Le Deal du moment : -20%
-20% sur le Lot de 2 écrans PC GIGABYTE ...
Voir le deal
429 €

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

+5
Solal Solal
Bergame
Vargas
boutros
Albâtard
9 participants

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Albâtard Jeu 17 Juin 2010 - 8:27

Il n'a jamais dit que "tout était lutte", en tous cas, pas en ces termes.
Il emprunte plutôt le concept de "légitimité" weberien.
Pour revenir à la "lutte", soit, on peut admettre que "tout n'est pas lutte". Auquel cas, sur quels critères se baser pour déterminer quand "il y a lutte" ? Sachant que, chez Bourdieu, c'est de l'ordre de "l'inconscient social", ça ne se présente pas tel quel à l'acteur social, par conséquent. Voir "violence symbolique".
Tu te contentes de dire "mais ça a vieilli !".
Ca ne me pose pas d'inconvénients.
Néanmoins, c'est seulement une affirmation.
Je te demande des arguments ! Sinon, c'est décevant.

Albâtard
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 27
Date d'inscription : 24/05/2010

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Solal Solal Jeu 17 Juin 2010 - 18:59

Un lien simplement, je ne suis pas fou de sociologie et ne connais pas assez bien Bourdieu pour prendre part ici.
Du Grain à Moudre - 19 Mai 2010
Voilà une émission à écouter avec Pierre Verdrager qui publie Ce que les savants pensent de nous et pourquoi ils ont tort : Critique de Pierre Bourdieu, et Gisèle Sapiro et Sylvain Bourmeau qui prennent plus ou moins position en faveur de la sociologie bourdieusienne. Si vous n'avez pas le courage d'aller jusqu'au bout, il me semble que ce n'est pas dramatique : ça se résume rapidement à des attaques ad hominem (surtout du côté de Verdrager) et un débat pas très central. Mais tu trouveras sûrement des pistes que je n'ai pas su entendre !
Solal Solal
Solal Solal
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 12
Date d'inscription : 16/06/2010

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Courtial Jeu 17 Juin 2010 - 19:39

Néanmoins, c'est seulement une affirmation.
Je te demande des arguments ! Sinon, c'est décevant.

Tu en as donné plus, des arguments?
Nous sommes en train de répéter la geste dont il a été question plus haut. Bourdieu est en effet souvent victime d'attaques ad hominem, mais en même temps, ses supporters ne savent rien faire d'autre quand on propose une critique un peu différente que de dire : c'est de la persécution, y a pas d'argument, etc.
Bergame démarre sur une notion, la lutte (de quoi? des classes?), toi tu dis que c'est une affirmation et tu n'expliques rien sur ce qu'il y a à entendre (ou de mal entendu) là, tu repars dans la noria des accusations en miroir qui ne font rien avancer. Ce qui est au reste le propre de la notion d'idéologie, comme le soulignait Aron : engendrer un jeu de ping pong dans le soupçon réciproque.

Courtial
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 2030
Date d'inscription : 03/07/2008

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Albâtard Jeu 17 Juin 2010 - 19:57

Nous sommes en train de répéter la geste dont il a été question plus
haut. Bourdieu est en effet souvent victime d'attaques ad hominem, mais
en même temps, ses supporters ne savent rien faire d'autre quand on
propose une critique un peu différente que de dire : c'est de la
persécution, y a pas d'argument, etc.

Faudrait peut-être me lire aussi. Tu viens d'extraire un passage hors du contexte. Laisse-moi t'aider - mais lis-moi - à comprendre en t'expliquant ce qui vient de se passer: à savoir que j'engage un dialogue avec Bergame. Je lui réponds, puis il me répond. Ensuite, je lui demande des arguments, légitimement, qu'il allait probablement me présenter. Et là, un type qui se nomme Courtial débarque pour me faire la morale, en me faisant comprendre, en gros, que je suis digne de ceux qui font des attaque ad hominem, en "bon supporter". D'ailleurs, je tiens à faire remarquer - j'espère que tu vas me lire, cette fois - que j'ai déjà eu la même réflexion que Bergame ! Et oui !

Bergame démarre sur une notion, la lutte (de quoi? des classes?), toi
tu dis que c'est une affirmation et tu n'expliques rien sur ce qu'il y
a à entendre (ou de mal entendu) là, tu repars dans la noria des
accusations en miroir qui ne font rien avancer.

Tu peux me lire s'il te plaît ? J'en parle dans mes précédents messages. Bon, je vais le mettre en gras: légitimité de Weber.
Il y a ça, aussi: "Pour revenir à la "lutte", soit, on peut admettre que "tout n'est pas
lutte". Auquel cas, sur quels critères se baser pour déterminer quand
"il y a lutte" ? Sachant que, chez Bourdieu, c'est de l'ordre de
"l'inconscient social", ça ne se présente pas tel quel à l'acteur
social, par conséquent
."

