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Le Banquet, Analyse

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Message par cedric Lun 25 Fév 2013 - 11:31

Appolodore

Je crois être assez bien préparé à vous faire le récit que vous demandez. Dernièrement en effet, comme je montais de Phalère, où j'habite, à la ville, un homme de ma connaissance, qui venait derrière moi, m'aperçut et m'appelant de loin : « Hé ! L'homme de Phalère, Appolodore, s'écria-t-il en badinant, attends-moi donc ». Je m'arrêtais et l'attendis. « Appolodore, me dit-il, je te cherchais justement pour te questionner sur l'entretien d'Agathon avec Socrate, Alcibiade et les autres convives du banquet qu'il a donné, et savoir les discours qu'on y a tenus sur l'amour. Quelqu'un m'en a déjà parlé, qui les tenait de Phénix, fils de Philippe ; il a dit que tu les connaissais aussi, mais lui n'a rien pu dire de précis. Rapporte-les-moi donc : c'est à toi qu'il appartient avant tous de rapporter les discours de ton ami. Mais d'abord dis-moi, ajouta-t-il, étais-tu présent toi-même à cette réunion ? - On voit bien, répondis-je, que ton homme ne t'a rien raconté de précis, si tu penses que la réunion dont tu parles est de date assez récente pour que j'y aie assisté. - Je le pensais pourtant. - Est-ce possible, Glaucon ? Dis-je. Ne sais-tu pas qu'il y a plusieurs années qu'Agathon n'est pas venu à Athènes ? D'ailleurs depuis que je me suis attaché à Socrate et que je me fais chaque jour un soin de savoir ce qu'il dit et ce qu'il fait, il n'y a pas encore trois ans. Auparavant j'errais à l'aventure et je me croyais sage ; mais j'étais plus malheureux qu'homme du monde, tout comme tu l'es maintenant, toi qui places toute autre occupation avant la philosophie. - Épargne-moi tes sarcasmes, dit-il ; dis-moi plutôt dans quel temps eut lieu cette réunion. - En un temps où nous étions encore enfants, répondis-je, lorsque Agathon remporta le prix avec sa première tragédie, le lendemain du jour où il offrit avec ses choreutes le sacrifice de victoire.
Alors cela date de loin, ce me semble, dit-il ; mais qui t'a raconté ces choses ? Est-ce Socrate lui-même ?
Non, par Zeus, dis-je, mais le même qui les a racontées à Phénix, un certain Aristodème de Kydathénaeon, un petit homme qui allait toujours pieds nus ; il avait en effet assisté à l'entretien, et, si je ne me trompe, Socrate n'avait pas alors de disciple plus passionné. Cependant j'ai depuis questionné Socrate lui-même sur certains points que je tenais de la bouche d'Aristodème, et Socrate s'est trouvé d'accord avec lui.
Eh bien ! Reprit-il, raconte vite. La route qui mène à la ville est faite à souhait pour parler et pour écouter tout en cheminant. »

Dès lors nous nous entretînmes de ces choses tout le long de la route ; c'est ce qu ifait, comme je le disais en commençant, que je ne suis pa mal préparé. Si donc vous voulez que je vous les rapporte à vous aussi, il faut que je m'exécute. D'ailleurs, de parler moi-même ou d'entendre parler philosophie, c'est, indépendamment de l'utilité que j'y trouve, un plaisir sans égal. Quand au contraire j'entends parler certaines personnes, et surtout vos gens riches et vos hommes d'affaires, cela m'assomme et je vous ai en pitié, vous leurs amis, de croire que vous faites merveilles alors que vous ne faites rien. Peut-être vous aussi, de votre côté, vous me croyez malheureux, et je pense que vous ne vous trompez pas ; mais que vous le soyez, vous, je ne le pense pas seulement, j'en suis sûr.

( p.33 à 35 )

Donc, commençons par le commencement. On apprend qu'Apollodore rencontre une de ses connaissances, Glaucon. Glaucon a entendu parler du banquet qui s'est tenu entre Socrate et d'autres convives, sur le thème de l'Amour. Quelqu'un lui en a parlé, qui n'en savait pas plus, et lui a dit que, s'il voulait en savoir plus, il fallait qu'il s'adresse à Apollodore et le cherche, ce qu'il a fait. Il demande donc à Apollodore de lui rapporter les discours qui se sont tenus lors de ce banquet.

