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Kant, Critique de la Raison Pure : Esthétique Transcendantal

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Message par Bergame Lun 17 Sep 2007 - 23:11

Par Olaf : Kant, Critique de la Raison Pure (I) : Esthétique Transcendantale


La première partie de la Critique de la Raison Pure présente l'idéalité de l'espace et du temps. Nous allons essayer de voir plus clair là dedans.

*

A - L'espace pur

Peut-on parler d'un espace en soi ? C'est la question que se pose Kant dans ce chapitre. Il va de soi que je suis en contact à une extériorité, que par exemple devant moi, je suis face à un espace qui contient une table et une pomme. Je suis affecté, ma sensibilité est impressionné par cette table et cette pomme.

Mais ai-je, hormis l'expérience de ce champ table-pomme, ai-je réellement une expérience de l'espace? Ou plutôt, sans l'espace, puis-je avoir une expérience de ce champ. Essayons de nous représenter l'espace en soi : je visualise une étendue, une substance. Là dessus on peut rajouter l'espace empirique, c'est-à-dire la table et la pomme. Seulement, ai-je une quelconque expérience de l'espace comme étendue ?

Non, l'espace comme étendu n'est pas connaissable. Et pourtant, il est la condition de la présentation de la table et de la pomme. Mieux, si il n'est pas connaissable, peut-on se dire s'il est en soi ou en moi ?

*

Reprenons pour mieux cerner le problème :

1 - L'espace comme étendue est la condition de la présentation des objets empirique (en outre, la table et la pomme).

2 - Or, je n'ai aucune expérience de l'espace comme étendue.

3 - Si je n'en ai aucune expérience, suis-je autorité à le penser comme un en soi ? Bien évidemment non.

Conclusion : Tout ce que l'on peut en dire, c'est que l'espace est une forme pure de la sensibilité subjective.

Plutôt renversant non ? L'espace n'est plus en soi, mais est une condition a priori de toute connaissance empirique. Il n'y a aucune expérience empirique que je peux placer en dehors d'un espace. Or cet espace je ne le connais jamais par expérience empirique, ainsi, il est une condition pure de toute apparition.

Car rappelons la chose suivant : jamais je ne peux connaître une chose autrement que par le travail qu'effectue ma sensibilité et mon entendement. La chose en soi n'est connaissable que dans une phénomanalisation de cette chose.

Pour nous résumer : L'espace est une forme pure de l'intuition de l'extériorité empirique. Ainsi, le réalisme empirique stricte se couple inéluctablement d'une idéalité transcendantale.


B - Le Temps


Et il en va de même pour le temps. Imaginons deux secondes que le temps soit une substance en soi : comment pourrait-on avoir la sensation d'une simultanéité ou d'une succession autrement que par l'expérience subjective de la temporalité ? En d'autres termes, il y a une nécessité empirique à ce que le temps soit une forme pure de l'intuition. Et par extension, un temps en soi est strictement inconnaissable.

Seulement, si l'espace est la condition a priori de présentabilité de l'extériorité empirique, le temps est plus large. Car le temps permet de présenter non seulement l'extériorité, mais en plus l'intériorité. En effet, les phénomènes de mon âme, mes turpitudes existentielles, ne sont présentable que par l'intermédiaire du temps. L'introspection n'est possible que dans une présentation empirique qui nécessité la forme pure de l'intuition qu'est le temps.

*


Alors je me questionne sur la réalité du temps chez Kant : est-il qu'une propriété des choses telles qu'elles sont en elles mêmes ?

La réponse est non, le temps kantien n'est pas ce qu'on pourrait appeler un temps objectif ou temps cosmologique. Il n'existe que dans et pour un sujet, à la fois comme forme de la sensibilité(=forme de l'intuition)et condition de toute expérience possible, et cela au même titre que l'espace.

Ou bien n'est-il qu'un fruit spéculatif sans substance et sans crédit comme l'est la cause chez Hume ?

Selon Hume, la causalité se réduit à une connexion nécessaire entre des événements qui a lieu exclusivement dans notre esprit. La relation de cause à effet n'est pas une loi du réel mais de l'esprit humain.

