L'obssession
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L'obssession
L’obsession siège comme un démon
Entité envoûtante qui importune
Celui qui fuit en lui-même son lui-même
Ce qui l’obsède est son objet
Sa fascination
Tout lui est inaccessible
Il s’est perdu dans l’objet de son ensorcellement
L’objet s’enracine à son insu
Il siège en lui, il s’impose
Dans l’esprit pour répéter
Son obsédante réalité.
Cette pénible intrusion
De la répétition est paradoxale
Car la personne qui en est victime
Tente par tous les moyens de s’en défaire
En vain
Elle le consume dans la compulsion
Objectivité relative au corps distordu
Entité envoûtante qui importune
Celui qui fuit en lui-même son lui-même
Ce qui l’obsède est son objet
Sa fascination
Tout lui est inaccessible
Il s’est perdu dans l’objet de son ensorcellement
L’objet s’enracine à son insu
Il siège en lui, il s’impose
Dans l’esprit pour répéter
Son obsédante réalité.
Cette pénible intrusion
De la répétition est paradoxale
Car la personne qui en est victime
Tente par tous les moyens de s’en défaire
En vain
Elle le consume dans la compulsion
Objectivité relative au corps distordu
Came- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 21/03/2008
Re: L'obssession
Pas de rythme, pas de rime, un enjambement. Changement de registre entre la "strophe" 1 et la 2. Pas de chute proprement dite.
Tout ça débouche sur quoi ?
Tout ça débouche sur quoi ?
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L'homme ordinaire est exigeant avec les autres.
L'homme exceptionnel est exigeant avec lui-même.
Marc-Aurèle
Re: L'obssession
Merci pour ta critique, mais elle débouche sur quoi elle-même. Je ne faisais que tenter d'exprimer une obssession qui m'habite et ouvrir un sujet de discussion que je crois pertinent. Écris-moi quelque chose Adam.
Dernière édition par Came le Sam 3 Oct 2009 - 2:26, édité 1 fois
Came- Digressi(f/ve)
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Localisation : Rigaud
Date d'inscription : 21/03/2008
Re: L'obssession
Je fais un second essai
Cela m’effraie
Car ainsi je suis fait
J’ouvre ma porte
Mon cœur et son aorte
M’envoient le flux
Obssessionnel
En ma demeure
J’ouvre ce luxe
D’ouvrir mon cœur
Et toi, Adam
Tu me condamnes
Je deviens triste
Sens-tu mes larmes
Cela m’effraie
Car ainsi je suis fait
J’ouvre ma porte
Mon cœur et son aorte
M’envoient le flux
Obssessionnel
En ma demeure
J’ouvre ce luxe
D’ouvrir mon cœur
Et toi, Adam
Tu me condamnes
Je deviens triste
Sens-tu mes larmes
Came- Digressi(f/ve)
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Localisation : Rigaud
Date d'inscription : 21/03/2008
Re: L'obssession
Je comprends cela très bien. Il faut accoucher, Came, ça soulage. Tu devrais trouver un petit coin tranquille dans ce forum, et y construire un nid.
Ensuite, je te demanderai ce que dit le démon.
Ensuite, je te demanderai ce que dit le démon.
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...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
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Re: L'obssession
Ce démon: un contresens d’une volonté… la mienne.
Celle qui veut l’abolition du distordu, mais celle-ci est enchaînée à sa visée compulsive : état d’un corps prisonnier de ses obsessions. Emprisonné par la douleur qui prend sa forme dans les ténèbres de la veille, je me sens seul. Sous l’emprise du thanatos, je vois plus clair. Elle porte en elle la lumière dont j’ai besoin pour libérer mon souffle vital de l’emprise du distordu. Cette lumière m’apaise et j’ai du mal à la conserver, à conserver cette nuit clairvoyante que m’apporte le thanatos dans le flux abrutissant du quotidien. Ma souffrance est de vivre. Le sommeil reprend contact avec ce lieu si calme qu’est la mort. L’imminence de la mort apaise mes jours. Je suis si las de tant de combats pour faire valoir ce que je suis. Je veux simplement m’ouvrir, m’interroger sur le sens des choses pour enfin connaître la paix du thanatos. Mourir en paix dans le flux continu des choses. Je sens mon terme, ma fin est proche. J’apprivoise cette mort qui viendra un jour me cueillir pour faire de moi une poussière taciturne.
