Le MOI, le SOI
+4
alain
Vanleers
jean tardieu
hks
8 participants
Page 5 sur 7
Page 5 sur 7 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Re: Le MOI, le SOI
Je n'ai pas parlé de manque. Vous introduisez une connotation morale.Vanleers a écrit:Il s’agit toujours d’une Puissance en acte (à ne pas comprendre comme une potentialité) qui ne manque de rien
Je ne comprends pas ce déni de réalité.(la réalité de la créativité)
Comment expliquez- vous le mouvement créateur de la Nature?
Jamais elle ne cesse de se renouveler.
Dernière édition par hks le Dim 15 Nov 2020 - 17:36, édité 2 fois
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12511
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Le MOI, le SOI
hks a écrit:Je n'ai pas parle de manque. Vous introduisez une connotation morale.
Hola hola ! tout doux l'ami ! Le manque n'est pas une connotation morale, c'est la pulsion même de l'humain. La pulsion est un effet de nature.
jean tardieu- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 995
Date d'inscription : 26/09/2020
Re: Le MOI, le SOI
hks a écrit:Comment expliquez-vous [Vanleers] le mouvement créateur de la Nature?
Jamais elle ne cesse de se renouveler.
A la place de " renouveler ", j'aurais dit " devenir ". La physique, la thermodynamique, la cosmologie, nous décrivent ce devenir de l'univers physique : un jour il sera plat et froid (l'hypothèse de big crunch est de plus en plus écartée, un prix Nobel de physique dans les années 2010 récompense la découverte de l'augmentation de la vitesse d'expansion de l'univers, etc.). La seule chose qui pourra, très localement, contrarier ce mouvement général et intrinsèque, c'est la vie, si elle existe encore, en extrayant de l'énergie pour ses propres besoins de son environnement immédiat, comme elle le fait depuis son apparition.
Les dynamiques à l'oeuvre au sein de l'inerte, d'une part, et au sein du vivant, d'autre part, doivent être étudiées séparément, parce que c'est très très différent, tout bêtement.
_________________
" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Le MOI, le SOI
A neopilina
Il faut distinguer Nature et nature.
La nature dont vous parlez, c’est la nature au sens habituel : les étoiles, les arbres, les petits oiseaux, etc...
La Nature dont il est question ici, c’est Dieu (Deus sive Natura), la Natura naturans de la Scolastique, la Substance selon Spinoza, qu’on peut aussi appeler la Vie, la Voie (le Tao), la Phusis des Présocratiques.
Bref, il s’agit d’une notion qui va au-delà de la nature, de la physique, une notion méta-physique.
Je cite à nouveau Sévérac :
Par Nature, j’entends donc la Puissance éternelle de Dieu, on pourrait dire le Désir éternel de Dieu, le désir n’étant pas conçu, de la façon habituelle, comme désir de ce qui manque mais affirmation plénière d’être.
Il faut distinguer Nature et nature.
La nature dont vous parlez, c’est la nature au sens habituel : les étoiles, les arbres, les petits oiseaux, etc...
La Nature dont il est question ici, c’est Dieu (Deus sive Natura), la Natura naturans de la Scolastique, la Substance selon Spinoza, qu’on peut aussi appeler la Vie, la Voie (le Tao), la Phusis des Présocratiques.
Bref, il s’agit d’une notion qui va au-delà de la nature, de la physique, une notion méta-physique.
Je cite à nouveau Sévérac :
Pascal Sévérac a écrit: Vis, conatus, cupiditas : force, effort, désir. Ces trois concepts renvoient à la même réalité, celle d’une puissance de vie qui fait « tout son possible » (sans reste) pour conserver son être. La force (vis) est cette puissance en tant qu’elle est comprise à partir de la puissance éternelle de Dieu. L’effort (conatus) est cette puissance en tant qu’elle est considérée comme impliquée dans une existence en commerce avec d’autres existences. Le désir (cupiditas) est encore cette même puissance, en tant qu’elle est déterminée, par une quelconque affection, à faire quelque chose de particulier.
