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Message par zara Ven 19 Oct 2007 - 18:15

Je viens vers vous comme Wittgenstein vint vers son professeur Bertrand Russel pour lui demander "S'il vous plaît, dites-moi si je suis complètement idiot ou pas". Je me permets ainsi de vous soumettre un très faible nombre de pensées personnelles. Si elles vous paraissent être de plates banalités, je m'arrêterai. Sinon, je poursuivrai sans doute.

Lien : http://fileshosting.free.fr/FILES/4ipObmh4UAVyegdKMhNoRxRJSBiFzFiY3Lnkog3MjpSGNzHcbVvi5eTpe9iXf2lL5wCgG8kMMh9fUDfsjhpmTvrxOw.doc

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Message par Bergame Ven 19 Oct 2007 - 18:34

Bienvenue zara. :)

Dis-nous, quel est exactement le sens de ta démarche ? Recueillir des opinions / évaluations quant à l'originalité et/ou la qualité de ta pensée, ou susciter réflexion et discussion à partir de quelques propositions ?
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Message par zara Ven 19 Oct 2007 - 18:51

Principalement recueillir des opinions / évaluations quand à l'originalité/qualité de ma pensée. Car ayant fait mes preuves en terme de "compréhension et restitution de la pensée des auteurs", je souhaite désormais savoir si ma pensée a une valeur intrinsèque ou non. Ne pouvant faire ce jugement seul, je vous en soumets quelques bribes.
Mais ce que j'écris est évidemment ouvert à toute réflexion.

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Message par Bergame Ven 19 Oct 2007 - 20:19

Bien. Le fait est en que ce site est divisé en deux parts : Intersession a vocation à accueillir des textes considérés comme finalisés ; Digression est un forum de discussion.
Si tu souhaites simplement publier un petit recueil d'aphorismes sur Intersession, il t'est loisible de le soumettre à l'équipe rédactionnelle. Toutefois, ne serait-ce que moi, je serais très intéressé à discuter certaines de tes propositions, et en connaître ton argumentation.
Mais discuter d'une proposition, n'est-ce pas, ce n'est pas la juger ni l'évaluer. :)

Alors si tu restes ouvert(e) au principe de la discussion, je serais par exemple assez curieux de savoir ce que tu entends par : "L’impératif catégorique comme universalisation de l’égoïsme individuel".
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Message par zara Sam 20 Oct 2007 - 6:23

Ce que je veux dire, c'est que Kant présente l'impératif catégorique ("agis de telle façon que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universelle") comme un "tu dois" objectif, inconditionnel, qui serait une exigence universelle de la raison. Or ce me semble plutôt l'érection en maxime universelle d'un état de fait singulier, d'une volonté particulière du sujet qui, au lieu d'assumer pleinement sa subjectivité dans le domaine des valeurs, se dissimule sous une fausse objectivité qui vaudrait pour tout le monde.

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Message par Bergame Sam 20 Oct 2007 - 7:19

Oui. Tu n'es pas le premier (la première) -allez, je vais donc subjectivement choisir :) - tu n'es pas la première, donc, à me faire réfléchir sur ce qui me semble être l'incompréhension actuelle autour de l'éthique kantienne. Je me dis que c'est peut-être parce que, de Kant, on se fait une image d'une sorte de summum dans l'abstraction, voire, particulièrement en ce qui concerne la Seconde Critique, dans la spéculation. Je viens justement d'avoir une petite discussion à ce sujet dans Philoforum
avec un intervenant qui, au demeurant, semble pas mal connaitre la Première Critique, et dont l'argumentation consistait à dire : La Critique de la Raison Pure, super, mais la Critique de la Raison Pratique, c'est un retour à la métaphysique, voire à la théologie pure et simple. Ce qui est d'ailleurs une thèse défendable, entendons-nous bien -c'est par exemple plus ou moins, avec beaucoup de nuances, celle d'A.Boyer, entre autres, dans son essai consacré à Kant- mais encore faudrait-il pouvoir argumenter, et il ne suffit pas d'évoquer Dieu et l'immortalité de l'âme.