Mais le problème avec Kant, c'est qu'il existe 2 interprétations sur la forme spatio-temporelle de l'intuition.
- La première considère que l'espace et le temps sont la position de l'absence d'objet: c'est-à-dire la position de l'existence qui ne pose l'existence d'aucun objet. Dans ce cas, temps et espace constituent l'être de tout étant sensible, mais cet être n'est pas lui-même un étant. Car espace et temps sont des riens, un néant et non pas un quelque chose. Autrement dit, ils sont la position de l'existence. C'est la version d'Heidegger.
- La seconde comprend la théorie kantienne de l'espace et du temps au sens d'un idéalisme subjectif: temps et espace n'appartiennent pas au domaine de l'étant parcequ'ils ne sont pas des objets, mais des figures du néant, des êtres de l'imagination. Dans cette optique, espace et temps ne sont plus que les conditions subjectives de l'intuition humaine. Je crois que c'est la position d'Habermas et des néo-kantiens.

Donc pour répondre à la question: oui, si on opte pour l'être de l'imagination ; non, si on se décide pour l'être du sensible.
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Message par Came Lun 18 Aoû 2008 - 21:50

Ces deux concept idéel, l'espace et le temps, se rejoigne en quelque sorte au moyen de la causalité ?
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Message par Bergame Lun 18 Aoû 2008 - 23:08

Ce ne sont pas des concepts idéels, ce sont les formes a priori de l'intuition dans lesquelles les objets sensibles nous sont donnés.
La causalité est une catégorie de l'entendement, càd effectivement l'un des concepts, également a priori, qui synthétisent l'expérience sensible en tant que fondement de la connaissance.
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Message par Came Mar 19 Aoû 2008 - 23:43

L’espace et le temps sont tout de même des concepts, bien que le mode selon lequel nous les appréhendons soit l’intuition. Je t’invite à te référer à la critique de la raison pure dans la Première section de l’esthétique transcendantal, Kant emploi comme titre de section : Exposition métaphysique de ce concept (de l’espace), Exposition transcendantale du concept de l’espace et ensuite, dans la Deuxième section de l’esthétique transcendantale il emploi comme titre de section : Exposition métaphysique du concept du temps, Exposition transcendantale du concept du temps. Pour Kant, l’espace et le temps sont-ils des concepts ?

Parfois ils les qualifient aussi de représentations, d’intuition…



Lorsque l’on tente de comprendre Kant il faut aussi comprendre le contexte dans lequel il forgea sa philosophie. La langue allemande de son n’époque n’avait que fondée provisoirement le langage philosophique, alors à même sa philosophie il y avait aussi une tentative d’éclaircissement des concepts, et en particulier ceux avancé par Baumgarten.

Ce que je te proposait c'est une tentative de rapprochement entre Kant et Schopenhauer.


P.S. Plusieurs sont de rapide tireur condescendant, il tire plus vite que leur ombre. :gsdgr:
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Message par Bergame Mer 20 Aoû 2008 - 1:17

Pardonne-moi je te prie, je n'ai pas voulu te donner l'impression d'être condescendant. J'ai simplement essayé de répondre à ta question. Je vais donc essayer également de préciser, pour ce que j'en sais ou j'en crois, avec la faiblesse de mes moyens, et laisserai plus compétent continuer.

Non, nous n'appréhendons pas, ni ne construisons, de concept par l'intuition, chez Kant -ni chez aucun autre, d'ailleurs, à moins que je ne me trompe ? Cela étant, il faut comprendre qu'il y a derrière le terme "espace", par exemple, deux choses.
D'une part, le concept "espace", qui prend place dans une théorie, une doctrine, qui s'agence logiquement, et qui a pour vocation de référer au réel.
D'autre part, l'"objet" "espace", un "objet" du réel selon Kant, qui est forme a priori de l'intuition dans laquelle etc.
La distinction tient, si ma mémoire est bonne, à ce que Kant appelle le Darstellung, c'est-à-dire l'exposition de la théorie, qui est à la fois une construction logique et un discours sur le réel.
Du point de vue de la théorie, donc, du point de vue de la présentation de la doctrine, l'espace est un concept.
Du point de vue du sujet transcendantal qui observe son environnement, l'espace est une forme de l'intuition.

Je le fais sans regarder mes notes ni me replonger dans le texte, ça peut valoir le coup d'approfondir, et/ou de confronter avec une autre interprétation.
Arf, d'ailleurs, en me relisant, je me dis que l'"espace" comme "objet du réel", chez Kant, et à moins que je ne me trompe sur sa définition du réel, ça doit pas avoir grand sens. Mais pour l'instant, nous dirons que l'idée est là, et qu'elle est compréhensible.

En revanche, je m'avoue très ignorant sur Schopenhauer.
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Message par cedric Mer 20 Aoû 2008 - 8:12

Came a écrit:
Ce que je te proposait c'est une tentative de rapprochement entre Kant et Schopenhauer.

