tentation de la "race" ?
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tentation de la "race" ?
Je dispose de peu de temps en ce moment et ce sujet est plutôt le produit d’une réaction, donc excusez le côté inabouti et subjectif, du point de vue de la réflexion.
Il y a quelques temps j’écoutais l’interview d’un scientifique chinois travaillant dans le domaine de la paléoanthropologie et de la génétique et qui déclarait qu’il n’avait pas trouvé d’origine particulière de l’humanité dans la région de la Chine. Et en même temps il laissait entendre qu’il en était finalement un peu déçu, espérant quelque chose compte tenu en gros de la singularité de la culture et de la façon de penser chinoise.
Ce matin j’écoutais d’une oreille un peu distraite France-Culture (je ne suis en général pas trop fan de leurs programmes culturaux-religieux du dimanche matin) quand vers 9h40 une phrase m’a éveillé tout à fait.
Il s’agissait d’une interview de Claude Riveline, un prof des Mines (http://www.riveline.net/ ) qui déclarait : « Il y a deux sortes d’hommes : le juif et le non juif. » A noter que son interlocuteur et n’a aucunement commenté.
J’ai trouvé dans le même ordre d’idée (en suivant le lien ci-dessus dans un de ses textes et à propos des débuts de l’histoire juive) par exemple : « Mais il faut bien voir que les non juifs constituent l’essentiel du genre humain, et que par conséquent les traits qui se dégagent des premières différentiations dans les manières d’être homme vont peser dans le destin des futurs interlocuteurs de juifs. »
Alors je me (et vous) pose la (les) question.
Poser ainsi aussi radicalement une différence entre homme juif et homme non juif ne va-t-il pas vers une sorte de cristallisation possible du communautarisme au sens ordinaire et un passage non dit, un glissement du concept de communauté vers celui de race ?
Dans l’idée de communauté il y a il me semble une certaine idée d’allée et venue assez libre des membres, un sentiment d’appartenance qui reflète plus une communauté avec une dimension temporaire de regroupement d’intérêts ou de centres d’intérêts communs, liée également par exemple à une localisation géographique etc… rien donc de fondamentalement essentiel et grave dans une communauté.
La notion de race me semble beaucoup plus fortement connotée au niveau de la radicalité d’une séparation (avec d’autres races), et ayant entraîné et parfois entrainant encore des comportements indignes de l’humanité, il n’est que de considérer les divers exemple historiques.
Je me disais : oui mais bon, homme juif, homme non juif, tout ça ça reste dans l’esprit de tout le monde des hommes, c’est le principal. Oui, mais les caniches ou les saint-bernards restent aussi dans l’esprit de tout le monde des chiens, mais ils constituent également clairement dans leur esprit des races différentes.
Par ailleurs, j’ai toujours été un peu agacé sans vraiment chercher à savoir pourquoi par l’accolement dans les discours des termes « racisme » et « antisémitisme », en gros peut-être parce que je voyais « antisémitisme » comme un choix particulier de défense d’une communauté attenant à celle plus générale d’une (supposée) pluralité de races.
Devrait-on plutôt entendre : « racisme et en particulier antisémitisme ? »
Les juifs (ou certains d’entres eux en particuliers, spécialement audibles et donc influents par la voix d’intellectuels et d’enseignants) ont-ils (progressivement ou de tout temps ?) le sentiment d’appartenir à une race particulière ? Et j’irais plus loin, la shoah n’a elle pas contribué à entériner cette façon de voir ou ce ressenti ?
Et évidemment est-ce que ça peut vouloir signifier quelque chose d’un point de vue philosophique (ou psychologique ou sociologique etc) ? y a-t-il une tentation humaine de se vouloir appartenir très radicalement à un groupe, et même une mise en acte exprimée de façon plus ou moins discrète, par exemple quand on sent pointer des fois la notion d’aristocratie de la pensée ou d’appartenance à un monde particulier de nantis ou de privillégié, autorisant l’apparition ou la pérennisation de toutes les dérives envers autrui observables et imaginables ?
Il y a quelques temps j’écoutais l’interview d’un scientifique chinois travaillant dans le domaine de la paléoanthropologie et de la génétique et qui déclarait qu’il n’avait pas trouvé d’origine particulière de l’humanité dans la région de la Chine. Et en même temps il laissait entendre qu’il en était finalement un peu déçu, espérant quelque chose compte tenu en gros de la singularité de la culture et de la façon de penser chinoise.
Ce matin j’écoutais d’une oreille un peu distraite France-Culture (je ne suis en général pas trop fan de leurs programmes culturaux-religieux du dimanche matin) quand vers 9h40 une phrase m’a éveillé tout à fait.
Il s’agissait d’une interview de Claude Riveline, un prof des Mines (http://www.riveline.net/ ) qui déclarait : « Il y a deux sortes d’hommes : le juif et le non juif. » A noter que son interlocuteur et n’a aucunement commenté.
J’ai trouvé dans le même ordre d’idée (en suivant le lien ci-dessus dans un de ses textes et à propos des débuts de l’histoire juive) par exemple : « Mais il faut bien voir que les non juifs constituent l’essentiel du genre humain, et que par conséquent les traits qui se dégagent des premières différentiations dans les manières d’être homme vont peser dans le destin des futurs interlocuteurs de juifs. »
Alors je me (et vous) pose la (les) question.
Poser ainsi aussi radicalement une différence entre homme juif et homme non juif ne va-t-il pas vers une sorte de cristallisation possible du communautarisme au sens ordinaire et un passage non dit, un glissement du concept de communauté vers celui de race ?