Par Nature, j’entends donc la Puissance éternelle de Dieu, on pourrait dire le Désir éternel de Dieu, le désir n’étant pas conçu, de la façon habituelle, comme désir de ce qui manque mais affirmation plénière d’être.
Vanleers- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4214
Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Le MOI, le SOI
à Vanleers
je reproche à Spinoza ( conséquemment à Sévérac mais sous réserves néanmoins)
je reproche... disons un certaine accentuation sur le conservatisme. Lequel se voit dans son conatus "effort de persévérer dans son être".
Qu'il y a- t- il de nouveau?
réponse : Rien
rien qui ne soit déjà dans les causes antérieures.
Ce qui est dans le fil de pensée de son déterminisme.
Le problème c'est L’effort (conatus) qui est cette puissance en tant qu’elle est considérée comme impliquée dans une existence en commerce avec d’autres existences.(Sévérac)
C'est la nature naturée qui est le problème.
Ce qui pour nous est accessible ce sont les phénomènes.
C est le problème fondamental
occulté par celui de l'essence de l'Absolu.
On suppose, voir Hegel très impérieux en la matière, que tenant l'Absolu on tient les phénomènes.
Majestueuse construction qui a beaucoup perdu de son aura.
je reproche à Spinoza ( conséquemment à Sévérac mais sous réserves néanmoins)
je reproche... disons un certaine accentuation sur le conservatisme. Lequel se voit dans son conatus "effort de persévérer dans son être".
Qu'il y a- t- il de nouveau?
réponse : Rien
rien qui ne soit déjà dans les causes antérieures.
Ce qui est dans le fil de pensée de son déterminisme.
Le problème c'est L’effort (conatus) qui est cette puissance en tant qu’elle est considérée comme impliquée dans une existence en commerce avec d’autres existences.(Sévérac)
C'est la nature naturée qui est le problème.
Ce qui pour nous est accessible ce sont les phénomènes.
C est le problème fondamental
occulté par celui de l'essence de l'Absolu.
On suppose, voir Hegel très impérieux en la matière, que tenant l'Absolu on tient les phénomènes.
Majestueuse construction qui a beaucoup perdu de son aura.
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12511
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Le MOI, le SOI
C'est bien la nature naturante l'éternel problème : Dieu a-t-il parlé à quelqu'un ?
Et s'il parle à tout un chacun, alors qui a raison ?
Ou encore, le Dieu des philosophes est-t-il le Dieu de tout le monde ?
Ou encore, Dieu est-il un objet d'études ?
Ou encore, Dieu est-il tenu par une logique humaine ?
Ou encore...
Et s'il parle à tout un chacun, alors qui a raison ?
Ou encore, le Dieu des philosophes est-t-il le Dieu de tout le monde ?
Ou encore, Dieu est-il un objet d'études ?
Ou encore, Dieu est-il tenu par une logique humaine ?
Ou encore...
jean tardieu- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 995
Date d'inscription : 26/09/2020
Re: Le MOI, le SOI
jean Tardieu a écrit:C'est bien la nature naturante l'éternel problème : Dieu a-t-il parlé à quelqu'un ?
Ta question ferme le problème.
Parce que tu y réponds.
A tout le moins tu empruntes le chemin d'une réponse. C'est le théologique. L' Absolu est rapporté à Dieu. Il y a réduction
et fermeture .
La solution du problème consistant alors à définir (ou à refuser ou à douter qu'on le puisse), l' essence de Dieu.
.................
Dans le théologique, la solution la plus ouverte consiste à englober la nature naturée dans la naturante (Spinoza et Hegel et autres panthéismes)
Nonobstant le risque pris dans l' énonciation de l'essence de l' Absolu (parce qu'il s'agit bien de l' Absolu dans les Cas de Spinoza et Hegel)
persiste la question du lien entre la naturante et la naturée.
Comment expliquer le passage du TOUT dans les parties ?
Problème posé parce qu'on présuppose que l'Absolu s'exprime dans les phénomènes. La Naturante s'exprime dans la naturée.
ET on a alors (si l'on peut dire) des métaphysique descendantes.
...................
Une métaphysique ascendante (si l'on peut dire) partirait des phénomènes (nature naturée) et du multiple expliqué (comme il se peut) remonterait vers l'Absolu.
