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Du milieu de l'échelle

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Message par tomefringant Mar 17 Mai 2011 - 9:46

La notion d’échelle est l’élément qui a longtemps manqué à la science comme à la philosophie pour dénouer des incohérences manifestes. L’on cherchait à appliquer les mêmes lois quelle que soit l’échelle à partir de laquelle l’observation était réalisée. Par exemple le principe de causalité est une évidence pour Descartes : A notre échelle quotidienne, tout a une cause. Malheureusement si l’on applique ce principe à l’univers lui-même, on peut formuler deux conclusions contradictoires : Dieu existe et Dieu n’existe pas*.
Kant a donc par la suite critiqué la raison pure et a désolidarisé les objets réels des objets perçus, qu’il appelle « phénomènes ». il n’a pas renoncé à la raison et l’a rebaptisée « cohérence » : Quand les illusions de nos perceptions sont cohérentes, on peut estimer qu’elles sont conformes à l’objet réel. Est-ce un bouleversement fondamental ou une rustine appliquée au cartésiannisme ?
On ne peut s’empêcher de voir ces additions comme des replâtrages dont sont également friandes les sciences : Une théorie explique la majeure partie des phénomènes observés mais pas tous, et des théories-filles servent de béquilles pour faire tenir l’ensemble… jusqu’au moment où une théorie globale révolutionne le tout. Kant a appliqué son propre pansement à une époque où l’on se rendait bien compte que nos sens nous trompent, sans pouvoir expliquer précisément comment. Le cerveau humain, resté si longtemps dans les friches de la science comme de la philosophie, n’est-il pas en train d’en sortir ?
Une découverte essentielle a déjà été faite : Notre cerveau raisonne spontanément à l’échelle de sa perception. C’est-à-dire qu’il doit se faire violence pour penser à une autre échelle, d’espace et de temps. Mais il n’en est pas incapable ! Le temps semble une loi immuable à notre perception quotidienne, alors qu’il n’existe pas pour un grain de lumière : Il nous est possible de le concevoir.
Si nous revenons à notre principe de causalité, il est possible qu’il gouverne chaque aspect de notre existence avec sa tyrannie habituelle, mais n’existe pas ou connaisse des exceptions pour l’infiniment petit ou l’infiniment grand, ce qui dissoudrait la nécessité de mettre des rustines à notre raison. Kant en serait bien soulagé, lui qui n’a pas osé explorer l’autre branche tout aussi cohérente vers laquelle le conduisaient les « phénomènes » : Que nous n’ayons aucun espoir de sortir de l’illusion et que toute connaissance soit fondamentalement vaine…

*Dieu n'existe pas, car s'il existait, il devrait avoir une cause. Or il est impossible qu'il existe quelque chose avant Dieu.
Antithèse : Dieu existe, car si l’univers était un enchaînement infini de causes et d'effets, il faudrait encore admettre l'existence d’une cause extérieure à cette série qui en soit responsable : Dieu.

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