CINE/LITTE - Kaïro
Page 1 sur 1
CINE/LITTE - Kaïro
Une disquette qu'un jeune informaticien, Taguchi, n'a pas ramené. Il n'a pas donné de nouvelles depuis plusieurs jours. Une de ses amis va chez lui et le trouve, la tête ailleurs.
Pendant qu’il lui indique que la disquette se trouve sur son bureau, Taguchi se pend.
Sur la disquette se trouve entre autre une image du bureau de Taguchi, lui de dos.
Sur un écran d’ordi allumé, la même image mise en abyme. Sur un autre écran, un visage se reflète.
Une autre personne, un étudiant, se remet à Internet. Un site s’ouvre de lui-même, montrant des individus seuls en face de leur écran.
Puis un message : "veux-tu rencontrer un fantôme ?"
Il y a des films qui bouleversent, des séances de ciné dont on se souvient longtemps. Ce fût le cas de ce film pour moi.
Il s'agit d'un film d'horreur. Mais il n'y a pas d’avalanche de sang.
Il s'agit d'un film fantastique. Mais il ne parle que de la solitude bien réelle.
Il s'agit d'un film. Comme on peut dire d'une pièce de Beckett qu'il s'agit de théâtre.
On en aurait rien dit si on n'ajoute pas que certaines oeuvres artistiques évoquent des universaux de la condition humaine.
Ce film/livre (tous deux de Kiyoshi Kurosawa) repose les mêmes questions sur la mort, l’autre, la solitude, l’inanité de l’existence ; revisitant le thème traditionnel des fantômes japonais dans notre ère technologique.
Encore faut-il y être sensible.
Et chercher à sentir cette caméra qui attend, ces travellings trompeurs, ces yeux qui regardent l’écran.
Le non-dit, le non-vu, le non-pensé ; le néant ?
Kaïro signifie circuit : celui du système fermé, celui de la société humaine, celui électrique sur lequel se fonde la civilisation informatique.
Kaïro est le genre de film qu’on n’apprécie vraiment que si on a connu la solitude la plus profonde.
Celle dans laquelle on s’abime et qui nous laisse sans écho.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|