Kant, le transcendantal, le noumène, etc. tout ça c'est un peu dépassé, ça appartient à son temps, ça respire le piétisme et Nietzsche et les autre sont passés par là.
D'accord.
Mais permets-moi de te proposer une question simple et, je crois, presque naïve tellement elle est concrète :
Supposons que tu veuilles un X qu'un autre possède.
Supposons que tu le lui demandes gentiment.
Supposons qu'il refuse.
Beaucoup de suppositions, mais tu admettras peut-être que je décris là une multitude de situations tout à fait courantes de la vie ordinaire.
Il refuse donc.
Or, tu veux toujours X.
Supposons que tu proposes de lui acheter.
Il refuse encore.
Supposons que tu lui fasses une proposition financière extrèmement intéressante.
Il refuse toujours !
Que te reste-t-il donc comme option ?
Et bien soit tu abandonnes ; soit tu tentes de lui prendre par la force.
Supposons que, véritablement, tu n'as aucune envie d'abandonner. Je te pose alors la question : Emploies-tu la force ?
Voici donc une question très simple, mais à laquelle je te propose de répondre, non pas théoriquement, en faisant appel à tel ou tel concept, telle ou telle doctrine, contre-doctrine, anti-doctrine, quelque théorie que ce soit, mais simplement en réfléchissant à ta pratique quotidienne, à la manière dont tu agis au jour le jour dans ce type de situation.
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Message par zara Sam 20 Oct 2007 - 7:52

("le premier", non pas "la première")

Je vais répondre à ta question, curieux de voir les conséquences que tu en tireras. Eh bien il me semble que non, je n'emploie presque jamais la force, si ce n'est celle du langage. J'essaie jusqu'au bout de convaincre ou de persuader l'autre, mais le fait que je n'emploi pas la force est probablement un fait culturel...Quoiqu'il en soit, qu'est ce que cela indique-t-il ? (A part le fait qu'en effet, je n'aimerais pas que quelqu'un emploie la force si je n'ai pas envie de lui céder X, mais encore une fois ce me semble être plus un fait culturel qu'une "loi objective").

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Message par Bergame Sam 20 Oct 2007 - 8:09

Bravo pour ta franchise. Tu n'es pas le genre à nous entrainer dans une casuistique auto-immune.
Continuons donc, si tu veux bien.
Un fait culturel ? Tu veux dire qu'en tant qu'individus résidant dans un espace géographique plus ou moins bien déterminé -dirons-nous peut-être "l'occident" ?- nous sommes sujets à un ensemble de... doctrines, théories, idées, préceptes, forgés dans et par l'histoire de cet espace géographique, et qui, d'une manière ou d'une autre, s'imposent à nous, sujets, qui, en quelque sorte, nous sont objectifs pour ne pas dire transcendants ? :)
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Message par zara Sam 20 Oct 2007 - 8:24

Ce que j'entends ici par "fait culturel" est tout simplement une série de conventions sociales qui se sont mises en place en effet en Occident, où, pour parler comme Max Weber, "L'Etat a la monopole de la violence physique légitime". Mais pour moi cela signifie plutôt que nos attitudes n'ont rien de transcendantes ni d'objectives, car je suis "conscient" que si mon environnement culturel avait été différent depuis ma naissance, mon attitude concernant mon recours à la force serait probablement tout autre.

A la limite, je veux bien convenir que quelqu'un qui est totalement inconscient de l'histoire qui le précède est "sujet", voire "soumis" aux théories, idéologies...dont tu parles, et par conséquent que tu dises qu'elles le "transcendent" ne me gêne pas. Mais quelqu'un, au contraire, qui est pleinement conscient de la part de déterminisme qui transparaît dans son attitude, "annule" ainsi, par la conscience rétrospective qu'il en a, le caractère transcendant de ces "lois" car il lui est désormais possible d'y souscrire ou non.

Ainsi, dans le cas de la personne inconsciente, le caractère "transcendental" des lois qui régissent son action ne saurait être à la fois objectif car ces lois seraient tout autres dans une autre société, culture...Et dans le cas de la personne consciente, celle-ci est bien consciente que les lois qui régissent son action, bien qu'elle puisse les accepter et ainsi y souscrire, auraient pu être autres et n'ont rien ainsi d'absolu mais sont toutes relatives. Et si je ne décide de pas employer la force, ce peut être également lié à ma vertu d'humanité (ou "pitié" naturelle), rien ne me garantit que ce soit l'oeuvre de la raison "pure".

Enfin, ce n'est que mon humble avis.