Ce qui est au reste le propre de la notion d'idéologie, comme le
soulignait Aron : engendrer un jeu de ping pong dans le soupçon
réciproque.

Moi je vois surtout quelqu'un qui intervient, qui n'apporte rien; si ce n'est de de nous informer, en surplomb, qu'on ne vaut pas mieux que ceux qui se sont prononcés sur Bourdieu, et que l'on se complaît dans un combat idéologique. Génial ! D'autant plus qu'il n'y avait aucune polémique entre Bergame & moi, tout se passait plutôt bien. Alors, qu'est-ce que tu me proposes, si ce n'est une leçon de morale et l'incapacité à me soumettre des éléments solides qui iraient à l'encontre de la théorie de Bourdieu - ce que je demande seulement depuis le début, par défaut ?

Albâtard
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 27
Date d'inscription : 24/05/2010

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Courtial Jeu 17 Juin 2010 - 21:41

Je m'en voudrais de venir jouer le troisième larron dans une histoire d'amour. Mais si tu veux parler à Bergame et lui seul, tu peux le faire en privé. La paix des ménages, je suis pour à fond, t'inquiète.
Tu ne devrais pas me reprocher de ne pas lire quand, dans ta dernière remarque, tu témoignes de ton incompréhension de la citation que tu fais (ça n'apporte rien, tu répètes le même commentaire. T'en as pas d'autres en rayon?).
Je n'ai pas lu quoi? Ce que tu écris en gras, j'imagine? Ce qui signifie ceci, si j'ai bien compris : le fait qu'il n'y ait pas conscience de la lutte n'empêche pas qu'elle existe effectivement. Que Bergame pense que la lutte est finie, que tout le monde s'aime, que c'est le Paradis ne témoigne que de l'oblitération de la lutte qui n'en est pas moins réelle pour être ignorée, ou euphémisée, etc.
J'ai une objection à la "théorie de Bourdieu" (je ne sais pas ce que ça veut dire, mais on va faire semblant)? Non.
Mais ce qui serait infiniment plus intéressant que ces imputations, ces froncements de sourcil et ces coups de menton, ce serait de prendre quelque chose de précis et de consistant, et de voir ce qu'il y a à en dire. La télé, le pouvoir masculin, le goût et l'esthétique, le colonialisme, pauvreté et mouvements sociaux, l'Université, par exemple. Pas "la théorie de Bourdieu".
En résumé, faut que tu précises ta question, s'il y a une vraie question. Je tiens que tu n'as pas proposé de sujet. Je peux demander aussi :
- Que pensez-vous de Platon?
C'est pas un sujet.

Courtial
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 2030
Date d'inscription : 03/07/2008

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Albâtard Jeu 17 Juin 2010 - 21:48

Je m'en voudrais de venir jouer le troisième larron dans une histoire
d'amour. Mais si tu veux parler à Bergame et lui seul, tu peux le faire
en privé. La paix des ménages, je suis pour à fond, t'inquiète.

Justement, tu ne crois pas si bien dire. Je voulais lui en parler en privé. Mais il m'a proposé d'en faire un sujet. Et quelle ne fût pas ma déception de découvrir qu'il n'avait rien de consistant à me proposer concernant Bourdieu - peut-être pour ça qu'il a préféré que j'en fasse un "sujet" ? A vrai dire, j'aurais été heureux de ne pas faire ce thread dans lequel on n'apprend rien, car Bergame m'a laissé entendre qu'il aurait eu des choses consistantes à dire.

J'ai une objection à la "théorie de Bourdieu" (je ne sais pas ce que ça veut dire, mais on va faire semblant)? Non.
Mais
ce qui serait infiniment plus intéressant que ces imputations, ces
froncements de sourcil et ces coups de menton, ce serait de prendre
quelque chose de précis et de consistant, et de voir ce qu'il y a à en
dire. La télé, le pouvoir masculin, le goût et l'esthétique, le
colonialisme, pauvreté et mouvements sociaux, l'Université, par
exemple. Pas "la théorie de Bourdieu".
En résumé, faut que tu
précises ta question, s'il y a une vraie question. Je tiens que tu n'as
pas proposé de sujet. Je peux demander aussi :
- Que pensez-vous de Platon?
C'est pas un sujet.

Voilà, la réponse est dans ta question ! Visiblement, tu ne m'as pas lu: je demande des critiques consistantes vis-à-vis de ce qu'a pu écrire Bourdieu concernant n'importe quel sujet tant que ça n'est pas de l'attaque ad-hominem. C'est quand même pas difficile à comprendre. Au moins, Bergame reste dans le sujet, lui, contrairement aux autres admins.

Albâtard
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 27
Date d'inscription : 24/05/2010

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Bergame Jeu 17 Juin 2010 - 21:57

Donc effectivement, c'est moi qui ai proposé à Albâtard de créer un sujet. Je suppose qu'il ne savait pas trop comment l'entâmer.
En ce qui me concerne, Albâtard, j'ai déjà exposé mon interprétation de Bourdieu dans un autre sujet, je t'en remets quelques extraits si tu le souhaites :

Chez Bourdieu, pour le dire simplement, "tout est noir" : Le monde social n'est que lutte, qui a non seulement pour enjeu le pouvoir, mais de là, la capacité de manipuler les règles de la compétition à son propre profit, les relations sociales les plus "douces" ne sont qu'euphémisation des rapports de force sous le masque de la violence symbolique, et plus elles apparaissent douces, plus la violence symbolique est efficace, les conduites des acteurs sont déterminées par des dispositions acquises qui s'incarnent dans le corps et qui fondent la pratique sociale, le langage est une structure structurante qui impose des formes à la pensée, bref, il n'y a pas de point de vue, il n'y a pas d'angle à partir duquel les hommes, j'entends les "dominés", pourraient ne serait-ce que prendre conscience de leur condition -si misérable pourtant, si l'on en croit Bourdieu.
[...]
Il n'y a pas chez Bourdieu de possibilité pour quelque chose comme un "discours vrai" ; il n'y a que des "discours légitimes". Tel que : Soit un champ social, caractérisé par des positions réparties au sein de ce champ ; positions différenciées selon le capital symbolique (disons culturel) amassé, et occupées par des acteurs engagés dans la lutte au sein de ce champ => l'un des enjeux de la lutte, c'est l'autorisation à énoncer le discours légitime au sein du champ.
Or, le discours légitime, c'est une structure structurante, qui constitue part de l'habitus des sujets en tant qu'ils sont acteurs au sein d'un champ. Disons :
La critique de Bourdieu, si on doit la résumer en quelques lignes, repose sur cette argumentation : Un individu, socialisé au sein d'un champ, intègre, sous forme d'habitus, les dispositions (pratiques) qui lui permettront, plus tard, d'être efficace dans la lutte au sein de ce champ. C'est le principe de la reproduction sociale. Ex (schématique et pernicieux) : Un fils d'universitaire aura toujours plus de facilité qu'un fils de facteur à évoluer au sein du champ universitaire. Parce qu'il en a intégré très tôt les normes, les attentes spécifiques, les mille et unes petites choses qui font que les membres du club se reconnaissent entre eux.
L'exemple est pernicieux puisqu'on pourrait dire (et l'on a dit) que le propre parcours de Bourdieu contredit sa théorie. Mais c'est discutable : Si l'on accepte le principe (qui, je pense, ne doit pas poser problème) que la visée de Bourdieu est critique -dans un sens émancipatoire- alors on peut au contraire conclure que c'est bien parce que Bourdieu était pleinement conscient de ce déterminisme social qu'il a su s'en défaire et accomplir la brillante carrière universitaire qui fut la sienne. Ce qui est d'ailleurs bien son argumentation telle que je la rapporte dans le premier post.


Je tire cette interprétation en particulier de mes analyses de Ce que Parler veut Dire et les Méditations Pascaliennes. Mais elle est discutable, bien sûr, et on est là pour ça.

_________________
...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame
Bergame
Persona
Persona

Nombre de messages : 4979
Date d'inscription : 03/09/2007

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Bergame Dim 20 Juin 2010 - 14:32

Est-ce qu'on avait donc des raisons de supposer que ton apologie de Bourdieu était avant tout idéologiquement motivée, Albâtard ? Pour l'instant, ton argumentation est un peu courte, non ? Veux-tu au moins essayer de nous dire pourquoi et en quoi, selon toi, Bourdieu est toujours actuel ?

_________________
...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame
Bergame
Persona
Persona

Nombre de messages : 4979
Date d'inscription : 03/09/2007

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Albâtard Dim 20 Juin 2010 - 14:42

J'aimerais bien que tu me dises en quoi elle est idéologiquement motivée, "mon apologie de Bourdieu" ?Mais comme tu as la fâcheuse manie de ne pas répondre aux questions...
Ensuite, je n'ai jamais dit que Bourdieu "est toujours actuel". J'ai pas vraiment l'impression d'être lu, encore une fois. Je demande pas à faire son apologie, mais des critiques précises en plus je t'ai répondu concernant ton message qui avait pour thème "la lutte". Concernant l'autre recyclé, il s'avère que je m'étais déjà aussi fait la même réflexion.
Pour revenir au thème de "la lutte", encore une fois, je le répète: je t'ai répondu, d'une part. D'autre part, ce qui me déçoit, c'est que ce n'est pas vraiment une critique de Bourdieu en particulier, mais que l'on pourrait adresser aux théories un minimum marxisant ! C'est comme si tu me disais de "Debord": "son truc du spectacle est trop préodimant, il ne voit que ça partout !".
Je suis si incompréhensible que ça dans mes attentes ? Vous pouvez me conseiller des liens, etc; dans lesquels il y aurait des critiques de Bourdieu limite ligne par ligne. Ce que je veux dire, Bergame, peut-être que tu te contrefiches de Bourdieu - ça me dérange pas - donc tu lui as adressé une critique assez générale, alors que tu me laissais entendre que tu l'avais étudié en profondeur. Après, je me suis peut-être trompé, mais c'est ce que tu me laissais entendre !