Celle qui veut l’abolition du distordu, mais celle-ci est enchaînée à sa visée compulsive : état d’un corps prisonnier de ses obsessions. Emprisonné par la douleur qui prend sa forme dans les ténèbres de la veille, je me sens seul. Sous l’emprise du thanatos, je vois plus clair. Elle porte en elle la lumière dont j’ai besoin pour libérer mon souffle vital de l’emprise du distordu. Cette lumière m’apaise et j’ai du mal à la conserver, à conserver cette nuit clairvoyante que m’apporte le thanatos dans le flux abrutissant du quotidien. Ma souffrance est de vivre. Le sommeil reprend contact avec ce lieu si calme qu’est la mort. L’imminence de la mort apaise mes jours. Je suis si las de tant de combats pour faire valoir ce que je suis. Je veux simplement m’ouvrir, m’interroger sur le sens des choses pour enfin connaître la paix du thanatos. Mourir en paix dans le flux continu des choses. Je sens mon terme, ma fin est proche. J’apprivoise cette mort qui viendra un jour me cueillir pour faire de moi une poussière taciturne.
Came- Digressi(f/ve)
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Localisation : Rigaud
Date d'inscription : 21/03/2008
Re: L'obssession
Oui, j'ai souvent cru remarquer que cette prescience "héraclitéenne" était quelque chose qui distinguait les hommes entre eux. Je ne suis pas étonné que la tradition nous présente Héraclite comme un homme sombre et mélancolique.
La première vérité -mais c'est quelque chose que j'apprends seulement aujourd'hui- est qu'il faut apprendre à discipliner la pensée. Ou alors, il faut s'y livrer pleinement, quoiqu'il me semble maintenant qu'il y faille, non pas du courage, mais de la folie. Dans les deux cas, il faut écrire. Mettre des mots, ensérer la pensée, imposer des formes. "Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre". Combattre ne sert sans doute pas à grand-chose, ce n'est pas, ce n'est plus, une question de volonté. D'autres ont la chance de penser en termes d'unité du sujet, ils ont appris la leçon beaucoup plus tôt sans doute. Pour ceux qui ne se baignent jamais deux fois dans le même fleuve, ceux pour qui la vie s'écoule sans fin ni commencement, il est trop tard. Il reste à comprendre ce qu'on est, s'abstraire de ce flux en se trouvant soi-même. Et j'ai bien vu ton questionnement de ces derniers temps, et la manière dont tu tires profit de ce forum en particulier -et j'en suis heureux. Mais je trouvais aussi que tu ne te tournais pas beaucoup vers les auteurs, Came, que tu ne semblais pas chercher assidument de ton côté. Est-ce que je me trompe ? Peut-être ne vois-tu pas l'intérêt ?
La première vérité -mais c'est quelque chose que j'apprends seulement aujourd'hui- est qu'il faut apprendre à discipliner la pensée. Ou alors, il faut s'y livrer pleinement, quoiqu'il me semble maintenant qu'il y faille, non pas du courage, mais de la folie. Dans les deux cas, il faut écrire. Mettre des mots, ensérer la pensée, imposer des formes. "Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre". Combattre ne sert sans doute pas à grand-chose, ce n'est pas, ce n'est plus, une question de volonté. D'autres ont la chance de penser en termes d'unité du sujet, ils ont appris la leçon beaucoup plus tôt sans doute. Pour ceux qui ne se baignent jamais deux fois dans le même fleuve, ceux pour qui la vie s'écoule sans fin ni commencement, il est trop tard. Il reste à comprendre ce qu'on est, s'abstraire de ce flux en se trouvant soi-même. Et j'ai bien vu ton questionnement de ces derniers temps, et la manière dont tu tires profit de ce forum en particulier -et j'en suis heureux. Mais je trouvais aussi que tu ne te tournais pas beaucoup vers les auteurs, Came, que tu ne semblais pas chercher assidument de ton côté. Est-ce que je me trompe ? Peut-être ne vois-tu pas l'intérêt ?