Dans l’idée de communauté il y a il me semble une certaine idée d’allée et venue assez libre des membres, un sentiment d’appartenance qui reflète plus une communauté avec une dimension temporaire de regroupement d’intérêts ou de centres d’intérêts communs, liée également par exemple à une localisation géographique etc… rien donc de fondamentalement essentiel et grave dans une communauté.
La notion de race me semble beaucoup plus fortement connotée au niveau de la radicalité d’une séparation (avec d’autres races), et ayant entraîné et parfois entrainant encore des comportements indignes de l’humanité, il n’est que de considérer les divers exemple historiques.
Je me disais : oui mais bon, homme juif, homme non juif, tout ça ça reste dans l’esprit de tout le monde des hommes, c’est le principal. Oui, mais les caniches ou les saint-bernards restent aussi dans l’esprit de tout le monde des chiens, mais ils constituent également clairement dans leur esprit des races différentes.
Par ailleurs, j’ai toujours été un peu agacé sans vraiment chercher à savoir pourquoi par l’accolement dans les discours des termes « racisme » et « antisémitisme », en gros peut-être parce que je voyais « antisémitisme » comme un choix particulier de défense d’une communauté attenant à celle plus générale d’une (supposée) pluralité de races.
Devrait-on plutôt entendre : « racisme et en particulier antisémitisme ? »
Les juifs (ou certains d’entres eux en particuliers, spécialement audibles et donc influents par la voix d’intellectuels et d’enseignants) ont-ils (progressivement ou de tout temps ?) le sentiment d’appartenir à une race particulière ? Et j’irais plus loin, la shoah n’a elle pas contribué à entériner cette façon de voir ou ce ressenti ?
Et évidemment est-ce que ça peut vouloir signifier quelque chose d’un point de vue philosophique (ou psychologique ou sociologique etc) ? y a-t-il une tentation humaine de se vouloir appartenir très radicalement à un groupe, et même une mise en acte exprimée de façon plus ou moins discrète, par exemple quand on sent pointer des fois la notion d’aristocratie de la pensée ou d’appartenance à un monde particulier de nantis ou de privillégié, autorisant l’apparition ou la pérennisation de toutes les dérives envers autrui observables et imaginables ?
Chut- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 296
Date d'inscription : 13/07/2012
Re: tentation de la "race" ?
Je ne vois pas où tu veux en venir. Les juifs sont juifs, et les non-juifs ne le sont pas. Une fois qu'on a énoncé ces tautologies, après chacun a son histoire. Il est évident qu'il y a une culture juive. Et il y a des êtres humains pour qui c'est un élément essentiel de leur identité, et d'autres pas. Où est le problème?
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amicus plato sed magis amica veritas
euthyphron- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1502
Date d'inscription : 01/06/2011
Re: tentation de la "race" ?
Je ne veux en venir nulle part, où veux-tu en venir avec cette question ? :)
J'exprime une réaction, je pose des questions. C'est peut-être sans valeur aucune, sans intérêt aucun et tu as raison de l'exprimer si tu le penses.
Le point de départ je le répète ce sont des propos de Riveline qui ne me conviennent pas : je ne me considère pas comme un non juif, pas plus que je ne me considère comme un non indien ou qu'un non lyonnais, je n'accepte pas sauf par amusement qu'on réduise mon identité de cette façon, je n'accepte pas qu'on me néantise, il y a derrière cette façon de procéder ce que je perçois comme du mépris, le pire des mépris, celui donné à l'être qu'on ne nomme même pas et qui n'existe donc pas vraiment. Pourquoi produire ce genre de discours ?
Dirais-tu donc aussi sans avoir peur d'agacer que le genre animal se divise clairement en deux : les hérissons et les non hérissons ?
J'exprime une réaction, je pose des questions. C'est peut-être sans valeur aucune, sans intérêt aucun et tu as raison de l'exprimer si tu le penses.
Le point de départ je le répète ce sont des propos de Riveline qui ne me conviennent pas : je ne me considère pas comme un non juif, pas plus que je ne me considère comme un non indien ou qu'un non lyonnais, je n'accepte pas sauf par amusement qu'on réduise mon identité de cette façon, je n'accepte pas qu'on me néantise, il y a derrière cette façon de procéder ce que je perçois comme du mépris, le pire des mépris, celui donné à l'être qu'on ne nomme même pas et qui n'existe donc pas vraiment. Pourquoi produire ce genre de discours ?
Dirais-tu donc aussi sans avoir peur d'agacer que le genre animal se divise clairement en deux : les hérissons et les non hérissons ?
Chut- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 296
Date d'inscription : 13/07/2012
Re: tentation de la "race" ?
Loin de moi l'idée de vouloir réduire ton identité au prédicat "non juif". Bon, je n'ai pas entendu le monsieur en question, mais tout dépend du sujet, n'est-ce pas? Si on lui pose des questions sur son identité juive, à ce monsieur, le voici ipso facto amené à réfléchir sur ce qui sépare le juif du non juif, et ce serait pareil s'il était lyonnais, à une différence près, qui n'est pas de son fait, c'est que l'identité lyonnaise n'intéresse pratiquement personne, faute d'avoir joué un rôle essentiel dans l'histoire. C'est d'abord cela, le particularisme juif, le regard d'autrui, qui pour le meilleur mais beaucoup plus souvent pour le pire a trouvé le prédicat "juif" très signifiant.
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amicus plato sed magis amica veritas
euthyphron- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1502
Date d'inscription : 01/06/2011
Re: tentation de la "race" ?
Chut veux tu exprimer le fait que si la pluralité des races est acceptée dans la réflexion alors nécessairement il y aura hiérarchie entre ce que je suis et ce que je ne suis pas, ce qu'il vaudrait mieux être selon le consensus et ce qu'il ne faudrait pas être ?
Dewey- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 230
Date d'inscription : 16/02/2013
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