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L'épreuve de l'étranger : Allemagne romantique(résumé)

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Message par Vargas Mer 9 Avr 2008 - 11:01

Histoire de la traduction :



- Berman débute par s’intéresser à Luther dont la traduction de la bible à partir du latin, pierre angulaire de la Réforme, va fonder l’allemand moderne écrit.
Partant de son allemand local, oral et imagé (le Hochdeutsch), Luther forge une traduction compréhensible du peuple, quitte à se distancer de l’original.
Il s’agit de s’élever au-delà des multiplicités des allemands de l’époque tout en conservant les modes généraux d’expression des divers parlers.
« Dans la traduction de Luther se joue une première et décisive auto-affirmation de l’allemand littéraire ».


-Herder, au XVIII ème siècle, préfigure la traduction critique des romantiques en impliquant la critique, l’histoire et la philologie.
Il oppose consciemment sa vision de la traduction, comme fidélité et élargissement linguistique et culturel à celle des "belles infidèles" du classicisme français.


- La Bildung est certainement l’un des chapitres les plus intéressants en ce sens qu’il exprime la manière dans la réflexion sur la traduction permet d’approfondir celle sur l’horizon dans laquelle on l’approche.

La Bildung, comme culture, formation impliquant un processus de dépassement exprime la conception que la culture allemande de l’époque se fait d’elle-même.
Cheminement d’un devenir-soi passant nécessairement par un devenir-autre.
Ce potentiel et ce rapport à l’altérité central au romantisme allemand sont ressaisis par ses représentants dans le mouvement de la traduction qui devient instrument et allégorie de ce programme.
« Parce que l’étranger a une fonction médiatrice, la traduction peut devenir l’un des agents de la Bildung. »
Dans ce cadre, le rapport à l’antiquité gréco-romaine comme modèle et à l’orientalisme comme altérité et genèse dépaysante devient essentiel, de Voss , Goethe, Schiller à Holderlin.


- Goethe a exprimé le devenir de la littérature en tant que mondiale, (Weltliteratur).
Les échanges entre les littératures nationales ou régionales ont vocation à s’intensifier. Elles doivent concevoir « ouvertement leur existence et leur déploiement dans le cadre d’une interaction sans cesse intensifiée. »
Dans ce souci de communication et de conscience réflexive, la traduction devient un enjeu particulier, non seulement pour le chercheur et l’auteur mais pour le statut de la culture en général, et entre auteurs.
Ainsi, Goethe parle de la régénération qu’une traduction produit sur une œuvre.
« L’effet en retour de la traduction sur l’œuvre traduite est sans doute un phénomène fondamental. », écrit Goethe.


-l’Athenaum, revue fondée par les frères Schlegel est le fer de lance de la révolution romantique d’Iéna.
Le courant exalte un retour à l’Antiquité, fait apparaître l’idée d’un génie national poétique et protéiforme, l’hypervalorisation de la conscience réflexive, l’autodéploiement de la philosophie ; elle travaille sur le mélange de la pensée et de la poésie et fait surgir un art de la traduction.

La traduction devient synonyme et reflet de différents processus :
celui en jeu entre parler et art en poésie ; la communication devient l’enjeu d’une théorie de traduction généralisée, par opposition à celle restreinte (inter ou intra-linguale) qui en est à ses débuts.
On en vient à considérer la traduction comme parachèvement/dépassement de l’œuvre (c’est-à-dire comme potentialisation), comme ironie romantique révélant celle propre à l’œuvre, voire comme « la venue vers l’œuvre d’une dimension dialogique sui generis ? »

- les romantiques, ensuite, effectuent une théorie spéculative de la traduction.
2 propositions découlent de la pensée de Novalis :
1) Toute œuvre est animée par un mouvement auto-réfléchissant
2 )le "grand tour" effectué par l’œuvre dans sa traduction pourrait la rendre toujours plus "universelle" et "progressive".

Mais elle exprime aussi la possibilité qu’un tel mouvement dépende d’un certain espace poétique défini historiquement par le romantisme.
Ce "grand tour" de la traduisibilité littéraire évoqué par Schlegel exprime le fait que l’œuvre surgissant comme telle s’institue toujours dans un certain écart à la langue. C’est cet écart qui permet la traduction, qui la rend nécessaire mais qui détermine aussi les enjeux culturels, linguistiques, idéologiques.
La traduction comme mouvement critique.


-Avec Schleiermacher et, à sa suite, Von Humboldt, la traduction entre dans l’espace herméneutico-linguistique et se dote d’une forme systématique (limiter son aire dans le champ de la compréhension) et méthodique (analyser mais aussi déduire les méthodes possibles).
Englobant les travaux précédents, il formalise la distinction entre traduction restreinte et généralisée selon les questions de communication et fournit l’idée d’un processus intersubjectif :
la traduction de l’œuvre s’inscrit dans le rapport entre l’auteur, le traducteur et le lecteur, amenant soit du lecteur à l’auteur en rendant son étrangeté, soit de l’auteur au lecteur en le transposant en fonction de la culture d’arrivée.

Humboldt favorisera les problèmes soulevés par le premier mouvement : il s’agit de faire sentir l’étranger, pas l’étrangeté.
Néanmoins la spécificité du traduire est ici encore à extraire de sa dissolution dans le processus interprétatif.


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Message par Plus Oultre Mer 9 Avr 2008 - 14:55

Merci Vargas.
Je l'ai acheté ce matin, donc je ne lis pas ton résumé pour le moment, mais je te ferai part de mes impressions/questions.

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Message par Vargas Mer 9 Avr 2008 - 16:38

Dans ce cas, j'ai bien fait de ne pas le poster plus tôt Wink

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Message par Jans Mer 27 Sep 2017 - 17:53

Luther a traduit à partir du grec (pour le NT), c'est même ce qui fait la grande différence avec les traductions issues du latin de saint Jérôme.
A son époque, il n'y a pas de langue allemande unifiée. Il a eu 2 bonnes idées : 1) mélanger ce qu'on appelle l'allemand moyen de Saxe (il est Saxon) avec l'allemand moyen des chancelleries impériales et royales, essentiellement rhénanes ; 2) écouter les gens parler dans la rue et prendre leur allemand "vivant" pour le mettre dans ses traductions.
P.S.: "moyen" (Mitteldeutsch)veut dire ici la langue de la bande géographique qui est à peu près au milieu de l'Allemagne, de l'ouest à l'est ; au sud on a le Oberdeutsch : les dialectes des montagnes; au nord (plat) le Niederdeutsch (dont le néerlandais sera une trace durable).

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