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Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
Re: L'obssession
Et concrètement, quel est cette obsession, son objet ? Tu peux parler en ton nom, tu sais. Tu peux parler selon une situation déterminée et particulière (l'abstration et la généralisation n'est pas une obligation).
De quel présent as-tu fait l'obstacle de ton éternité ? (non, je ne suis pas volontariste) Ton obsession ne donne-t-elle pas une assise à ta vie, ne réduit-elle pas tout à son unicité "cohérante" ?
Je ne voulais pas t'attaquer. Disons que j'ai simplement pris ton message pour ce qu'il n'était pas (un poème). S'il y a "déformation professionnelle", et certains ont une déformation philosophique, j'ai parfois une déformation littéraire (genre le mec qui ne peut pas s'empêcher de disséquer du Bachelet à l'aune des procédés littéraires "tiens, il fait de la rime encapsulée : mais de quoi rend-il compte ?").
De quel présent as-tu fait l'obstacle de ton éternité ? (non, je ne suis pas volontariste) Ton obsession ne donne-t-elle pas une assise à ta vie, ne réduit-elle pas tout à son unicité "cohérante" ?
Je ne voulais pas t'attaquer. Disons que j'ai simplement pris ton message pour ce qu'il n'était pas (un poème). S'il y a "déformation professionnelle", et certains ont une déformation philosophique, j'ai parfois une déformation littéraire (genre le mec qui ne peut pas s'empêcher de disséquer du Bachelet à l'aune des procédés littéraires "tiens, il fait de la rime encapsulée : mais de quoi rend-il compte ?").
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Marc-Aurèle
Re: L'obssession
L'homme
dans la nuit
se prépare une lampe
bien que ses yeux soient éteints
Mais vivant
il touche la mort
en dormant.
Éveillé
il touche
le dormant
Clément d'Alexandrie
Ô Thanatos
Engendre cette durée
Jusqu’à maturité
Pour que le fruit
Tombe
Au pied de l’arbre
Dans la forêt clairsemée
Donne-moi ce fruit
Si doux
Pour que je m’en nourrisse
Au moment propice
De la mort
dans la nuit
se prépare une lampe
bien que ses yeux soient éteints
Mais vivant
il touche la mort
en dormant.
Éveillé
il touche
le dormant
Clément d'Alexandrie
Ô Thanatos
Engendre cette durée
Jusqu’à maturité
Pour que le fruit
Tombe
Au pied de l’arbre
Dans la forêt clairsemée
Donne-moi ce fruit
Si doux
Pour que je m’en nourrisse
Au moment propice
De la mort
Came- Digressi(f/ve)
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Localisation : Rigaud
Date d'inscription : 21/03/2008
Re: L'obssession
Came a écrit: Je sens mon terme, ma fin est proche. J’apprivoise cette mort qui viendra un jour me cueillir pour faire de moi une poussière taciturne.
Ce thème de la lassitude et du silence me parle. Sinon avec le recul poétiser la mort me fait l'effet d'adolescence. O thanatos...La mort est quelque chose de froid, rien de moins poétique. La mort n'est rien pour nous disait Epicure. Car vivants nous sommes vivants, et morts nous sommes morts. Minés par une abstraction. La mort est une abstraction. Par contre ce qui est bien réel et palpable pour nous, c'est la dégénérescence du corps, ça oui. La dégradation inéluctable du corps, elle est là notre approche véritable de la "mort". Mort continuelle, on ne cesse de mourir.
