La mort
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La mort
Dans un autre topic,
Bref, écartons ces éléments normatifs, reste un sujet, un sujet fort : L'angoisse de la mort.
D'abord, est-ce un sentiment ? Il me semble qu'en caractérisant l'angoisse de la mort comme un sentiment, tu la vides déjà d'une bonne partie de son importance. L'angoisse de la mort n'est sans doute pas une peur, ressentie à chaque instant de la vie, si c'est ce que tu veux dire, cela est certain. Mais la peur existerait-elle seulement s'il n'y avait pas la mort ?
Je ne crois pas du tout que l'angoisse de la mort puisse être "inexistante" chez, ou pour, certains individus. Je ne crois pas du tout qu'elle soit inexistante chez "les jeunes", par exemple. Je crois encore moins qu'elle "disparaisse" en vieillissant ! Je crois effectivement qu'on n'y pense pas, qu'elle n'est que rarement présente à l'esprit, et même rarement ressentie.
C'est aussi parce que nous vivons dans un monde (occidental) qui a, avec beaucoup de succès, repoussé la mort hors de la conscience et hors de la vie quotidienne. La mort peut ne pas nous être présente à l'esprit -nous avons cette chance.
Mais sans doute, oui, que, si la conscience de la mort nous hantait à chaque instant, sans doute nous ne pourrions simplement pas vivre.
Et toutefois, inversement, je me demande : Si nous étions libres de toute angoisse de la mort, pourquoi vivrions-nous ? Pourquoi, à la première douleur "insurmontable", ne mettrions-nous pas fin à la souffrance ?
La philosophie existentialiste a fait du suicide le signe de la liberté de l'homme : L'homme choisit, en quelque sorte, de continuer à vivre malgré l'inéluctabilité de la mort et l'absurdité de l'existence. Ou du moins, selon Camus : Non pas tant l'homme que le héros. Il pourrait mettre fin à ses jours, mais décide de continuer à rouler son rocher, indéfiniment. A bien y réfléchir, c'est une morale aristocratique. La vérité est peut-être moins glorieuse et plus prosaïque : La mort nous angoisse. Au pied du mur, lorsque la fin se présente véritablement comme une possibilité, on préfèrerait quand même mieux se reprendre un peu de rab.
Et cela, au fond, est -paradoxalement !- très rationnel : On sait ce qu'on perd, on ne sait pas ce qu'on gagne.
Comme souvent chez toi, Vanleers, j'identifie dans ce post un peu de prêchi-prêcha ou de méthode Coué : "L'homme libre ne craint pas la mort". Admettons, mais qu'en est-il de l'homme du commun, celui qui n'a pas lu Spinoza ?Vanleers a écrit:L’angoisse de la mort est un sentiment très peu partagé.
Inexistant chez les jeunes, il disparaît complètement à partir d’un certain âge, la mort étant même parfois souhaitée lorsque des douleurs deviennent difficiles à supporter.
Quel que soit son âge, l’homme libre n’est pas angoissé par la mort, tout simplement parce qu’il n’y pense pas.
Bref, écartons ces éléments normatifs, reste un sujet, un sujet fort : L'angoisse de la mort.
D'abord, est-ce un sentiment ? Il me semble qu'en caractérisant l'angoisse de la mort comme un sentiment, tu la vides déjà d'une bonne partie de son importance. L'angoisse de la mort n'est sans doute pas une peur, ressentie à chaque instant de la vie, si c'est ce que tu veux dire, cela est certain. Mais la peur existerait-elle seulement s'il n'y avait pas la mort ?
Je ne crois pas du tout que l'angoisse de la mort puisse être "inexistante" chez, ou pour, certains individus. Je ne crois pas du tout qu'elle soit inexistante chez "les jeunes", par exemple. Je crois encore moins qu'elle "disparaisse" en vieillissant ! Je crois effectivement qu'on n'y pense pas, qu'elle n'est que rarement présente à l'esprit, et même rarement ressentie.
C'est aussi parce que nous vivons dans un monde (occidental) qui a, avec beaucoup de succès, repoussé la mort hors de la conscience et hors de la vie quotidienne. La mort peut ne pas nous être présente à l'esprit -nous avons cette chance.
Mais sans doute, oui, que, si la conscience de la mort nous hantait à chaque instant, sans doute nous ne pourrions simplement pas vivre.
Et toutefois, inversement, je me demande : Si nous étions libres de toute angoisse de la mort, pourquoi vivrions-nous ? Pourquoi, à la première douleur "insurmontable", ne mettrions-nous pas fin à la souffrance ?
La philosophie existentialiste a fait du suicide le signe de la liberté de l'homme : L'homme choisit, en quelque sorte, de continuer à vivre malgré l'inéluctabilité de la mort et l'absurdité de l'existence. Ou du moins, selon Camus : Non pas tant l'homme que le héros. Il pourrait mettre fin à ses jours, mais décide de continuer à rouler son rocher, indéfiniment. A bien y réfléchir, c'est une morale aristocratique. La vérité est peut-être moins glorieuse et plus prosaïque : La mort nous angoisse. Au pied du mur, lorsque la fin se présente véritablement comme une possibilité, on préfèrerait quand même mieux se reprendre un peu de rab.
Et cela, au fond, est -paradoxalement !- très rationnel : On sait ce qu'on perd, on ne sait pas ce qu'on gagne.
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...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5358
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: La mort
De mon point de vue je pense que les personnes ( en général ) craignent bien davantage la souffrance que la mort.
Pour 2 raisons principales :
- la mort présente au moins l' intérêt de faire cesser la souffrance présente, celle ressentie par l' organisme vivant.
- ils pensent que la mort conduit quelque part.
Pour 2 raisons principales :
- la mort présente au moins l' intérêt de faire cesser la souffrance présente, celle ressentie par l' organisme vivant.
- ils pensent que la mort conduit quelque part.
Re: La mort
Le moi a peur de la mort.
Le soi est déjà mort… et ressuscité.
Le soi est déjà mort… et ressuscité.
Vanleers- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4214
Date d'inscription : 15/01/2017
Re: La mort
De ton point de vue , le parcours d' un humain, l' histoire qu' il se raconte et qu' il mémorise tout au long de ce parcours ... c' est ce qui fait le moi , ou ce qui fait le soi ? ...Vanleers a écrit:Le moi a peur de la mort.
Le soi est déjà mort… et ressuscité.
Re: La mort
Mais si cela était vrai, je te repose la question : Pourquoi, alors, tous les gens qui souffrent -et nous souffrons tous, à un moment ou un autre de notre existence- ne mettent-ils pas fin à leurs jours ? Pourquoi n'y a-t-il pas davantage de suicides ?toniov a écrit:De mon point de vue je pense que les personnes ( en général ) craignent bien davantage la souffrance que la mort.
Pour 2 raisons principales :
- la mort présente au moins l' intérêt de faire cesser la souffrance présente, celle ressentie par l' organisme vivant.
- ils pensent que la mort conduit quelque part.
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...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5358
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: La mort
Parce que certains sont plus courageux ou résistants à la douleur que d' autres.Bergame a écrit:Mais si cela était vrai, je te repose la question : Pourquoi, alors, tous les gens qui souffrent -et nous souffrons tous, à un moment ou un autre de notre existence- ne mettent-ils pas fin à leurs jours ? Pourquoi n'y a-t-il pas davantage de suicides ?toniov a écrit:De mon point de vue je pense que les personnes ( en général ) craignent bien davantage la souffrance que la mort.
Pour 2 raisons principales :
- la mort présente au moins l' intérêt de faire cesser la souffrance présente, celle ressentie par l' organisme vivant.
- ils pensent que la mort conduit quelque part.
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