PS : Dans tous les cas, je suis plus proche de la conception nietzschéenne selon laquelle l'homme doit créer ses propres valeurs. Personnellement lorsque j'agis, je ne prétends pas que la maxime mon action vale également pour mon voisin...voilà probablement l'origine de mon hostilité à la pensée de Kant...

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Message par Bergame Sam 20 Oct 2007 - 9:33

Très bien. Nous voici donc dans un champ clairement borné.
Permets-moi cette fois un petit écart vers la théorie, afin de bien fixer où nous sommes.

D'un côté, j'ai esquissé très synthétiquement le lien entre Kant et Durkheim que j'avais déjà rapidement évoqué ici.
Avec l'Impératif Catégorique, nous sommes bien entendu au niveau des catégories. Durkheim propose donc une définition du fait culturel comme objectif par rapport au sujet, puisque se situant, si l'on veut parler en termes kantiens, a priori. Dans cette perspective, la culture est extérieure à l'individu, et s'impose à lui. Nous pourrons déboucher ensuite sur la conception durkheimienne de la morale s'il le faut.

D'un autre côté, tu cites Weber. A mon humble avis, mal à propos. Pour deux raisons.

D'abord, la "convention" a un sens particulier chez Weber qui est à peu près celui-ci : Une interaction sociale, un ordre, se caractérise par le fait qu'il présente la chance de se dérouler selon un plan précis, qu'on peut qualifier de "valide". Dans le cas de la convention, la validité de l'ordre repose sur la possibilité d'une contrainte externe, signifiée par la réprobation d'autrui.
Il est peut-être plus clair encore dans la Sociologie du Droit que dans Economie et Société que la convention se distingue du droit -et donc de l'Etat rationnel occidental moderne- par la présence d'un appareil dédié à la contrainte : Plus précisément, la convention se distingue du droit par le fait qu'un groupe d'hommes n'est pas spécialisé dans son incitation à l'application (l'"Etat", donc). Par conséquent, la distinction entre limitation "conventionnelle" et "juridique" repose sur le fait que la première requiert un consensus.
Tu vois donc l'idée : Pour Weber, il existe deux formes de contraintes, l'une exercée par l'Etat (contrainte "juridique") et l'autre exercée par un "autrui généralisé" (contrainte "conventionnelle").
Ici, une première question serait donc : D'où vient cette réprobation généralisée d'autrui ? Pourquoi les individus seraient-ils consensuellement d'accord pour réprouver certaines actions particulières -et pas d'autres ? Tu vois où débouche potentiellement cette question.
Mais précisément, c'est une question à laquelle Weber ne répond pas, et pour une bonne raison : il considère que ce n'est pas son objet. Pour ainsi dire, c'est, pour ce neo-kantien qui se donne pour objectif de fonder une sociologie comme science positive, une question qui en est en-dehors, précisément, du champ de sa discipline. Voici donc une première raison pour laquelle Weber n'est pas adéquat ici. Du moins, c'est pas qu'il n'est pas adéquat. C'est que Weber, qui connaît extrêmement bien Kant, ne se place peut-être pas exactement là où tu pense qu'il se place.

Seconde raison, l'Etat défini tel que tu le définis, n'est, selon Weber, que la forme particulière que prend l'entreprise [Betrieb] de domination dans l'Occident moderne. Mais, selon lui, la domination est universelle, et partout existent des entreprises de domination. Je ne souhaite pas aller trop loin dans l'épistémologie weberienne qui n'est pas ici notre propos, donc je te proposerai simplement de faire le tour des ouvrages que Weber ne consacre pas à l'Occident : Vois s'il conclut que seul l'Occident a connu des entreprises de domination.
Et même, il faut bien comprendre ce que Weber implique précisément par "monopole de la violence légitime". Car Weber ne dit absolument pas qu'il n'a pas existé, et qu'il n'existe pas d'Etat ailleurs que dans l'Occident moderne. Ce qui serait tout de même une sacrée absurdité ! Wink

Bref. Weber n'est pas vraiment la référence théorique que tu cherches, à mon sens -mais il va quand même nous aider à cerner le sujet. Ce que tu cherches à dire, c'est que les cultures sont irréductibles les unes aux autres : Si j'avais été éduqué dans une autre culture, et bien j'aurais un rapport différent à l'utilisation de la violence. Or, nous avons bien placé la discussion au niveau des catégories.
Celui qui s'est opposé à Durkheim en défendant l'idée que des cultures différentes admettaient, non pas seulement des formes signifiantes différentes, mais des catégories différentes, c'est Lévy-Bruhl. Pour Lévy-Bruhl, effectivement, les cultures sont en quelque sorte des "paradigmes", on y "pense" différemment, on n'y juge pas valide les mêmes faits, les mêmes actes et les mêmes théories.
Je n'adhère pas au sort qui est communément fait à Lévy-Bruhl aujourd'hui, donc loin de moi l'idée de te renvoyer aux ironies classiques sur la "mentalité primitive". Mais je vais simplement revenir au concret et te proposer une nouvelle question un peu naïve :

Quelle société exactement, quelle culture, pourrais-tu nous citer qui adopte l'usage de la violence physique comme précepte ; ou même qui simplement l'"autorise" conventionnellement, cad sans que cet usage ne rencontre jamais et en aucune manière de réprobation consensuelle ? Existe-t-il donc ou a-t-il seulement jamais existé, une seule société où l'usage de la violence ne fasse l'objet d'aucune forme de règlementation, ne serait-ce que coutumière ?

Je te laisse répondre à cette question, si tu veux bien, et peut-être pourrons-nous aborder ensuite les autres points que tu soulèves.
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Message par zara Sam 20 Oct 2007 - 10:54

L'intégrisme islamique, qui fait l'apologie des martyrs et encourage la violence au nom de la guerre sainte ? Evidemment, c'est une violence qui s'exerce sur ceux qui ne partagent pas la même opinion (qui sont donc en dehors de leur "culture" mais pas forcément de leur société ; mais c'est toujours le cas (la violence s'exerce sur quelqu'un avec qui je ne suis pas en phase)...Et ainsi l'impératif catégorique perd son sens car les les islamistes considèrent probablement leurs actes comme étant "moraux" mais cela ne leur plairait pas qu'on agisse de même avec eux...A mon avis ils auraient donc du mal à universaliser leur conduite car ils pensent que seul l'Islam est voué à être universel, et non les autres cultures ou religions, par exemple.

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Message par Bergame Sam 20 Oct 2007 - 11:26

D'abord "l'intégrisme islamique" n'est pas une culture. Ici, tu commences à mon sens à mélanger les concepts : Je veux bien qu'on parle d'"idéologie" lorsqu'on parle d'islamisme -et encore ! c'est un peu n'importe quoi, mais bon- mais pas de culture.

Mais répondons tout de même : Le fait que la violence soit autorisée, et même prônée, dans certains cas et certaines situations, n'implique pas que son usage est exempt de toute forme de réglementation. A vrai dire, bien au contraire. La guerre existe aussi, et/ou a existé en Occident. Et la guerre consiste effectivement en un usage de la violence. Mais la guerre est aussi une activité très réglementée, très normée. Et elle l'est, justement, parce qu'elle porte sur l'usage de la violence physique. On n'entre pas n'importe comment en guerre, pas contre n'importe qui, il faut le justifier, bien souvent au sein de tout un appareillage idéologique et doctrinaire complexe. Nous ne parlons absolument pas là d'un exemple de culture au sein de laquelle l'usage de la violence physique serait tellement "accepté" qu'il n'aurait pas même besoin de se justifier, car il serait certain de ne jamais rencontrer la moindre réprobation. Ce qui est bien ma question.
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Message par prgrokrouk Jeu 25 Oct 2007 - 18:17

J'ai un peu capté, ici et là. Pour ce qui est de Kant, j'ai l'impression qu'il a été tenu pour acquit, qu'il n'y avait pas de transcendance pouvant permettre de dépasser l'intérêt particulier. Donc là, je ne vois pas ce qu'il faut attendre, sinon les résultat de la violence d'état (ou de fait). Si je me fie à moi-même en obéissant au petit exemple concret de Bergame, je dirais que ma réaction serait de changer ma volonté, c'est-à-dire de l'étendre ou de lui proposer tout objectif d'échange (gagnant-gagnant) entre moi et moi-même, qui ne serait pas éloigné d'une certaine contournure du refus qui me serait opposé, car je rechercherais une conciliation apparente (même fausse sur le fond). En fait, l'exemple théorique invite à rechercher les situations les plus ordinaires, familières, et même les plus ridicules qui soient. Pour habiller l'exemple, ce serait, dans une vie de couple, si on regarde la une ou la trois ce soir... Comme je m'en fous et que je suis tout simplement content de me sentir bien avec Lulu, je regarde tout ce qui lui plaît. Je m'oppose seulement à certains choix : j'ai horreur des thèmes du genre "on est dans un hopital et on va mourir", "on a été volé ou battu et il n'y a rien à faire pour sortir de là" : ces idées ressemblent à du cauchemard. La réalité doit passer au-dessus du cauchemard. Le deuxième choix peut résoudre le conflit portant sur le choix initial. Bon... le refus peut subsister et le désaccord peut s'ensuivre. Il reste encore une solution... L'instant est aussi une infinité.

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Message par Bergame Ven 26 Oct 2007 - 3:56

Oui, il est clair qu'on peut s'interroger sur la notion de transcendance. Et j'aime assez la manière dont tu abordes cette question, ce me semble toujours important de ramener la philosophie aux problèmes les plus concrets possibles.
Donc la question que tu poses, et dans les termes où tu la poses, me semble vraiment importante. Mais j'aimerais, avant d'en arriver là, reprendre le raisonnement de Kant.

Car encore une fois, je suis toujours étonné de voir qu'on comprend l'éthique kantienne comme une éthique prescriptive. Or, Kant, justement à la différence de ceux qui le précèdent, ne propose pas -et ce, malgré les apparences, sans doute- une éthique prescriptive, une éthique qui consisterait à énumérer de grands principes d'actions sur le mode : "Tu dois !" Il est vrai que c'est le sentiment qu'on peut avoir, mais clairement, le propos de Kant est ailleurs.

Car ce qu'entreprend Kant, c'est une enquête, exactement du même ordre que celle qu'il a menée dans la Première Critique. Pourquoi ? Parce qu'il a fait une découverte étonnante, quand on y pense : La morale est rationnelle, c'est-à-dire, elle obéit au raisonnement logique. Voial ce qui frappe Kant , voila son constat, la cause de son "étonnement philosophique". Et peut-être est-il parvenu à ce constat à peu près de la manière dont j'ai tenté de le présenter ici : Y a-t-il jamais eu un seul endroit au monde, sur quelque continent, à quelque époque que ce soit, où le crime, le délit, l'immoralité -qu'on me permette, dans une perspective kantienne, d'associer, à ce niveau de généralité, droit et morale- ait été autre chose que le cas particulier ? Y a-t-il donc jamais eu une seule civilisation, une seule société, un seul groupe humain, où le crime ait été la règle ? C'est une question qui peut paraitre totalement surannée, dépassée, c'est tellement peu de notre époque de poser une telle question. Pourtant, personnellement, j'ai essayé de tourner cette question en tous sens, je n'ai jamais pu apporter une réponse positive. Non, jusqu'à mieux informé, il me semble que Kant a raison : Dans toute société humaine, la morale est le cas général, le crime est le cas particulier.

Une fois fait ce constat empirique, Kant en cherche l'explication. Sa grande découverte est donc que cette explication est logique. Voyons la démonstration de Kant.
Au fondement de toute action, il y a un motif, qu'il soit empirique ou non, qui détermine la volonté. Toute action peut donc être illustrée par une maxime : "Puisque je veux X, je fais Y pour l'obtenir". L'accomplissement de la volonté dépend donc de la détermination d'une action adéquate : Kant se situe bien dans le cadre du problème classique de la fin et des moyens.
Imaginons donc que le bonheur (ou plus simplement, "l'intéret personnel") constitue le plus souvent la fin de nos actions : Nous agissons pour satisfaire un désir, favoriser une préférence, servir un intérêt personnel, ok. La distinction entre une action morale et une action immorale, on le devine, va donc se situer au niveau de l'utilisation des moyens. Mais en s'engageant dans une enquête de ce genre, ne risque-t-on pas de tomber dans une casuistique stérile ? Non, dit Kant. Car l'éthique est rationnelle.

Par exemple, prenons le mensonge.
Kant dit-il : "Mentir, c'est pô bien" ? Certainement pas.
Dit-il : "Mentir pour servir ses intérêts personnels, c'est pô bien" ? Toujours pas.
Ce qu'il dit (dans un style simplifié), c'est : "Si un ami se justifie avoir porté faux témoignage en alléguant le seul bonheur personnel et les avantages que cela lui a rapporté, etc. tu n’y trouveras rien à redire, sauf s’il prétend avoir ainsi accompli un devoir d’humanité." (Critique de la Raison Pratique, Théorème IV, scolie II). Y a-t-il ici un "Tu dois" ? Pas le moindre. En revanche, il y a un raisonnement logique : Je peux mentir pour servir mes intérets personnels, c'est rationnel, et c'est compréhensible. Mais je ne peux prétendre que tout un chacun devrait mentir pour servir ses intérêts personnels. Pourquoi ? Parce qu'alors je ferais comme si le mensonge devait être la règle générale. Or, cela est impossible. Car si tout le monde mentait, le mensonge deviendrait inefficace.
Pourquoi l'homme qui porte un faux témoignage peut-il espérer que ce mensonge serve ses intérêts ? Uniquemment parce qu'il pense que son mensonge peut être efficace. Et pourquoi le pense-t-il ? Parce qu'il sait que les juges partent du principe qu'il dit la vérité. Dans un monde où chacun saurait que l'autre ment, le mensonge serait bien inefficace. Et à vrai dire, dans ce monde-là, il n'y aurait plus ni mensonge ni vérité.

Il faut donc bien voir que le raisonnement de Kant est radicalement différent du raisonnement utilitariste.
L'utilitariste dit : "Il est de ton intéret de ne pas mentir, car ta crédibilité est en jeu. C'est-à-dire : Tu peux mentir, bien sûr, mais en sachant que si ton mensonge est découvert, il sera ensuite plus difficile de te croire."
Kant dit : "Tu peux mentir, fais ce que tu veux, tu es libre, mais lorsque tu mens, sois conscient d'accomplir une action immorale et ne prétends pas que c'est une action bonne, car c'est logiquement impossible."
On voit donc bien que le but de Kant n'est pas véritablement d'établir une morale prescrivant ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire. Mais bien au-delà, de proposer un critère formel permettant de distinguer, à coup sûr, l'action morale de l'action immorale : L'action immorale est celle qui ne peut être élevée au rang de règle générale d'action sans absurdité logique.

Bref, il ne s'agit pas -et toujours malgré les apparences- de prétendre que la maxime de mon action doit être valable pour tout autrui, comme dit zara, ce qui pourrait sembler effectivement bien peu humble, c'est clair : De quel droit devrais-je supposer que ma propre éthique est aussi celle d'autrui ?
Oui, sauf qu'il ne s'agit aucunement de ma présupposition, selon Kant, c'est ainsi : Toute "morale", la mienne comme celle d'autrui, possède un fond rationnel unique.
Cela conduit à considérer que nous sommes fondamentalement des êtres moraux, et c'est à partir de là que Kant élabore sa doctrine de la liberté, impératif catégorique, etc. en tant que théorie explicative.
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Message par prgrokrouk Ven 2 Nov 2007 - 15:03

Je m'inquiète du destin de la liberté, de la raison, etc. quand je relie à cela, quelques observations.
De nos jours, la justice ne manque pas de règles. Arrivée à des formes surélevées de technique, ses verdicts font l'actualité. Les peines pluriséculaires requises pour les attentats de Madrid, soit quatre cents ans, ajoutent les journaux en commentaire, feraient en pratique la quarantaine de réclusion effective. À quoi sert-il de les prononcer si les journalistes sont chargés de corriger ? Habituellement, la justice américaine est pointée. Le fameux O.J Simpson, anciennement acquitté pour assassinat en Pénal puis néanmoins condamné sur présomption des mêmes faits au Civil, refait des manchettes : il est libéré sur caution de 125000 dollars dans une affaire de cambriolage avec violences, un an après condamnation. Évoquons une loi dite Three strikes and you are out : cette loi permet d'envoyer un jeune noir J-D Williams vingt-cinq ans derrière les bareaux pour un quart de pizza volé, et un dénommé K Weber pour 26 ans car il s'agissait cette fois d'un brownie. Par contre un multirécidiviste de 32 ans, maintes fois appréhendé et tueur en série de surcroît, Paul Runge, prend 90 ans pour évasion lors du transit pour une affaire à juger parmi tout le tas... "à suivre"... Ailleurs, pour rapprocher les influences dominantes du monde - je veux dire : celui promis à notre avenir - la justice chinoise rend de nombreuses décisions de peine de mort. Elles seraient "exemplaires". À moins que certaines le soient plus que d'autres, car qui donc est condamné sous l'étalage ? Qui est seul à ne pas trouver son compte ? l'homme raisonnable.