On apprend qu'Apollodore lui-même n'a pas assisté en personne au banquet, mais qu'il en a lui-aussi entendu parler, et que ce banquet s'est déroulé plusieurs années auparavant. Ce qui signifie que, le banquet dont il est question a clairement marqué les esprits, puisqu'on en parle encore quelques années après et que Glaucon brûle d'en entendre parler. C'est du reste sans doute par le discours de ce banquet qu'Apollodore lui-même en est venu à s'intéresser à la philosophie et a fait le vœu de s'attacher à Socrate, c'est à dire de chaque jour savoir ce que Socrate dit ( dicours ) et fait ( actions ). Apollodore, est donc un disciple de Socrate au présent de la narration du récit, et il s'intéresse à ce que Socrate dit et fait. On voit déjà que la figure, la posture de Socrate n'est pas simplement réflexive, mais qu'elle est également dans l'action. Non seulement Socrate tient un discours, mais également il tient des actes.

Apollodore avoue qu'avant de rencontrer Socrate il se croyait sage et était dans l'errance, alors qu'en réalité il était malheureux. Ce qui veut dire implicitement que Socrate lui a appris qu'il n'était pas si sage que cela, a minima, et qu'il la conduit, d'une certaine manière, sur la voix du « bonheur », en tout cas l'a écarté du malheur dans lequel il se tenait dès lors. Il l'a fait, d'une certaine manière, progressé. Dorénavant, Appollodore a appris qu'aucune autre occupation ne devait se placer avant la philosophie, c'est à dire que la philosophie doit être la préoccupation principale.

On apprend qu'Apollodore, qui n'a pas assisté au banquet, s'en est vu faire la narration, non par Socrate lui-même, mais par Aristodème qui lui avait assisté au banquet et était un disciple passionné de Socrate. Ceci dit, depuis qu'Apollodore connaît Socrate, il lui a fait part de la narration qu'il avait reçu par Aristodème concernant ce qui s'est dit lors du fameux banquet, et Socrate lui-même a validé la narration d'Aristodème, ce qui donne du crédit à la connaissance qu'a Apollodore à ce sujet.

Apollodore va donc raconter à Glaucon ce qui s'est dit lors du banquet tout en marchant vers la ville. On se tient là dans un poncif des philosophies antiques, qui consiste à ce que la philosophie se délivre également en marchant, entouré des éléments extérieurs du monde, et pas enfermé dans un endroit coupé du monde.

Apollodore souligne qu'il éprouve un plaisir à parler ou entendre parler de philosophie, et que ce plaisir est indépendant d'une quelconque utilité. Ce qui veut dire que la philosophie n'a pas pour vocation d'être utile, n'est pas quelque chose dont la vertu est utilitaire, mais que néanmoins elle suscite du plaisir, et même le plus grand des plaisirs, ce qui peut paraître paradoxal compte tenu son aspect discursif. La philosophie est un discours qui suscite du plaisir, contrairement aux discours des gens riches et des hommes d'affaires, qui présentent des discours abrutissants et assommants. Du reste, cette petite remarque en passant permet de souligner que, Le Banquet, dans une de ces entrées de compréhension générale, est une réflexion est une thèse quand à la nature du discours.

Apollodore, disciple de Socrate, élève de Socrate, se sait être lui-même malheureux, mais sait encore plus que ces gens riches et éloquents au discours abrutissant et lourd le sont également. La différence, qu'a apporté la philosophie à Apollodore, semble tenir dans une conscience de soi accru. Il se sait lui-même malheureux, en a conscience, tandis que d'autres, se croyant superbes et bienheureux, ne voient pas qu'en réalité ils sont les plus malheureux. Ils ne le voient tout simplement pas, n'en ont pas conscience.




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Message par euthyphron Mar 26 Fév 2013 - 11:59

On peut remarquer l'analogie inattendue entre Apollodore et Socrate. Ce dernier est le pus sage des hommes, bien qu'il ne se considère pas comme sage, car les autres hommes se croient savants sans l'être. C'est ainsi qu'Apollodore est "plus heureux" que le commun des mortels.
Le rapporteur du Banquet est donc pleinement enraciné dans la condition humaine, il ne descend pas des sphères célestes pour nous raconter ce qui s'y trouve, il est ici, en bas. C'est peut-être pour cette raison qu'il est un rapporteur très indirect.

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Message par Geo Rum Phil Mar 26 Fév 2013 - 13:27

cedric a écrit: La philosophie est un discours qui suscite du plaisir, contrairement aux discours des gens riches et des hommes d'affaires, qui présentent des discours abrutissants et assommants.

Paradoxalement, les sophistes (philosophes du pouvoir) ont été et sont sélectionnés soigneusement parmi la caste des gens riches et des hommes d'affaires pour représenter leurs intérêts. Le fait que le sens commun est incapable d'interagir et réfuter, par une démonstration argumentée, leur sophistique
fallacieuse (destiné à tromper, à induire en erreur), cela leur suscite un grand plaisir.