Rapproche toi toi-même. Au lieu de te palucher sur des noms propres et sur des mots.

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Message par Came Jeu 21 Aoû 2008 - 23:16

Dans ma première intervention, je tentais de vérifié le rapport qu'entretient la causalité (l'une des catégories de l'entendement) avec le temps et l'espace. Je m'interroge sur la manière selon laquelle les catégories entrent en relation avec l'espace et le temps, bien que les phénomènes soient gérés par les catégories. J'arrive, grâce à Shopenhauer, à voir la relation que la causalité entretient avec l'espace et le temps. Pour Shopenhauer la causalité est la relation qui englobe toutes les autres selon le principe de raison suffisante, elle nécessite la compréhension du temps en tant que succession, mais aussi de la simultanéité de deux ou plusieurs substances se rencontrant. Est inhérent à la cause son effet et le changement de position de chaque substance engendre les conséquences prévues et intrinsèque à chacune d'elles, des effets. Grâce à la causalité le projet kantien prend toute sa puissance et explique la totalité du divers phénoménal au moyen des concepts.


C'est dans l'application de la critique kantienne qu'il y a pour moi une difficulté. Par exemple, dans le shématisme, Kant tente de mettre en relation les concepts et les phénomènes. Grâce à l'imagination, qui en constitue l'unité transcendantale selon lui, le schématisme effectue la relation entre le concept et le phénomène. Il nous dit: [... il (le schème) est le produit transcendantal de l'imagination qui concerne la déternimation du sens interne...]

Le temps est la forme du sens interne, alors quel lien le temps et l'imagination entretiennent-ils dans le schématisme kantien ?




En passant Cédéric, si tu m'accuse de la sorte c'est surement en connaissance de cause ou peut-être n'as-tu pas trouvé ta propre virilité. Pauvre petite fillette que tu es. :lut: Est-ce pour cette raison que tu appréhendes l'homme et la femme comme des antagonismes ? Tu cherches à masquer ton manque de virilité par des oppositions radicales entre les sexes.


Dernière édition par Came le Ven 22 Aoû 2008 - 21:55, édité 2 fois
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Message par Vargas Ven 22 Aoû 2008 - 10:06

On reste viril mais correcte, s'il vous plait :lut:

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Paul Valéry, Poésie et pensées abstraites
(cité par Herbert Marcuse, in L'homme unidimensionnel)

hks : On le sait bien, une fois que un tel est parti (faché) on se retrouve seuls comme des imbéciles.
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Message par cedric Ven 22 Aoû 2008 - 10:09

C'est juste que je hais les gugus qui se payent de mots. Et le message de Came sur Schopenhauer m'avait fixé. Mais peut-être qu'un combat se trame, d'entre Came pastiche et Came, comme on peut le voir dans son précédent message....il tremble dans les mots, la grammaire et l'orthographe le lachent.

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Message par Bergame Sam 23 Aoû 2008 - 13:13

Je ne suis pas certain de bien comprendre ta question, Came. Mais déjà, tu pars d'une définition du temps qui est sans doute schopenhaurienne mais qui, me semble-t-il, n'est pas kantienne.
Dans la tradition, le temps est conçu comme l'ordre des successions, et l'espace comme l'ordre des simultanéités. Or, Kant critique cette conception, en affirmant que la simultanéité est une détermination temporelle. Il réintègre donc le présent dans le champ sémantique du temps, avec le passé et le futur. Avec lui, espace et temps deviennent donc des déterminations du phénomène, non-conceptuelles, des formes.
Alors quelle forme ? Effectivement, l'espace est forme de l'extériorité, dit Kant, et le temps est forme de l'intériorité. L'espace et le temps sont les conditions sous lesquelles le phénomène m'apparait. Car un phénomène m'apparait, avant toute conceptualisation, comme situé dans le temps et l'espace.

Tiens, ça c'est un aspect de la doctrine kantienne qu'on méconnait tellement, aujourd'hui. On dit et répète que Kant, c'est en quelque sorte le Grand-Prêtre de la Raison, comprise évidemment comme la réintroduction de la métaphysique chrétienne sous les habits de la science. On oublie que la doctrine kantienne, à son époque, a au contraire été vilipendée -par les rationalistes !- comme le triomphe de la sensibilité !
Car que dit Kant ? En opérant la révolution copernicienne qui est la sienne, et en prenant comme point de départ le phénomène, il est conduit à affirmer que rien, dans le concept, ne me permet de qualifier spatialement le phénomène. C'est l'exemple de la main : Il y a un concept de la main, concept d'ailleurs central dans la tradition. Mais il se trouve que, à moi, m'apparait bien que j'ai une main droite et une main gauche. Qu'est-ce qui, dans le concept de "main", pourrait me renseigner sur cette répartition spatiale ? Rien ! Ainsi, dit Kant, il existe bien des déterminations spatio-temporelles, irréductibles aux concepts, par lesquelles les phénomènes m'apparaissent en tant qu'ils sont phénomènes.