Elle remonterait à partir de MOI, à partir de la conscience, à partir d'un savoir certain.
Et elle remonterait (désolé de le dire) autant qu'il lui est possible de remonter.
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12511
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Le MOI, le SOI
La question ne peut surgir que de MOI.
Et alors elle est la suivante : Dieu peut-il entrer dans l'entendement humain ?
Il y a peu de chances qu'il entre dans le mien, tant je suis limité, tant l'univers naturé est complexe et me dépasse. Déjà la physique Q. m'est inapprochable ou à peu près, le fonctionnement du cerveau tout autant. Il me semble même que le cerveau ne pourrait pas se comprendre lui-même, pas plus que l'esprit.
Alors Dieu... Je crois même que c'est être singulièrement audacieux, gonflé pour tout dire, que d'y prétendre. C'est simplement manquer à la modestie la plus élémentaire.
Et alors elle est la suivante : Dieu peut-il entrer dans l'entendement humain ?
Il y a peu de chances qu'il entre dans le mien, tant je suis limité, tant l'univers naturé est complexe et me dépasse. Déjà la physique Q. m'est inapprochable ou à peu près, le fonctionnement du cerveau tout autant. Il me semble même que le cerveau ne pourrait pas se comprendre lui-même, pas plus que l'esprit.
Alors Dieu... Je crois même que c'est être singulièrement audacieux, gonflé pour tout dire, que d'y prétendre. C'est simplement manquer à la modestie la plus élémentaire.
jean tardieu- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 995
Date d'inscription : 26/09/2020
Re: Le MOI, le SOI
hks a écrit:à baptiste
Pour paraphraser Heidegger je n' ai pas dis que" Fondane ne pense pas" .
(Sauf Nicolescu et Lupasco)
Les auteur cités dans ton article sont des littéraires (.Ann Van Sevenant, Olivier Salazar-Ferrer, Till Kuhnle)
Les littéraires pensent et sont les mieux placés pour penser une expression de l'émotion métaphysique exprimée par Fondane, lequel connaissait bien la philosophie rationaliste qu'il refuse.Il était à la recherche d'autres catégories de la pensée, d'autres critères d'observation, qui pourraient ébranler nos jugements établis.
Nous ne sommes pas habilités à attribuer des brevets officiels de philosophe, c’est le rôle de l’université et des dictionnaires il se trouve que les deux le font pour Fondane et pas pour Proust. Par contre nous pouvons rationnellement questionner la rationalité d’un discours ,en ce qui concerne Bergson et les spiritualistes, effectivement on peut interroger le côté rationnel de l’intuition fondatrice...cette « évidence de la raison », mais c’est un autre débat.
Pour en revenir à la discussion sur le Moi, Fondane est-il anti rationaliste ? Non, lutter contre « les évidences de la raison » ce n’est pas être anti-rationaliste, j’en veux pour preuve qu’il s’intéresse aux mathématiques et à la physique et il n’est pas le seul dans ce cas. Pascal dans ses écrits scientifiques témoigne d’une rigueur rationnelle remarquable pourtant il lui arrive de mettre en doute les capacités de la raison dans ses œuvres apologétiques. A la différence de Fondane, la découverte des limites de la raison chez Pascal se passe de manière rationnelle alors que chez Fondane elle est plus émotionnelle. Et puis il y a aussi Kant et « l a raison sensible aux chimères », il y a toujours un moment ou la raison se confronte à l’irrationnel ou l’esprit se confronte à une réalité qui le dépasse, dans la bataille qui oppose Camus à Hegel, Fondane est simplement du côté de Camus. Peut-on reconnaître dans les deux siècles qui ont suivi la publication des théories d’Hegel cette marche vers l'Idée qui se réalise dans l'histoire et la fin de cette dernière, cette rationalité intégrale de l'histoire qui impliquerait que son développement réalise plus complètement la morale et la liberté, ne peut-on pas douter et se souvenir de la « raison sensible aux chimères » et rejoindre Pascal lorsqu’il dit « Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher ».