Est-ce de ce plaisir que parles-tu dans ta analyse ? Si non, pourrais-tu les distinguer ?

Voir aussi le dialogue de Socrate avec les sophistes Gorgias, Polos et Calliclès !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gorgias_(Platon)
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Message par cedric Mer 27 Fév 2013 - 10:15

Geo Rum Phil a écrit:
Est-ce de ce plaisir que parles-tu dans ta analyse ? Si non, pourrais-tu les distinguer ?

On va y venir dans te texte tout naturellement, pour l'instant c'est vraiment le tout tout début. Platon répond à toutes les questions qu'il pose.

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Message par Bergame Mer 27 Fév 2013 - 10:59

Cette espèce de mise en abime de la narration, à l'ouverture du texte, est à mon avis très singulière. Enfin, "à mon avis" : C'est Strauss qui avait orienté mon regard sur cette question, dans son analyse du Banquet. Mais c'est vrai que c'est singulier. Les faits dont nous allons prendre connaissance ont été rapportés oralement, de bouche à oreille, d'individu à individu, formant comme une chaine, non pas seulement de personnes informées, mais d'amis. Parce qu'il est manifestement important que ces faits et ces paroles soient rapportés par des disciples dévoués et des amis. Et sans doute Platon lui-même se compte-t-il dans ce nombre.

Clairement, le Banquet est une réflexion sur le discours, et en particulier le discours philosophique. Et à cet égard, l'ouverture du texte non seulement annonce subtilement le thème, mais pose d'emblée un problème imposant. Car le discours dont nous allons prendre connaissance s'est transmis oralement, pendant des dizaines d'années, par une petite chaine d'amis et de disciples dévoués, et à un moment donné, il est transposé par écrit. En introduisant ainsi son propre texte, Platon est déjà en train de poser un problème, un problème récurrent, du reste, dans son oeuvre, dont quelques éléments sont à trouver dans le Phèdre -d'ailleurs, le Banquet et le Phèdre sont, selon moi, des textes qui s'éclairent l'un l'autre. Problème encore enrichi par ce que nous savons de l'existence de deux enseignements platoniciens, ésotérique et exotérique ; par le fait que Socrate n'a jamais rien écrit et qu'il y a toutes les chances pour qu'il se méfiât de l'écriture comme, d'ailleurs, de tous les arts "représentatifs" ; et par le fait que, manifestement, Platon ne possédait pas le talent oratoire qui distinguait non seulement son maitre, mais aussi la plupart des philosophes (/sophistes) de son temps. Et problème aussi compliqué par le constat que notre connaissance de la philosophie grecque ne commence vraiment qu'à partir du moment où Platon décide de transposer par écrit l'enseignement de son maitre. Si l'on parle de philosophie pré-socratique, si Socrate /Platon est un point d'origine, c'est bien parce que, de la philosophie grecque qui précède, nous ne connaissons que peu de choses. En bref, je crois aussi que le Banquet est une réflexion sur la nature du discours philosophique, et que l'une des dimensions centrales de cette réflexion concerne le rapport oral / écrit.

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Message par poussbois Mer 27 Fév 2013 - 11:30

Oui, les parallèles avec le Phèdre sont forts dans cette introduction.

C'est sans doute une analyse moderne, mais j'ai ressenti en tant qu'homme du XXe siècle (j'ai pas encore passé le cap du siècle supplémentaire) une grande fragilité des informations qui seront fournies, la transmission orale étant pour notre époque systématiquement entachée d'imprécision. Et pourtant cette fragilité disparait devant l'enthousiasme des promeneurs et la pertinence des propos. Une fois rassuré sur la qualité du discours et sa proximité avec les discours d'origine, la première question qui vient alors est : quelle est la force et le lien qui permet à une évènement comme celui du banquet de devenir aussi important et de servir de référence transgénérationnelle ?

Donc, réflexion sur le discours, le rapport oral/écrit, mais également sur la transmission et le lien. Ce qui m'a tout de suite intéressé, c'est savoir ce qui relie ces hommes et qui les construits en communauté de pensée. Ce qui rend quasiment éternel un éphémère banquet. Quel en est le moteur ? Et j'ai bien l'impression que la recherche dynamique de l'amour tel que proposé ici en fait partie. Donc, discours sur la condition humaine, à l'évidence, mais aussi sur la communauté humaine et sur le lien. D'où l'intérêt d'ailleurs de l'intervention d'Alcibiade.