Maintenant, Came, tu parles de substance. Voila bien un terme, autant que je sache, totalement étranger à la doctrine kantienne : Il n'y a rien derrière le phénomène. Ou plutôt, si, il y a quelque chose, nécessairement, puisque le phénomène ne peut s'originer de rien : Il y a, nécessairement, quelque chose, dont les phénomènes me sont... l'apparition, sous les conditions de mes facultés sensorielles. Mais ce quelque chose est une sorte de résidu, inaccessible par définition à la connaissance -puisqu'inaccessible aux sens- et dont je ne peux que déduire l'existence -disons, la postuler, auquel cas la théorie ne tient pas debout. C'est la "chose-en-soi".
Mais il est important de comprendre que le concept, chez Kant, n'atteint pas à une substance, ou à une essence, qui se situerait derrière le phénomène, ou qui atteindrait à la chose en tant que chose. Le concept, ce n'est pas la chose dans sa vérité.

Il est donc fort possible que chez Schopenhauer, la causalité soit une relation entre deux substances se rencontrant dans le double plan de l'espace et du temps, et changeant de position par conséquence de cette rencontre, mais il me semble que, chez Kant, et pour les deux raisons sus-précisées :
- La simultanéité renvoie à une détermination temporelle et non spatiale
- Pas de substance étendue derrière ou au-delà du phénomène
il faille la comprendre différemment.

Je laisse déjà réagir là-dessus, et compte continuer plus tard, sur la relation concept-phénomène, et sur le principe de causalité chez Kant.
Mais on peut aussi continuer sur cette confrontation Kant-Schopenhauer, ça me semble très intéressant. Cédric, toi qui connais également bien Schopi, est-ce que tu qualifierais la causalité comme le fait Came ?
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Message par cedric Sam 23 Aoû 2008 - 15:03

Il me semble que la conception schopenhauerienne de la causalité est la même que celle kantienne. Schopenhauer ne remanie pas cette partie de la théorie kantienne, il la conserve . En effet, pour lui, la causalité ( espace temps ) relève du transcendantal. La causalité, c'est ce qu'il appelle le principe de raison suffisante, c'est à dire le principe par lequel le monde phénoménal est possible.

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Message par Bergame Sam 23 Aoû 2008 - 18:14

La causalité, "principe par lequel le monde phénoménal est possible" ? Personnellement, cette formulation m'inciterait plutôt à penser qu'on est loin de Kant ? En plus, le principe de raisons suffisante, moi, ça m'évoque plus Leibniz que Kant, non ?
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Message par Came Sam 23 Aoû 2008 - 21:18

J’ai la traduction d’Alain Renaut de la Critique de la raison pure en ma possession, grâce à l’index j’ai trouvé quelques citations :

p.228 (A144)
«Le schème de la substance est la persistance du réel dans le temps, c’est-à-dire la représentation de ce réel comme constituant un substrat de la détermination empirique du temps en général : un substrat, donc, qui demeure, tandis que tout le reste change. (Le temps ne s’écoule pas, mais en lui s’écoule l’existence de ce qui est soumis au changement. Au temps donc, qui est lui-même immuable et stable, correspond dans le phénomène ce qui est immuable dans l’existence, c’est-à-dire la substance, et c’est en elle uniquement que peuvent être déterminées la succession et la simultanéité temporelles des phénomènes.)»



On ne peut pas dire que la substance n’est pas un concept kantien. Cette citation me donne l’impression que la substance se rallie au temps et à l’espace grâce à la causalité dans une représentation du réel. Cette représentation est bien entendu subjective donc un jugement sur le réel. Alors, comme la substance est un schème, c’est-à-dire un produit de l’imagination, elle est une nécessité de la représentation sans quoi rien ne pourrait entrer en relation, elle est une condition de possibilité de l’appréhension du divers phénoménal. En ce sens, le temps en tant que forme de l’intuition interne entretient une relation nécessaire avec la substance dans la représention que nous nous faisons du réel. Cette relation est celle de la permanence, c’est-à-dire la persistance dans le réel de la substance.

p.253 (B225)
«Or, le temps ne peut pas être perçu en lui-même. Par conséquent, c’est dans l’objet de la perception, c’est-à-dire dans les phénomènes, que l’on doit trouver le substrat qui représente le temps en général et dans lequel tout changement ou toute simultanéité, à travers le rapport que les phénomènes entretiennent avec lui, peuvent être perçus dans l’appréhension. Or, le substrat de tout le réel, c’est-à-dire de tout ce qui appartient à l’existence des choses, est la substance, dans laquelle tout ce qui appartient à l’existence ne peut être pensé que comme détermination.»