Est ce faire insulte à la raison d’admettre qu’il est nécessaire d’être prudent lorsque le rationnel butte sur l’irrationnel pour répondre à la question « qui je suis moi qui suis ?» de ne pas trop être « sensible aux chimères ». Peut-on rationnellement faire abstraction des émotions alors que celles-ci ont précédés de très loin l’apparition de la raison dans l’histoire de l’espèce comme dans celle de l’individu ?
baptiste- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 3117
Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Le MOI, le SOI
kercoz a écrit:baptiste a écrit:
Kercoz Comment peux-tu mettre en cause une faculté ? A-t-on jamais eu le choix d’être doté ou pas de raison, que l’on mette en cause l’optimisme avec lequel on a accordé foi à la raison soit mais pas l’existence de la raison. La question essentielle du « Moi » n’est pas celle de la raison mais celle de la conscience.
Ce que je propose comme hypothèse, c'est que le processus "cherchait" à développer des variabilités culturelles afin d'améliorer la résilience de l' espèce. Que pour ce faire, il a boosté une capacité potentielle en germe chez certaines espèces sociales (par ex la pêche par échouage, dangereuse, dont certains orques ((de mémoire)) accèdent par apprentissage). Ce processus passe par un développement cognitif ...., développement qui semble avoir débordé.
On ne revient toujours à la même question quels éléments objectifs permettent de mettre en évidence une intention?
baptiste- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 3117
Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Le MOI, le SOI
jean tardieu a écrit:C'est bien la nature naturante l'éternel problème : Dieu a-t-il parlé à quelqu'un ?
Et s'il parle à tout un chacun, alors qui a raison ?
Ou encore, le Dieu des philosophes est-t-il le Dieu de tout le monde ?
Ou encore, Dieu est-il un objet d'études ?
Ou encore, Dieu est-il tenu par une logique humaine ?
Ou encore...
Le problème c'est simplement de prétendre chosifier un concept avec ou sans N majuscule et toutes les conséquences qui en découlent. Est ce rationnel?
baptiste- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 3117
Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Le MOI, le SOI
Ce n'est pas le sujet du fil.baptiste a écrit:Pour en revenir à la discussion sur le Moi, Fondane est-il anti rationaliste ?
Je reprends mon interrogation de départ (premier post du fil)
Autrement dit quelle idée le critique se fait-il de ces supposées "chimères" dans l'esprit d'autrui ?hks a écrit:Je me demande constamment: mais que vise cette critique ?
La première chimère est à mon avis dans l'esprit du critique lequel a ses idées bien arrêtées sur ce que pense un tel ou un tel.
Sa chimère (celle du critique) s'appelle en général un contresens.
Il voit un chiffon rouge et se précipite .
Est- ce une étoffe rouge ?
Ou bien plutôt un toréro intelligent qui déploie en tous sens une muleta .
Dernière édition par hks le Lun 16 Nov 2020 - 14:02, édité 1 fois
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12511
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Le MOI, le SOI
hks a écrit:
La première chimère est à mon avis dans l'esprit du critique lequel a ses idées bien arrêtées sur ce que pense un tel ou un tel.
Sa chimère (celle du critique) s'appelle en général un contresens.
Il voit un chiffon rouge et se précipite .
Est- ce une étoffe rouge ?
Ou bien plutôt un toréro intelligent qui déploie en tous sens une muleta .
Il est vrai que tout arroseur sera, un jour ou l’autre, arrosé.
Vous prenez-vous pour un torero intelligent ?
Même les plus intelligents se font parfois encorner.
Vanleers- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4214
Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Le MOI, le SOI
On peut toujours chosifier un concept ou son signifiant. Cela pose seulement le problème de la réalité du signifiant, qui peut être pris pour hypothèse.Baptiste a écrit:
Le problème c'est simplement de prétendre chosifier un concept
Si le tel ou tel a dit ce qu'il pense, ce n'est plus une chimère...hks a écrit:La première chimère est à mon avis dans l'esprit du critique lequel a ses idées bien arrêtées sur ce que pense un tel ou un tel.
jean tardieu- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 995
Date d'inscription : 26/09/2020
Re: Le MOI, le SOI
Vanleers a écrit:vous prenez-vous pour un torero intelligent ?
