Du res cogitans a l'etant

[Tenzin Dorje]

Avec la mort de l'Autre, s'instaure la naissance du sujet pensant, du res cogitans qui se trouve lui seul avec sa seule pensee et le produit ethere de celle-ci (ses idees). Avec la mort de l'Autre, en effet, se meurt l'inter-subjectivie et toute notion d'inter. Tout se produit comme si nous, "penseurs", avions perdu l'Autre a un moment ou a un autre - quelque refus dans nos vies, les choses ne nous parlent plus comme lorsque nous etions enfants et que le soldat de plomb, bien vivant, nous parlait encore ; quelque constat d'echec d'un Autre qui, au lieu de nous echapper vraiment, se presente a nous - mais il se presente sans vie, mort, sans repondant. Tout ceci est si vrai qu'il faut bien que, chez Descartes, il y ait un Dieu, c'est-a-dire un grand Autre, pour que les idees gagnent en substance ou en corporeite de sorte que l'inter veuille dire quelque chose a nouveau et que, quelque part, la meditation terminee, le sujet pensant meurt pour devenir un "pur etant".

[Courtial]

Ceci me paraît très juste.
Il n'est pas surprenant du coup que cette res cogitans, cet esprit, etc. soit défini en opposition avec la matière (je suis vivant=l'autre est mort). L'autre est le mort.
La matière, au sens classique, est le stable, ce qui ne change pas, ne bouge pas par soi, ne reçoit son mouvement que du dehors, etc., bref quelque chose de mort.