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Message par Bergame Mer 27 Fév 2013 - 12:42

Mais bien sûr, le lien et l'enthousiasme, c'est exactement de cela qu'il est question. C'est la raison pour laquelle je parle de "chaine" : On sait par le Ion que certains discours se transmettent de bouche à oreille, et constituent ainsi un lien entre les hommes, ou du moins certains hommes, une chaine d'"enthousiastes" -c'est-à-dire "possédés par le dieu". Dans le Ion, il s'agit du discours du poète, mais d'autres textes nous apprennent que poètes, philosophes, devins, hommes politiques, font partie de cette catégorie d'"hommes divins". Des homme qui, par leurs discours, donnent naissance à quelque chose, produisent quelque chose.
Bref, n'anticipons pas. Mais si le Banquet, discours philosophique, est une réflexion sur la nature du discours philosophique, il n'est évidemment pas accessoire que le thème de ce discours soit l'Amour -c'est-à-dire le lien qui donne la vie.

Sans anticiper, donc, restons sur le problème oral / écrit. Platon est évidemment très conscient de réaliser quelque chose de terrible en transposant ces faits et ce discours par écrit : Il brise la chaine. Et par la même occasion, il trahit son maitre. Il en fait une statue, la statue du Philosophe pour ses contemporains et même, pour les siècles à venir. Bien sûr, c'est un monument à sa mémoire qu'il érige ainsi, mais il ne peut pas ignorer que Socrate détestait les statues. Parce que, précisément, elles figent ce qui est vivant :

    Il s’étonnait, disait-il, de ce que les statuaires fissent tous leurs efforts pour façonner la pierre à l’image de la nature, et se donnassent si peu de peine pour ne pas ressembler eux-mêmes à la pierre. (Diogène Laërte)
Je pense que ce n'est pas seulement que les statues mentent (l'art qui est à 3 degrés de la vérité), c'est qu'elles ne font qu'imiter la vie, alors qu'elles sont mortes. Cette imitation est scandaleuse, une monstruosité en somme.

Mais je crois que Platon va un cran plus loin dans cette réflexion, par rapport à Socrate, et il va un cran plus loin parce que lui se confronte véritablement au problème de l'écriture. Platon tente de sculpter une statue qui marche, une statue animée. Le recours au dialogue, ainsi éventuellement qu'à la poésie, ont, à mon avis, ce sens. Parce que tout ne peut pas s'écrire, à moins d'être figé, enserré par les mots, et de perdre de sa signification et de sa portée. Mais je crois que Platon découvre que certaines formes peuvent donner de la vie à l'écriture, qu'il est aussi possible de faire passer, au moins partiellement, la vie des discours par l'écrit. Du moins, c'est ce qu'il s'efforce de faire : En mettant en scène Socrate, en mettant en scène les interlocuteurs de Socrate, en rapportant leurs réactions à ses discours, et en présentant tout cela de façon "vivante", comme un échange "en live" comme on dirait aujourd'hui, il tente de faire revivre Socrate devant nous, et de nous donner un aperçu de la puissance performative de sa parole. D'une certaine manière, c'est évidemment un hommage formidable, mais c'est aussi un peu vain. Parce que, par l'écrit, on ne peut avoir qu'un aperçu très partiel de cette puissance. Aussi, le vrai enseignement, l'enseignement ésotérique, sera-t-il oral, et il sera dispensé au sein de la petite communauté amicale de l'Académie -en fait une secte, disons-le.

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Message par poussbois Jeu 28 Fév 2013 - 23:44

OUI !! Et du coup, je comprends mieux ce qui me plait de lire chez Platon, maintenant que j'ai eu la chance d'avoir accès à quelques clefs de lecture. Car tout de même, quand on connaît l'histoire de cette école ésotérique, on est en droit d’émettre des réserves sur ces livres ! Cette approche exotérique de ces livres rend très suspecte la production philosophique qu’on y trouve : est-ce une tromperie pour les paysans que nous sommes, une sous-pensée, ou carrément un leurre destiné à nous perdre dans des impasses ?

Au final, à l’évidence, rien de tout cela puisque Platon arrive tout de même à redonner de la vie dans cet exercice de logographe. Au vu du scénario qu'il met en place à chaque fois, de la mise en scène, des effets, je pense très sincèrement que Platon fait d'abord du théâtre au service de la philosophie. Or, que demande le théâtre sinon des interprètes ? Outre que c'est un art, par là même créateur, c'est un art vivant tant qu'on l'interprète, qu'on fait vivre le texte. C'est une idée qu’on retrouve dans l’"Huis clos" de Sartre : n’est mort que ce qui est oublié.

Et que faisons-nous ici même, dans les universités, dans les café-philo, entre amis, sinon servir d’interprètes à ce théâtre toujours vivant ? L’exercice d’écriture de Platon n’est pas si contradictoire avec le logocentrisme de Socrate.

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