Même les plus intelligents se font parfois encorner.
bof quand même je suis revenu au début du fil et à ma lecture de VARELA
Ce que j'ai précisé. A quoi ça sert?
je pensais à FICHTE ( voire à HUSSERL) et à la difficulté de les comprendre sans faire de contresens
et donc aux contresens que certains, néanmoins grands philosophes intrinsèquement, ont pu faire.
je pense par exemple à La crique de Hegel Différence des systèmes de Fichte et de Schelling; Foi et Savoir,
Parce qu'ils ont (ces critiques) des intuitions fortes.
Puissamment créatifs, ils sont souvent plus maladroits que les spécialistes (universitaires ou autodidactes).
Ils suivent le fil de leur intuition forte et l'opinion qu'ils ont des autres ne correspond pas à ce qu'un bon spécialiste a compris
mais bref
Dernière édition par hks le Lun 16 Nov 2020 - 11:36, édité 1 fois
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12511
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Le MOI, le SOI
Dieu n'est pas tenu par une logique humaine ou alors il faut expliquer pourquoi il livre son fils unique à ses pires ennemis. Ce que ne justifierait aucune logique humaine, elle conduirait juste à faire l'exact contraire.
La raison invoquée : racheter les péchés du monde. Ce qui ne rachète rien. Et n'a même rien à voir avec le péché du monde.
Ainsi, expliquer, justifier Dieu, serait-ce par le MOI, ne suit pas la moindre logique, si chère pourtant à la philosophie.
Et si Dieu ne se trouve pas dans le Dieu des Ecritures, pourquoi la philosophie reprend-elle ce concept sinon pour signifier un absolu de plus qui n'a besoin d'aucune condition, d'aucune relation à quoi que ce soit, et pourrait se concevoir comme l'univers lui-même, faisant ainsi double emploi, redondance ?
La raison invoquée : racheter les péchés du monde. Ce qui ne rachète rien. Et n'a même rien à voir avec le péché du monde.
Ainsi, expliquer, justifier Dieu, serait-ce par le MOI, ne suit pas la moindre logique, si chère pourtant à la philosophie.
Et si Dieu ne se trouve pas dans le Dieu des Ecritures, pourquoi la philosophie reprend-elle ce concept sinon pour signifier un absolu de plus qui n'a besoin d'aucune condition, d'aucune relation à quoi que ce soit, et pourrait se concevoir comme l'univers lui-même, faisant ainsi double emploi, redondance ?
jean tardieu- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 995
Date d'inscription : 26/09/2020
Re: Le MOI, le SOI
Perso je maintiens "se renouveler" et ce parce que je m'intéresse au court terme. Par exemple le MOI je préfère dire qu' il se renouvelle plutôt que "il devient". Je dirais bien que la mémoire devient.neopilina a écrit:A la place de " renouveler ", j'aurais dit " devenir ".
Elle est un contenu en expansion.
Mais le MOI est lui toujours comme neuf. Le MOI de maintenant ce n'est pas le MOI d' hier.
Je ne peux pas réintégrer le MOI d'hier, je ne peux pas y revenir et ce parce qu' il n'y a aucune substantialité persistante du MOI en deçà du MOI actuel.(a fortiori au delà)
le MOI persiste mais dans une durée courte.
Ce qui est persistant dans certaine durée plus longue c'est le corps.
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12511
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Le MOI, le SOI
Curieusement, il m'était venu la question, que j'ai laissé tomber par distraction :hks a écrit:Mais le MOI est lui toujours comme neuf. Le MOI de maintenant ce n'est pas le MOI d' hier.
Le MOI d'un enfant de 10 ans ne peut pas être le même que celui de l'homme mûr de 40 ou encore de 70.
Le MOI mûrit, se renforce, s'atténue, se disloque... : c'est encore une affaire de pulsion et d'hormones !
jean tardieu- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 995
Date d'inscription : 26/09/2020
Re: Le MOI, le SOI
hks a écrit:Dans le théologique, la solution la plus ouverte consiste à englober la nature naturée dans la naturante (Spinoza et Hegel et autres panthéismes).