cedric- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 02/06/2008
Re: L'obssession
L’obsession : produit de l’abstraction; processus circulaire, d’où son retour sur le même, la même idée fixe qui s’impose une hégémonie pour la conscience. Mais pourquoi donc ce retour meurtrissant fait-il ce repli sur soi comme si quelque chose n’était pas en règle? L’envahissement soudain de l’idée au détriment de la réalité telle un éloignement en soi où se perd le contact. N’est-ce pas une mort cérébrale que de revenir sans cesse sur le même. Comment fuir cette idée qui me revient? L’écrire. La crier pour qu’elle s’expurge, un processus de purification. Extraire la douleur de l’esprit dans l’accouchement des idées, se connaître pour ne pas s’abandonner à la meurtrissure, automutilation de l’esprit par lui-même. Accoucher me disait Bergame. Merci à toi et tous les autres pour leur réponse. L’obsession n’est-elle pas que trop abstraite pour la concevoir?
Voyez-vous ce feu dans mon avatar? Il est constitué de quatre moments d’un même feu formant le symbole de la croix, l’horizontalité et la verticalité dans un même temps quadridimensionnel : le haut, le bas, la gauche et la droite. L’horizontalité est notre expérience de ce qui est, alors que la verticalité n’est qu’un éloignement de ce qui est dans l’abstraction. Elle est positive lorsqu’il y a œuvre produite et négative lorsqu’il y a non-œuvre, soit une obsession.
Voyez-vous ce feu dans mon avatar? Il est constitué de quatre moments d’un même feu formant le symbole de la croix, l’horizontalité et la verticalité dans un même temps quadridimensionnel : le haut, le bas, la gauche et la droite. L’horizontalité est notre expérience de ce qui est, alors que la verticalité n’est qu’un éloignement de ce qui est dans l’abstraction. Elle est positive lorsqu’il y a œuvre produite et négative lorsqu’il y a non-œuvre, soit une obsession.
Came- Digressi(f/ve)
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Localisation : Rigaud
Date d'inscription : 21/03/2008
Re: L'obssession
Je ne crois pas non plus. Sans doute la mort est rien pour nous, mais ce rien est déjà quelque chose, selon la fragile formulation que j'ai pu trouver pour l'exprimer de mon côté. Le fait qu'on ne puisse la penser ne la rend que plus présente. Parce qu'au fond, "ne pas la penser", cela signifie "ne pas la dire". Mais que la mort ne puisse se dire n'empêche pas qu'elle soit, dans l'indicible et l'impensable. Il y a tellement de choses qui ne peuvent pas se penser ni se dire, si ce n'est qu'approximativement, spéculativement, métaphoriquement, poétiquement, et qui pourtant, sont.
Et je crois que c'est à cela que ça sert, d'écrire. De mettre des mots sur l'angoisse. Ce qui implique à mon sens que l'écrit est un masque de la mort. Sauf, peut-être, ici. C'est ce que nous pouvons essayer, j'aimerais beaucoup essayer, si tu en étais d'accord, Came, et les autres également. Il faudrait trouver les bonnes questions.
Et je crois que c'est à cela que ça sert, d'écrire. De mettre des mots sur l'angoisse. Ce qui implique à mon sens que l'écrit est un masque de la mort. Sauf, peut-être, ici. C'est ce que nous pouvons essayer, j'aimerais beaucoup essayer, si tu en étais d'accord, Came, et les autres également. Il faudrait trouver les bonnes questions.
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Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
Re: L'obssession
«Le fait qu'on ne puisse la penser ne la rend que plus présente.»
