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Le réalisme marxiste

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Message par jghislain Sam 31 Jan 2015 - 9:34

Marx part de la situation misérable de l'homme. Pour lui, l'homme vit dans une société, un monde qui souvent l'opprime, l'empêche de réaliser sa vie du fait de conditions sociales défavorables dans la plupart des cas. Or ce monde-là crée de toute pièce la religion qui, n'étant que l'expression de la détresse de l'homme, conduit à donner à l'homme des illusions pour supporter le poids de sa vie. En fait, cette formidable somme encyclopédique de spiritualité n'est pour Marx que la réalisation en l'homme d'une conscience inversé du monde qui maintient l'homme dans l'imaginaire, apaisant ainsi ses souffrances, et qui le détourne ainsi de toute protestation.

Car la réalité, c'est bel et bien que l'homme est déprécié de sa valeur. Il l'est par exemple d'autant plus qu'il produit des richesses dans le système économique, paradoxalement. En effet dans ce système, le produit du travail de l'ouvrier ne lui appartient plus, il en est dessaisi. La richesse de sa production lui échappant, l'ouvrier s'appauvrit, même s'il met toute sa force dans son travail. Or l'ouvrier met toute sa vie dans l'objet, toute son activité. Mais alors, nous dit Marx, toute la vie qu'il a mis dans l'objet ne lui appartient plus, lui devient étranger voire hostile, et ainsi peut-on dire que l'ouvrier perd de lui-même par ce travail aliénant.

L'objet acquiert son indépendance, ce qui se traduit par la création entre l'objet et le travailleur d'un intermédiaire qui prend toute une valeur – c'est l'argent. Ainsi l'ouvrier passe de producteur à consommateur, plus ou moins puissant. On peut dire que l'argent devient comme une divinité qui permet de tout acquérir lorsqu'on le possède en suffisance. Ainsi pour s'acheter la plus belle des femmes quand on est laid. Aussi pour être vénéré comme personne de qualité lorsque l'on est des plus malhonnête, l'argent effaçant tout ce qui insupporterait autrui dans un cas normal. L'argent devient donc le lien essentiel qui me rattache aux autres, et par-là à la vie. Ce qui, évidement, pour Marx constitue une énorme confusion dans la vrai nature des liens humains, pour ne pas dire une certaine perversion.

Or dans ce système perverti constitué par l'ensemble religion-travail-argent, l'instrumentalisation de l'ouvrier profite à certains. En effet, ceux qui possèdent l'appareil de production – les capitalistes - arrivent à s'approprier de la grande partie des richesses, lesquelles richesses permettent de perpétuer le système en achetant toujours plus de force au travailleur. On est dans un cercle vicieux, où l'ouvrier doit se contenter de ne rien posséder, de passer son temps au travail, où la vie commence pour lui quand il rentre enfin dans sa pauvre demeure pour sa pitance.

Marx veut changer cet ordre des choses et critique les philosophes qui jusqu'ici n'ont pas agi en conséquence, et sont restés en retrait du monde, se contentant juste de construire des idéaux sans chercher comment les appliquer. Or nous dit Marx, il s'agit bien de transformer le monde plutôt que de se contenter de l'interpréter et le comprendre. Le pire est que certains philosophes se sont compromis au point de légitimer ce système. Ils sont parvenu à détourner l'être humain de la vue de sa misérable condition, en faisant par exemple de l'esprit religieux quelque chose d'immuable comme seule réponse à la misère, allant ainsi contre toute transformation.

La société, que ce soit les structures juridiques ou politiques, est entièrement fondée sur une structure économique, dont elle dépend. Or il y a des époques d'évolution où la production matérielle est bel est bien transformée. Ainsi en est-on passé du mode de production antique (incluant l'esclavage), au mode féodal (propriété de la terre) au mode bourgeois (propriété des moyens de production). Dans tous ces cas se sont toujours opposé des classes sociales en lutte : homme libre et esclave, praticien et plébéien, baron et serf, etc...

Cet antagonisme demeure dans notre société moderne sous la forme de l'opposition entre bourgeoisie et prolétariat. Ce clivage subsiste car la société, même si elle a évolué, ne s'est toujours pas transformée. Comment réaliser cette transformation ? Pas avec l'aide de l'État, qui n'est que l'expression de cette organisation économique déséquilibrée structurant les besoins humains. On ne peut donc attendre de l'État aucune remise en cause de cet ordre des choses. La transformation de la société passe donc par la révolution, faite par la classe prolétaire contre la bourgeoisie, en s'appropriant les moyens de productions.

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