Nonobstant le risque pris dans l'énonciation de l'essence de l'Absolu (parce qu'il s'agit bien de l'Absolu dans les cas de Spinoza et Hegel) : persiste la question du lien entre la naturante et la naturée.
Comment expliquer le passage du TOUT dans les parties ?
Problème posé parce qu'on présuppose que l'Absolu s'exprime dans les phénomènes. La Naturante s'exprime dans la naturée.
Et on a alors (si l'on peut dire) des métaphysique descendantes.
Une métaphysique ascendante (si l'on peut dire) partirait des phénomènes (nature naturée) et du multiple expliqué (comme il se peut) remonterait vers l'Absolu.
Elle remonterait à partir de MOI, à partir de la conscience, à partir d'un savoir certain.
Et elle remonterait (désolé de le dire) autant qu'il lui est possible de remonter.
jean tardieu a écrit:La question ne peut surgir que de MOI.
Eh oui. Même si certains posent, en vertus des raisons qui sont les Leurs (cogito), d'abord le Dieu, ensuite, ça se passe comme ça et pis comme ça, etc., c'est bien un Sujet (cogito) qui le fait (ici, je renvoie pour la énième fois à Kant).
Sinon, j'entends bien ce que dit hks (et Vanleers au dessus). Entre la voie " descendante " et la voie " ascendante ", on connait assez mon choix.
Je reviens à cela :
hks a écrit:La solution du problème consistant alors à définir (ou à refuser ou à douter qu'on le puisse), l'essence de Dieu.
Exact. L'athée radical, le zététicien trop " zélé ", c'est à dire obtus et réducteur, est souvent tenté de faire des leçons de méthode, de rigueur, de rationalité à autrui (par exemple, moi), et là je tousse : les Dieux et Analogues existent, et pas qu'un peu, ils façonnent le Monde, en terme de méthode, de rigueur, de rationalité, la vraie question c'est qu'est-ce que c'est ? Même si on est athée, liberté et droit que je ne conteste à personne, je considère que c'est une erreur gravissime de balayer d'un revers de la main (ce qui n'est ni méthodique, ni rigoureux, ni rationnel) un tel phénomène, majeur et constant, dans l'histoire passée, présente, et, j'en suis bien certain, au delà des étiquettes sur " la boite ", à venir. Non seulement, les objets de la théologie sont attestés, fondés, etc., mais celle-ci, est indispensable, essentielle, cruciale. Ne serait-ce d'abord qu'en tant que science humaine, discipline philosophique, ce que fonde totalement le cogito, sur lequel est fondée l'argumentation de Kant : c'est forcément un Sujet qui pense au Dieu, qui le pense, l'éprouve, etc. Il faut savoir. Et poser des limites a priori à la connaissance n'est pas non plus méthodique, rigoureux et rationnel.
_________________
" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Le MOI, le SOI
la remarque est justifiée mais dans une sphère seulement . Celle de l'image que je me fais de ce que je suis (même devenant) et c'est un MOI substantiel que j'imagine.Jean Tardieu a écrit:Le MOI d'un enfant de 10 ans ne peut pas être le même que celui de l'homme mûr de 40 ou encore de 70.
. Les critiques du MOI substantiel disent que cette image n'est qu'une image ...et que si je cherche une réalité autre qu'imaginaire je ne la trouve pas.
Il reste cependant que cette image existe bel et bien et que je n'ai pas la même image de moi enfant que âgé.
........
Mais ma remarque est dans une autre sphère.
J'aurais du dire
Le MOI de maintenant ce n'est pas le MOI d'il y a deux minutes.
A chaque fois que je reprends conscience de MOI ce n'est plus le même MOI.
Le MOI est un acte. Comparons avec un autre acte: la décision (volition) à chaque fois ce n'est pas la même volition. Une fois l'acte agit je ne peux pas le réintégrer (m'y replacer comme dans une maison qui persiste) comme on dit réintégrer les lieux.
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12511
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Le MOI, le SOI
[quote="baptiste"]
Nous sommes les seuls à poser cette question. Pourquoi, à postériori vouloir à justifier le fait d'être, d'exister, par une intention ?