Suis-je perdu là où cheminerait, malgré tout, un futur amélioré ? Je me tire de somnambulie : tout ça n'est pas du passé. Me voici hors de l'état confiant que permet l'abstraction, la solitude choisie, qui me dépeignent une vie civilisée. Tout signale que cette impression précieuse ou faux-souvenir, est à l'écart d'un vaste délire quotidiennement répété, partagé par autant de comédiens ou figurants que nous sommes condamnés à incarner chacun pour soi à tour de rôle, plus quelques silences, sans parvenir ni revenir à la connaissance de quoi que ce soit de raisonnablement acquis et tenu, puis condamnés à se sentir souvent et décidément trop et mal entouré.
La situation, loin de se parfaire, ressortit d'une perfectibilité toujours plus grande. Les nouvelles et le marché diffusent des promotionnels plus pauvre que riche, des trésors affichés dans leur absence indéfiniment ré-édifiée. L'air citadin convenu nous rend (presque) jeune et (presque) beau... comme un(e) tel(le) car je le vaux bien, mais en plus gris. Cette vie fait des pseudo-actifs : exercés à publier la version photogénique d'un mouvement intérieur particulièrement fini, auquel résiste peu de fonds (Leibniz pourrait appeler ça damnation éternelle). Car la plupart des gens normaux mettent en scène, scindée, leur image par occultation de la direction initiée du mouvement (les deux parts mises en scène donneraient éventuellement José Garcia imitant Claudia Schiffer). Mouvement précis quand il est banal, influencé et réservé aux répressions d'un personnage "direct" avantagé, dans la quasi-génétique du caméléon adapté sur sa feuille, éloigné de raisons et de dialectique en tout cas. Tous piqués de faire impression ou de posséder, aimeraient ce qu'aime le voisin...

Je cherche encore ces règles, cette morale, cette logique, cette liberté... Mais on ne s'y fait pas prendre : la présomption d'innocence ne fait même plus partie du traitement médiatique des affaires hexagonales (actuelles) ? La raison, la morale ? Où se situent pénalement les délits financiers en comparaison de larcins ? On m'a rapporté au printemps 2005 : de simples ouvriers à Toulouse ne pouvaient pas câbler entre elles, des pièces électriques au montage de l'Airbus. Des mois plus tard, les journaux évoquent un problème européen chez l'avioneur... Où avait-on défendu le mérite contre un gachis et les ambitions de carrière les plus arrogantes ? Et tous ces éducateurs épris de reconnaissance auprès de la société, que les résultats et les effets de leurs prouesses éducatives - seraient-ils irresponsables – ne dissuadent pas de demander récompenses et avantages ? Oui cela, quand la jeunesse est attirée vers tout ce qui signe incivilité et inculture ? Concevant de prospérer avec garanties dans la profession du social aux dépens du voisin, la jeunesse vise des comptes déjà prélevés à la source, tandis qu'un endettement national les accuse de débit aggravé à l'égard de leurs aînés (qu'ils jetteront en asiles comme font leurs parents). Voilà une logique certaine ! Le "rêve" de faire un disque, de défiler en mannequin et puis l'ambition de formatages délinquants est plus prometteur à leurs yeux que le Service, la Production ou la Création. Ils seront gardiens ou gardés pour une "grande" entreprise, ah oui ! et même les deux à la fois vraissemblablement ! Un être raisonnable, voilà ce que la part grandissante de notre nombre quantifié, n'est pas du tout, et ce que l'éducation ne produit absolument pas, y contribuerait-elle en faible mesure pour une faible part des effectifs. Peut-être est-ce regrettable en général, d'ailleurs : mais cela ne donne pas le sérieux supposé à l'éducation que nous continuons malgré tout de nous représenter. Mes propres souvenirs sont accompagnés de rappels : il m'arrive de rencontrer telles Directrices payées comme quinze érémistes, faisant un travail tel, qu'il faut bien multiplier ce compte-là, par un facteur en dessous de zéro : quelqu'un de raisonnable tient-il la bourse ?