Albâtard
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 27
Date d'inscription : 24/05/2010

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Bergame Dim 20 Juin 2010 - 14:55

Bon hé bien nous n'avons pas répondu à tes attentes. C'est donc de ta part à toi, qui est bien plus exigeant intellectuellement que nous ne le sommes, que nous allons attendre une véritable analyse de Bourdieu, qui s'abreuvera sans doute à la source de vrais spécialistes. Ainsi, tu feras avancer cette discussion positivement. D'accord ? Et ce sera d'ailleurs justice pour un si grand sociologue et intellectuel que Bourdieu, qui mérite effectivement d'être bien représenté dans ce forum.

_________________
...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame
Bergame
Persona
Persona

Nombre de messages : 4979
Date d'inscription : 03/09/2007

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Albâtard Dim 20 Juin 2010 - 15:03

Hé, le prends pas mal, ma couille ! Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Icon_wink
Je n'ai jamais dit être spécialiste de Bourdieu, j'ai seulement fait le constat modeste que l'on ne trouve pas un ouvrage qui sorte des sentiers battus de l'ad hominem pour le démolir.

Albâtard
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 27
Date d'inscription : 24/05/2010

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Bergame Dim 20 Juin 2010 - 17:23

La couille est en train de dire à la tête de noeud que pour l'instant, il ne nous a pas beaucoup fait profiter de ses lectures de dizaines de bouquins de Bourdieu, sans parler des commentateurs et des biographes, et qu'il s'est surtout satisfait d'attaques ad testiculum. La question étant donc maintenant : Peut-on attendre autre chose d'un gland, ou faudra-t-il se contenter de cette petite giclée stérile ?

_________________
...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame
Bergame
Persona
Persona

Nombre de messages : 4979
Date d'inscription : 03/09/2007

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Albâtard Dim 20 Juin 2010 - 17:48

C'est marrant, mais tu ne m'as toujours pas lu; je n'ai pas prétendu être un spécialiste ! Seulement un amateur !
En tout cas, tu as l'air quand même remonté - pour rien, mais bon.

Albâtard
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 27
Date d'inscription : 24/05/2010

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Solal Solal Dim 20 Juin 2010 - 20:38

Je calme le jeu et relève un article intéressant de "Sciences Humaines", un entretien avec Bernard Lahire, disciple de Bourdieu qui élabore un critique de l'œuvre de ce dernier. Notamment sur la notion d'"individu pluriel", comprendre : nous sommes le fruit de nombreux "champs". Enfin bon, je relis ça et résumerai - pour ceux qui veulent le lire, un extrait (et la possibilité de l'acheter) ici.
Solal Solal
Solal Solal
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 12
Date d'inscription : 16/06/2010

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Bergame Sam 10 Juil 2010 - 15:01

Evidemment, personnellement, j'aime bien Lahire, qui tire la sociologie vers la psychologie. Enfin, qui tend à fonder la sociologie sur la psychologie plutôt que sur la philosophie. Pour moi, c'est une démarche logique à partir de Bourdieu, parce que l'homo sociologicus de Bourdieu est une entité cognitiviste, mais constituée à partir d'une réflexion informée par un background philosophique -Leibniz, Pascal, etc. Il me semble que Bourdieu est alors toujours à la recherche d'un dépassement ou d'une subversion du sujet, mais qu'il y est constamment ramené. Ce n'est alors peut-être pas sans influence sur le contenu théorique, et l'orientation "pessimiste" de l'oeuvre.
Le problème d'une construction théorique qui ignore l'apport de la psychologie me semble de plus en plus en effet qu'elle laisse devant une alternative : Soit l'individu est un sujet rationnel, capable de réflexivité, et par conséquent, d'une action autonome ; soit il ne l'est pas, et il ne peut alors être envisagé que comme objet, c'est-à-dire mu par une force externe. Dans ce dernier cas, il est nécessairement victime : de la contrainte, de la manipulation, de préférences exogènes, etc. C'est typiquement, à mon sens, la construction neo-marxiste, axée sur la dénonciation, que d'envisager l'homme commun comme une victime. Et quelques soient les postulats de départ, on aboutit à la présentation d'une société comme clivée en dominants et dominés, les premiers capables d'action autonome, les seconds soit suiveurs, soit exclus de l'analyse comme quantité négligeable.