Comme la feuille, dans la jungle qui remercie Dieu de l' avoir choisie, parmi des milliard d'autre feuilles, pour faire se poser le papillon. (Lao tse toung). La seule chose qui fait que ce fleuve coule ici et non ailleurs, c'est l'action de 2 contingences : le bassin versant et la pesanteur. In fine, en remontant le cours des contingences, on aboutit à la néguentropie comme intention première.
Ce qui est curieux, c'est que si l' entropie s'admet facilement, ...la néguentropie reste LE mystère.
kercoz a écrit:
On ne revient toujours à la même question quels éléments objectifs permettent de mettre en évidence une intention?
Nous sommes les seuls à poser cette question. Pourquoi, à postériori vouloir à justifier le fait d'être, d'exister, par une intention ?
Comme la feuille, dans la jungle qui remercie Dieu de l' avoir choisie, parmi des milliard d'autre feuilles, pour faire se poser le papillon. (Lao tse toung). La seule chose qui fait que ce fleuve coule ici et non ailleurs, c'est l'action de 2 contingences : le bassin versant et la pesanteur. In fine, en remontant le cours des contingences, on aboutit à la néguentropie comme intention première.
Ce qui est curieux, c'est que si l' entropie s'admet facilement, ...la néguentropie reste LE mystère.
_________________
TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4784
Date d'inscription : 01/07/2014
Re: Le MOI, le SOI
hks a écrit:ça tu le décrètes. C'est une question d'éthologie. Ce qui implique la science. Si la science observe des variations de comportement dans les espèces animales sociales, il faudra réviser ton affirmation...ils sont strictement rigides dans leurs interactions entre individus.Nous sommes les seuls à être un peu moins rigides dans nos comportements entre individus.
ce qui relève aussi d'un savoir scientifique.
La "rigidité "demande à être vue en contexte. C'est un concept aussi abstrait que celui de "variabilité" et ils n'ont de sens utilisable que relatifs à tels contextes précis.
Tu étayes tes affirmation sur quelques exemples bien choisis et qui sont trompeurs.
.
Désolé pour le retard de cette réponse.
C'est effectivement de l' éthologie. Il est évident que l' on discerne des variations, mais, à ce que je sais, vraiment très peu entre les individus d' une même espèce. Et cette rigidité semble exister aussi bien dans le temps que dans l'espace. Tu vas argumenter que j'inverse la causalité, mais nous sommes le contre exemple de cette rigidité. Une moindre rigidité comportementale, entrainerait immanquablement des cultures différentes (bifurcantes) chez une espèce et la nécessité d' un apprentissage . On le constate tres peu souvent et de façon embryonnaire ( percussion chez des singes, échouage volontaire de certains groupe de cétacés, et qqs variations musicales d' oiseaux par région. Ce qui m' a convaincu de cette rigidité c'est l' étude des variantes comportementales de plusieurs taxons voisins de canards. Les bifurcations génétiques doivent dater de dizaines de milliers d'années et sont pourtant similaires sans être identiques. Ca ne laisse pas de place à l' improvisation individuelle.
Les amorces de cultures apprises sont plutot des exceptions qui attendent leur heure et il serait intéressant de chercher ce qui les a provoqué.
Pour le reste, tu sembles ennuyé par le fait que ce processus évolutif utilitariste puisse être à l'origine du "moi". Ca désenchante le truc sans rien lui enlever de son intéret, rien de grave.
_________________
TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4784
Date d'inscription : 01/07/2014
Re: Le MOI, le SOI
Les origines du moi, sont les interactions entre conscience et langage articulé.
jean tardieu- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 995
Date d'inscription : 26/09/2020
Re: Le MOI, le SOI
Globalemnt oui ...mais dans le détail ? C'est une question d'échelle d'observation.kercoz a écrit:C'est effectivement de l'éthologie. Il est évident que l' on discerne des variations, mais, à ce que je sais, vraiment très peu entre les individus d'une même espèce.