Je crois que, là, tu touches le point fondamental de la question. Ta formulation ne peut être plus clair. Bien qu’elle soit une expérience imminente, nous ne pouvons dire quoi que ce soit d’objectif à son sujet, en ce sens, elle pose sa présence en différé. Elle marque la fin de l’existence tout en étant une expérience possible. Mais peut-on parler d’expérience de la mort ? Il me semble qu’elle met plutôt fin à l’expérience, par conséquent, elle se fait limitation. Ce «Ô Thanatos» grandiloquent n’est qu’un horizon à contempler où prend forme «l’abnégation» : prise de conscience des limites de l’expérience. L’expérience de la fin de l’expérience n’est alors pas une finalité. La finalité, c’est la connaissance des limites avec lesquelles «l’abnégation» prend forme dans l’ouverture au devenir. Ne sommes-nous pas dans le même processus que la pomme qui mûrit et dont le mûrissement coïncide avec sa chute imminente? La chute est d’une nature toute différente de la pomme elle-même, elle lui est différée.
La pomme ne cesse-t-elle pas d'être ce qu'elle est dans l'occurence de sa chute?
«Les phénomènes maintenant exposés, tentation, tranquillisation, aliénation et empêtrement (ne plus s’en sortir), caractérisent le genre d’être spécifique au dévalement. Nous nommons ce «mouvement» qui affecte le Dasein à l’intérieur de son propre être la chute.»
Martin Heidegger Être et Temps § 38
N’est-ce pas là le poids de l’être jeté que d’être dans le dévalement d’où l’obsession de l’impropriété «la rendant que plus présente» qui n’est qu’un indicible empêtrement, telle une obstruction au bon déroulement de la session : obs-session.
Je crois que, là, tu touches le point fondamental de la question. Ta formulation ne peut être plus clair. Bien qu’elle soit une expérience imminente, nous ne pouvons dire quoi que ce soit d’objectif à son sujet, en ce sens, elle pose sa présence en différé. Elle marque la fin de l’existence tout en étant une expérience possible. Mais peut-on parler d’expérience de la mort ? Il me semble qu’elle met plutôt fin à l’expérience, par conséquent, elle se fait limitation. Ce «Ô Thanatos» grandiloquent n’est qu’un horizon à contempler où prend forme «l’abnégation» : prise de conscience des limites de l’expérience. L’expérience de la fin de l’expérience n’est alors pas une finalité. La finalité, c’est la connaissance des limites avec lesquelles «l’abnégation» prend forme dans l’ouverture au devenir. Ne sommes-nous pas dans le même processus que la pomme qui mûrit et dont le mûrissement coïncide avec sa chute imminente? La chute est d’une nature toute différente de la pomme elle-même, elle lui est différée.
La pomme ne cesse-t-elle pas d'être ce qu'elle est dans l'occurence de sa chute?
«Les phénomènes maintenant exposés, tentation, tranquillisation, aliénation et empêtrement (ne plus s’en sortir), caractérisent le genre d’être spécifique au dévalement. Nous nommons ce «mouvement» qui affecte le Dasein à l’intérieur de son propre être la chute.»
Martin Heidegger Être et Temps § 38
N’est-ce pas là le poids de l’être jeté que d’être dans le dévalement d’où l’obsession de l’impropriété «la rendant que plus présente» qui n’est qu’un indicible empêtrement, telle une obstruction au bon déroulement de la session : obs-session.
Came- Digressi(f/ve)
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Localisation : Rigaud
Date d'inscription : 21/03/2008
Re: L'obssession
Lorsque je prenais en exemple la citation d'Epicure, je voulais mettre l'accent sur le fait que, dans son aspect concret, la mort n'est rien pour nous. On peut même pousser le bouchon et dire que la mort pour nous n'existe pas ni n'existera jamais puisque nous n'aurons jamais à la vivre, c'est à dire à l'expérimenter - sauf s'il existe des phénomènes psychiques qui se déclenchent à la mort...
Maintenant évidemment, et c'est ça qui est intéressant, c'est de constater que l'idée de la mort, sa représentation, son abstraction ( comme on veut ) nous travaille ou peut nous travailler au quotidien. En ce sens, elle est bel et bien présente. " Le fait qu'on ne puisse la penser ne la rend que plus présente", oui sans doute, de même que les meilleurs films à suspens sont ceux au sein desquels tout repose sur la suggestion, où l'on ne voit pas les actions en question...c'est plus angoissant. Mais dès que j'entends cette angoisse de la mort, la problématique de l'angoisse de la mort je me dis toujours, en tout cas quand je me tourne vers moi-même, que le problème peut-être poser à l'inverse et que c'est plutôt d'une angoisse de la vie dont il est question non ? Les deux sont liés de toute façon. L'impact, l'implication de la mort du point de vue de la vie est une épice, une coloration qui vient la réhausser et lui donner son caractère unique. En ce sens qu'est-ce que la mort si ce n'est simplement une pure exhortation de vivre ? Toujours sur cette lancée, me concernant le problème n'est pas tant mince je vais mourir mais : aurais-je assez vécu. La peur de ne pas assez vivre, alors même que l'on est en vie. Bon tout ça ouvre la voie d'un autre problème qui est que les choses nous échappent sans cesse, qu'on ne peut rien posséder, les choses et les êtres glissent sans cesse et son insaisissable. Ma finitude, c'est ça, c'est que, dans l'instant, je suis toujours seul quoi qu'il arrive. Je suis finis, même si cette finitude contient peut-être l'infini de la pensée. En tout cas il existe une barrière infranchissable entre moi et les autres.
Bref, pour reprendre avec la mort, cela désigne également le fait de ne pas assez vivre. Lorsqu'un type ne réagit plus, baisse les yeux...est dans la routine, on dit qu'il est mort. Et c'est bien pire que la mort réelle, car il s'agit d'une mort au sein de la vie.
Avec ça je peux faire une transition sur l'obsession. Je reviens de ma balade du soir de mise en appétit et entre autre j'ai un peu réfléchi à l'obsession, la réflexion c'est quand même une bonne stimulation, ahh la philo. Et je me suis dit, tiens, mais l'obsession n'est-elle pas justement l'angoisse que les choses ne meurent et la volonté inconsciente à les ressasser sans fin pour que justement elles restent par là-même en vie ? L'obsession n'est-elle pas l'angoisse que les choses ne meurent ? Voilà le point. Après évidemment il faudrait distinguer les types d'obsession. Mais l'oubli est une forme de meurtre. L'oubli est quelque chose d'extrêmement violent, c'est même pire qu'un meurtre vu qu'il ne prend plus l'objet auquel il s'adresse en considération...vu qu'il l'a oublié. L'oubli est le pire des meurtres. Je ne veux pas oublier, ma pensée ne veut pas oublier. Elle veut que certaines choses vivent à jamais non ? Refus que certaines valeurs ne vieillissent. La peur que certaines valeur ne pourrissent. Un point d'honneur à laisser certaines valeurs en vie à jamais. Geste absolu.
Maintenant évidemment, et c'est ça qui est intéressant, c'est de constater que l'idée de la mort, sa représentation, son abstraction ( comme on veut ) nous travaille ou peut nous travailler au quotidien. En ce sens, elle est bel et bien présente. " Le fait qu'on ne puisse la penser ne la rend que plus présente", oui sans doute, de même que les meilleurs films à suspens sont ceux au sein desquels tout repose sur la suggestion, où l'on ne voit pas les actions en question...c'est plus angoissant. Mais dès que j'entends cette angoisse de la mort, la problématique de l'angoisse de la mort je me dis toujours, en tout cas quand je me tourne vers moi-même, que le problème peut-être poser à l'inverse et que c'est plutôt d'une angoisse de la vie dont il est question non ? Les deux sont liés de toute façon. L'impact, l'implication de la mort du point de vue de la vie est une épice, une coloration qui vient la réhausser et lui donner son caractère unique. En ce sens qu'est-ce que la mort si ce n'est simplement une pure exhortation de vivre ? Toujours sur cette lancée, me concernant le problème n'est pas tant mince je vais mourir mais : aurais-je assez vécu. La peur de ne pas assez vivre, alors même que l'on est en vie. Bon tout ça ouvre la voie d'un autre problème qui est que les choses nous échappent sans cesse, qu'on ne peut rien posséder, les choses et les êtres glissent sans cesse et son insaisissable. Ma finitude, c'est ça, c'est que, dans l'instant, je suis toujours seul quoi qu'il arrive. Je suis finis, même si cette finitude contient peut-être l'infini de la pensée. En tout cas il existe une barrière infranchissable entre moi et les autres.