C'est ce qu'on trouve, chez Bourdieu. Ses postulats se donnent au départ comme vocation de dépasser le sujet rationnel, et au final, on trouve des analyses sur les champs qui ne traitent que de la compétition entre détenteurs de capital symbolique. La meilleure illustration, c'est la fameuse conférence "L'opinion publique n'existe pas" où Bourdieu explique que l'homme moyen ne disposant pas des ressources qui lui permettraient de s'exprimer dans le champ politique, et les méthodes de son questionnement étant manipulées, il est escamoté de ce même champ. Bien sûr, la visée est critique. Mais le résultat aboutit bien à recentrer l'analyse du champ politique sur les seuls "dominants" : Partis, medias, dirigeants, etc.

Ce n'est à mon avis pas un hasard, donc, si Lahire, adoptant d'autres présupposés, peut revenir vers l'homme du commun.

_________________
...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame
Bergame
Persona
Persona

Nombre de messages : 4979
Date d'inscription : 03/09/2007

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par kercoz Ven 16 Oct 2020 - 9:44

Une bonne émission "chez Adèle" sur Bourdieu, intervenant partiellement critique au bon sens du terme:

https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/les-chemins-de-la-philosophie-emission-du-jeudi-15-octobre-2020
"""Gérald Bronner, co-auteur du "Danger sociologique", remet en cause l'approche déterministe de Bourdieu. Comment cette position se confronte-t-elle à la pensée du sociologue et de ses héritiers aujourd'hui ? Une autre méthode sociologique que celle de Bourdieu est-elle possible ?""""
Toutes les émissions de la semaine sont sur Bourdieu et, à mon avis, d' un très bon niveau.
sur une autre journée il est dit que Bourdieu serait l' auteur le plus cité en sociologie aux US et qu'il aurait introduit les textes de Goffman en france.

_________________
TIMSHEL
kercoz
kercoz
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 4784
Date d'inscription : 01/07/2014

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par kercoz Ven 13 Nov 2020 - 9:40

C'est tout chaud, touchant, même un peu suspect :

"""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""
La Chronique d'Aurélien Bellanger
Le charme et la limite de la pensée sociologique c’est qu’elle est sans échappatoire. Quel autre système de pensée offre une telle amplitude d’intégration des phénomènes, une telle densité heuristique ?


Pierre Bourdieu est ainsi le seul auteur dont plusieurs personnes m’ont dit qu’il avait radicalement changé leur vision du monde — expérience qu’ils associaient souvent à leur rastignacienne montée à Paris, mais qui ressemblait tout aussi bien à une conversion : tout était désormais pour eux limpide et compréhensible.
Tout est-il sociologique ?

Quel autre système de pensée offre une telle amplitude d’intégration des phénomènes, une telle densité heuristique ? Il est jusqu’à la raison, solitaire, orgueilleuse, qu’il finit par faire tomber, comme le plus vulgaire des instruments de la classe dominante.

La sociologie, une fois cette dernière limite atteinte, devient une sociologie critique : elle n’a plus, comme la raison de Kant, de véritable extériorité, puisque tout est sociologique pour elle.
Il ne lui reste alors, maintenant qu’elle l’a converti, plus qu’à sauver le monde, c’est à peu près là où nous en sommes dans l’histoire de la sociologie, malgré les réticences un peu archaïques de Manuel Valls — “Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser” — ou plus ambiguës de Wiktor Stoczkowski, qui a récemment montré, dans La Science sociale comme vision du monde : Emile Durkheim et le mirage du salut, que la sociologie relevait bien, à son corps défendant, peut-être, de la pensée eschatologique : le monde, quand il sera entièrement remis au sociologue, entièrement sociologisé, pourra enfin devenir bon, être purifié du péché originel de l’habitus, se confondre avec un paradis émancipateur.
Mais la sociologie aurait alors cessé d’être elle-même, et serait devenue cet autre qu’elle dénonce depuis le commencement, l’autre incomplet, menteur et parasite de la pensée religieuse ou magique.
Et partie pour dénoncer les concepts faux de l’esprit, la sociologie serait devenue elle-même, pris à son propre piège, le seul esprit du monde.

En janvier dernier, pris d’une intuition subite je me suis dit qu’il fallait de toute urgence que je me procure les Trois études sur Hegel d’Adorno.
Il n’y avait qu’une seule librairie parisienne qui les avait, les Cahiers de Colette, et je suis bravement monté au moyen d’une échelle en haut à gauche du rayon philosophie.
Je portais à cette époque une magnifique doudoune rouge Uniqlo, mais pas du tout étanche, et comme il pleuvait à verse ce jour là, les pages du livre d’Adorno se sont collées entre elles. Et il m’a en quelques sorte fallu plus de 6 mois pour les décoller.
Ce n’est rien par rapport au siècle et demi qu’il a fallu aux philosophes pour décoller les pages de Hegel, et pour y comprendre enfin quelque chose.
La sociologie prise dans un vieux piège hégélien

On y a compris que Hegel, c’est la révelation d’Ardono, révélation néanmoins préparée par Marx, inaugure tous les paradoxes, désormais bien connus, de la pensée sociologique. À commencer par le plus pernicieux d’entre eux : l’incapacité qu’on a, une fois le système explicatif posé, d’en plus jamais ressortir.