Mais c'est bien ce qu' on constate chez homo sapiens ... non ?kercoz a écrit: Une moindre rigidité comportementale, entrainerait immanquablement des cultures différentes (bifurcantes) chez une espèce
il y a sans doute une explication scientifique possible - à venir, ça c'est une pan de l'affaire.puisse être à l'origine du "moi".
L'apparition de la conscience de soi humaine relève évidemment du biologique. Il n'y a pas eu insufflement divin.
En revanche on peut admettre que des formes de "ressentir" sont présent chez les plus petits organismes vivants ce qui est une forme de protoconscience. Ou bien l'admettre chez les embryons d'espèces plus complexes que les protozoaires.
ce qui renvoie à bien d autres explications que celle par la socialisation à fin de préserver l'espèce
l'autre pan de l'affaire relève plus de la phénoménologie au sens large (par introspection)
Parce que, in fine, on ne peut parler de la conscience ou du sentir QUE parce que nous en avons, NOUS, conscience .
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12511
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Le MOI, le SOI
hks a écrit:
Mais ma remarque est dans une autre sphère.
J'aurais du dire
Le MOI de maintenant ce n'est pas le MOI d'il y a deux minutes.
A chaque fois que je reprends conscience de MOI ce n'est plus le même MOI.
Le MOI est un acte. Comparons avec un autre acte: la décision (volition) à chaque fois ce n'est pas la même volition. Une fois l'acte agit je ne peux pas le réintégrer (m'y replacer comme dans une maison qui persiste) comme on dit réintégrer les lieux.
Amusant, ma première proposition était de dire que le « Moi » c’est l’expérience que le « Je » fais d’un phénomène que l’on appelle la vie. Bon j’avais eu le malheur de dire que cette expérience du « Je » devait être prise dans toutes ces composantes aliénantes tant biologiques, psychologiques, sociologiques qu’historiques. Tu m’as reproché d’avoir l’approche d’un neurologue ce que j’ai contesté en me référant à Pascal « Qu’est ce que le moi… », Fondane « voulons nous vraiment savoir ce que la Connaissance pense de l’existant ou bien, pour une fois ce que l’existant pense de la Connaissance ? » celle de l’homme qui se pose des questions sur lui-même "l'acte même par lequel l'existant pose sa propre existence, l'acte même du vivant, cherchant en lui et hors de lui, avec ou contre les évidences, les possibilités mêmes du vivre." Et finalement qu’est ce que je vois ? Tu dis la même chose que moi (en moins bien peut-être ) parce que tu aurais pu dire que chaque accomplissement d'un acte fait évoluer le "Moi".
Pour conclure ma participation à ce post je dirai que le "Moi" est l’expression temporaire d’un existant qui vit simultanément dans un monde réel accessible à la raison et un monde imaginaire qui ne lui ne l'est pas, à la fois sujet et objet de sa pensée il ne peut jamais faire face objectivement à sa propre réalité ce qui peut parfois le conduire à vouloir la détruire volontairement. " Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux: c'est le suicide".
baptiste- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 3117
Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Le MOI, le SOI
Baptiste a écrit:Tu m’as reproché d’avoir l’approche d’un neurologue ce que j’ai contesté en me référant à Pascal « Qu’est ce que le moi… »
ah mais pas du tout reproché... je t'ai dit que tu étais conciliant
voir par hks le Mer 11 Nov - 16:04
...................................................
je dis surtout autre chose .baptiste a écrit:Tu dis la même chose que moi (en moins bien peut-être )
parce que je dis tout le contraire de cela
baptiste a écrit:dire que chaque accomplissement d'un acte fait évoluer le "Moi".
Parce que le Moi ( de mon humble point de vue) n' évolue pas.
Le MOI est le point de vue sans durée SUR la durée.
Je veux bien réexpliquer ma position mais il faudrait que je sois motivé.
Il faudrait que ce que je dis ne soit pas systématiquement taxé de spiritualisme ou autres formes de contorsion métaphysiques éloignées de l'expérience.
......................
et puis tu m'as donné envi de lire Fondane. Quand ma librairie réouvrira j'aviserai.
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12511
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Page 5 sur 7 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Page 5 sur 7
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum