de "berger de l'être" attribué à l'homme. Il est vrai sans doute que c'est à l'homme que l'être se dévoile, mais en quoi peut-il y avoir là un destin quelconque ? Et si l'homme n'était pas, et n'avait jamais été ?
J'ai le sentiment que l'homme et l'être sont intimement liés, chez H., plus que de raison, et qu'il y a le Da-sein autant qu'il y a l'être, et inversement. Ce qui me manque, en fait, c'est la contingence.
En disant que le néant est, H. n'a-t-il pas éliminé la possibilité de la contingence radicale ?
Je ne sais pas, ça ne me semble pas avoir de sens, "le néant est". Ca me semble une résolution grammaticale.
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Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
Re: La question métaphysique
" Pour l'instant, il semble assez clair en effet que même si l'homme n'avait jamais foulé le sol de cette planète, l'étant serait. Il y a pourtant quelque chose qui me gêne, dans cette idée, mais je ne parviens pas à mettre le doigt dessus"
Philosophiquement, cette phrase n'a strictement au sens .Il n'y a ni avant ni aprés le Dasein .Si le Dasein n'est pas là ou n'est plus là qui va-t-on interroger pour nous dévoiler le sens du monde qui ne serait plus le nôtre ? Il ne suffit pas de prolonger des courbes d'évolution en avant ou en arrière pour construire un monde qui n'aurait pas eu de spectateurs humains . De la même manière que nous ne sommes pas des êtres avec un passé mais des "être-été", des êtres construisant et reconstruisant inlassablement notre passé à la lumière de notre présent, le passé du monde en tant passé ne peut nous être directement ni indirectement donné .Ce que nous appelons passé de la terre à partir de vestiges ou de traces reste notre vision présente d'un temps artificiel scientifiquement reconstruit qui en tant que telle appartient à notre horizon d'être actuel et ne peut lui échapper.
Philosophiquement, cette phrase n'a strictement au sens .Il n'y a ni avant ni aprés le Dasein .Si le Dasein n'est pas là ou n'est plus là qui va-t-on interroger pour nous dévoiler le sens du monde qui ne serait plus le nôtre ? Il ne suffit pas de prolonger des courbes d'évolution en avant ou en arrière pour construire un monde qui n'aurait pas eu de spectateurs humains . De la même manière que nous ne sommes pas des êtres avec un passé mais des "être-été", des êtres construisant et reconstruisant inlassablement notre passé à la lumière de notre présent, le passé du monde en tant passé ne peut nous être directement ni indirectement donné .Ce que nous appelons passé de la terre à partir de vestiges ou de traces reste notre vision présente d'un temps artificiel scientifiquement reconstruit qui en tant que telle appartient à notre horizon d'être actuel et ne peut lui échapper.
philodingue- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 07/06/2008
Re: La question métaphysique
Je ne vous avais pas reconnu avant ce matin .
Le style se fait plus familier , ce qui n'est pas un reproche , mais comme je n'avais lu que deux messages de vous sur un autre sujet, j' avoue que pensant à quelqu'un d'autre je me suis fourvoyé un temps sur qui disait m'avoir reconnu ( facile :hks !!!.Vous connaissiez plus que vous ne reconnaissiez)
Bien à vous
Le style se fait plus familier , ce qui n'est pas un reproche , mais comme je n'avais lu que deux messages de vous sur un autre sujet, j' avoue que pensant à quelqu'un d'autre je me suis fourvoyé un temps sur qui disait m'avoir reconnu ( facile :hks !!!.Vous connaissiez plus que vous ne reconnaissiez)
Bien à vous
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12510
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: La question métaphysique
"Ce que nous appelons passé de la terre à partir de vestiges ou de traces reste notre vision présente d'un temps artificiel scientifiquement reconstruit qui en tant que telle appartient à notre horizon d'être actuel et ne peut lui échapper."
Traces, oui, de quelque chose qui était lorsque l'homme n'était pas, et qui a disparu. Ce qui en est reconstruit appartient à notre horizon, soit, mais cette reconstruction n'opère pas à partir de rien. En fait, en tant que telle, elle n'a que le sens de retrouver ce qui était lorsque l'homme n'était pas. Le fait qu'elle ne puisse exactement le retrouver n'implique pas que la science construise alors un pur artefact. Ce qui était, nous l'ignorons, et ne pourrons jamais que l'ignorer ; en revanche, ce dont la trace porte témoignage, c'est que quelque chose était.
Traces, oui, de quelque chose qui était lorsque l'homme n'était pas, et qui a disparu. Ce qui en est reconstruit appartient à notre horizon, soit, mais cette reconstruction n'opère pas à partir de rien. En fait, en tant que telle, elle n'a que le sens de retrouver ce qui était lorsque l'homme n'était pas. Le fait qu'elle ne puisse exactement le retrouver n'implique pas que la science construise alors un pur artefact. Ce qui était, nous l'ignorons, et ne pourrons jamais que l'ignorer ; en revanche, ce dont la trace porte témoignage, c'est que quelque chose était.
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