Tout cela n'enleve pas de sagesse à qui en possède assez pour en inspirer un peu et apprécie le dialogue et la convivialité, une éthique ? Soyons approximatif sur la durée des peines : des scientifiques viennent de découvrir un mollusque bivalve, le quahog, capable d'effectuer les quatre cents ans programmées génétiquement, tout frais payés !

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Message par Pierre Rivière Sam 3 Nov 2007 - 20:09

Pour faire court, j'accueille ces pensées avec un jugement positif et leur valeur me semble bonne.
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Message par Tenzin Dorje Sam 3 Nov 2007 - 21:57

Ça traduit la pauvreté.

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Message par Pierre Rivière Dim 4 Nov 2007 - 1:20

Je ne voulais pas dire que c'était pauvre. Je voulais plutôt lui souhaiter une bonne continuité dans ses pensées personnelle. Il est vrai que cela demande encore d'être travaillé, mais c'est un bon point de départ.
Pour dire le fond de ma pensée, je reconnais avoir déjà vécu certaines des ces pensées (nul besoin de dire que c'est profondément influencé par Nietzsche).

Pour prouver ma bonne foi, je ferai le court commentaire de deux d'entre elles.

1) • La pensée conditionne son objet autant que son objet la conditionne. En s’en saisissant, elle lui imprime sa subjectivité.

C'est clairement un prélude à l'idée hégélienne que c'est le sujet lui-même qui se cache derrière les phénomènes, que l'en-soi (la vérité de l'objet) est un moment de la dialectique du pour-soi et de l'en-soi; et non quelque chose d'extérieur à la conscience. Ainsi, le sujet, en voulant être soi, passe à travers sa propre transparence dans l'objet qui l'a posé et se retrouve comme substance du monde (paraphrase de Kierkegaard; mais qu'elle ignominie je commet :D ). De plus, la constitution historique des identités objectives est le principe fondamental de ce qu'on peut appeler l'épistémologie sociale (par exemple: Foucault).


2) • Tout se joue entre les deux pôles que sont le nihilisme, conséquence d’une conscience trop acerbe de l’existence, et la révolte permanente.

Commentaire critique: le nihilisme est l'état d'un corps pour qui cette conscience aigüe de l'existence est insoutenable, toutefois le plus haut point de la souffrance liée à cette conscience de l'existence est aussi le moment du dépassement du nihilisme ("avec le danger croit ce qui sauve" - Hölderlin); donc du devenir-actif des forces et de leur affirmation (l'enfant dans Also sprach Zarathoustra - dire le titre en allemand c'est vraiment trop cool Razz). L'éternel retour est la pensée qui exprime ce renversement d'une volonté de puissance nihiliste (une volonté de néant); donc la négation du négatif, c'est-à-dire l'affirmation. Ainsi, pour le surhumain (mais je préfère le symbole de l'enfant ou de l'artiste dont le concept est d'être volonté créatrice - le surhumain c'est vraiment trop macho... -) cette même conscience de l'existence, insoutenable pour le nihiliste, devient principe du monde qu'il existe; monde du devenir et de l'éternel métamorphose.
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Message par Tenzin Dorje Dim 4 Nov 2007 - 7:23

Pierre Rivière a écrit:Ainsi, le sujet, en voulant être soi, passe à travers sa propre transparence dans l'objet qui l'a posé et se retrouve comme substance du monde (paraphrase de Kierkegaard; mais qu'elle ignominie je commet :D ).
Chez Kierkegaard, il n'y a que Christ qui soit transparent Twisted Evil

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Message par prgrokrouk Dim 4 Nov 2007 - 13:02

D"après moi, Pierre Rivière a dû vouloir dire "qu'il a posé".

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Message par Pierre Rivière Dim 4 Nov 2007 - 14:42

prgrokrouk a écrit:D"après moi, Pierre Rivière a dû vouloir dire "qu'il a posé".

Non, c'est bien "l'objet qui l'a posé": primat de l'objet chez Adorno. C'est l'objet qui suscite réflexion de la part du sujet et leur dynamique réciproque (nécessité de penser l'objet et constitution de l'objet par le sujet) constitue la dialectique adornienne.

Mais cette justification est secondaire par rapport au fait que je voulais suivre la citation de Kierkegaard ("la puissance qui l'a posé" = Dieu), et de plus c'est d'un profond matérialisme (matérialisme adornien) et c'est hégélien (alors là est l'ignominie de paraphraser Kierkegaard).
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