Bref, pour reprendre avec la mort, cela désigne également le fait de ne pas assez vivre. Lorsqu'un type ne réagit plus, baisse les yeux...est dans la routine, on dit qu'il est mort. Et c'est bien pire que la mort réelle, car il s'agit d'une mort au sein de la vie.
Avec ça je peux faire une transition sur l'obsession. Je reviens de ma balade du soir de mise en appétit et entre autre j'ai un peu réfléchi à l'obsession, la réflexion c'est quand même une bonne stimulation, ahh la philo. Et je me suis dit, tiens, mais l'obsession n'est-elle pas justement l'angoisse que les choses ne meurent et la volonté inconsciente à les ressasser sans fin pour que justement elles restent par là-même en vie ? L'obsession n'est-elle pas l'angoisse que les choses ne meurent ? Voilà le point. Après évidemment il faudrait distinguer les types d'obsession. Mais l'oubli est une forme de meurtre. L'oubli est quelque chose d'extrêmement violent, c'est même pire qu'un meurtre vu qu'il ne prend plus l'objet auquel il s'adresse en considération...vu qu'il l'a oublié. L'oubli est le pire des meurtres. Je ne veux pas oublier, ma pensée ne veut pas oublier. Elle veut que certaines choses vivent à jamais non ? Refus que certaines valeurs ne vieillissent. La peur que certaines valeur ne pourrissent. Un point d'honneur à laisser certaines valeurs en vie à jamais. Geste absolu.
cedric- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 436
Date d'inscription : 02/06/2008
Re: L'obssession
L’obsession siège tel un démon
Entité envoûtante qui importune
Celui qui fuit seul sur la dune
L’ailleurs obnubile sa fascination
Tout lui demeure inaccessible
Et lui échappe même le Sensible
S’être perdu d'ensorcellement
Voilà le mal qui s’enracine
Dans son présent, il se peaufine
Pour que puisse naître le dormant
L’intrusion siège sur le néant
Il pose son nom, son habitude
Adieu à vous vaines platitudes
Avec les miennes, je me parfume
Sur le brasier qui me consume.
Entité envoûtante qui importune
Celui qui fuit seul sur la dune
L’ailleurs obnubile sa fascination
Tout lui demeure inaccessible
Et lui échappe même le Sensible
S’être perdu d'ensorcellement
Voilà le mal qui s’enracine
Dans son présent, il se peaufine
Pour que puisse naître le dormant
L’intrusion siège sur le néant
Il pose son nom, son habitude
Adieu à vous vaines platitudes
Avec les miennes, je me parfume
Sur le brasier qui me consume.
Came- Digressi(f/ve)
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Localisation : Rigaud
Date d'inscription : 21/03/2008
Re: L'obssession
Moi mon obsession tourne autour de la loyauté,de la confiance .
Je ne sais pas bien où siège leur fondement.
J'aime beaucoup ce que tu parais être Came.
Rassure-moi ! Il te reste des briquettes à cramer ?
Porte-toi bien .
Je ne sais pas bien où siège leur fondement.
J'aime beaucoup ce que tu parais être Came.
Rassure-moi ! Il te reste des briquettes à cramer ?
Porte-toi bien .
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Soyez patient envers tout ce qui n'est pas résolu dans votre cœur et essayez d'aimer les questions elles-mêmes
lanK- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 12/09/2007
Re: L'obssession
Conscience morale; que la loyauté.
Aie confiance, dis-je.
Merci à toi le masque péruvien, m'avais-tu dit?
Aie confiance, dis-je.
Merci à toi le masque péruvien, m'avais-tu dit?
Came- Digressi(f/ve)
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Localisation : Rigaud
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