L’hégelianisme est de l’ordre du piège intellectuel parfait : c’est un système sans extériorité possible, un système incriticable — en tant qu’il n’est pas autre chose que sa propre critique. La dialectique étant “l’effort imperturbable pour faire se confondre la conscience critique que la raison prend d’elle-même avec l’expérience critique des objets.”

Il en découle notamment que le système de Hegel n’a ni début, ni fin, ni fondement quelconque : l’esprit n’est pas la recollection des phénomènes, mais quelque chose qu’Adorno, après Marx, résume au travail social : une eschatologie concrète, et toujours recommencée.

On ne retrouve pas cela directement chez Bourdieu, bien sûr. Mais l’idée que le sociologue sociologise pour désociologiser le social, rappelle bien Hegel, et sa phénoménologie de l’esprit comme science totalitaire et paradoxale de l’émancipation de l’esprit par lui-même.
"""""""""""""""""""""""""""""""""""""

_________________
TIMSHEL
kercoz
kercoz
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 4784
Date d'inscription : 01/07/2014

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par jean tardieu Ven 13 Nov 2020 - 11:07

Si la sociologie bourdieusienne est critiquable, comme toute oeuvre de l'esprit, sa nocivité vient de ce qu'elle a formé des cohortes de sociologues engagés (enragés), tous orientés de la même manière vers un extrémisme qui les rend inemployables, non bancables pour leur malheur car sorti de Bourdieu, il faut bien vivre.

jean tardieu
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 995
Date d'inscription : 26/09/2020

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par neopilina Ven 13 Nov 2020 - 15:45

kercoz a écrit:C'est tout chaud, touchant, même un peu suspect :

Aurélien Bellanger a écrit:
Le charme et la limite de la pensée sociologique c’est qu’elle est sans échappatoire. Quel autre système de pensée offre une telle amplitude d’intégration des phénomènes, une telle densité heuristique ?


Pierre Bourdieu est ainsi le seul auteur dont plusieurs personnes m’ont dit qu’il avait radicalement changé leur vision du monde — expérience qu’ils associaient souvent à leur rastignacienne montée à Paris, mais qui ressemblait tout aussi bien à une conversion : tout était désormais pour eux limpide et compréhensible.
Tout est-il sociologique ?

Quel autre système de pensée offre une telle amplitude d’intégration des phénomènes, une telle densité heuristique ? Il est jusqu’à la raison, solitaire, orgueilleuse, qu’il finit par faire tomber, comme le plus vulgaire des instruments de la classe dominante.

La sociologie, une fois cette dernière limite atteinte, devient une sociologie critique : elle n’a plus, comme la raison de Kant, de véritable extériorité, puisque tout est sociologique pour elle.
Il ne lui reste alors, maintenant qu’elle l’a converti, plus qu’à sauver le monde, c’est à peu près là où nous en sommes dans l’histoire de la sociologie, malgré les réticences un peu archaïques de Manuel Valls — “Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser” — ou plus ambiguës de Wiktor Stoczkowski, qui a récemment montré, dans La Science sociale comme vision du monde : Emile Durkheim et le mirage du salut, que la sociologie relevait bien, à son corps défendant, peut-être, de la pensée eschatologique : le monde, quand il sera entièrement remis au sociologue, entièrement sociologisé, pourra enfin devenir bon, être purifié du péché originel de l’habitus, se confondre avec un paradis émancipateur.
Mais la sociologie aurait alors cessé d’être elle-même, et serait devenue cet autre qu’elle dénonce depuis le commencement, l’autre incomplet, menteur et parasite de la pensée religieuse ou magique.
Et partie pour dénoncer les concepts faux de l’esprit, la sociologie serait devenue elle-même, pris à son propre piège, le seul esprit du monde.

En janvier dernier, pris d’une intuition subite je me suis dit qu’il fallait de toute urgence que je me procure les Trois études sur Hegel d’Adorno.
Il n’y avait qu’une seule librairie parisienne qui les avait, les Cahiers de Colette, et je suis bravement monté au moyen d’une échelle en haut à gauche du rayon philosophie.
Je portais à cette époque une magnifique doudoune rouge Uniqlo, mais pas du tout étanche, et comme il pleuvait à verse ce jour là, les pages du livre d’Adorno se sont collées entre elles. Et il m’a en quelques sorte fallu plus de 6 mois pour les décoller.
Ce n’est rien par rapport au siècle et demi qu’il a fallu aux philosophes pour décoller les pages de Hegel, et pour y comprendre enfin quelque chose.
La sociologie prise dans un vieux piège hégélien

On y a compris que Hegel, c’est la révelation d’Ardono, révélation néanmoins préparée par Marx, inaugure tous les paradoxes, désormais bien connus, de la pensée sociologique. À commencer par le plus pernicieux d’entre eux : l’incapacité qu’on a, une fois le système explicatif posé, d’en plus jamais ressortir.