Selon ce que je conaisse de Kant, il semble avoir une certaine relation entre la substance et la chose-en-soi. Mais je ne me proncerais guère en faveur de cette affirmation. Par ailleurs, le phénomène doit bien avoir une cause (la chose-en-soi) nous propose Schopenhauer ?? Pour Schopenhauer, c'est la volonté qui joue ce rôle. C'est l'audace que se permet Schopenhauer. En ce sens, il fait la paix avec une tradition spéculative et s'avance vers une explication du phénomène qui pour lui n'est que représentation du sujet de l'objet. Kant refusera toujours de pencher en ce sens, connaissant belle et bien qu'il s'agit de spéculation. La spéculation lui est répugnante. La chose-en-soi demeura pour Kant une idée parmi les idées inconnaissables tout comme Dieu. Pour Kant la substance est éternel par sa persistance dans le réel, et en ce sens il ne s'avancera pas non plus à expliquer cette substance par le Dieu créateur de toute substance. Kant est un disciple de la certitude, en ce sens est écrite sa critique.
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Message par Courtial Lun 15 Déc 2008 - 22:33

On ne peut pas dire que la substance n’est pas un concept kantien. Cette citation me donne l’impression que la substance se rallie au temps et à l’espace grâce à la causalité dans une représentation du réel. Cette représentation est bien entendu subjective donc un jugement sur le réel. Alors, comme la substance est un schème, c’est-à-dire un produit de l’imagination, elle est une nécessité de la représentation sans quoi rien ne pourrait entrer en relation, elle est une condition de possibilité de l’appréhension du divers phénoménal. En ce sens, le temps en tant que forme de l’intuition interne entretient une relation nécessaire avec la substance dans la représention que nous nous faisons du réel. Cette relation est celle de la permanence, c’est-à-dire la persistance dans le réel de la substance.

La substance en tant que schème, je ne comprends pas. C'est un pur concept, il me semble. Schème de quoi, au reste. De l'inhérence, j'imagine. Pourrais-tu expliquer?
Pour ce qui est du rapport au temps, tu pointes sans doute un aspect essentiel, mais je le présenterais un peu autrement, car la permanence, c'est aussi en un sens la négation du temps. Sur ce plan, il ne semble pas que Kant aille plus loin qu'Aristote, à savoir que le changement est toujours changement d'une réalité stable auquel il (le changement) n'arrive que comme un accident (ou une condition subjective, etc., considération qu'Aristote n'ignore pas au reste, quand par exemple il se demande si le temps peut exister en dehors de l'âme, dans la Physique. Etre connu est un accident par rapport à être).

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Message par Came Mar 16 Déc 2008 - 0:28

Je suis d’accord avec toi courtial : la substance m’apparait plus comme un concept que comme un schème, mais je ne tentais que d’illustrer le fait que Kant conçoit le temps, l’espace et en particulier la causalité qui met en relation l’un et l’autre dans une entente de la substance. Cette entente est toujours schématique parce qu’elle demande le déploiement de l’imagination dans ce qu’elle a de productrice, c’est-à-dire là où elle peut produire une relation entre un moment x et un moment y, qui lui est successif, et qui s’explique par le moment x. Cette opération qui relie les deux moments corresponde à la synthèse de l’imagination. Pour ce qui est de la substance : la totalité de la substance en x est identique à la totalité de la substance en y, seul les positions des parties ont changés. Ce qui permet de constater le changement c’est : 1) le temps, car sans lui point de changement; 2) l’espace, car sans lui point de position; 3) la substance, car sans elle : le néant.


L’entende de la substance réside dans la certitude qu’il y a quelque chose plutôt que rien et que grâce à cette entente nous pouvons constater qu’il y a changement. La substance rend compte du changement. Tout changement nécessite un espace où se déploie la substance et nécessairement une succession dans le temps sans quoi rien ne se produirait. La constatation de ces trois éléments donne à penser qu’il y ait relation entre eux et cette relation nous la nommons causalité. La substance est donc le substrat grâce auquel nous constatons qu’il y a relation de causalité entre x et y.
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