L’hégelianisme est de l’ordre du piège intellectuel parfait : c’est un système sans extériorité possible, un système incriticable — en tant qu’il n’est pas autre chose que sa propre critique. La dialectique étant “l’effort imperturbable pour faire se confondre la conscience critique que la raison prend d’elle-même avec l’expérience critique des objets.”

Il en découle notamment que le système de Hegel n’a ni début, ni fin, ni fondement quelconque : l’esprit n’est pas la recollection des phénomènes, mais quelque chose qu’Adorno, après Marx, résume au travail social : une eschatologie concrète, et toujours recommencée.

On ne retrouve pas cela directement chez Bourdieu, bien sûr. Mais l’idée que le sociologue sociologise pour désociologiser le social, rappelle bien Hegel, et sa phénoménologie de l’esprit comme science totalitaire et paradoxale de l’émancipation de l’esprit par lui-même.

Hegel est sorti de ma vie : je l'en ai chassé. J'ai bien compris que l'hégélianisme est un " cul de sac ", en boucle : l'hégélien est prisonnier d'une tore où il court à l'infini et en sens inverse à cause du cogito en l'état entériné autant que possible. Pour moi Hegel est une statue colossale (un génie, pas de souci) sur la tombe de la métaphysique. Insupportable.

Mais donc, Bellanger suppose que la sociologie (que je connais très mal en soi, même si je n'hésite jamais à me servir de ses travaux) serait un avatar hégélien, ça m'intéresse. Bergame, une réaction ? Et, sauf erreur de ma part, hks n'est pas un " fan ", pour euphémiser de Bourdieu que je ne lis pas. Bourdieu hégélien ?


L'un des meilleurs livres sur Sade, " Sade moraliste " de Jean-Baptiste Jeangène Vilmer (qu'on n'attendait pas s'intéresser à Sade), n'est pas aussi abouti que possible à cause d'une réduction et d'une inversion typiquement hégélienne. Très bon livre, mais lecture pénible, éprouvante, pour moi, ma grille de lecture est violentée.

En passant, un mot sur l'influence considérable de personnages comme Alexandre Koyré et Alexandre Kojève, et donc de Hegel, que je regrette profondément tout en respectant les individus : sans cette influence, les Surréalistes, Bataille, Lacan, etc., etc., ne s'en seraient que mieux portés. Pour moi, il y a ici un vrai drame philosophique et donc artistique, littéraire, etc., du XX° siècle. Idem pour l'influence de Kant d'ailleurs. Du cogito en l'état en fait.  Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 177519025


Dernière édition par neopilina le Ven 13 Nov 2020 - 21:00, édité 2 fois

_________________
" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina
neopilina
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par kercoz Ven 13 Nov 2020 - 16:06

Les textes encyclopédiques de Bourdieu sont peu accessibles du fait de leur structure scientifique...pour ma part, je conseille "Questions de sociologie" , petit livre qui cumule de brefs exposés réécrits pour des publics divers : étudiants, ouvriers, artistes, chefs d'entreprise...
Ce qui m'étonne c'est que les gens qui le critique, font en général, partie de la classe des privilégiés. Les dominants, en général, le respectent  parce qu'ils savent que ses textes, bien qu'ils dé-voilent les processus par lesquels les dominants dominent les dominés, ne sont, du fait de la terminologie, accessibles qu'aux dominants ....ce qui leur permet d'améliorer leur domination sur les dominés (minette), tout en étant inaccessibles aux dominés.....Ce qui en fait, dit il, une science tragique.

_________________
TIMSHEL
kercoz
kercoz
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 4784
Date d'inscription : 01/07/2014

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par jean tardieu Ven 13 Nov 2020 - 17:21

Kerkoz a écrit: peu accessibles du fait de leur structure scientifique.
Qui n'a rien de scientifique mais d'une variante de "lutte des classes".
Bourdieu prend les gens pour des idiots, incapables de s'extraire de leur milieu. Il prend acte de son propre engagement pour construire tout autour un procès à charge contre la société qui n'est pas faite à son bon vouloir. Jamais de procès à décharge, Bourdieu est un mauvais procureur, mais très populaire dans les milieux défavorisés et pour cause, il incendie tout ce qui est dominant comme s'il n'y avait pas de raison objective à la domination.
On hésite à critiquer Bourdieu parce que ce qu'il analyse existe bien, mais il radicalise tout, et tout ce qui tend à radicaliser est faux : Le radicalisme communiste est une erreur, le radicalisme musulman est une erreur, le radicalisme capitalistique est une erreur, le radicalisme féministe est une erreur... Tout cela ne peut rien apporter de bon à la concorde et à la paix sociale, il s'agit toujours de monter une catégorie contre une autre.
Bourdieu aurait pu être intéressant s'il n'avait pas été une calamité : il a laissé sur le carreau un nombre impressionnant d'étudiants sans diplôme utilisable.

en général, est régulièrement dénoncé comme un lieu d’échec, au motif que seul un étudiant de 1ère année sur deux passe en 2e année.
Par ailleurs, dans le cas des étudiants en sociologie, les taux de passage en 2e année et d’obtention du diplôme de licence masquent en fait une grande variété de parcours individuels : bifurcation vers un BTS ou une école ; réorientation vers une autre filière universitaire ; choix d’une année sabbatique ; réussite à un concours public ; accès à l’emploi ou passage à temps plein ; arrêt des études pour raisons économiques.




Dernière édition par jean tardieu le Ven 13 Nov 2020 - 18:15, édité 1 fois

jean tardieu
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 995
Date d'inscription : 26/09/2020

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par kercoz Ven 13 Nov 2020 - 18:14

Bourdieu est le sociologue le plus cité dans les écrits sur les sciences humaines et aux USA. On se demande de quoi tu as peur, Mr Tardieu. On parle ici de science, pas d' Idéologie primaire
""""""""""""""""""""""""""""""""""
By Etienne Ollion
July 31st 2015

Pierre Bourdieu would have turned 85 on 1 August 2015. Thirteen years after his death, the French sociologist remains one of the leading social scientists in the world. His work has been translated into dozens of languages (Sapiro & Bustamante 2009), and he is one of the most cited social theorists worldwide, ahead of major thinkers like Jurgen Habermas, Anthony Giddens, or Erving Goffman (Santoro 2008). That Bourdieu is one of the most prominent social theorists will come as no surprise to those accustomed to the academic scene. A more surprising fact, however, is that he is probably the most cited scholar in the social sciences. In a forthcoming paper on the reception of French sociologists in the United States, Andrew Abbott and I show that, at the turn of this decade, he is referenced in more than 100 sociological articles a year. Important authors like Paul Di Maggio or James Coleman are only cited 60 times, while Mark Granovetter has nearly 50 mentions. Bourdieu is also referenced more often than Émile Durkheim, who for a long time epitomized (French) sociology.
https://blog.oup.com/2015/07/pierre-bourdieu-us-sociology/
"""""""""""""""""""""""
""""""

_________________
TIMSHEL
kercoz
kercoz
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 4784
Date d'inscription : 01/07/2014

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par neopilina Ven 13 Nov 2020 - 18:22

kercoz a écrit:Bourdieu est le sociologue le plus cité dans les écrits sur les sciences humaines et aux USA. On se demande de quoi tu as peur, Mr Tardieu. On parle ici de science, pas d' Idéologie primaire.

Sinon, tu connais l'histoire de l'hôpital qui se fout de la charité ?

_________________
" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina
neopilina
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par jean tardieu Ven 13 Nov 2020 - 18:26

Kerkoz a écrit:On se demande de quoi tu as peur, Mr Tardieu

Moi peur ? Mais de quoi grands dieux aurais-je peur ? Qu'on me mette aux fers ?
Voila bien le genre d'intox de l'idéologie. Je dis bien "l'idéologie" qui sous-tend les travaux de Bourdieu. Que tu appelles "science".
La plupart des étudiants en sociologie l'ont désertée dès la deuxième année pour aller faire autre chose. Mais ils sont presque tous marqués par cette idéologie qui a des racines profondes. Dans l'idéologie.
A more surprising fact, however, is that he is probably the most cited scholar in the social sciences.

Tu m'étonnes ! Derrida aussi a été beaucoup cité. Mais la plupart des gens ont compris "démolition" au lieu de "déconstruction". Ca se cite, ça !

Georges Marchais aussi a été beaucoup cité : "Viens Simone, on fait les valises! "

Les EU citent largement Bourdieu parce que les EU n'ont jamais eu de gauche, seulement un anti-communisme (primaire). L'ennemi abattu, ils s'aperçoivent qu'une gauche est possible chez eux et donc, se rabattent sur le seul qui s'est présenté : Bourdieu. Bourdieu, c'est l'homme qui tombe à pic.

jean tardieu
Digressi(f/ve)
Digressi(f/ve)

Nombre de messages : 995
Date d'inscription : 26/09/2020

Revenir en haut Aller en bas

Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne. - Page 2 Empty Re: Les critiques à l'endroit de la sociologie Bourdieusienne.

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum